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[RP] L'boulin des gronronneurs.

Axelle
Tu me fais tourner la tête […]
Je ferais le tour du monde
Ça ne tournerait pas plus que ça
La terre n'est pas assez ronde
Pour m'étourdir autant que toi...*

Impensable voilà une bestiole qui étrangement tente de mettre un peu d’ordre dans ses cheveux, sans pour autant y parvenir. Si elle savait faire ce genre de choses, ça se saurait !

Jolie, il dit que je suis jolie ! T’emballe pas hein, et rougis pas ! Déjà que tu ne comprends pas la moitié de ce qu’il dit ! C’est moi ou il parle étrangement ? Ca doit être toi, la robe est trop serrée avec cette foutue chemise, le sang n’arrive plus jusqu’en haut ! C’est la robe, tu es sure ? Humpf !


"C'est pas trop chaud que je n'espère?"


Si j’suis ch…. ‘Fin oui, l’est chaude !

Mais qu’est que tu dis ? Ca ne va pas ou quoi ? Non, ca ne va pas, j’ai trop chaud, je veux retirer la robe, et la chemise aussi tiens ! Retirer la robe ? Et la chemise ? Mais enfin ! Tu n’y penses pas, surtout avec le mal que tu as eu à l’enfiler ! Si je le veux ! Si t’as chaud, vas prendre l’air !


Et la bestiole de se précipiter vers la fenêtre et de l’ouvrir en grand, respirant de longues goulées d’air glacé pour reprendre ses esprits.

C’est la robe de sa mère sacrebleu ! Un peu de respect ! Calme-toi et cesse d’avoir ce genre de pensées, mais ça ne va vraiment pas bien hein! Reprends toi et vite ! Mais que t’arrive t-il ? Moi ? Rien du tout….

Le toit, il parle de ton toit, réponds idiote ! Coureur….. Il veut fuir ! Retourne-toi et réponds avant qu’il prenne ses jambes à son cou !


Et la voilà toute pale qui se tourne, cherchant à le retenir encore un peu.

Heu….. M’démonter l’toit…. Voui….. Au printemps, s’ra bien…

Ben voilà, il va filer, et tu ne le verras plus jusqu’au printemps, si tu n’étais pas aussi cruche !


Gling gling gling.

Soudain une boule de poil bondit par la fenêtre la faisant sursauter et trébucher sur une gamelle pour s’en prendre une bien comme il faut.
Etendue sur le sol, maugréant et surtout terriblement vexée elle relève la tête et regarde ahurie le fichu chat qu’elle s’est évertuée à chercher durant des heures, bien installé sur les genoux de l’Ours ronronnant à tout va en poussant sa main de sa tête pour chercher des caresses.


Sal… Fich… Rhaaaaaaa !

Elle se releva, époussetant la houppelande, furibarde que ce soit la boule de poil qui récolte les caresses.

Ben, vala vot’ sal… adorable minou….


Voila, après cette chute ridicule, le retour de ce vieux matou pelé, il allait partir.

Il va partir, oui, mais le chat est là…

J’dois v’l’ramener à la Combe ou v’m’en débarassez j’voudrai pas qu’y m’mette l’basard !

Stooooooooooooooooooooooooooop la fée clochette, il va croire que tu le mets à la porte !

‘Fin tant qu’lest sur vos g’noux, l’est sage !

Ronchonnant pour elle seule : sale bête !

*Edith Piaf

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Axelle
Ah, ces pigeons, ils sont trop rapides, faudrait tous les bruler moi j'vous dis, des sorciers qui prédisent l'avenir..... Tsss.

Citation:
A toi, ma soeur même si tu n'en as pas le sang,
A toi, ma petite fauvette,


Pardonne-moi si le délai de ma réponse t'a semblé long, il est difficile ces temps-ci de faire acheminer une lettre convenablement ; les lois martiales ont cours partout, et mon pigeon aura peut-être été abattu par l'une ou l'autre armée. Sans nouvelles de toi, j'ai supposé que tu n'avais pas reçu ce pli, et me voici donc à rédiger une nouvelle missive... Pour mon plus grand bonheur, cela dit.

J'ai souri, longuement, largement, en parcourant les jolies arabesques de tes mots ; j'en ai admiré chacune des courbes, chaque trait dessiné pour en former des lettres toutes plus exquises les unes que les autres. Chacun de nos instants de rire et de bonheur simple m'est revenu ; de ces campements à la lueur d'un feu, à ces pas de danse dans lesquels tu avais tenté de m'entraîner, et cette maladresse d'alors, que j'avais affichée en me mouvant avec lourdeur et gaucherie. Ah, bien des femmes auraient ri, se seraient moquées, de me voir, moi, l'impétueux lion russe, perdre toute assurance, mais toi...

Mais toi tu as ri, oui, mais sans moquerie, avec cette tendresse toute enfantine que je te connais tant. Et me reviennent en mémoire ces petites perles qui se dessinèrent alors, fièrement, derrière tes lèvres étirées en un sourire délicat, ta tête renversée sous un grand éclat de rire, qui résonne encore en ma mémoire de vieux fauve.

Aussi, il est vrai, je vole les coeurs, je vole les corps, mais tes mots, je te les rends, pour que tu me les offres encore, et que nos doigts, nos mains, reprennent ce ballet épistolaire délicat qu'ils ont connu ensemble, jadis.

Quant à te décrire mes différentes conquêtes, je les connais à peine moi-même ; la seule femme qui importe en ma vie est ma petite soeur, ma petite Princesse, dont je t'ai tant parlé. Elle n'est plus véritablement une enfant, elle a grandi, et est devenue cette superbe jeune femme d'allure féline, enivrante et divine. Néanmoins, il ne faut pas le lui répéter, mais elle restera pour moi, toujours, cette petite fille que j'ai quittée, il y a bien longtemps, qui portait de délicats rubans dans ses cheveux, et une robe de princesse.

Elle a le charisme des plus délicates tsarines, dominant d'une main de fer dans un gant de velours, toute la puissance de sa force. Il y a plus de danger dans ces sourires et dans ses yeux qu'ailleurs, tant autant de regards pourraient s'y perdre ou s'y noyer.

Nous nous trouvons toujours dans le Sud, mais avons parcouru bien des lieues... Je ne suis plus si loin de toi, mais ne peux encore te dire quand je pourrai venir te rencontrer, et te serrer à nouveau contre mon coeur fraternel.

