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[RP] Cathédrale Saint Antoine de Conflans les Sens

Taraude
Taraude s'assied au fond de la Cathedrale, se rejouissant d'avance d'assister a un mariage qui allait promettre d'etre grandiose !
Joannie
                                                               
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Toltchoc
En cette journée de printemps, le vents lui même allant dans toute direction, son chemin à lui, il le connaissait parfaitement. Promis à la souffrance et au sang, avant de l'arpenter, il fit croché en direction du lieu sain du village afin d'y déposer quelques promesses au Très Haut.

Il pénétra dans la Cathédrale ou il n'y avait vie à première vue, mais la vue n'était rien ici lieu, il le savait et le ressentait.

Il posa un genoux au sol devant l'autel, se signa d'un geste et déposa une brèves espérance, non point pour lui mais pour les braves gens de ce Royaume et pour ses défunts camarades d'un autre temps.

Il était maintenant venu heure de prendre route et d'aller affronter avec honneur son destin.
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----ENIM MEMORIA DE PRIORIBUS----
Melisende
[Vendredi 25 Décembre 1463 - Messe de Noël]

Mgr Mélisende venait à peine de revenir à Conflans-lès-Sens. Elle s'en voulait d'avoir laisser trop longtemps les paroissiens, dédaignant même répondre à quelques missives. Mais l'isolement d'un pèlerinage était un moindre sacrifice devant la grandeur du Très-Haut.

Il était cependant temps de faire revivre cette paroisse. Noël était là, avec sa magie aristotélicienne. La prêtresse comptait sur elle.
Et c'est ainsi qu'en ce jour, les cloches de la vieille mais non moins respectable Cathédrale résonnèrent, appelant les fidèles à la messe.
L'ancienne archevêque se posta alors devant le parvis, afin de les accueillir comme il se doit.
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Melisende
Il était l'heure. Mgr Mélisende remonta la nef pour rejoindre l'autel, puis, calmement, commença l'office. L'assemblée n'était pas nombreuse, mais qu'importe, elle se devait de le faire.

Mes bien chers frères, mes bien chères soeurs,

Bienvenus chez vous, dans la maison du Très-Haut, pour le célébrer. Prions ensemble.


Elle courba la tête et murmura quelques mots à Dieu. Puis, s'adressa de nouveau aux fidèles :


Nous sommes ici pour fêter la Saint Noël. Bien des gens croient à tord qu'il s'agit de célébrer la naissance d'Aristote ou de Christos. Non, ce ne sont que de vieilles croyances. Noël est la célébration d'un saint remarquable dont je vais vous conter l'histoire. En terme savant, on appelle cela une hagiographie.






Sa vie

Vers l’âge de 15 ans alors qu’il n’avait jamais étudié, il racontait l’histoire de Christos que son arrière-grand-père avait transmit à son grand-père et qui lui-même l’avait transmis à ses enfants et petits enfants.
Le curé de sa paroisse l’invitait régulièrement à participer à la messe et en fit son diacre. Très vite tout le monde fut surpris de son érudition, sa simplicité, son amour pour les autres et ses connaissances intuitives du dogme aristotélicien.

Un jour où on le questionna sur les raisons de ses problèmes de santé liés à l’hiver il répondit :

Je parlerais d’un cadeau de Dieu plus que d’un problème, car à chaque fois que je frôle la mort j’en apprends de Christos et Aristote, car notre Créateur nous donne toutes les réponses à toutes les questions pour que nous puissions voir notre vie sous des jours nouveaux, et que nous puissions nous juger nous même avant d’être jugé.
En principe en revenant à la vie, nous laissons ces connaissances et un peu de notre force, mais Dieu en a fait autrement pour moi je pense, bien que je ne garde qu’une réponse, sans choisir la quelle, je ne perds pas tout de ma visite chez les Saints.

