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[RP] Cathédrale Saint Antoine de Conflans les Sens

Torchesac
C'est aujourd'hui dimanche ...

J'avais passé une partie de la nuit à chercher quelqu'un dans Conflans.

Et l'autre à tenter de dormir, un peu.

La recherche et le sommeil avaient été aussi vains l'un que l'autre.

Je vins à la cathédrale.

Dieu y était. Et tous ses habitants plus ou moins clandestins.


Bonjorn mon Dieu.

J'ai rencontré quelqu'un hier. Elle avait un parfum de désarrois et d'envies. Elle a réveillé plein de choses en moi.

Puis je suis parti, bêtement. Et ... je ne l'ai plus retrouvée depuis.

Conflans est très calme.

Les gens y vivent et besognent. Ceux que j'ai croisés aiment leur communauté. Mais ils sont peu présents en dehors de leurs champ et de leur échoppe.

Les gens y passent, parfois simples échos d'un rêve gris, parfois y déposant quelques perles de lumière.

Elle est ... pourrait être une perle de lumière d'ici ...

C'est futile de ma part, je sais.

Nous avons quelques nouveaux, qui vivent. Et ... c'est bien.

Voilà. Je vais repartir à sa recherche, si Tu veux bien.

Adeù, mon Dieu.
Torchesac
C'est aujourd'hui dimanche ...

J'avais la fièvre. Et autre chose certainement.

Mais c'est aujourd'hui dimanche, et chaque jour de cette semaine, j'avais travaillé en serrant les dents.

Aujourd'hui, je venais à la cathédrale, en serrant les dents.


Bonjorn mon Dieu ...

Je vais m'asseoir, si Tu veux bien.

Il y a longtemps .... nous étions en guerre. C'était un siège. Mes compagnons et moi creusions sapes, contre-sapes et ... enfin, tout cela. Nous connaissions le goût de toutes les terres et de toutes les pierres que Tu avais faites, et de leurs poussières, et de leurs mélanges avec les eaux. Et celui du sang aussi.

Sous terre, c'était bien pourtant.

En dehors, au camp, il y avait des odeurs de rance, de mal propre, de rouille, de déjections de tout ce qui y vivait, confiné, du sang des morts, de nourriture avariée, et, pardessus tout, le bourdonnement des mouches. De temps à autres, nous frémissions des coups de couleuvrine ou de bombarde, de jour, de nuit ... et du cor, à chaque entrée, à chaque sortie du camp, amie ou ennemie. Nous parvenions à dormir, un peu, malgré tout.

Et sous terre ... tout cela cessait. Il n'y avait plus que la pierre, la terre, la poussière ... le silence parfois, pour écouter les "autres". Il y avait la peur aussi, que la terre nous ensevelisse, ou les "autres" ... Les échauffourées étaient soudaines et brutales, où nous combattions au couteau, au pic, à la pelle, dans des boyaux dans lesquels nous tenions à peine à couchés ... alors, il y avait les cris, de peur, de haine, les pleurs des blessés, ceux qui appelaient leur mère ... les odeurs de pisse, de sang et de tripes ... les corps mous sur lesquels nous rampions, que nous extrayions, d'amis, d'ennemis, ...

Mais il n'y avait pas les mouches.

J'ai rencontré une belle la semaine dernière. Et ... cela n'a pas été facile, ni pour elle, ni pour moi. Je traine tout cela, et bien plus encore, Tu le sais. Et elle, son histoire et son être. Nous nous sommes revus, et cela a ... en fait, non, cela n'a pas été bien du tout. Nous avons tenté de nous trouver, et cela n'a pas été du tout.

Les dernières femmes ... elles avaient très peur. Et je n'ai pas pu. Les autres les voulaient. Et ... et bien, ils ont pris la plus jeune nubile, chacun à son tour, plusieurs fois ... elle a crié très fort, au début, puis elle a cessé ... . Et c'étaient mes amis, mes compagnons, mes frères qui faisaient cela, qui m'avaient sauvé la vie mille fois, et dont j'avais sauvé la vie mille fois. J'ai ... tué les autres femmes avant qu'ils y viennent, Tu le sais. Et puis celle-là, quand ils en ont eu fini avec elle ... Tu le sais. Je n'ai jamais su leur nom. Ni celui du vieil homme qui pleurait en silence à côté.