Puisses-tu trouver, enfermée auprès de ces quelques mots, toute la tendresse que je te voue, et les baisers que mes lèvres brûlent de poser sur ton front et tes joues.

Affectueusement, éternellement,

Sergueï.



Citation:
A toi mon frère de fuite, mon impétueux Lion,

Quel charmeur tu fais ! Si tu savais comme chacune de tes lettres me fait sourire, si elles ne venaient de toi, je pourrai même en rougir, incorrigible que tu es ! Dieu, que tu connais les femmes, et que tu sais les faire enrager.

Même moi, je peux te l’avouer à présent même si ton regard taquin trahissait que tu le devinais, comme j’étais fâchée de te voir partir certains soirs dans les bras d’une femme de passage. Elles me volaient de ton temps, de ton attention, de tes rires, moi qui voulais t’avoir tout à moi. Même de ta soeur, j’en étais jalouse. Oui pardonne moi, je craignais qu’elle me vole tout de toi. Mais aujourd’hui, j’arrive à lire tes mots sur elle sans grogner. Mais je sais bien que tu trouveras d’autres sujets pour me taquiner et pouvoir rire de mes rebuffades, sacripant !

Mais, aujourd’hui, je suis heureuse pour toi, si heureuse que tu l’ais retrouvée, tant que tu gardes un peu de place pour moi dans ton coeur, comme tu resteras à jamais dans le mien. Tu sais combien je suis petite et frêle, je ne gênerais pas, je te le promets.

Dieu, que je dois te paraitre mièvre…. Et pourtant, je suis sincère comme jamais je ne l’ai été.

Oh Sergueï, moi qui me moquais et raillais les émois, que tu serais étonné si tu savais pourquoi….

Mais je t’en supplie, laisse moi être égoïste, laisse te taire les pulsions bouleversées de mon sang quand il arrive, quand j’entends sa voix, quand sa main frôle la mienne.

Je ne dansais que pour amasser écus, ou pour nous seuls, riants insolents à la brulure du feu. Aujourd’hui, je veux danser la journée entière, sans rien en échange, sans raison, juste car mes pieds ne touchent plus le sol.

Ils volent la journée et la nuit durant. Parfois, j’essaie de les poser, d’imaginer la chute, me souvenant de celle que tu m’as infligé sans le vouloir. Mais mes pieds se soulèvent à nouveau, refusant de s’assagir, refusant de voir plus loin que l’aurore prochaine. Car au plus profond de moi, je sais que cette chute me serait fatale. Alors je vis, simplement, m’enivrant du présent, refusant de craindre demain.

Viens danser avec moi, viens à nouveau te perdre dans nos rires espiègles et nos bêtises d’enfants. Je suis scellée, amoureuse de ces montagnes, viens voir ta gamine échevelée, comme elle a grandi, et la serrer contre toi.

Je t’embrasse, toi, qui m’as appris ce qu’avoir un frère signifie, toi qui m’as tant manqué.

Axelle.


(lettre copiée avec l'autorisation de jd Serguei.novgorod )
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Axelle
Citation:
A toi, petite souris qui aura su dompter le lion fraternel,
A toi, ma fauvette,

L'éclat de rire qui m'a saisi à la lecture des premiers mots de ton pli fait s'accompagner ma réponse d'un franc sourire, qui habite mes lèvres depuis lors, comme je pense à toi. S'il est vrai que je connais les femmes, je n'en suis pas moins heureux d'avoir accompagné l'enfant que tu étais dans sa quête de maturité. Tu as bien grandi, depuis notre prime rencontre, mais je souris à l'idée que tu gardes en toi cette part enfantine qui te rend légère, aérienne, comme je t'imagine danser la vie, d'autant plus à la lecture des arabesques de tes lettres.

A parcourir ta missive, il me semble que tu as grandi plus encore que je ne l'avais imaginé, et que l'enfant d'alors est devenue tout-à-fait femme. Je ne saurais l'expliquer, mais ce simple fait me pince le coeur ; le temps aura bien filé, pour que déjà, ton coeur soit épris pour un homme d'une autre façon qu'il l'aura été pour moi, ton vieux frère. Je crois pouvoir comprendre les pères, qui voient leurs filles échapper à leurs bras aimants, comme elles se créent leur propre vie, peu à peu. Cette impression me rend plutôt perplexe, moi qui dois avoir engendré quelques marmots épars, au gré des voyages, mais qui ne suis jamais pour autant devenu père.

C'est mieux, il y eut bien assez d'un père Novgorod pour faire trembler la Terre d'effroi, et, si je suis fidèle à mes quelques proches, je ne conçois pas de l'être à une femme, ni à une vie terre à terre de père de famille. Cette simple idée fait d'ailleurs se glacer mon sang, aussi tu me pardonneras de bien vite laisser ces considérations-là loin de moi.

Parle-moi de cet homme-là qui aura su prendre ton coeur entre ses filets ; est-il bien intentionné ? Quel est son nom, décris-moi son physique, sa façon d'être, que je sache à quoi m'en tenir si je devais serrer sa gorge entre mes mains te ferait-il le moindre mal. Tu sais comme est ton frère, et comme celui-ci annihilerait tout être qui te causerait du tort, si cela devait arriver. Une petite visite s'impose de plus en plus à mon esprit qui me permettra de jauger l'homme, et de te voir, toi, épanouie et heureuse, même si je sais d'avance que le plaisir sera mien, entièrement.

Nous avons établi demeure à Millau, et tentons d'animer à nouveau cette ville qui semble bien triste et bien vide ; viendrais-tu nous aider un moment ? Il me tarde, je l'avoue, de t'étreindre entre mes bras, comme jadis. Et peut-être qu'avec une cavalière telle que toi, je serai moins gauche à l'exercice de la danse, qui sait ?

Reçois, glissés entre mes mots, les mille baisers que je ne peux plaquer sur tes joues, mais qui te sont destinés par voie épistolaire, le temps de pouvoir les offrir à ta peau, bientôt. J'entends ma douce Marie qui m'appelle de l'étage pour que je la rejoigne, et dois déposer plume pour l'heure, d'ailleurs tardive, aussi ma bafouille s'arrêtera là cette fois-ci, et tu me vois par déjà brûler de lire à nouveau tes mots, au plus vite.

Tendrement,

Sergueï.


