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[RP] L'boulin des gronronneurs.

Arthas
Engherran a écrit:
Quelqu'un approche !.


Quand il entendit les mots sortir de la bouche de Eng' il ne bougea plus et ne faisa plus aucun bruit .Regardant autour de lui pour percevoir une silhouette qui pourrait approcher . Il se demandait quand même pourquoi Axelle n'était pas dans sa maison . Il crût apercevoir une silhouette, en l'apercevant il lança une pierre dans sa direction mais la silhouette disparut dans la sombre fôret . Le vent était calme en se temp et on entendait le moindre bruit a plusieurs métre autour de soit .Le moindre bruit et ils était prêt a frapper bien que il se demandait ce qui pouvait se trouvait dans cette fôret bien lugubre appars des animaux et ... des hommes et des femmes bien curieux
Nynaeve87
Elle allait lui en donner du cerf en mal d’amour.

Grmfl…

Légère et agile, oui encore heureusement, elle mit pied à terre sans bruit. Si la brune n’aimait pas en général qu’on la fît taire, elle préférait la prudence à l’effronterie. Aussi ne fit-elle que lancer au chevalier son regard noir des mauvais jours…

Isis, bougeait toujours, aussi ne put-elle lâcher la bride est s’enfoncer avec eux dans les taillis.


Mais par Aristote Engherran, que fiches tu la dessous ce couteau à la main. Tu ne vas tout de même pas cambrioler la maison d’Axelle….

Quelque chose qui rode ? Euh...me semble que le loup est là…


Souriante Nyna prend un air moqueur…

Mais en même temps que lui elle perçoit comme un craquement de brindille…

Alors inquiète elle cesse tout sarcasme et laisse le soldat en elle s’éveiller…

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Axelle
Comme hypnotisée, Axelle avançait vers le trou béant et noir, poussée par cette curiosité étrange qui vous mène parfois à vous aventurer en terrain dangereux, sans que rien ne puisse vous en faire démordre.
Pourquoi ?
Simplement car ne pas savoir est plus effrayant que de regarder en face l’objet de vos craintes.
Simplement dans l’espoir de mettre un mot, un visage, une image sur vos frayeurs espérant ainsi qu’elles s’effacent et que votre imagination débridée vous laisse enfin en paix.

C’est donc obnubilée par ce trou, et des horreurs qu’elle imaginait déjà se cacher dans son ombre, qu’elle avançait régulièrement, ne voyant rien d’autre et n’entendant que le son de sa propre respiration, lorsqu’un lièvre affolé déboula entre ses jambes, la faisant trébucher et tomber à la renverse.

Elle se redressa vivement ne voyant qu’un bout de l’animal en fuite et resta ainsi assise par terre. Elle releva la tête, le trou noir était à nouveau porte sur une simple masure au milieu d’une simple forêt.


Enchantée de vous connaître…. La bête sans nom ne l’est plus, c’est un lièvre !


Et elle se mit à rire, et rire encore. Un rire puissant et sonore. Un rire qui ne ressemblait en rien au sien. Un rire ou ne filtrai aucune trace d’amusement ni de joie. Un rire nerveux, sinistre, presque dément. Au plus profond d’elle, sa peur continuait de la harceler, lui criait que Clothilde n’était pas folle, lui criant qu’il y avait bien quelque chose, tapit quelque part, silencieux, invisible, insaisissable, imprévisible, attendant patiemment son heure. Et que cette chose ne serait pas aussi si facile à débusquer qu’un lièvre, aussi plus habile et rapide fut-il…
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Engherran
Le seigneur d'Autrans soutint le regard noir de Nyna ... un regard qu'il comprenait. Mais dans ces mots il n'y avait aucune méchanceté et il savait que la bourgmestre ne lui en voudrait pas pour cette pique. C'est une des choses qu'il admirait chez cette femme devenue une amie.

Une brindille qui craque et le temps semblait s'être arrêté. La cavalière avait cédé la place au soldat et le Loup redevint prédateur. Portant son attention au loin, Engherran ne vit pas le jeune Arthas lancer sa pierre. Il ne perçut que la son mat, assourdissant, de la pierre tombant au sol. De cette "attaque", il y eut le bruit d'une cavalcade, celle d'un dangereux prédateur lagomorphe.