Bien entendu personne ne le prenait réellement au sérieux, et il ne l’était d’ailleurs peut être pas, mais tout ce que les gens retenaient de cet événement c’est que c’était un érudit et un homme aussi sage que bon.

Tout au long de l’année, il donnait la moitié de son temps pour aider les malheureux, pas forcément les pauvres, mais bien ceux qu’il nommait les malheureux.

Quand on lui demandait pourquoi il aidait des riches comme les pauvres, il aimait répondre des phrases qu’il disait tenir d’Aristote lui-même :
« Les talents du riche ne remplace pas le talent d’être heureux ».
« Etre remplis de talents ne permet pas d’acheter le bonheur »
« on vit avec talent, mais on n’emporte pas ses talents dans la tombe »


Tous ne comprenaient pas, car il y avait longtemps que le talent n’était plus monnaye courante...


Mélisende referma le livre des Vertus, prit quelques secondes de réflexion et finalement, commença son sermon :

Voyez vous, mes chers amis, Noël résonne dans nos coeurs comme un moment de joie, de paix et de fêtes. Tout cela nous a été apporté par l'exemple de Saint Noël, qui par sa vie, par ses actes, nous livre la vision fraternelle de l'humanité.
Certes, le Très Haut ne nous demande pas d'être parfait. Il nous demande simplement de faire l'effort d'être plus vertueux. Pour cela, il y a ces guides, comme Saint Noël, mais plus généralement tous les saints et bien sûr nos prophètes, Aristote et Christos.

Soyons plus vertueux, en ces temps de fêtes. Mais soyons le simplement. Un sourire, un sou au mendiant, une miche de pain à celui qui a faim... Voyez-vous, la volonté précède toujours l'action, et ainsi, aujourd'hui, je veux vous donner la volonté de faire.
Peu importe la finalité, je voudrais uniquement susciter cette volonté. Le reste découlera comme par magie.

Mais je sais bien que ce n'est pas simple. Tous les jours, le doute nous assaille. "Ai-je bien fait ?". "À quoi bon ?". "Personne ne me comprend". etc...
Comme dans ce texte, nous traversons tous des moments difficiles, un jour où l'autre. Des maladies, des moments d'égarements, de la fatigue, ... Mais ne laissons pas ces moments prendre le dessus car, les paroles de Saint Noël l'indiquent :
"à chaque fois que je frôle la mort j’en apprends de Christos et Aristote, car notre Créateur nous donne toutes les réponses à toutes les questions pour que nous puissions voir notre vie sous des jours nouveaux, et que nous puissions nous juger nous même avant d’être jugé."

Méditons un instant ces paroles...




Mélisende alla alors s'asseoir près de l'Autel. Elle posa son front sur sa main, tel un penseur, et pendant quelques instants, réfléchit à sa vie, son engagement. Elle espérait que ses paroles ne resteraient pas lettres mortes et qu'elles toucheraient ne serait-ce qu'un paroissien.

Ces secondes qui paraissent minutes se terminèrent lorsque Mélisende se leva pour reprendre le cours de la messe.


Amis Aristotéliciens, prions ensemble en confessant nos péchés :



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Melisende
Vînt l'heure du partage du repas aristotélicien.

Christos, dans sa miséricorde, nous a montré la voie : partageons ce repas, comme il l'a fait en son temps.

Mélisende prit le pain et le vin et le partagea avec les fidèles, dans une ambiance fraternelle.



Elle reprit ensuite une dernière fois la parole pour clore la célébration.

Mes amis,

vous vous en doutez, l'églyse recrute encore et toujours. N'hésitez à venir me voir si cela vous intéresse. Il y a des opportunités de carrières, ici ou à Rome.
Comme je suis de retour, sachez que les messes IG reprennent également, si je ne les oublie pas. Elles se tiennent le dimanche matin (10-12h) et le mercredi soir (19-21h). Par contre, je serai en retraite en janvier, à partir du 11, jusqu'en février. Malheureusement, je ne pourrai alors plus les assurer.