Citation:
A toi mon Lion indomptable,
A toi mon frère rêvé,

Que tes paroles me semblent étranges… Entendre de toi ce qu’un père peut ressentir. Toi dont le père était un monstre tout autant que le mien. Est-ce donc cela un père ? N’est-ce donc pas seulement un visage rougeaud et aviné qui n’a d’autre vision de sa fille d’une bourse d’écus à remplir par tous les moyens possibles ?

Quand je lis tes mots, un doute effroyable m’étreint, n’aurai-je pas du rester auprès de la petite Margot, cette petite sœur à peine connue, dernière née du ventre abyssal de cette mère qui n’a de femme que le nom, qui a laissé son homme l’écraser par faiblesse et lâcheté ?

Suis-je aussi lâche qu’elle ?

Sergueï, j’étais la seule fille dans cette plâtrée de frères au regard fourbe et tranchant, jusqu'à la naissance de cette petite chose rousse, si fragile. Je me sens soudain si coupable de l’avoir laissé entre leurs griffes. Finira-t-elle, elle, par porter la marque des catins avec laquelle il me menaçait si je ne me pliais pas à sa décision ?

Je m’égare, pardonne moi, mais j’ai tellement honte que tu es le seul vers qui j’ose m’épancher. Oh, on ne me jugerait pas ici, mais je manque encore d’audace pour le dire, pour lui dire.

Lui… comment te parler de lui ? Et moi qui croyais pouvoir échapper à ta curiosité, encore cette fichue naïveté. Je ne peux pas te parler de lui, je ne peux pas mettre de mots justes sur lui, je ne peux que le ressentir, le sentir. La seule chose que je puisse te dire, c’est que j’attends ton arrivée sereine, car je sais que tu le verras tel qu’il est et qu’il n’aura rien à craindre de toi. Son nom ? A quoi il ressemble ? Sa façon d’être ? Ah non Sergueï, jamais je ne prendrai le risque de satisfaire ta curiosité, de peur que tes pas ne se détournent, au contraire, je veux l’affuter pour qu’ils se fassent empressés. Je ne laisserai donc glisser qu’un mot : camouflé.

Pour Millau, j’aimerai t’y rejoindre et t’aider, mais Embrun est un petit village perdu dans les montagnes et chaque bras est précieux, même les miens toute brindille que je sois. Fais ce que tu dois, j’essaierai d’être patiente. Oui, tu vas rire à ce mot, et cette fois, c’est volontaire. Me souvenir de la musique de ton rire puissant et franc, de ta gorge qui se déploie, de tes crocs qui s’offrent avec légèreté me font sourire bien plus que tu ne peux l’imaginer.

Je t’embrasse mon Soleil.

Axelle

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Axelle
Citation:
A celle qui aura su canaliser le lion
A toi, petite souris zêlée,

Tu ne saurais imaginer comme parler de nos pères me semble étrange, maintenant, depuis ce qui s'est passé. Peu après avoir expédié ma lettre à ton intention, j'ai rencontré une jolie rousse, Judith, avec laquelle j'ai passé la nuit. Rien d'étonnant, me diras-tu, c'est habituel. Mais elle a eu ce regard au ciel, avant de s'endormir, et cette remarque sur cette lune ronde. Cela m'a laissé perplexe, mais je me suis dit qu'il s'agissait là d'un délire de femelle auquel je n'entends jamais rien, aussi ai-je pris le pli, moi, de m'endormir aussitôt, sans autre pensée que celle de trouver là un repos salvateur.

J'ai appris ensuite, que cela eut pu avoir un autre sens.

Marie a semblé malade ces temps derniers, et j'ai appris, quelque temps ensuite, qu'elle avait porté un temps en son sein un petit moi, un demi Dieu platine. Cela n'est plus, et peut-être est-ce aussi bien, m'aurais-tu imaginé père ? Malgré tout, j'avoue que cela m'a fait réfléchir, un peu, je ne sais pourquoi. Enfin. C'est mieux.

Je devrais bientôt pouvoir me mettre en route pour Embrun, et voir de mes propres yeux celui qui habite les tiens, le jauger, le juger. Voir s'il prend soin de toi comme tu le mérites. J'ai songé à la semaine prochaine, je dois m'occuper de la taverne pendant l'absence de ma princesse et de Marie, qui vont chercher des marchandises qui manquent à la ville, mais ensuite, je devrais pouvoir venir. Je t'écrirai, de toute façon, pour te tenir au courant de tout cela.

Ménage-toi l'esprit, rassure-toi pour ta rousse de soeur. Si tu le veux, nous iront la chercher, ensemble. Et je m'occuperai de ton paternel comme j'aurais dû m'occuper du mien. Je croyais ma petite soeur indemne, là-bas, au pays, protégée par son statut d'unique fille, par ses rubans et ses fanfreluches, et voilà que son corps est aussi affûté que le mien, stature en moins. L'âge éteint la volonté, éteint la révolte ; comprends ta mère qui s'empêche peut-être de devenir folle, en croyant que tout s'arrangera, que tout cela n'est pas « si » grave. Elle a tort, toi et moi le savons, mais éloigne ces pensées de toi, laisse-moi faire, je suis un peu ton grand frère, et pas l'un de ceux qui t'ont trahie comme ils étaient du même sang que lui. Ceux-là aussi subiront mon courroux.
Je te protègerai, je la protègerai, je te le promets.

Voilà que je souris à nouveau, à l'idée de te savoir, toi, patiente. Enfin, tu as de tous temps été exceptionnelle... Tu n'es qu'aussi singulière que toujours, même si tu me vois hilare de lire pareilles choses. Tu as toujours su m'apaiser, faire de moi le lion docile que je n'avais jamais été... Sourions, rions, ils paieront.

Tendrement,


Ton Sergueï.


Citation:
A toi félin insaisissable,
A toi plus libre que l’air,

Que ta missive me semble obscure…. Si seulement tu pouvais être devant moi, peut-être comprendrai-je davantage.
Quelle est donc cette remarque sur la lune murmurée par cette rousse ? Quel est ce sens caché dont tu parles ? Tu aiguises ma curiosité et en même temps m’inquiètes. Toi, Soleil, tu complotes donc avec la lune et me le caches?

Dis moi, expliques moi ? Et cet enfant ? Et cette Marie ? Qui est t’elle ? Que veut-elle de toi ? Toi père ? Je sens dans tes mots ton envie que je te réponde oui, que je peux l’imaginer.