Arthas !
Mais ça ne va pas ?
le gronda-t-il sans colère dans un murmure.
Tu cherches à faire quoi ? Nous faire repérer ou chasser le lièvre avec des pierres.
Tu ...


Un rire puissant le coupa dans son élan, un rire sinistre ou sonnait la démence. Le chevalier connaissait bien ce genre de folie. Se retournant vivement vers ses deux compagnons ... il les regarda avec une certaine détresse.

Axelle ! s'exclama-t-il simplement avant de se mettre à courir vers là où se trouvait son amie.

Il la trouva au sol à se tordre d'un rire malsain. Il se laissa tomber à son niveau pour la prendre dans ses bras, dans le but de la rassurer, de la calmer, tandis que son regard de traqueur balayait les alentours à la recherche du moindre danger.
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Arthas
Regarde Eng' partir dans la direction de Axelle bien qu'il soit un peu géne d'avoir jeté la pierre il accompagna Eng' porté Axelle .Il voyait Eng' cherché s'y il n'y avait pas de danger alors comme Eng' tenté de calmer Axelle .

Tu a besoin de quelque chose ? De l'eau, à manger ? J'ai des choses dans mon sacs sur mon cheval s'y tu a besoin demande moi ...Et j'ai une couverture s'y tu en a besoin .
Nynaeve87
Isis s’était enfin calmée et Nyna la laissa aller en prenant soin de nouer ses rênes à la selle afin qu’elle ne s’y prenne les pieds. La baie avisa d’ailleurs la première touffe appétissante et alla s’en régaler.

Revenant près des garçons, elle porta la main droite à son épée en reflex, s’assurant qu’elle ne l’avait pas oublié. C’est que depuis son retour à Embrun la sereine, elle l’oubliait parfois lors de ses promenades. Sauf évidemment quand elle tombait sur Alexian avant de partir qui la regardait avec son air habituellement moqueur et qu’elle grondait en l’attachant.

Comme Engherran, elle ne put empêcher le geste d’Arthas mais sourit devant son initiative malheureuse. L’aurait besoin d’être formé ce p’tit gars plein d’énergie.

Quant au rire qui résonna bientôt dans cette pénombre qui ne faisait que s’obscurcir… il la toucha en plein cœur… difficile d’expliquer le malaise qui la paralysa à ce moment là, la laissant presque incapable de réagir.

Il lui fallut quelques minutes pour reprendre conscience des alentours et rejoindre les deux hommes penchés sur la jeune femme qui la touchait tant, le visage ravagé par l'inquiétude.

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Axelle
Son rire se mua finalement en hoquet, et elle releva le visage, soudain surprise de se retrouver dans les bras d’Engh et de voir les visages d’Arthas et de Nyna à coté.

Elle secoua elle tête, laissant les derniers hoquètements s’estomper.


Mais… Qu’faites vous ici ? Z’êtes v’nus m’aider à ramener mes affaires chez Fel ? C’mment savez qu’j’y vais ? J’ai pris la décision qu’hier…. Y doit m’refaire l’toit, y vous l’a dit ? Savez, j’ai pas grand-chose, pis ma mule aurait suffit hein ! Mais c’gentil vot’part.

Oui, surtout que là, t’vas réussir à entrer surtout ! J’serai entrée, c’toi qui voulais pas ! Remercie c’fichu lièvre !

Et d’un bond elle se releva, se frottant le bas du dos.


La prochaine fois, faites pas fuir l’gibier hein ! J’viens d’poser mes collets !

Et de s’avancer, l’air savamment étudié pour paraitre indifférente vers la masure.
Elle alluma une chandelle et éclaira doucement la pièce aux murs de bois noircis de suie, laissant la lumière vacillante en faire le tour. Un frisson glissa dans son dos lorsque la lueur s’accrocha sur la lettre qui trainait par terre. Puis la lumière repris son exploration, la couche, quelques marmites, une vielle échelle édentée, la chaise, une gerbe de blé sur la table, la gueule noire de la cheminée, un pot de terre cuite, figés sous leur voile sombre.

La lumière s’immobilisa sur le coffre de bois brut, ouvert.

Instinctivement, la bestiole vint serrer sa main libre sur le pendentif.