Alors, dis-moi, comment fait-on après cela pour "compter fleurette", et séduire une belle ?

Je ne sais toujours pas. J'ai eu un désir d'elle. Et elle de moi. Un moment ... mais ... elle a disparu.

Je parviens à chasser les mouches. Je parviens à tailler la pierre et à trancher les arbres. Je parviens à faire pousser des choses en terre. Et à élever quelques poules. Et quelques fois, je parviens à dormir presque une nuit entière.

Pour l'instant, c'est bien. Le reste viendra, un jour, j'espère ...

Adeù Mon Dieu.
Torchesac
C'est aujourd'hui dimanche ...

La cathédrale avait été balayée ... le travail de quelques nouveaux sans doute.

Je vins m'asseoir près du choeur, lumineux en ce matin d'été.


Bonjorn mon Dieu.

Je venais juste Te voir ce jour qui est le Tien.

Je vais sans doute faire quelque chose d'absurde : reprendre le métier des armes.

La Gorgone doit en rire à gorges déployées.

Mais c'est une des choses que je sais faire ... que je réapprends à faire, et vite encore bien.

Je sais, je suis plus paysan ce jour que guerrier. J'aime sentir cette force qu'il y a dans la terre, qui fait germer les graines et pousser les plantes. J'aime voir les bêtes et les gens grandir et croître en beauté, en intelligence, ... et tout cela.

J'aime aussi sentir mon corps reprendre forces et aisances, pouvoir chaque jour faire des mouvements nouveaux, plus précis, plus rapides, et me dépasser un peu, jour après jour.

J'aime faire ce qui me permet de sentir tout cela. J'aime apprendre ce qui me permet de faire cela, ou le découvrir, et prendre pleine conscience de mes limites, de ce que je puis, et de ce que je pourrais.

C'est cela, vivre, certainement.

Le métier des armes est un de ceux que je savais.

Je veux pouvoir le faire, en pleine conscience, et vivre, avec mes démons.

Ce sera ... intéressant.

Je Te sens sourire de mes états d'âme ... Nous sommes humains. Nous cherchons du sens et des valeurs dans ce que nous faisons.

...


Je restai encore un peu, pour admirer le lieu et ... respirer.

Ce serait bien de trouver la clef du Livre, mon Dieu, et un curé pour notre paroisse.

Nous n'en avons plus tellement.

Adeù, Mon Dieu.
Torchesac
C'est aujourd'hui dimanche ...

C'était l'après-midi, une magnifique après-midi d'été estivale.

L'air était chaud, sentait bon les floraisons et résonnait des chants des criquets et des bourdonnements d’abeilles.

L'intérieur contrastait par sa fraicheur, les rayons lumières douces que laissaient entrer les vitraux, et le silence.

Il y avait un arrière fond d'encens, de cire brûlée, et poussières.

Je vins près de l'autel pour y déposer un bouquet de fleurs des champs aux couleurs vives.


Bonjorn mon Dieu.

Je viens juste te fleurir aujourd'hui.

Il fait merveilleux dehors. Tu devrais sortir.

Puis cela ferait du bien aux gens : s'ils peinent à venir Te voir chez Toi, pourquoi ne pas aller vers eux ?

Je Te laisse y penser. Moi, je suis comblé.

Adeù mon Dieu.
Torchesac
C'est aujourd'hui dimanche ...

Les fleurs que j'avais déposées la semaine passée avaient fané.

Le temps agit ici, quoi qu'on en dise. Et notre bedeau en venait à délaisser son ouvrage.

Je le comprenais un peu : qui s'en souciait. Il pouvait aimer Dieu et deviser avec lui en buvant un vin clairet. Sa conversation était agréable, et plus fruitée, ainsi, qu'avec un balais et un plumeau, à épousseter les poussières qui revenaient invariablement ...

Il n'empêche, la maison de Dieu était mieux ainsi.

Le Dimanche, Son jour, le jour de repos ... au temps pour moi !