Et ceci me trouble. Lequel de nous a le plus changé ? A te lire, j’avoue ne pas savoir. Ne serais tu pas en train de te voiler la face ? De te mentir à toi-même ? Ne tombe pas dans ce piège, je t’en supplie. Crois tu que je te jugerai ? Crains-tu tant d’être comme lui ?

Moi je lutte pour ne pas être elle, cette mère que tu défends. Jamais je ne lui pardonnerai, jamais je ne la respecterai, jamais je ne l’aimerai, chienne qui ne sait qu’ouvrir les cuisses et enfanter l’ignominie, je la méprise, et tous tes mots n’apaiseront rien cette fois. Car je ne sais à qui j’en veux le plus, à lui d’être ce qu’il est, ou à elle de nourrir sa hargne, d’étancher sa soif encore et encore. Si elle se taisait simplement, mais non, elle lui offre des enfants, vulgaires jouets de sa férocité. Non, c’est impardonnable, et chienne, je suis encore clémente avec elle, car aucune de ces bêtes ne ferait cela.

Tu ne peux savoir la haine et la violence que réveillent tes mots en moi. « Sourions, rions, ils paieront ». Alors je veux rire, rire comme une démente en voyant leurs trippes se répandre doucement au sol. Même si je dois finir pendue, un gouffre de vengeance insoupçonné s’ouvre en moi.

Excuse cette tâche qui macule le vélin, mon encre n’a pas résisté un mouvement de colère en écrivant cette dernière phrase. Mais voici à nouveau mon écriture ronde. J’espère que tu pourras lire mes mots précédents malgré la rapidité et l’emportement avec lesquelles ils ont été tracés.

Je t’attends, et savoir que tu peux te libérer plus tôt que je ne l’avais imaginé, chasse ces mauvaises pensées. Et hilare, oui, je veux te voir l’être.

Je t’embrasse tendrement.

Ta brindille.

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Axelle
Citation:
A toi ma brindille, mon trésor,

Ta lettre m’a soufflé, littéralement. Moi, Sergueï, pour la première fois je n’ai pas su quoi penser. Et pourtant, tu sais la propension que j’ai à trancher dans le vif, n’importe quel sujet. Je ne fais jamais de demie mesure, et pourtant, pourtant… Là, cela n’a pas été le cas.

D’abord, parce que j’ai réalisé d’avoir parlé de cette femme que j’ (les deux derniers mots sont rayés dans le texte) qui me touche particulièrement, depuis que je l’ai rencontrée. Elle est l’une des compagnes de voyage de ma petite princesse, et elle se nomme donc Marie, et… Et elle a porté, quelques jours au moins, un petit moi en son sein. Je… Oh, à me voir coucher ces mots-là sur le parchemin, je comprends ta perplexité et tes incompréhensions.

Explique-moi ce que tu voulais dire par ces mots : « Ne serais tu pas en train de te voiler la face ? De te mentir à toi-même ? Ne tombe pas dans ce piège »… Tu as raison, j’ai eu un moment de faiblesse, ai changé un instant, mais non, jamais je ne serai père, car oui, tu y as vu clair, je redoute d’être comme lui. Tu ne sais ce que nous avons enduré, mes frères, et moi… Tu ne peux pas même imaginer ce que j’ai appris qu’il a fait subir à ma petite sœur, à ma petite princesse. Je la pensais protégée par son statut de petite fille, je la croyais en sécurité, et… Comme je suis sot, Axelle, comme je le suis ! Je n’aurais pas dû partir de Russie, j’aurais dû y demeurer, qu’il passe ses nerfs sur moi, fasse de moi ce cœur de pierre, cette machine insensible à la douleur et aux sentiments qu’il voulait faire de moi, mais qu’il la laisse en paix, elle ! Je me souviens de ces soirs où, épuisé, les muscles douloureux, nous rentrions enfin, et qu’elle passait dans les couloirs du château, ses rubans dans les cheveux, le frou-frou de sa robe et ses grands yeux d’ambre qui se levaient vers moi, comme elle tenait sa poupée en main… Un sourire d’elle, et c’était autant de baume sur mes ecchymoses.

Sais-tu que j’ai songé un instant à m’établir comme boucher, mais que la simple idée de masser de la fleur de sel sur de la chair m’insupporte tant, me rappelle tellement ces instants où, petit, j’avais l’audace de verser quelque larme à l’un de ses châtiments, et qu’il redoublait d’ardeur, frottait ensuite ma peau meurtrie, mes plaies ouvertes de sel, que je ne peux songer à prendre telle échoppe ? Je m’éveille parfois la nuit, brûlant et tremblant de sueur à quelque craquement du sol, souvenir impérissable de ces jours où il me tirait de sous mon unique couverture pour me jeter dehors, transi de froid, grelottant sous la neige ? « Tu seras un homme, mon fils »… Chien, je voudrais le voir crever sous mes yeux, cracher ma bile à son visage, dépecer ses chairs une à une et lui infliger tout ce qu’il nous a fait, à tous !

Voilà pourquoi je me refuse à être père, et, d’ailleurs tu m’as demandé cette précision, les femmes qui m’accompagnent m’ont expliqué qu’une lune ronde favorisait la conception… J’ai eu chaud, mais comme toutes les autres, je l’aurais abandonnée, sans me retourner, la laissant avec la traîtrise que son corps à elle lui aurait infligée. Je ne serai pas mari, je ne serai pas père. Jamais.

Je comprends ta haine envers ta mère, je la partage, bien que je ne l’aie jamais vue. Je ne cherche pas à la disculper, mais je songe à la mienne, qui, désespéré, n’avait trouvé que dans le mutisme sa moindre chance de salut ; ses œillères, néanmoins, ne devaient pas être confortables. Il était rude, il était dur, il était violent… Et les bruits, ces sifflements et claquements provenant de leur chambre le soir, ses cris, vainement étouffés, confirment la pensée que j’avais alors : elle n’y pouvait rien, elle était terrorisée. Je lui en ai longtemps voulu de nous avoir enfantés, mais j’avoue qu’en posant les yeux sur ma petite sœur, maintenant, je ne peux me résoudre à regretter sa venue au monde, même si je condamne ce qu’il est advenu d’elle, jadis. L’enfance nous offre ses armes, et ses leçons. Je fais maintenant payer à d’autres femmes le prix de l’enfantement, différemment… Le « prix »… Si tu savais comme le mot est judicieux ; elles s’attendent généralement à un autre type d’échange commercial, elles sont souvent surprises de ce qu’elles obtiennent, déçues, sans doute, mais lorsque mes pas s’en retournent vers la rue, il y a quelque chose de soulagement dans leur sourire et leur regard figé ; mais je m’emporte, maintenant.