Pour les baptêmes, les mariages ou les bénédictions, prenez contact avec moi également.

D'ici là, portez vous bien, allez dans la Paix d'Aristote.
Crédulons une dernière fois :



Une fois récité le crédo, Mgr Mélisende invita les fidèles à sortir de l'églyse et à reprendre une activité normale.

Elle rangea les instruments de l'office, nettoya l'autel, puis s'en retourna dans la sacristie où elle pria.
Enfin, elle profita de ce jour de noël pour faire un peu de ménage dans l'églyse, cirant les bancs, nettoyant l'allée, changeant les cierges.

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Melisende
[dimanche 28 février]

Mélisende s'était promise de faire au moins une messe en halle par mois. Aaahh... Les bonnes résolutions du nouvel an...
Bref, cela faisait deux mois maintenant depuis la dernière, il était grand temps de remédier à cela.

Ainsi résonnèrent les cloches de la cathèdre de Conflans à travers la campagne champenoise.

La curé alla ensuite sur le parvis afin de saluer les fidèles fidèles.


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Melisende
Ne voyant plus personne arriver, la clerc remonta l'allée de l'églyse, parcourant des yeux les bancs clairsemés. Ce n'est pas encore ce dimanche qu'elle remplir l'édifice.

Mes amis, chers fidèles,

en ces temps hivernaux, je vous remercie de votre présence. Soyez les bienvenus chez vous, dans la maison du Très-Haut. Ne partez pas avant la fin, il y aura quelques annonces après le repas aristotélicien. D'ici là, prions ensemble...




Baissant la tête, Mélisende récita également à voix basse une prière dédiée à l'ensemble de ses frères humains.
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Melisende
L'heure était venue pour la lecture du jour. Mgr Mélisende s'approcha du pupitre.

Je vais maintenant vous lire un passage de la vita d'Aristote, qui est notre prophète comme chacun sait.

Elle ouvrit le livre des vertus à la page voulue et commença la lecture.



Un matin, Aristote avait une mine préoccupée. Son fidèle Sargas, qui fréquentait le lycée depuis des mois, vint à sa rencontre pour s’enquérir de son sort. Le maître lui fit cette réponse…

Aristote : "Cette nuit, mon cher disciple, j’ai fait un rêve."

Sargas : "Ah oui, maître ? Racontez-moi."

Aristote : "Certes oui. J’ai songé qu’en orient existait une cité merveilleuse."

Sargas : "Quel genre de cité ?"

Aristote : "Une cité idéale, parfaite, où tous vivaient en une fabuleuse harmonie. L’équilibre y était si solide que nul n’aurait pu le rompre, pas même la venue d’un étranger comme je l’étais dans mon imaginaire. J’y ai fait intrusion, y ait importé mes mœurs, que je dirais à présent corrompues, mais j’y ai été accueilli comme un frère."

Sargas : "Quels étaient ses principes, maîtres ?"

Aristote : "Cette cité est organisée selon le principe de trois cercles concentriques, ou trois classes de citoyens si tu préfères.

Je commencerai par te décrire ce qui constitue la plus basse de ces classes, à savoir celle des producteurs, la classe d’airain. Ils constituent la majorité, et vivent paisiblement de la culture de leurs champs et de l’élevage de leurs bêtes. Ils prennent ce qui est nécessaire à leur subsistance, et à celle de leurs familles, dans leur propre production, et donnent le reste aux classes supérieures. Si ces hommes constituent la base de la cité, leur sort est cependant enviable. Ils connaissent les joies de la tranquillité, d’une existence simple au service de la collectivité. Ils s’adonnent à l’activité physique qu’exige un travail régulier, et qui maintient leur corps en condition, meublent leur temps libre par la contemplation des choses de la nature, par l’éducation des enfants que ces gens là placent en très haute considération, et par la prière, adressant leurs louanges à Dieu qui leur a donné les plaisirs dont ils sont bénéficiaires.