Bonjorn mon Dieu.

Tu ferais bien de soigner Ta maison. Elle va se délabrer sinon.

Je peux faire ce que je puis, mais je suis un mortel, et un peu fou de Te parler.

Ton Église de Rome ... oui, je sais, c'est un sujet délicat, mais ... il faudra bien qu'elle se bouge un peu si elle veut nous donner un curé, et la clef du Livre. Sinon, nous en viendrons à nous prendre en charge nous-mêmes, et ... enfin, Tu sais ce qu'il advient en pareille situation : Ton Église se réveille, elle envoie des gens désœuvrés mener une croisade, et cela finit en bain de sang, et toujours sans curé.

Je Te propose ce qui suit : je tente de nous trouver un curé, "par le bas", et Toi, "par le haut". Celui qui réussit le premier offre un repas à l'autre.


Je me demandais soudain si je n'étais pas allé trop loin. ... que pouvait représenter un repas qui pouvait contenter Dieu ?

Enfin, les paroles avaient été dites, dans un lieu consacré.


Qu'il en soit ainsi, donc !

Adeù Mon Dieu.
Torchesac
C'est aujourd'hui Dimanche ...

Je vins juste après mon tour de garde, encoure tout encombré de la hallebarde et de la lanterne allumée ...


Bonjorn mon Dieu !

Il est Laudes, et tout va bien !

Tu peux dormir un peu encore, ou commencer les travaux du jour.

J'achève ceux de la nuit ...

Notre Duchesse est allée à Rome, pour nous trouver quelques curés et évêques qui nous manquent si cruellement. Et pour l'annulation de son mariage aussi. En criant très fort ...

J'ai peur qu'elle obtienne avec certitude le second, quant aux premiers ... l’Église a de nombreux cardinaux, mais peu de pastoureaux...

Qu'importe ... Abraham T'a bien demandé "Si je trouve dix justes, sauveras-Tu la Cité ?", ou quelque chose comme cela. D'accord, il avait marchandé avec talent. Mais ... c'était pour sauver toute une cité ...

Un seul curé bien présent nous suffirait pour sauver Ton Eglise à Conflans, et peut-être même pour un bon bout de Champagne : nous pourrions le partager avec d'autres.

Voilà.

Je vais achever ma ronde.

Portes-toi bien.

Adeù Mon Dieu !
Torchesac
C'est aujourd'hui dimanche.

Un ange était passé, annonçant l'anniversaire de notre curé. Il devait avoir bu bien trop de bière avant de dire cela.

Ma ronde était achevée, et j'avais pris le temps d'écrire une petite lettre.

Je vins à la cathédrale, qui dormait encore.

J'allumai la présence, doucement, pour ne pas réveiller Dieu trop brusquement.




Bonjorn mon Dieu !

Nous sommes en train de perdre mon pari, tous les deux. Et je serais chagriné de ne pas pouvoir partager ces agapes engagées avec toi.

A l'occasion du prochain anniversaire de notre Curé, qui est toujours très absente, j'ai pris la liberté d'écrire un petit mot à notre Primat.

Je Te laisse le lire, juste ici.




Monsieur le Cardinal,

J'espère que la présente est adressée à la bonne personne, à savoir le Primat de France, Arnault d'Azayes, et qu'elle vous trouve en pleine félicité.

Je suis Torchesac, présentement maire de Conflans-lès-Sens, mais c'est en la qualité de laïc que je m'adresse à vous ce jour.

Nous avons besoin d'un curé à Conflans, et d'un évêque par la même occasion.


Je suis arrivé à Conflans en avril de cette année. Je n'y ai jamais vu de curé, et notre cathédrale était bien déserte, depuis l'hivers passé, si j'ai bien compris.

Le 6 mai de cette année, j'ai adressé un courrier à notre curé, qui est aussi notre évêque, Monseigneur Mélisende, lui demandant de venir à Conflans ou, au moins, de nous envoyer quelqu'un.

Elle m'a répondu qu'elle viendrait prochainement. Puis elle n'est jamais venue et, à la mi juin de cette année, elle a complètement disparu.