J’ai pu déchiffrer tes mots car je connais la colère, et je connais la haine ; j’avoue cependant me sentir plus léger de voir tes arabesques refaire surface, et ta main s’apaiser. Tu te meus déjà comme le serpent dans la danse, ne persiffle pas ; sois heureuse, vis ! Laisse-moi la haine, laisse-la ne dévorer que moi, et demeures sauve, toi, mon petit oiseau.

Je suis à un mois de voyage, j’essaie de voir quand je pourrai me libérer et venir vite te rendre visite, je te promets de faire de mon mieux ; tu sais comme moi qu’une promesse du vieux lion russe est toujours tenue, quoi qu’il en coûte.
Je m’en vais maintenant à la chasse… quant au type de celle-ci, je te laisse imaginer ce en quoi elle peut bien consister.

Tendrement,

Sergueï.


Citation:
A toi mon Feu Follet, mon Soleil,

Comme c’est étrange, il faut donc que nous soyons si loin l’un de l’autre pour pouvoir parler de ces choses ? Comme si nous avions craint que les dire à voix haute ne réveille les blessures ? Ou est ce simplement car nos rires nous prenaient tout notre temps ? Pourtant parfois, je sentais ton regard s’éloigner, je n’osais pas te questionner. A présent, je sais où tu te perdais. Comme j’aimerai maintenant te prendre dans mes bras, et essayer comme je peux d’apaiser tes souffrances, malgré ma maladresse.
Tu vas trouver très étrange ce que je vais te dire, me traiter de folle sûrement. Mais en te lisant, une pensée m’est venue. Je crois que j’aurai pu accepter qu’il m’arrache la peau du dos, pour une seule fois, juste une seule, l’entendre m’appeler « ma fille ». Idiot n’est ce pas...

Toi, tu aurais certainement voulu qu’il t’oublie, alors que je voulais, moi, qu’il me voit. Qu’il me voit moi, pas les écus que je ramenais après avoir mendier en dansant toute la journée. Mais jamais. La seule fois ou il m’a parlé en me regardant, c’est ce fameux jour ou j’ai fui.

Ton corps a souffert, moi, j’ai souffert d’être transparente, invisible, indésirable et indésirée. Curieusement, aujourd’hui, c’est moi qui m’emprisonne seule dans cette indifférence, qui refuse de me montrer. Ne t’es tu jamais demander pourquoi je refusais tout signe de coquetterie, de montrer mon visage, de montrer que je peux être jolie? Car je ne veux pas que l’on me voit, je ne sais pas être regardé, je ne veux pas être touchée, approchée, parce que j’ai jamais appris à l’être. Quelle meilleure façon de repousser les autres que d’être repoussante de crasse et de négligence ? Pourquoi je t’ai laissé le faire ? Pourquoi j’aime que l’Ours le fasse ? Je n’en sais rien. C’est ainsi, ce n’est pas grave.

D’ailleurs au final, je me sens bête de t’écrire ça après ce que toi tu as vécu… Excuse moi, encore ma maladresse.

Si seulement je savais quoi te dire, peut être le serai je moins. T’expliquer mes mots ? Ils sont peut être juste le reflet de mon désir de te voir apaisé. Alors oui, j’en viens à t’imaginer amoureux et père. Car si un jour il advenait que tu le sois, cela signifierait que tu es guéri. Laisse-moi espérer que cela puisse arriver, car chaque jour qui passe, je crains pour toi.

Promets-moi de prendre soin de toi, car soudain, un frisson me glace.

Je t’embrasse avant de n’écrire plus de sottises

Axelle.

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Axelle
Un moment de calme, un moment sans dossiers, sans papiers, sans calculs. Sa masure avait retrouvée son calme, tout comme elle. Elle, la bestiole, comme tout le monde avait appris à l’appeler était assise sur la seule chaise qui tenait encore debout et se balançait doucement, les yeux dans le vague, songeant aux tournures insoupçonnées que sa vie avait prise ces derniers temps.

Un léger sourire se dessina au coin de sa bouche.

Maire, ils l’avaient élue maire, sans même savoir qui elle était au final, ce qu’elle avait bien pu faire avant de pointer sa truffe à Embrun.

Non, personne ne savait ses fuites hilares et moqueuses avec son Lion après avoir délesté un passant de sa bourse, lui faisant perdre la tête dans la langueur qu’elle savait donner à ses danses.
Non, personne ici ne savait non plus sa mine faussement charmeuse pour récolter quelques écus, promettant la chaleur de son corps, et l’un de ses frères surgissant de nul part saisissant l’argent tendu, offrant un couteau sous le cou du malheureux en guise de soupirs et de fièvre. Elle, n’offrant à l’idiot médusé et escroqué que la vue de ses jambes nues et brunes déguerpissant. Une fois pourtant, ça avait manqué mal tourner. Idiot de frère trop lent à réagir, ou trop occupé à d’autres affaires de jupons ou de bière.

Qu’est ce qui avait donc pu la faire changer à ce point ? La confiance ? Avait-elle changé en fait ? Elle n’en savait rien, juste qu’elle ne ferait rien de mal ici à Embrun. Pas d’entourloupes, pas de jeux de dupes, pas de regards ensorcelants pleins de fausses promesses.

Non, plus rien de ça, ce dont elle rêvait à présent, était de ses bras, de calme, de paix, et sans s’en rendre compte, une main vint se poser sur son ventre.

Ses yeux piquaient, elle crut que c’était de la fatigue, ou simplement un peu d’émotion devant les visages si chers qui défilaient dans son esprit. Elle ne se rendait pas compte que la fumée acre de l'âtre envahissait la pièce, et glissa doucement dans le sommeil.

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Axelle
Réveil en sursaut, prise d’une quinte de toux et les yeux piquant et pleurant comme si elle pelait des tonnes d’oignons.

Fichtre de fichtre ! Fichue cheminée, va falloir m’y mettre, soit j’crève de froid, soit j’crève d’asphyxie ! Bouge-toi !