La seconde classe de citoyens, la classe d’argent, est celle des gardiens, des soldats. Ceux là sont autorisés à l’oisiveté, et profitent, en temps de paix, d’une subsistance gratuite qui leur est fournie par les producteurs. Ils philosophent, admirent eux aussi les bienfaits de la nature, s’instruisent quel que soit leur age, s’entraînent au maniement des armes. En temps de guerre, ils se font les plus fervents défenseurs de la cité. Leur courage n’a pas d’égal, et ils donneraient leur vie, sans hésitation, pour la conservation de la communauté, ou pour défendre leur foy qu’ils placent en très haute estime. Et au retour des combats, ils sont accueillis comme des héros. On dépose sur leurs têtes des couronnes de lauriers, on les traite comme des princes, et de fabuleux festins sont tenus en leur honneur. Ils sont portés en triomphe par le peuple, et aimés par les femmes.

La troisième classe de citoyens est celle des philosophes rois, la classe d’or. Ceux là sont les plus anciens, recrutés parmi les gardiens qui se sont montrés les plus braves, les plus aptes au commandement, et les plus doués en matière de philosophie. Leur seul bien est la raison, car ils sont délivrés de leurs possessions terrestres. Leur foy en Dieu est leur seule arme. Ils s’illustrent par la pratique des vertus de la manière la plus parfaite. Ils sont un exemple pour tous, et le peuple est heureux de sacrifier un peu de sa propriété pour assurer la survie de ses maîtres. Les philosophes rois constituent le gouvernement de la cité. Ils décident collégialement de ses destinées. Ils sont également les ministres du culte rendu au Tout-Puissant, et là réside leur légitimité. On tient leur pouvoir comme inspiré par le Très-Haut, de part leur condition de prêtres. Ils organisent l’ensemble de la cité, planifient la production, rendent la justice, et légifèrent."

Sargas : "Par ma foi, voilà une formidable cité que vous me décrivez."

Aristote : "Certes, c’est vrai. Et j’ai la conviction intime qu’elle doit exister, quelque part."

Sargas : "Croyez-vous, maître ? N’est-ce pas là un simple songe ?"

Aristote : "Non, je crois plutôt qu’il s’agit d’une prémonition. Et je veux m’en assurer par moi même. J’ai fait mon temps ici, et de ta condition de disciple, tu vas passer maître. Le lycée t’appartient."

Sargas : "Comment, maître ? Mais j’ai encore beaucoup à apprendre."

Aristote : "De moi, non, mon cher ami."


Et le maître, toujours aussi grave, laissa Sargas décontenancé, pour s’intéresser aux préparatifs de son voyage en orient…


Mélisende se tut quelques secondes, comme à son habitude.


Mes chers amis, je vous ai lu une réflexion d'Aristote sur la cité idéale. Il y aurait beaucoup à dire, comme notamment le fait qu'il l'ait reçu en songe, ou bien que cette cité se trouverait en Orient.

Mais je vais simplement pointer une évidence : Oui, Aristote est un grand penseur, et en tant que tel, il réfléchit à une organisation sociale idéale.
J'insiste : Il ne cherche pas le meilleur moyen pour satisfaire son profit personnel. Non, ce qui lui importe, c'est l'organisation générale de la cité. C'est à dire qu'il cherche ce qui serait le mieux pour tous les hommes.

Aujourd'hui, notre comportement, celui des hommes en général, est largement tourné vers le bénéfice personnel. Nous cherchons avant tout notre bonheur avant celui de la communauté. Aristote nous montre dans ce texte qu'il faut chercher tout le contraire. Il ne faut pas chercher à imposer son ordre, il faut que l'ordre s'impose de lui-même à tous, dans l'intérêt général.

Ainsi, je vous le demande : ne soyez pas égoïste dans votre pensée. Soyez généreux, pensez altruiste !