A cette époque, j'ai participé à la garde de Reims. En chemin, je n'ai trouvé que des églises désertes, dont une saccagée, à Troyes, que j'ai rafistolée, du mieux que j'ai pu.

J'ai enterré des gens morts dans notre cimetière. Mais aucun n'a été béni comme il faut.

Il n'y a personne pour les mariages. Les couples qui se forment sont, de ce fait, un peu adultères, mais, surtout, les enfants qui en naissent, des bâtards aux yeux du monde, ou quelque chose comme cela. L'amour des êtres entre eux et des parents pour leurs enfants est le plus important, jusqu'au jour où l'on a besoin de savoir ce qui a été fait, sous quel droit.

Il n'y a personne pour bénir nos champs, nos animaux, nos outils, nos armes quand elles doivent être sorties. Nous ne pouvons compter que sur notre ardeur et notre savoir faire pour que les choses soient bien faites.

Il n'y a personne pour assurer la pastorale bien comme il faut. Nous apprenons Dieu de manière très empirique.

Le Livre de notre cathédrale de Conflans est fermé, et nul ne sait où est la clef du fermoir. Et, donc, nous parlons à Dieu par des prières très personnelles. Il n'y répond jamais, mais Il écoute beaucoup.

Je suis allé sous le Chêne Ducal au début août, pour demander l'intercession de notre Duchesse à ce propos. Et notre Duchesse m'a écouté, et m'a promis de faire quelque chose. Elle est très vive, certainement, mais elle a agi, j'en suis persuadé. Ce jour, elle n'a pas encore apporté de réponse.

Ce jour, dimanche 14 août, à la fin de ma garde, à Laudes, est venu un message "l'anniversaire de vore curé est dans 7 jours", ou quelque chose comme cela. Un ange est passé, sans doute un peu éméché ...

Mais notre curé n'est point là. Et nous n'avons même pas reçu la visite d'un clerc itinérant pour bénir les unions, les enfants, les morts, et tout cela. Nous n'avons plus un mot de personne.

Il ne reste de l'Eglise que des bâtiments vides, où Dieu se languit.

Je n'ai pas l'impression que nous ayons mal agi. Si je suis dans l'erreur, corrigez-moi.

Quoiqu'il en soit, nous vivons comme si nous avions été frappé d'Interdit ... ou, avec le temps, en nous désintéressant de l'Eglise et en vivant notre vie, sans plus nous soucier de Rome, mais dans la joie simple de Christos.

Monsieur le Cardinal, nous avons besoin d'un curé à Conflans, et d'un évêque, et certainement de curés partout où nos églises sont vides.

Il parait que vous en avez tout plein à Rome. Si c'est vrai, qu'y font-ils quand il n'y a pas de curé dans les villages ?

S'il n'y en a pas, pouvons-nous en élire ? C'est ainsi que les communautés ont fait aux premiers temps. Si nous en sommes à ce point, alors, nous pourrions recommencer ainsi, sans doute.

S'il y en a peu, nous nous contenterons d'un qui fait le tour de Champagne, et passe au moins un dimanche dans chaque bourg.

Si c'est l'été qui vous empêche, et bien, nous n'avons plus de curé depuis les rigeurs hivernales, et des promesses vespérales non tenues, alors, l'argument des torpeurs estivales tomberait un peu à plat.

Et si l'Eglise ne peut plus rien pour nous, et bien, dites-le nous, de telle sorte que nous puissions nous organiser. A ce jour, Dieu n'est pas venu nous foudroyer. Peut-être acceptera-t-Il que nous continuions ainsi ?

Par ailleurs, le Livre est resté trop longtemps fermé. Sans nouvelle de votre part, j'en forcerai la serrure dimanche prochain, pour le lire. Je l'abimerai le moins possible. Mais si vous en avez la clef, et bien, envoyez-là à la Mairie de Conflans.

Je vous prie de croire, Monsieur le Cardinal, à l'expression de ma parfaite considération.

Torchesac
Franc tenancier à Conflans-lès-Sens


Il y a sans doute une coquille ici et là, mais ... enfin, l'original est parti.

Voilà.