Un hérisson, j’ai pas d’hérisson ! Non, pas d’hérisson, mais une mule ! J’vais pas foutre ma mule dans l’cheminée ! Ben non, triple buse d’idiote, mais c’t’une vielle mule au crin plus rêche qu’les piquants d’un hérisson ! Sert vraiment à tout une mule !


Et la bestiole de se lever en trombe en attrapant son couteau. Sortant dans la courette, elle fixa l’animal

A nous deux !

Et s’approcha de la bête qui la regardait en mâchonnant son foin.

La bestiole se plaça sur le coté de l’animal et attrapa sa queue. La mule lui lança un regard d’incompréhension et hennit pour le principe, mais trop occupée à mastiquer un fétu récalcitrant, ne fit pas plus d’histoire quand, à grands coups secs de couteau, la fouine trancha le crin de la crinière et de la queue.

Une fois fini, elle regarda son oeuvre.


Parfait, maint’nant, en plus, t’me serviras d’épouvantail à corneilles !

L’animal, lui jeta un regard ahuri, avant de lui faire volte face, lui présentant un postérieur outragé et dédaigneux.

Rassemblant le crin, bien contente d’avoir échappé à un mauvais coup de sabot, Axelle, fière de son exploit et de l’élégance pour le moins originale de sa monture, le noua à un long bâton, lestant le tout d’une lourde pierre.

Un fois l’opération finie, la cheminée vidée de toute braise, et l’ouverture obstruée d’un drap elle se mit en charge de grimper sur le toit…

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Axelle
Heureusement la masure n’était pas haute, et l’échelle qu’elle avait était suffisamment grande pour lui permettre d’accéder au toit. Le problème fut plutôt de hisser en même temps le hérisson de fortune, et surtout, la pierre, Comme faire pour monter une échelle une main prise ? Vaste question à laquelle la bestiole répondit de façon plus que branlante et pas très rassurée, grognant et suant sous le poids de la caillasse.

Enfin arrivée en haut elle s’agrippa essoufflée à la cheminée, puis lentement, laissa la pierre glisser dans le conduit avant d’y insérer l’hérisson. Elle commença doucement à le faire descendre, le remontant ensuite d’un bras, l’autre restant peureusement accroché à la cheminée, jusqu'à ce qu’il butte sur un obstacle.

Intriguée, oubliant sa peur de tomber, elle lâcha la cheminée pour donner plus de force et d’ampleur à ses mouvements. Concentrée sur sa besogne, elle resta surprise quand l’obstacle céda et laissa l’hérisson lui échapper des mains, s’écrasant avec la pierre quelques mètres plus bas dans un fracas peu rassurant.

Pétrifiée sur son toit, moite de sueur, les yeux grands ouverts, elle imaginait le sol de sa masure complètement défoncé, puis lentement, sans un bruit, descendit sans un bruit et rentra dans la bicoque.

Noir. La moitié de la masure était recouverte d’une suie noire et collante. Avalant sa salive avec difficulté elle avança vers la cheminée, retira le drap qui n’avait servi à rien, et soupira longuement en voyant la pierre et l’hérisson de fortune juchés avec arrogance sur une montagne noire.

Elle grimaça et résignée, prit balais, bassine, pelle et surtout son courage à deux mains. Elle commença donc à nettoyer, la suie aussi collante qu’elle-même venant maculer son visage et ses mains. Elle avait évacué environ la moitié du tas, quand elle remarqua l’arête de ce qui semblait être une boite.

Oubliant son agacement et le balais, elle fourra ses mains dans la suie et en extirpa la chose. L’essuyant avec sa manche, un petit coffret de bois apparu entre ses mains. Elle l’examina, le secoua, avant de vouloir l’ouvrir. Impossible. La petite serrure de cuivre était cadenassée.
Curieuse à l’extrême, elle se précipita dehors, prête à faire éclater le bois sous une pierre mais se ravisa songeant qu’elle briserait le contenu en même temps à coup sur. Elle examina encore la serrure, celle-ci semblait facile à crocheter, mais avec quoi ? Une fibule ? Ce serait trop gros, et elle n’en avait de toute façon pas. Une épingle à cheveux, voila ce qu’il lui fallait. Bien sur c’est le genre de chose que toute femme possède, sauf la bestiole.


Lora !

Elle se releva d’un bond, tel un diable noir sortant de sa boite, cacha le coffret sous sa paillasse, et fila en ville en courant.

[suite à la paimplolaise]
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Axelle
[de retour de la Paimplolaise ]

Et elle avait retraversé la ville au pas de course, une fois de plus, l’impatience la tenaillant. Arrivée dans son repaire, elle fila rechercher le coffret sous sa paillasse, fébrile, oubliant la suie qui maculait le lieu.

Elle regarda le petit coffret, il était fragile, noirci, il aurait suffit d’une pression de son pouce pour faire céder le bois. Mais sans savoir pourquoi, elle se refusait à l’abimer, comme par respect pour la personne qui avait pris soin de le fermer et de le cacher.

Attrapant l’épingle, elle tendit l’oreille en farfouillant la serrure avec. Le petit déclic ne se fit pas attendre. Elle observa le coffret, se forçant à faire taire son impatience et à calmer sa respiration et enfin, avec délicatesse, l’ouvrit.

Pas de pièces d’or, pas de trésor caché, mais un vélin plié avec soin, et un cordon de cuir, qu’elle attrapa du bout des doits, le laissant se dérouler pour dévoiler un cristal poli en forme de petite goute d’eau enchâssé d’argent qui y pendait.

Posant le pendentif à coté d’elle, elle prit le vélin, et grogna lorsqu’il un morceau s’arracha malgré toutes ses précautions, la chaleur l’ayant rendu friable. Elle réussit à l’ouvrir sans plus d’autres dommages et le parcouru, soudain figée, un frisson courant sur son échine.



Elle relut plusieurs fois, incapable de détacher son regard de la petite écriture fine, alors que son imagination tournait à tout rompre, la tétanisant. Les bruits pourtant familiers de la forêt lui semblaient soudain emplis de menaces et inconnus. Les yeux grands ouverts, l’oreille aux aguets, elle tentait de calmer son cœur qui battait trop fort dans sa poitrine.