Le sermon s'achevait ainsi. Elle reprendrait bientôt la parole pour clôturer la messe.

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Le Bedeau, incarné par Torchesac
Le Bedeau était aux anges ...

Il avait la cathédrale pour lui tout seul. Presque personne n'y venait. Il n'y avait plus d'office depuis l'hiver.

Le printemps était là, et il avait fort à faire pour tout tenir. Il s'adonnait, en priorité, à la sacristie, qu'il occupait pleinement, au jardin, qui allait lui donner pitance en ces temps maigres, et à l'entretien de la réserve de vin, puisant régulièrement dedans pour s'assurer de sa qualité pérenne, et dans le tronc pour le renouveler.

Des gens venaient parfois charitablement ôter les toiles d'araignées, lustrer les candélabres, cirer les statues et les bancs, ou l'aider à bêcher ici ou remplacer une tuile là. Cela lui faisait une compagnie, souvent aimable, qui finissait en devisant de Dieu, du temps qu'il faisait et du bonheur de vivre simplement du fruit de la vigne et du travail des autres.

...

Il reçut un mot ce jour, pour le curé de céans, d'un homme à l'air rude qui avait si gentiment curé son puits, jeu de mot simple qui le fit sourire. Il hésita, entre le remettre avec les autres, dans le courrier qui attendait un retour prochain de son destinataire, dans un lieu où le vent de n'emporterait pas, ou utiliser le pigeonnier diocésain ...

Il aimait bien les pigeons. Ils devenaient gras par eux-mêmes, et il en troquait volontiers un à l'occasion contre un message confié à un autre, le premier pourrait finir avec ces petits pois frais du jardin de la cure, et le second voler vers son Destin. Dieu reconnaitra le sien.

Il grimpa donc, prit sa proie, et confia la missive à un messager ailé ...






Bonjorn Madame le Curé,

J'ai bien lu votre mot affiché à la porte de notre église. Il se fâae d'ailleurs.

Pendant votre absence, y a-t-il un vicaire à Conflans ? Ou un frère itinérant qui puisse au moins dire des prières ?

J'ai bien rencontré le bedeau, mais il ne peut officier.

Nous avons des tombes à bénir, et des nouveaux nés. Et bientôt des champs nouveaux. Et les lames de nos haches pour les travaux de forêt. Et nos bêtes, pour ceux qui en ont. Et les sources nouvelles.

Enfin, voilà, si vous aviez un peu de temps pour nous envoyer quelqu'un, ce serait bien.

En vous remerciant d'avance,

Torchesac
Torchesac
C'est aujourd'hui dimanche ...

Cela sonnait comme un air de ballade.

La porte de la cathédrale grinça dans le matin frais.

A l'intérieur, tout était ténèbres encore, ... juste la Présence tout au fond.

Puis le soleil vint caresser les vitraux, par le Levant, caléidoscope de lumières vives.

Dieu était ici, certainement. Et quelques rongeurs, aux cliquetis légers précipités, et un matou au moins, qui avait marqué son territoire ..., quelques pigeons froufroutant dans les combles, et les araignées équilibristes des toiles.

...

Introibo ad altare Dei ... Je m'avancerai jusqu'à l'autel de Dieu.

Ad Deum qui lætíficat iuventútem meam ... Vers Dieu qui fait la joie de ma jeunesse.

La jeunesse était partie en soir d'été. La vieillesse pas encore venue.

Dieu restait.

Et à Lui j'adressai ma prière.



Si je t'oublie, Cité de la Paix,
Que ma Main droite se dessèche
Que ma langue s’attache à mon palais,
Si je ne me souviens de toi,
Si je ne fais la Cité de la Paix
Le principal sujet de ma joie !



Dieu était là, et écoutait. Elle écoutait, toujours. Le reste nous appartenait ...


Introibo ad altare Dei = Je m'avancerai jusqu'à l'autel de Dieu.