Pour le reste, je suis devenu Maire. Et je vais de surprise en surprise, très bonnes le plus souvent. Il y a encore beaucoup à faire, avec les gens surtout.

J'emploierai une partie de ce jour à cela, si Tu le veux bien.

Pour le plus important ... et bien, je crois que je suis un peu ... pas encore tout à fait amoureux. Ce sont des escarbilles qui se transforment en flammèches. Les choses doivent prendre le temps qu'elles doivent prendre. Je la découvre petit à petit. Et elle pareillement. Nous avons juste des envies de revoir l'autre et de le découvrir plus avant.

Et je me sens heureux, et elle aussi j'espère.

Voilà. Tu restes bien silencieux encore. Je vais Te laisser achever Ton réveil. Dimanche prochain, j'ouvrirai le Livre et le lirai. J'espère que Tu m'en voudras moins que notre Primat.

Je vais dormir un peu maintenant, si Tu veux bien.

Adeù, Mon Dieu, et portes-toi bien !
Le Bedeau, incarné par Torchesac
Le Bedeau était tout émoustillé.

Sa Sainteté, Sa Magnificence, enfin, Monseigneur, avait répondu.

Il rangea copie de cette correspondance dans l'épistolaire de la sacristie, se signa, plusieurs fois, et s'en alla compter la nouvelle à qui lui offrirait assez à boire pour le remettre de ses émotions.





Mon fils,

Votre longue et belle lettre m'est bien parvenue. J'ai été fort attentif lorsque mon secrétaire me l'a lue. Votre désarroi m'attriste profondément. Toutefois, je crains de ne pouvoir vous répondre que des faits que vous connaissez déjà : il est de coutume de ne pas relever des évêques de leurs fonctions durant l'été, et nous avons décidé de ne révoquer Melisende que si elle ne réapparaît pas d'ici septembre.

Or, si nous la révoquons, nous n'avons malheureusement pas « plein de curés à Rome ». Je serais curieux de savoir qui vous a dit cela. Les clercs cumulent des charges romaines avec des charges locales : je suis par exemple primat, mais aussi chancelier de l'Inquisition et archevêque de Bourges. Et nul n'a encore découvert la recette permettant de créer un archevêque de toute pièce. Melisende révoquée, il faudra donc attendre qu'une personne motivée et disponible se propose de lui succéder. Bien entendu, nous pouvons collaborer pour ce faire.

Dans l'attente de jours meilleurs, je ne saurais trop vous inviter à vous tourner vers sœur Hecat, première archidiaconesse, qui possède plusieurs pouvoirs dans le cadre de l'absence de l'archevêque. Pour les dossiers particulièrement compliqués, je reste à votre disposition.

Sachez enfin que nous suivons de près la situation de chaque diocèse. Le mauvais état de la province de Sens nous était connu bien avant votre lettre, même si vous avez bien fait de m'écrire. Sachez que le manque de personnes motivées à occuper une charge frappe tous les Royaumes et leurs institutions. Face à cette dépopulation, que pouvons-nous faire sinon prier en espérant des jours meilleurs ?

Bénédictions apostoliques,

SE Arnault d'Azayes,
Cardinal-Primat de France




Monsieur le Cardinal,

Je vous remercie pour avoir pris le temps de lire ma lettre, et pour y avoir répondu.

Je ne puis dire que votre réponse me satisfait pleinement. Mais, au moins, nous savons qu'il y a encore "quelqu'un" au sein de l'Eglise qui se soucie de nous, et cela est beaucoup déjà.

Merci donc, pour cela.

Les rumeurs quant à l'existence de légions de clercs indolents à Rome sont donc infondées, et je ne puis m'en réjouïr, car cela implique plus de travail encore pour ceux qui sont présents.

J'ai parié un repas avec Dieu que je nous trouverai un curé avant Lui : celui qui trouve le premier offre un repas à l'autre. Dieu ne m'a pas encore répondu, je vous rassure : il ne le fait pour ainsi dire jamais. Je vous retiens déjà pour ces agapes, le jour où nous aurons un nouveau padre, quelle que soit la forme que cela prend.