Arrête, c’juste le délire d’une vielle folle. J’ai peur. Menfin, t’es restée seule dans cette bicoque des jours et des jours sans rien remarquer. J’ai peur. Raisonne-toi, c’est ton imagination qu’est en train d’te jouer des tours ! J’ai peur, c’est tout, l’est où maintenant cette femme ? Pourquoi le coffret a-t-il été caché ? Qui est « il ». C’est juste une femme que l’solitude des montagnes a fait sombrer dans la folie. Depuis quand prêtes-tu attention à ces fariboles ? Depuis que j’sais être à sa place. Oui, pour sur, t’vas devenir folle aussi s’tu continues. Folle, l’était peut être pas. Mais si ‘fin ! Et d’toutes façons, qu’veux-tu faire ? Aller chez Fel ! Mais t’y penses pas, fait nuit, t’vas pas débarquer à cet’heure, et s’il est pas là ? Tant pis, j’ramasse mes affaires et j’file, j’préfère être prise pour une folle ou une sans gêne que d’passer la nuit ici. Calme-toi, et compte le nombre de nuits qu’t’as d’jà passé ici. C’est vrai… J’suis idiote.


Craquement de bois tout proche, un simple animal comme il y en avait tant dans la forêt peut être… ou pas… mais la Bestiole ne se posa pas même la question et bondit, passant sans même s’en rendre compte le pendentif à son cou.

FUIS !


[suite à la Combe]
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Axelle
[quelques jours auparavant, les retards de pigeons, vous savez ce que c'est...]

Citation:
A toi ma Fauvette,
A toi, petite soeur qui n'en as pas le sang,

Pardon, pardon, mille fois pardon, j'ai mis tant de temps à répondre à ta dernière lettre que je ne parviens plus même à réfléchir à ce qu'il vaudrait mieux écrire ou non. Sache simplement que pour moi, ton père est un vieux crétin répugnant, et que je suis content d'avoir pu te secourir après que tu te sois sauvée - littéralement ou non -, toi même. Mais on peut toujours retourner le buter, si tu le souhaites. Tu sais comme j'aime à ce genre d'exercice.

Tout cela est enfin derrière toi, et je m'en réjouis ; tous les deux, on peut se reconstruire loin de nos paternels qui n'ont pas su nous aimer comme nous l'aurions mérité, et ont profité de nous, de nos corps, de nos arts, chacun à leur manière.

J'ai appris avec fierté que tu étais devenue maire d'Embrun, félicitations ! Ici, nous avons pris le contrôle de la mairie par les urnes, et elle fructifie grâce à notre labeur à tous ; espérons que cela porte ses fruits, et relève la ville, tout le monde ne s'en portera que mieux. C'est Marie, mon ex-compagne, qui a été élue, et elle gère la ville du mieux qu'elle le peut. Natasha est, quant à elle, tribun.

Les jours me semblent longs, moi-même je m'ennuie des bergères et autres conquêtes furtives que j'ai, rien n'avait de saveur jusqu'à hier ; j'ai rencontré une jeune femme charmante qui a ce petit goût sucré des plus exquis desserts d'Orient. Elle semble séduite, les choses vont en douceur, l'avenir nous dira ce que cela donnera.

Où en es-tu, de ton côté ?

Bien tendrement,


Ton frère qui t'aime,

Sergueï.


Citation:

A toi mon feu follet,
A toi qui me manques tant,

Ne t’excuse pas pour ton retard, je n’ai pas su non plus où donner de la tête ces derniers temps, les choses se bousculant tant. Maintenant, c’est un peu plus calme, mais je sors de ce mandat épuisée et fébrile, mon humeur est des plus changeante, je peux commencer un rire qui finit en pleurs. Mais ne t’en fais pas, un peu de repos et tout rentrera dans l’ordre.

Mon père…. Il y a peu encore, à tes simples mots, je serai déjà en route pour te rejoindre, prête à lui faire payer au centuple chaque écu que je lui ai apporté en reniant toute estime de moi même. J’ai même commencé à apprendre à me battre à cette fin avec l’une des plus fine lame du Duché, un ami, très cher. Mais je crois que je préfère essayer de l’oublier et continuer à me construire doucement. Tu as été le premier à me montrer que j’existais, que je n’étais pas qu’une chiure de mouche parmi les autres. D’autres ici continuent de le faire. Lui, surtout, mais il n’est pas le seul. Te rends-tu compte que sans rien savoir de qui je pouvais être ou avoir été, ils m’ont accordé leur confiance pour gérer la mairie ? Leurs regards sur moi sont comme autant de baume sur ma blessure, et mon passé se fait de plus en plus lointain. Et sans toi, mon beau Lion, rien de cela n’aurait pu être possible, et les vers me digéreraient surement à l’heure qu’il est.

T’ai-je déjà remercié pour cela ?

Et voici donc qu’au lieu de nourrir la vermine, on en vient à me proposer d’intégrer une liste Ducale. Je n’ai pas répondu encore. Echapper aux vers pour entrer volontairement dans la cage aux fauves, je ne suis pas certaine que le choix soit judicieux. Si je sais que je pourrai dévorer autant qu’eux, peut être même plus, je crains plutôt de me perdre moi-même au final et cela m’effraye plus que tout.

J’espère sincèrement que vous parviendrez à faire vivre Millau. Prenez garde, les brigands sont partout. Une escouade de 16 de cette engeance à débarqué à Embrun, certainement encouragée par le fait que nous soyons un tout petit village isolé. Ils n’ont pas fait long feu devant notre hargne et notre rapidité à nous défendre, et sont repartis la queue entre les jambes, ravalant leur arrogance. Je suis fière de mon village, si fière ! Je devrai certainement leur dire, mais tu me connais…

Tu dois t’étonner que je n’aie pas commencé cette lettre en grognant contre cette douceur que tu as rencontrée. Je crois que je grandis, un peu. Et au lieu de craindre qu’elle me vole un peu de place dans ton cœur, je souhaite que toi aussi tu connaisses cette délicieuse douleur qui tord le ventre à chacune des ses apparitions, et la peur irraisonnée de la perdre ou d’être brisé d’un seul regard.

Je te laisse sur ces mots, la tête me tourne légèrement et j’ai une faim d’ogre.

Je t’embrasse, tu me manques.
Ta brindille.

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Engherran
[Quelques instants après avoir repéré une étrange présence]

La clairière était déserte. La vie s'était tue. Pas un oiseau ne chantait, le vent ne faisait plus bruisser les feuilles des arbres. Alerte le Loup d'Embrun observait avec attention autour de lui tout en retournant se cacher dans les hautes fougères. Reprenant doucement son souffle, le chasseur observa avec attention les traces laissées par la chose.