Ad Deum qui lætíficat iuventútem meam = Vers Dieu qui fait la joie de ma jeunesse.
Torchesac
Vêpres arrivaient.

J'avais en bouche les parfums des pierres taillées et des poussières des carrières, sèches, vives, presque brûlantes.

Le jour avait été beau, et notre travail ardent.

De ces pierres, nous bâtirons des cathédrales, des ports, ou des ponts. Ou paverons des chaussées. Le tailleur de pierre jonche le parcours des hommes ... et chaque coup de pioche était une action de grâce à l'humanité.

Mais au crépuscule venait l'heure de Dieu, et des prières.

... et du pigeon qui revenait porteur des nouvelles ...

L'écriture était belle. Et la lettre pleine d'espérances.




Bonjour mon fils,

il est vrai que j'ai délaissé trop longtemps Conflans et que cela s'est fait au détriment du bon peuple de cette ville, car je n'ai su trouver un remplaçant durant mon absence. Je m'en excuse platement.
J'ai l'intention de revenir très prochainement, dans moins d'une semaine si les routes me le permettent. Je reprendrais alors mes activités avec une ferveur redoublé.

En espérant vous voir bientôt,
qu'Aristote vous garde !
Mgr Mélisende
Archevêque de Sens et curé de Conflans


La nouvelle me réjouit. Je récompensai le valeureux volatile tout en griffonnant une réponse rapide ... pour le renvoyer à l'instant.




Bonsoir Madre,

Merci pour votre réponse.

Votre retour sera plus que le bienvenu.

Je préviendrai notre bedeau. Nous nous réjouissons de votre retour.

A très bientôt !

Cordialement,

Torchesac


Je vins quérir le bedeau ...

Bedeau ! Bon Bedeau ! Grande nouvelle ! Notre curé revient !


Et de le voir bondir et glapir tout de go, comme si la venue était imminente, instantanée, immédiate, courir ici, et là, tenter de s'habiller bien et tout à la fois ranger son office, prendre les instruments de sa charge, les clefs du presbytère, le panier de la lavandière encore plein de chasubles et d'étoles ravaudées ... et s'emmêler les pieds dans tout cela.

Il chut à mets pieds, ... et rit de bon coeur et de bonheur.


C'est un bon jour, Bedeau !

Mais un jour meilleur viendra où notre curé nous reviendra ! Tu auras le temps de tout préparer. Et nous aussi !
Torchesac
C'est aujourd'hui Dimanche. Le ciel était gris.

Point de Curé encore. Ni d'évêque, ni ... enfin, les Monseigneurs avaient leurs raisons ...

Je m'avançai dans la cathédrale ténébreuse, jusqu'au choeur.

Puis me dressai et regardai la Présence.


Ahum .... je suppose, Mon Dieu, que même s'il n'y a pas de prêtre, on peut Te prier tout de même ?

...

Enfin, donc, voilà.

Nous avons eu une morte cette semaine, la jeune Yreena. Elle est pour ainsi dire morte née, sortant du rêve gris pour y replonger aussitôt, ou presque. Elle n'a pas souffert, ici. Je vais l'enterrer dans le cimetière après l'office ... enfin, juste après.

Nous avons un être qui est né aussi, ou sorti du rêve gris, Xartyna. Il n'a pas encore beaucoup parlé, mais notre maire l'a déjà accueilli.

Notre Curé, qui est notre Évêque aussi, a promis de nous revenir. C'est une dame fort occupée. Enfin, voilà, c'est ainsi ...

Le village est plutôt calme. Les gens y vivent, mais il y a peu de vie. Ou quelque chose comme ça. Je sais, c'est à chacun de le faire. Mais cela me touche tout de même.

Notre maire m'a confié la mission de le représenter à la table ronde des maires. C'est une grande responsabilité, et je consacrerai toutes mes forces à bien réussir cette mission. Je dois être un peu ubiquiste pour cela, mais ça va.

