Maleus
[Ou la découverte partielle et désinteressée des lieux]
Voyager, se poser quelques jours et reprendre les chemins, voila ce qui resumait une grande partie de la vie du borgne. La sédentarisation complete, mode de vie de la grande majorité des habitants du royaume et au-delà, desesperait au plus haut point le mercenaire qui ny voyait la quune longue attente (ou courte selon les événements), affreusement banale, jusquau retour prévu pour tous auprès du Créateur.. Ou pas.
En clair, du point de vue du soudard à lil unique, mieux valait trouver directement branche solide à un arbre et sy pendre joyeusement plutot que de vivre ainsi.
Sentant se pointer en lui un ennui profond lié à cette réfléxion interieure, le borgne secoua vivement la tête et marmona un juron. A quoi bon cogiter là-dessus alors que tout etait clair dans son esprit à ce sujet depuis fort longtemps.
" Temps libre " quil avait laché à ses comparses, temps qui ne serait surement pas gaché connaissant les proportions démoniaques à ingurgiter de la gnôle de certains de ses compagnons. Des trous à vinasse, des tonneaux, des gouffres à binouse, quimporte le nom, certains ne manqueraient pas daller visiter les tavernes du bled pour mieux découvrir les boissons locales et encore quelques années avant, il en aurait fait de même.
Il avait donc confié sa monture, monnayant quelques piecettes, à un gars du coin, le genre à laccent chantant, la bedaine un peu trop proportionnée et avec une forte odeur mêlée de sueur et de canasson. Autant dire quil lui avait fait comprendre que si la bête netait pas bien traitée, et pourtant il ne les portait pas dans son cur ces bêtes la, il se ferait une obligation et surtout un plaisir de lui faire bouffer ton son outillage avant de lamener, braies baissées, rendre visite à létalon le plus en rût quil pourrait trouver dans ses écuries.
Le grincheux savait faire preuve de persuasion cetait certain, et son visage ne trahissait nul doute sur la véracité de ses paroles... Sa gueule de soudard ne donnait pas confiance quand il etait pourtant aimable, elle laidait donc à rendre ses menaces plus serieuses.
Le mercenaire avait donc trainé sa carcasse par-ci par là dans la ville, grognant sur les gamins curieux qui linterrogeaient sur son bandeau, envoyer balader quelques aguicheuses qui en voyant un nouveau venu visiblement bien armé, pensaient quen échange de quelques galipettes dans un plummard elles pourraient tirer quelques écus Pas de chance pour les greluches, le cyclope etait quasiment toujours fauché et pas du tout interessé.
A rajouter à cela, erreur de debutant, son passage dans les rues marchandes où il ne pouvait faire un pas sans être arrété par des " escrocs " zélés, lgenre à vouloir lui refiler de quoi defriser le persil.
Non, il avait gardé son calme tout le long, setait rememoré certains passages du livre des vertus et de la conduite dAverroës pour oublier le plus rapidement et éfficacement possible lenvie décraser la tête dun marchand trop pavard sur le mur le plus proche.
Dans son périple touristique il croisa dautres autochtones, gens du cru, mais son coté associal prenant le dessus il ne leur preta presque jamais bien plus que deux petites secondes dattention.
Pour finir il trouva le lieu à dequat pour sarreter et glander, penser et fumer la pipe. Cetait un vieux lavoir, lgenre trop pourri pour être encore utilisé mais pas assez délabré pour quil puisse sy asseoir, un coin quasiment désertique comparé au reste de la ville, le lieu parfait pour le vioc ronchon quil etait.
Enfin desertique de temps à autre les gueux du coin passaient, fixant sur lui plusieurs sortes de regards, interessés, curieux, éffrayés, meprisants Dans tout les cas des regards peu plaisants. Le balafré sen foutait, depuis le temps quil trainait sa carcasse abimée dans le royaume, il en etait venu à se foutre completement du regard, des jugements des autres.
Le séant sur le rebord du vieux lavoir, sa besace sur ses genoux, il en sortait " la conduite " dAverroës ainsi que quelques notes liées au bouquin, une petit miche de pain et un bout de sauciflard puis récita rapidement un remerciement à Deos pour le petit encas quil allait se faire.
Quil allait se faire.
Ni une ni deux quun clebs errant, le genre quon retrouvait dans à peu près toutes les villes du royaume, sen allait, après un aboiement quon aurait pu penser moqueur, avec le dejeuner du borgne.
Un soupir, un grognement Une insulte bien placée envers la race canine puis enfin un haussement dépaule et lallumage dune pipe.
Contemplatif le grognon etait redevenu et plongé dans les textes religieux il ne fit plus attention du tout à ce qui pouvait lentourer
Peut être lun de ses compagnons retrouverait sa trace dans Castelnaudary, si point trop saoul ou trop feignasse
Ou pas.