Et si vous n'avez pas assez de prêtres consacrés pour faire le boulot, dites-le nous. Nous avons déjà un Maire élu parce que quelqu'un qui devait bien faire ce travail. Rien ne nous empêche d'avoir un laïc en charge, qui cède la place de temps à autres à un curé itinérant, consacré comme il faut, pour les mariages et tout cela.

Mais même ainsi, nous aurons besoin de guidance, parce qu'il en va du salut de nos âmes et de l'amour de Dieu, et cela est important.

Respectueusement,

Torchesac
Franc tenancier à Conflans
Torchesac
C'est aujourd'hui Dimanche ...

Le mois d'août voyait naitre les plus belles récoltes.

Je m'avançai jusqu'à l'autel de Dieu, m'emparait du Livre, et en forçai l'ouverture avec ma dague.

La première page portait une tache de lie de vin.

Et la suivante ...


Bonjorn Mon Dieu.

Je suis content que notre Cardinal ait répondu. Mais de curé, nous n'en avons toujours pas.

Et pour ce qui concerne le Livre, il n'a rien dit. Alors, je suppose qu'il n'était pas fort "contre". ... et qu'un bon orfèvre saura le réparer.

Donc, voilà ce qui est écrit ...


Et de lire doucement, le livre posé sur l'autel.

"Le Livre des Vertus
Chapitres de la Création
Chapitre I - « L’univers »

1 Au commencement, il n’y avait que Dieu.


2 Il n’y avait encore ni matière, ni énergie, ni mouvement. Il n’y avait même pas le vide, comme celui qui aujourd’hui sépare le monde des étoiles, car même le vide est quelque chose. Non, ce qui Le composait alors, c’était le Néant. Cela ne se définit pas comme l’absence de toute chose car, lorsque l’on dit de quelque chose qu’il est absent, nous avons conscience de la possibilité de son existence. Le Néant, c’est lorsque même l’idée de l’existence est impossible. Sauf pour Dieu. "


Je réfléchis un instant ...

Et bien, Mon Dieu, tu devais être seul à ce moment.

Je ne crois pas que celui qui a écrit le livre a vu cela, ou quiconque ...

Mais ... et bien, cela devient ... beau, si on peut le lire comme ... et bien, un peu comme si Tu transcendais le Néant et l'Existence.

... c'est une belle manière de dire les choses. Mais pourquoi les dire ainsi ?

Je lirai encore plus avant.



Et de reprendre ...

"3 Mais Dieu est supérieur à tout, y compris au Néant. Il n’a pas de commencement ni de fin. Il est donc l’Infini et l’Eternel. Il est l’Être Parfait, sur qui rien n’a de prise, rien ne peut agir, rien ne peut interférer. Il Lui suffit d’une simple pensée pour que quelque chose passe du Néant à l’Existence et d’une autre simple pensée pour que cela retourne de l’Existence au Néant. Tout Lui est donc possible et tout Lui doit donc son existence."

Hmmmmmm .....

Il y a quelque chose d'illogique à cela. Si Tu transcendes le Néant et l'Existence, comment peux-tu être "Supérieur" ou "Être Parfait". On ne peut être supérieur ou parfait que par rapport à quelque chose de comparable.

Or, si je lis cela, Tu n'es comparable à rien ...

...

Je vais continuer à lire le Livre, chaque Dimanche. Nous avons le temps : il est fort épais.

Mais je ne peux trouver seul les réponses : ce serait très prétentieux de ma part.

Je vais tenter d'amener des gens ici pour parler et échanger à propos du Livre, et en comprendre le Sens.

Je vais Te laisser déjà. J'ai des hôtes à nourrir, et des fûts à trancher.

Adeù Mon Dieu.
Torchesac
C'est aujourd'hui dimanche ...

J'étais fort tard.

Pas d'excuse. Jamais d'excuse. Celui qui n'était pas au rendez-vous était mort, navré ou pris. Attendre était risquer d'être pris aussi ...

Enfin, Dieu était là, toujours. Et moi, libre et vivant.

Mais c'était dimanche aujourd'hui. Et complies était passé.

La cathédrale était fort sombre.