Il y a plein de potins et de petites choses de la vie qui vont plus ou moins bien. J'ai suivi un chat qui a parcouru tout le chemin de ronde, s'arrêtant ici et là comme pour faire le guet. Et ... hem ... enfin, voilà.

...

Et Toi ? On ne doit pas souvent te demander comment tu vas ?

Tu ne réponds pas souvent, je sais. Mais si un jour Tu as envie de parler à quelqu'un ... et bien, n'hésite pas.

Enfin, donc, voilà.

Adeù, Mon Dieu.


Et de filer retrouver la pelle du Bedeau, et le joli coin du cimetière où je pourrai mettre Yreena en terre dans son linceul.

...

Rester, juste un instant, au cas où quelqu'un vienne, et veuille prier aussi, "ensemble".
Torchesac
C'est aujourd'hui dimanche ... l'air était très pur au matin.

Je vins à la Cathédrale. Les lieux me devenaient familiers. Et ses occupants. Quelques personnes qui venaient hâtivement se signer. Et ... tous les êtres que notre Dieu a fait, qui vaquent en Sa demeure sans s'en soucier.


Bonjorn Mon Dieu.

Notre Curé n'est pas encore revenue. Elle viendra, en son temps.

Enfin, donc ... me voici.

Nous accueillons des gens en armes sous nos murs. Cela a ravivé des souvenirs funestes. Et, pourtant, ... malgré tout, j'étais ... prêt.

Cela m'a étonné.

Nous, soldats, nous demandons toujours pourquoi Tu as permis la guerre. Et puis ... et bien, nous réalisons que Tu n'y peux rien. Cette histoire de Promesse faite après le Déluge, ou autre chose.

Alors, c'est certainement à nous de la faire. Et cela implique certainement que nous sommes responsables de ce que nous faisons, et de ce qui en découle.

Je ne sais pas ce qui est le plus terrible, entre ceux qui T'implorent encore, ceux qui Te maudissent, et ceux qui, comme moi, réalisent qu'ils sont seuls responsables ...

A la fin de tout, Tu nous jugeras. Comment pourras-Tu avoir la moindre clémence après tout ce que nous avons fait à nos semblables et à nous-mêmes.

J'ignore si Tu sais pleurer. Je l'espère, pour Toi. Cela fait du bien.

Cette armée semble bien calme. L'on ma dit qu'elle venait ... enfin, pas contre nous. Ce jour reviendra, j'en suis certain. Et alors, je recommencerai alors à faire ce qui doit être fait ... et à faire du mal pour cela, si c'est nécessaire, et peut-être un peu plus, si je m'abandonne.

... comment pourras-Tu être clément après cela ? Je n'ai pas encore de réponse.

Je tâcherai de faire un peu de bien en ce monde, pour moi, pour les autres ... pas parce que cela pourrait compenser quoi que ce soit, car cela ne peut, mais parce que cela me rend ... humain à nouveau.

Voilà ...

Je suis content d'avoir prié un peu aujourd'hui.

Adeù Mon Dieu...
Torchesac
C'est aujourd'hui dimanche ...

La nuit avait été orageuse, après un jour lourd et torride.

L'air du matin était brumeux et avait ce parfum intense de terre, d'herbes et de pierre chaude mouillée.

La porte de la cathédrale s'ouvrit en grinçant un peu.

Notre Curé n'était toujours pas revenue, et même le bedeau commençait à s'en faire ... Hélas, elle était évêque aussi, et plein d'autres choses qui pouvaient prendre tout son temps. Il est des gens auxquels on ne rappelle pas, car se souvenir est leur devoir, et choisir est leur responsabilité ...

Il n'y avait pas eu de vicaire non plus, ni de père ou de frère itinérant pour venir dire la messe.

Nous étions seuls donc, avec Dieu.

Mais Dieu était là ... et nous.