_________________
Adieu Fab'
Voyager, se poser quelques jours et reprendre les chemins, voila ce qui resumait une grande partie de la vie du borgne. La sédentarisation complete, mode de vie de la grande majorité des habitants du royaume et au-delà, desesperait au plus haut point le mercenaire qui ny voyait la quune longue attente (ou courte selon les événements), affreusement banale, jusquau retour prévu pour tous auprès du Créateur.. Ou pas.
En clair, du point de vue du soudard à lil unique, mieux valait trouver directement branche solide à un arbre et sy pendre joyeusement plutot que de vivre ainsi.
Sentant se pointer en lui un ennui profond lié à cette réfléxion interieure, le borgne secoua vivement la tête et marmona un juron. A quoi bon cogiter là-dessus alors que tout etait clair dans son esprit à ce sujet depuis fort longtemps.
" Temps libre " quil avait laché à ses comparses, temps qui ne serait surement pas gaché connaissant les proportions démoniaques à ingurgiter de la gnôle de certains de ses compagnons. Des trous à vinasse, des tonneaux, des gouffres à binouse, quimporte le nom, certains ne manqueraient pas daller visiter les tavernes du bled pour mieux découvrir les boissons locales et encore quelques années avant, il en aurait fait de même.
Il avait donc confié sa monture, monnayant quelques piecettes, à un gars du coin, le genre à laccent chantant, la bedaine un peu trop proportionnée et avec une forte odeur mêlée de sueur et de canasson. Autant dire quil lui avait fait comprendre que si la bête netait pas bien traitée, et pourtant il ne les portait pas dans son cur ces bêtes la, il se ferait une obligation et surtout un plaisir de lui faire bouffer ton son outillage avant de lamener, braies baissées, rendre visite à létalon le plus en rût quil pourrait trouver dans ses écuries.
Le grincheux savait faire preuve de persuasion cetait certain, et son visage ne trahissait nul doute sur la véracité de ses paroles... Sa gueule de soudard ne donnait pas confiance quand il etait pourtant aimable, elle laidait donc à rendre ses menaces plus serieuses.
Le mercenaire avait donc trainé sa carcasse par-ci par là dans la ville, grognant sur les gamins curieux qui linterrogeaient sur son bandeau, envoyer balader quelques aguicheuses qui en voyant un nouveau venu visiblement bien armé, pensaient quen échange de quelques galipettes dans un plummard elles pourraient tirer quelques écus Pas de chance pour les greluches, le cyclope etait quasiment toujours fauché et pas du tout interessé.
A rajouter à cela, erreur de debutant, son passage dans les rues marchandes où il ne pouvait faire un pas sans être arrété par des " escrocs " zélés, lgenre à vouloir lui refiler de quoi defriser le persil.
Non, il avait gardé son calme tout le long, setait rememoré certains passages du livre des vertus et de la conduite dAverroës pour oublier le plus rapidement et éfficacement possible lenvie décraser la tête dun marchand trop pavard sur le mur le plus proche.
Dans son périple touristique il croisa dautres autochtones, gens du cru, mais son coté associal prenant le dessus il ne leur preta presque jamais bien plus que deux petites secondes dattention.
Pour finir il trouva le lieu à dequat pour sarreter et glander, penser et fumer la pipe. Cetait un vieux lavoir, lgenre trop pourri pour être encore utilisé mais pas assez délabré pour quil puisse sy asseoir, un coin quasiment désertique comparé au reste de la ville, le lieu parfait pour le vioc ronchon quil etait.
Enfin desertique de temps à autre les gueux du coin passaient, fixant sur lui plusieurs sortes de regards, interessés, curieux, éffrayés, meprisants Dans tout les cas des regards peu plaisants. Le balafré sen foutait, depuis le temps quil trainait sa carcasse abimée dans le royaume, il en etait venu à se foutre completement du regard, des jugements des autres.
Le séant sur le rebord du vieux lavoir, sa besace sur ses genoux, il en sortait " la conduite " dAverroës ainsi que quelques notes liées au bouquin, une petit miche de pain et un bout de sauciflard puis récita rapidement un remerciement à Deos pour le petit encas quil allait se faire.
Quil allait se faire.
Ni une ni deux quun clebs errant, le genre quon retrouvait dans à peu près toutes les villes du royaume, sen allait, après un aboiement quon aurait pu penser moqueur, avec le dejeuner du borgne.
Un soupir, un grognement Une insulte bien placée envers la race canine puis enfin un haussement dépaule et lallumage dune pipe.
Contemplatif le grognon etait redevenu et plongé dans les textes religieux il ne fit plus attention du tout à ce qui pouvait lentourer
Peut être lun de ses compagnons retrouverait sa trace dans Castelnaudary, si point trop saoul ou trop feignasse
Ou pas.
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Adieu Fab'