Spèce d’idiote ! T’as pas fermé l’coffre avant d’commencer l’ramonage ! Tout c’que à quoi t’tiens est l’d’dans ! C’pas Dieu possible d’être aussi cruche ! Ben j’ai du l’ouvrir après…. Non ! Bougre d’imbécile, t’es partie folle d’impatience chez Lora, t’en es rev’nue folle d’curiosité, et t’as filé morte de frousse, t’as pas touché au coffre ! T’cherche pas d’excuses ! Tout va être foutu !


Rageuse et bougonnant, elle s’avança vers le coffre, désespérant de voir ses maigres biens noircies et irrécupérables. Elle allait jurer et vociférer, quand au lieu de ça, elle se figea. Sur ses affaires en fouillis, pas la moindre trace de suie.

Tu vois qu’j… Silence !

Et d’un geste brusque, la bestiole attrapa un sac de jute qui trainait et enfourna avec précipitation ses affaires dedans.


Tenez-moi la chandelle s’ious plait, on y voit comme dans un four là dedans, faut filer avant qu’la nuit soit trop noire !


Les effraie pas ! C’est c’qu’j’essaie d’faire ‘t’ferrai r’marquer ! Et ferme la un peu c’pas l’moment. L’était là ? LA FERME !
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Felryn
[Une paire de jours plus tard.]

Ce que raconte le bois est un langage qui dépasse les âges.

Ses pas résonnaient dans la chaumière grande ouverte et quasiment vide, lors que sa tête restait inexorablement levée en l'air, suivant la ligne de la poutre. Malheureusement, le manque d'ouvertures aidant, il y faisait sombre. Mais elle murmurait tout de même à son attention.
Ici, j'ai vécu, là, j'ai porté le faîte du jambage toute ma jeunesse, ici, l'on m'a transpercé le ventre pour y planter des crochets. Pour y faire sécher du brome ou des aromates à la chaleur de l'âtre? Je ne sais plus. Je suis si vieille. Regarde moi, mes lignes brisées, ma sève asséchée, mon bois ridé. Le monde est lourd, et chaque automne je m'affaisse un peu plus. Si l'on me soulageait de mes souffrances, je serais heureuse de partir en cendres. Je ne me souviens plus ni de l'air extérieur, ni de la chaleur du soleil, ni des murmures de mes congénères. Me voilà muette, avec pour seul langage mes séquelles.

-Galoche?

Son pied heurta un coin de table et il grogna, laissant son sac de jute tomber lourdement sur le plancher. Là gisaient pêle-mêle une équerre, des burins, une scie, un vilebrequin, un marteau, un compas, une égoïne.

-GALOCHE!

Son ton trahissait son impatience et la sourde colère qui l'habitait depuis les jours derniers. Aussitôt la tête du jeune Embrunais émergea dans la masure, laissant tomber l'échelle qu'il tenait à terre.

-Chuis là.
-T'en penses quoi?


Réajustant le torchon défraichi qui lui servait de toque, le mome leva les yeux vers la charpente.

-Ça l'air pourri, moi j'dis.
-T'as vu juste. Une vraie boucherie.
-Euh, c'est pas plutôt une charpente?


Sans se donner la peine de répondre, Felryn éleva le bras pour poser la main sur la poutre. Ses doigt en caressèrent les nervures fatiguées.

-L'a gonflé. Plein d'moisissures. Le chaume a à moitié foutu l'camp et j'soupçonne les pannes de s'être fissurées.
-On fait quoi, alors?
-On va d'voir tout casser. Mais avant, on va transporter les meubles dans un endroit sécurisé. Tu sais où les mettre.


Le jeune garçon hocha la tête.

-Reste pas planté là. Commence donc. Et si j'ai l'malheur de t'voir fourrager dans un tiroir, j'hésiterai pas à t'y coincer la main.

Alors que Galoche commençait à se retrousser les manches pour libérer l'espace, Felryn fronça les sourcils. Il lui semblait sentir sous ses doigts quelques traits fins et réguliers qui n'avaient rien à voir avec une malformation matérielle, mais rien qu'il ne puisse voir à l'oeil nu par cette pénombre. Distraitement, il suivit le tracé à tâtons, jusqu'au point où la poutre rencontrait le mur. La pierre semblait avoir subi le même traitement, juste à l'endroit où était implantée la cheminée. Elle était comme balafrée. Des entailles fines et nerveuses la strillaient. De toute évidence, quelqu'un s'était excité à gratter les murs et le bois.