J'avançai pas à pas, jusqu'au chœur et, arrivé là, allumai les cierges un à un ...

Puis je montai au clocher pour faire sonner ... quelque chose comme pour appeler les croyants à la prière ...

Il me fallut ensuite dénicher un Livre.

Il était bien caché dans la sacristie, tout ornementé, et difficile à ouvrir : il était clos par un cadenas, comme si ce qu'il contenait était trop intime pour les hommes ...

Quelques hères venaient. Quelques colombes égarées aussi. Trois chats. Et, sous les combles, quelques rongeurs agiles ... et Dieu certainement, ici, là, quelque part, ... partout.


Nous allons devoir prier sans le Livre et sans Curé, j'en ai peur.

Si quelqu'un se souvient d'un passage du livre et veut en parler, elle ou il est le bienvenu.

Il y a un passage du Livre qui me touche beaucoup. C'est tout au début, enfin, presque, dans la Création.

Dieu avait rassemblé tous les êtres vivants sur Terre. Et Il leur posa une question du genre "Quel sens ai-Je donné à la vie ?". A celui qui pouvait donner la réponse, Dieu donnerait comme récompense à son espèce d'être sa préférée.

Et un humain, du nom d'Oane, avait une réponse : Dieu nous aime, tous, chacun dans ses talents, et en retour, il attend notre amour. Et il en va de même pour tous les humains entre eux.

Et c'est ce qui fait de nous des humains, et les préférés de Dieu.

Je me suis souvent demandé s'il ne s'était pas trompé, celui qui a écrit le Livre. Dieu, dans sa toute puissance, devait être bien seul pour en arriver à créer des êtres pour L'aimer.

On s'entretue, on se bat, on se chamaille, on se querelle. Ou l'on vit chacun chez soi. Où est cet amour qui nous rend non-pareil au reste de la création ?

Les animaux se forment en couple, pour la vie parfois, ... n'est-ce pas quelque chose comme de l'amour qui les unit ? Qui peut le dire ?

Je ne sais pas ce que le Livre dit pour les animaux. Il faudrait l'ouvrir pour le lire et trouver la réponse.

Mais pour les humains, le Livre parle du fait que l'amour réciproque et mutuel de Dieu et des humains est ce qui nous distingue ...

Je me suis beaucoup posé la question, ... et je me souviens avoir demandé et redemandé à mon curé de relire ce passage. Et il lisait et relisait, puis disait : c'est comme ça, médite, et laisse-moi tranquille !

Je posais beaucoup de questions ...

Mais le texte, finalement, ne disait pas que nous nous aimions tous tout le temps, et que nous aimions Dieu tout le temps, mais que nous avions la capacité de le faire.

Nous avons donc un ... talent : celui de pouvoir aimer Dieu et les autres.

Nous pouvons ne pas en faire usage. Nous pouvons cacher ce talent. Nous pouvons le cacher à nous-même.

Ou nous pouvons en faire quelque chose de bien et de beau.

Est-ce ce qui donne sens à notre vie ?

Je crois que tout ce que nous faisons donne un sens à notre vie. Juste rester là à aimer Dieu béatement n'est sans doute pas la route que je choisirai. Et je ne peux pas affirmer que tout ce que je fais au quotidien, je le fais par amour pour Dieu et pour autrui.

Mais j'ai ... je ne sais pas, je ressens quelque chose de différent lorsque ce que je fais, je le fais par "amour" pour autrui, ou pour Dieu.

Nous avons ce talent ... et ce talent donne du sens à ce que nous faisons, et à notre vie.

Il ne dépend que de nous d'en faire quelque chose de bien ...

Et, comme l'artisan affine son art par la pratique, il ne dépend que de nous de le sublimer.

Voilà ... j'ai dit ce que j'en pensais.

Merci de m'avoir écouté.

Un autre veut-il parler, de cela, ou d'autre chose ?
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