Cette créature était pesante et puissante. Les empreintes laissées au sol était étranges. Il lui était difficile de les interpréter. Remontant la piste afin de trouver des traces plus exploitables, Engherran se rendit compte qu'elles venaient visiblement du repaire de la Bestiole. Sans réfléchir, le chevalier se précipita vers le refuge de son amie.

Dissimulé parmi la végétation, le chasseur tentait de reprendre son souffle tout en observant tel un prédateur implacable. Il n'y avait aucun doute la créature était venue ici et au vue des traces qu'elle avait laissées, toutes inexploitables, elle était resté un moment à guetter.

Engherran silencieux comme la mort fit le tour de la masure, cherchant à percevoir le moindre signe de vie.
Rien ... il n'y avait rien qui bougeait ... pas un souffle, pas un murmure.
La main fermement serrée sur la poignée de son arme, le Loup d'Embrun s'avança prudemment, mais le craquement d'une brindille non loin lui fit rebrousser chemin. En un instant, le chasseur avait à nouveau disparu ... alerte, prêt à frapper.
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Nynaeve87
La brune revenait de la forêt après sa ballade habituelle tant faite pour dégourdir les jambes d’Isis que pour vider sa tête à elle.
La jument qui depuis des années connaissait les différents sentiers pratiqués le plus souvent par les bucherons, semblait quelque peu nerveuse. L'encolure relevée, des rênes plus tendues qu'à l'habitude. On sentait qu'elle pouvait se mettre en fuite à tout instant.
Au pas pourtant, ses sabots ne faisaient aucun bruit sur le tapis de feuilles mortes et seule la brise troublait le silence.

Nyna sensible aux réactions de la jument était en alerte, qu’y avait-il là tapis dans l’ombre qui l’inquiétait ?

Mais déjà, ils apercevaient les premières maisons et la vicomtese se mit à rêver à un bon bain. Pourvu qu’Alexian ait pensé à chauffer l’eau…
Son regard, habitué à la pénombre capta bientôt des mouvements furtifs autour de la maison de la mairesse.

Fonçant les sourcils, elle observa un instant l’ombre qui faisait le tour de la demeure… mais qui donc se permettait…



Oh la !!!... Qui va là !!!

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Arthas
Arthas passé dans la fôret avec son cheval qu'il venit de recevoir sous peu quand il entendit une voix venu de loin crier.Il cru la reconnaitre mais il était intriqué par cette voix. Quand il quitta la forêt il aperçu une sorte de maison obscure et qui sembler abandonné, ne sachant que quoi faire il s'approcha de cette batise pour en savoir plus. Ne sachant ce qui s'y tramé il entendait des bruissement qui faisait peur a son cheval alors il descendit de son dos et lui prît les rennes. Mais toujours plus curieux il s'approcha encore plus, il reconnut Nyna.

Nyna ?!!!! C'est toi ? Qu'est ce que cette maison ?

Il baissa sa voix quand il entendit un bruissement devant Nyna
.
Axelle
[À la Combe]

Elle avait dormi longtemps, profondément, et se réveillant elle sourit doucement en reconnaissant l’atelier de Fel, elle le chercha des yeux mais il avait du s’absenter, tout semblait désert.

Elle s’étira paresseusement, jusqu’à ce que des courbatures dans ses cuisses lui ramènent en mémoire sa fuite de la veille et son sourire s’effaça.

Allons, à voir les rayons frisants du soleil, t’as bien du dormir tout l’jour ! Oui, j’étais épuisée. Oui, t’étais épuisée, résultat, t’as paniquée, maintenant qu’t’es reposée, arrête avec toutes ces histoires, et vas chercher qu’ques affaires, et ta mule, à moins qu’elle puisse aider Fel pour l’toit. Ben s’il en a besoin, la prendra avec lui, en attendant, t’vas pas la laisser seule si ? Hahaha ! T’l’aimes cet’vielle bourrique ! Haaannnn non, mais j’veux pas qu’elle s’ennuie, c’pas pas pareil ! Mais non… du tout, allez, debout ! Mais j’suis bien ici moi ! Ta mule, pis t’as rien à te mettre sur le dos ! Bon, d’ccord, j’y vais.

Après un petit moment utilisé à chercher une chemise de Fel, la sienne étant pleine d’accrocs, et dénicher un peu de lait et du pain, elle était prête à filer. Elle allait passer la porte lorsque son regard s’accrocha sur le pendentif au sol. Elle revient sur ses pas, et le passa rapidement à son cou avant de prendre le chemin menant au repaire.

Elle marchait tranquillement, songeant à la vie qui se déroulait devant elle. C’est ainsi que s’en rendre compte elle arriva bientôt a quelques mètres de la masure. Relevant son regard, elle se figea dans la porte restée ouverte telle une gueule ouverte voulant la happer. Immobile, silencieuse, seul le pendentif captant un dernier rayon de soleil trahissait aveuglement sa présence.

N’y vas pas, prends juste ta mule, et refile rapidement bien au chaud à la Combe. Non… J’dois y aller… Non, écoute moi donc pour une fois ! Silence.

Lentement, mécaniquement, ses pieds glissaient au sol, le regard fixe et vide planté sur le trou noir qui se rapprochait inexorablement, ne remarquant pas même le craquement d’une branche sous sa botte.

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Engherran
Oh la !!!... Qui va là !!!

Par tous les dieux ! Nyna fais silence ...

Nyna ?!!!! C'est toi ? Qu'est ce que cette maison ?

Et voilà qu'Arthas faisait son entrée. Décidément cette forêt était fort fréquenté en cette fin de journée, alors que le la Déesse d'Argent chassait la lumière du dieu Bel.

Le Loup d'Embrun dissimulé dans les ombres se faufila hors de sa cachette. juste derrière les deux cavaliers.

Cette maison, Arthas, est celle d'Axelle.
Et faite moi penser de ne pas vous emmener chasser, vous êtes aussi bruyant qu'un cerf en mal d'amour
, dit-il dans un murmure.

Regardant autour de lui, le chasseur, simplement équipé d'un poignard (curieux pour un chasseur) était toujours alerte.

Il y a quelque chose qui rode dans cette forêt. Je ne suis pas sûr, mais ...

Engherran s'arrêta puis tendit l'oreille comme le ferait un prédateur, comme le ferait un loup.

Quelqu'un approche !

Posant son doigt sur ses lèvres, il leur intima le silence.
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