-'tend que j't'aide, nigaud.

L'embrunais se détourna pour aller aider le jeune apprenti à soulever le mobilier.

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Lui....
[À la Combe]

Longtemps il est resté là, attendant son heure, grattant la terre pour se nourrir de vers. Il ne veut pas partir, il veut rester là guettant et reniflant, l’appel est trop puissant. Mais un sommeil agité l’a trahi, et là allongé dans les hautes herbes, ses paupières tressaillent et sa truffe s’agite, jusqu’à ce qu’un tiraillement dans son bas ventre le sorte brusquement de ses cauchemars. L’air est plein de cette odeur de femelle envoutante et terrifiante.

Tapis au sol, sa respiration se fait lourde. Elle est là, enfin, seule. Enfin il va le récupérer et massacrer cette odeur qui le rend fou. Il scrute, hume. Mais ses muscles se crispent. Elle est là, mais pas lui. La lumière n’est pas là, il ne la sent plus, juste cette odeur tenace.

Trop longtemps immobile alors que la fureur l’envahit, et déjà la porte de la grande maison de pierre se referme sur elle. La rage écumant à ses lèvres il bondit, l’esprit embrumé par une seule pensée: arracher ces chairs, détruire le parfum, assouvir la fureur et la déception qui hurlent en lui. Il se rue vers la maison, quand une nouvelle voix, douce et cristalline emplit son crane.

Tu ne peux pas entrer, il faut y être invité, tu ne l'es pas.

Une plainte monte de sa gorge pour se perdre au bord de ses lèvres alors que ses pattes compriment son crane cherchant à en extirper la voix.

Rentrer dans sa grotte, faire taire les voix, rentrer dans sa grotte, faire taire les voix, bête blessée, balançant son crane, titubant, il rejoint son antre, traversant la forêt en transe.



[L’antre, surplombant le repaire]


Idiot…. Tu crois vraiment m’échapper…. Non… je suis là, je suis bien avec toi….. Si bien… Ne cherche pas la lumière, garde moi avec toi, tu n’as pas le choix, je t’aime...


Tues les, tues les tous! Arrache leurs peaux, dévore leurs entrailles! Encore! C'était bon hein!


Et si demain nous allions cueillir des champignons ?

Maman a dit ne touche pas au miel mon Ange ou je te coupe la main.

Les ongles rouges et poisseux s’acharnent sur la pierre du sol, la tête cogne contre les murs, mais les voix restent, tambourinant douloureusement. A bout de force, il s’effondre haletant, le sang visqueux glissant de son arcade sourcilière pour se perdre dans le pli de la bouche que la langue vient happer.

Le regard vitreux se relève, et comme une habitude, vient de poser sur la petite chaumine en contrebas, les voix ne crient plus, elles chuchotent à présent. Il y a du monde. Le grand homme à la hache et un demi-homme tournent. Il s'allonge, il observe, il renifle encore, se confinant dans l'odeur du sang qui le recouvre.
Axelle
[Plusieurs jours après]

Une nuit de plus à ne pas dormir, rongée de remords comme les précédentes, de honte aussi, mais peut lui importait. Non, à cet instant, elle pensait à tout, sauf à elle. Elle ne voyait que le chaos indigne qu’elle avait causé, et ce ne serait que le début elle le savait.

Sortie de la taverne, elle était rapidement passée voir le Loup, pourquoi, elle n’en savait trop rien. Demander de l’aide ? Le Loup lui avait tendu la main, une fois de plus elle l’avait refusé. Elle ne le méritait pas. Pour annoncer sa traitrise elle-même et assumer sa faute? Bien honteux honneur. Pour que le Loup veille son ami ? Surement.

Les ruelles vides de la ville tournaient et tournaient alors qu’elle comptait les pavés pour s’abrutir. En vain, elle s’apparaissait dans toute sa vérité de puterelle. Fuir son destin n’avait au final que reculé l’échéance.

La ville dormait paisiblement, quand sous le martellement des battements assourdissants de son coeur elle s’enfonça enfin dans les bois pour retrouver sa masure. La masure ne lui faisait plus peur, elle serait son ermitage encore, son tombeau, sans doute. Et si une créature monstrueuse rodait, elle ne disparaitrait que plus vite, répondant à la dernière demande de l’Ours.


"Disparais."

Ce serait très bien ainsi. Rien ne pouvait la tenailler davantage que de revoir son regard plein de haine. Non, plus rien ne comptait.

Elle referma la porte derrière elle. Son regard se perdait sur les murs qui auraient pu les abriter, jusqu'à ce qu’il se trouble en s’échouant sur un burin oublié. Une longue plainte s’échappa de ses lèvres, incontrôlable. Elle se pencha chancelante pour le ramasser, mais sa main restait immobile, comme si le toucher était sacrilège comme si elle craignait de briser ce qui lui restait de lui. Et au lieu de l’outil, ce fut le pendentif qu’elle saisit dans un geste brusque pour le passer autour de son cou, dans un espoir insensé, aussi bref qu’un éclair, qu’elle avait le droit de se battre et de vivre encore.

Même espoir fou qui lui interdisait de partir. Elle ne partirait pas, elle resterait ici, cachée, elle avait trahi celui pour qui elle respirait, elle ne trahirait pas tous ceux qui un jour lui avait accordé leur confiance. Non, cette fois, elle ne s’enfuirait pas, mais cacherait son visage qu’elle savait être une torture. C’était la seule chose qu’elle pouvait encore faire. Devenir fantôme pour l’épargner, sans abandonner sa ville déjà si malmenée.

Relevant le regard, elle fixa une lueur glissant sur le carreau. La lune était rousse et belle, elle ne l’avait pas vu.


Pourquoi ne t’es tu pas expliqué ?
Je ne veux pas me trouver d’excuses, je n’en ai pas.
Pourquoi n’as tu pas demandé pardon ?
Ca aurait été injurieux.
Pourquoi refuses-tu d’être heureuse ?
Je n’y crois pas, je serai encore abandonnée.
Pourquoi ne l’as tu pas cru ?
Il a été charmé comme les autres, et m’a engrossée, c’est un homme d’honneur, alors il a assumé et fait sa demande.
Tu sais qu’il ne l’a pas fait pour ça.
Les mots sont menteurs.
Et derrière la rage dans son regard, n’as-tu pas vu la douleur ?


Un coup de poignard aurait été si doux comparé à ça.

SILENCE !


Tu l’as trahi idiote, mais tu t’es trahie encore plus toi-même.


TAIS-TOI !

Tu crèves de trouille de mourir en couches, alors tu as tout piétiné pour l’épargner ? Pour te faire haïr ? Pour qu’il ne soit pas triste si ça devait arriver ? Pour qu’il ne se sente pas fautif ? Foutaises ! Absurdités ! Tu te contredis ! Tu es simplement incapable d’accepter d’être aimé et de te sentir vulnérable en aimant. Sauf que maintenant, tu es encore plus vulnérable et asphyxiée. Tu vas passer ta vie à rêver de ce qu’elle aurait pu être, voila ce que tu as gagné. C’est tout. Il était sincère, et tu le sais. Et toi, tu as craché, encore. Tu as fais mal, tu es impardonnable. Tu ne mérites que le mépris, et pas seulement le sien.

Laisse-moi, j’ai froid.


Moi aussi, je te méprise.


Vas-t’en.

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Lui....
Il grogne. Il gigote. La plainte d’un petit animal s’insinue sournoisement dans son sommeil. Il salive. Sa bouche pâteuse mastique le vide. Il grimace. Force les sécrétions jaunes au coin de ses yeux à éclater, ne laissant apparaître que des globes blancs que les lourdes paupières noient aussi vite. Dans son rêve comateux, il se voit se lever, prenant appui sur de traitres bras qui se dérobent sous son poids. Mais il insiste, retombant encore, alors que des images hachées de son antre se faufilent jusqu’à sa cervelle.

Enfin ses yeux d’humus s’ouvrent et son esprit émerge des limbes du sommeil. Son ventre grogne sourdement, il a une faim d’ogre, mais toute son attention est captée par la chaumine qui semble respirer à nouveau. Le corps lourd et massif chasse l’engourdissement d’un sommeil trop long sur la pierre, et répond avec une rapidité surprenante à l’appel de son instinct en rampant agilement, tel une araignée, jusqu’au bord de la grotte.

Oui, elle respire.
Galoche


Qu'est-ce qui court le long des bois c'est le dahu !*

Après avoir partagé le pain rassi de ce jour avec son voisin de paille, Galoche s'alla tremper la figure dans une vieille bassine commune. L'eau qui y croupissait depuis une bonne semaine ne dérangeait pas les gamins dans son genre pour l'ablution sommaire quotidienne. Un coup sur la nuque, un coup sur la figure, et il contempla son visage éveillé dans un morceau de miroir fêlé. À la réflexion, il s'en passa un deuxième coup, plus vigoureux. Puis, enjambant le corps encore endormi d'un comparse, il sortit de la grange.

On n'y pense pas souvent, aux orphelins d'Embrun. C'est qu'ils meublent les ruelles à leur façon, sans qu'on ait trop à s'en préoccuper. Et puis, leur fripes crasseuses aidant, ils se fondaient bien dans le décor. Mis à part quelques têtes brûlées chapardeuses, on n'avait pas trop à s'en soucier. Ils étaient une vingtaine, peut-être, en tout. Livrés à eux-même suite à des évènements diverses. Infortunes du moment, avalanche imprévue, accident domestique, hiver rigoureux, maladies fatales, tout autant de facteurs qui vous fabriquent des orphelins à tour de bras. Mais chacun se débrouillait, à sa façon.

La lumière du jour lui piqua les yeux. Galoche allait encore être en retard. C'allait barder. Il longea la rue du Tour de Garde sur quelques mètres, chantonnant.

Qu'est-ce qu'on voit quand l'hiver est froid c'est le dahu !
Qu'est-ce qui marche de guingois c'est le dahu !
Qu'est-ce qui est moins fou qu'on ne croit c'est le dahu !
*

Ses pas s'arrêtèrent devant le muret d'une bâtisse abandonnée. Il se pencha de tout son long par dessus elle et tendit la main pour fourrager dans un tas de buissons, jusqu'à sentir les lanières d'une solide besace, laquelle contenait son nécessaire de travail: quelques outils dont il prenait à peine soin. Ceci fait, il alla jusqu'aux portes de la ville et pris la direction des bois, chantonnant dans la cambrousse à l'envie.

Allongés tout deux sur la pente
A l'affut on a attendu
Pour meubler cette longue attente
On a fait tout ce qu'on a pu
Le dahu n'est pas passé
Mais nous deux pas découragés
Pour tâcher de mieux le voir
Nous revenons chasser tous les soirs
*

Le pas vif, sautant par dessus les tapis de chardon, Galoche se retrouva bientôt au repaire, dont le chantier restait encore à terminer. Ils avaient, par les jours derniers où la pluie les avaient épargnés, détruit une grosse partie de la toiture dont le bois pourri gisait non loin de la masure. Un nouveau faîtage avait poussé sous leurs efforts, mais restait néanmoins une grosse partie à boucher. En attendant, les trous restants avaient été colmatés à l'aide de draps épaix, pour éviter qu'il ne pleuve à l'intérieur.

Qu'est-ce qui court le long des bois c'est le dahu !
Qu'est-ce qu'on voit quand l'hiver est froid c'est le da...
*

Interloqué, Galoche s'arrêta au pas de la porte. Quelque chose clochait. Si le charpentier était là, cela se serait vu, ou du moins entendu. Il laissait toujours la porte ouverte. Pourtant elle ne l'était pas. Mais, manifestement, quelqu'un était là, ou était passé par là.


-Hé! Y'a quelqu'un?

*Gigi
Axelle
Citation:
Sergueï, mon Lion.

Pourrai-je un jour dire ma douleur en ce jour. J’ai tout brisé, j’ai tout détruit. Pourquoi ? Pourquoi ? Je ne sais pas. Comme j’aimerai t’avoir à mes cotés, tu ne me jugerais pas, je le sais. Avec toi, je pourrai enfin pleurer. Je voudrai tant savoir pleurer à cet instant.

Je ne sais même pas quels mots tracer, mais j’ai besoin de t’écrire, de me raccrocher à toi, encore une fois, même si tu es loin, si loin.

Je ne suis plus qu’une ombre, je ne souhaite qu’une chose, disparaître, m’enfoncer plus loin et sentir le gout de la terre dans ma bouche. Ce gout de métal est déjà là, à chaque minute. Que ne m’as-tu pas laissé dans mon fossé ? Je serai en paix aujourd’hui.

Oh, excuse moi, je suis injuste avec toi. Ne m’en veux pas. Mais il est si dur d’être en colère après soi même.

Je me suis lavée, j’ai frotté mon corps au crin jusqu’au sang, mais rien n’y fait. Je me sens sale comme jamais. Alors, aujourd’hui, je suis résignée à n’être que ce que suis, et plus rien d’autre. Une bestiole sauvage, seule et enragée. Et c'est très bien comme ça.

Je t’embrasse mon feu follet.

Axelle.



Enfin, elle avait réussi à s’endormir un peu, d’un sommeil agité, des vélins noircis jonchaient le sol quand une voix inconnue la réveilla. Elle grogna en se levant, les yeux cernés de noir et ouvrit la porte à toute volée, l’air mauvais de ceux qui ne veulent plus être dérangés.

Surprise, elle regarda le gamin devant la porte en plissant les yeux pour s’abriter d’un rayon de soleil matinal. Elle referma ses bras sur elle dans un frisson.


Ouais, y a quelqu’un, mais toi, qu’fiches tu là ?

Loin, bien loin les histoires de toit à réparer, la bestiole n’était à ce moment qu’un hérisson tous pics dehors, agacée.

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Galoche


Le garçon fit un saut en arrière en voyant surgir devant lui une femme peu commode. Tout bien réfléchi, il aurait préféré se faire rabrouer par le charpentier. L'air soudain paumé, Galoche regarda autour de lui pour être sûr que c'était le même endroit que d'habitude, mais il en était certain, c'était bien la masure sur laquelle il oeuvrait. Se triturant le bord de la toque, valoche à bout de bras, il fit un geste pour désigner la masse au dessus d'elle.

-Ben euh...C't'à dire qu'j'suis là pour l'toit moi. 'cause qu'il est pas fini.

Mais elle, qu'est ce qu'elle fichait là? Il se pencha légèrement de côté pour tenter d'apercevoir l'intérieur de la masure.

-Euh...J'suis bien chez la Clothilde? M'sieur Felryn z'a dit qu'j'avais quartier libre 'jourd'hui?

Paumé, Galoche. Paumé.
Lui....
Il observe. Le demi-homme revient. Le grand homme ne tarderait pas. Il grogne de déception et recule légèrement dans l’ombre de l’antre.
Beuglement de douleur étouffé. Un trait de lumière se plante dans son œil et le perfore jusqu'à la cervelle. Bête de nuit terrassée par l’éclat du jour qui lui vrille le crane trop habitué à l’ombre.

Il halète. Il cligne des yeux. Il est en colère d’avoir failli trahir sa présence. Pourtant les lèvres craquelées s’étirent. La lumière est là. Douloureuse mais désirée plus que tout. Il avance à nouveau. Le rayonnement est passé. Il plisse les yeux. Il peut voir à nouveau. La femelle est rentrée. Et autour de son cou, la lumière tangue.

Il se redresse prêt à bondir, écumant, l’œil rougeoyant de folie. Et pourtant il s’arrête. Le petit homme est là. Il n’a pas le droit d’embêter les petits. Maman lui a dit. Et il faut obéir à maman. Toujours.

Reste avec moi… Je suis douce, si douce, je prendrai soin de toi… Je te promets… Viens… Viens me voir…

Bouffe-la ! Mets-t’en plein la panse ! N’en laisse rien ! Comme Maman ! Tu te souviens ?


Oh oui, délicieux avec des champignons.

Maman a dit on n’embête pas les petits mon Ange, jamais. Sinon Maman va être très en colère, tu ne veux pas que maman soit en colère hein mon Ange ?

Il écoute. Il recule. Il ne cille pas. Son heure est arrivée. Il le sait. Après tout ce temps à attendre, elle est là, à portée de main. Rien ne pourra l’empêcher de la récupérer maintenant. Plus rien. Il suffit d’attendre encore un peu. Juste un peu. Et attendre, il sait le faire.
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