Bonser Mon Dieu.

Je suis venu, tard, et ne resterai pas longtemps.

Je lirai le Livre dimanche prochain. Il a attendu bien longtemps avant que je ne le force.

Ces jours sont étranges un peu.

J'attends septembre, et la décision de l'Eglise pour notre curé. C'est pour bientôt.

...

Voilà, j'ai dit que je ne resterai pas longtemps.

Je reviendrai. C'est une promesse.

Adeù Mon Dieu !
Torchesac
C'est aujourd'hui Dimanche ...

La Cathédrale restait fort vide. Ou les gens qui y venaient très discrets.

Dieu était là, toujours. J'avais hâte de lire la suite du Livre.

S'Il avait été si seul à la veille de la Création, pourquoi avoir créé le monde, et se retrouver toujours si seul ?


Bonjorn Mon Dieu !

Ta semaine a-t-elle été bonne ? ... Oui, je sais, on doit être peu nombreux à te poser la question.

Je me demande vraiment comment Tu as conçu Ta relation avec les hommes. J'entends Ton silence. On dit que c'est ce qui donne la grandeur à la prière.

Enfin, donc ... le Livre.


Je m'avançai jusqu'à l'autel de Dieu, et ouvris le livre que j'avais forcé quelques semaines avant.

Donc, nous en sommes au début de la Création de l'Univers.

"4 Dieu est la Matière Première à partir de laquelle tout est créé. La matière, l’énergie, le mouvement et le temps sont eux-mêmes composés de Lui. Ceci fait que tout ce qui existe, ainsi que le Néant lui-même, fait partie de Lui. Il est aussi le Créateur de toute chose. C’est Lui qui crée tout ce qui existe et lui donne sa forme et son contenu. Il est enfin le Très Haut, car Il est la cause même de l’existence de toute chose, y compris du Néant."

Mmmmm ... c'est vaste. Tu es la cause de l'existence de toute chose ? Il y a des gens qui doivent t'en vouloir, beaucoup, pour certaines choses qui existent. En général, le curé dit que Ton Dessein nous échappe ... mais, bon, j'en connais qui T'en veulent vraiment beaucoup beaucoup.

Il faudra leur expliquer plus que cela.

Je poursuis.

"5 De ce fait, Dieu sait tout, car le savoir même fait partie de Lui, est créé par Lui et trouve sa cause en Lui. On dit ainsi qu’Il est omniscient. De plus, Il est partout car, aussi loin que l’on aille, on se trouve toujours en Lui. On le qualifie donc d’omniprésent. Enfin, Il peut agir partout car, étant partout et sachant tout, rien ne peut entraver Son action."

C'est bon de savoir cela. Je le ressentais, mais ... et bien, je suis content de ne pas être le seul. Par contre, pour l'action, Tu restes très discret ...

Et tu dois en avoir vu, des choses honteuses, ou mauvaises. Et tu es resté souvent très très discret dans ton action pour celles-là. Je sais, nous en sommes au début. Les explications viendront après, certainement.

"6 Dieu pensa et un point minuscule apparut. Ainsi, par la création de cet unique minuscule point, Il venait de faire disparaître le Néant. Dorénavant, Il serait composé de l’Existence et du vide, mais plus du Néant. Il décida de nommer ce point minuscule “univers” et le fit exploser en une myriade d’étoiles, qui vinrent peupler le vide. Jamais plus, elles ne cessèrent de resplendir au firmament céleste. "

C'est assez beau comme image. Je pensais que c'était des lucioles qui avaient emmené l'âme de nos ancêtres ... enfin, j'ai entendu beaucoup de très belles histoires. Mais ceci est beau aussi.

"7 Alors Dieu créa les deux mouvements : les choses lourdes iraient vers le bas et les choses légères vers le haut. Il créa également les quatre éléments. Le plus lourd était la terre. Puis venaient l’eau, le vent et le feu. Il les disposa dans l’ordre hiérarchique de leur pesanteur. La terre se trouvait donc au centre. Elle fut recouverte par l’eau, elle-même recouverte par l’air. Enfin, le plus léger des éléments, le feu, vint couvrir le tout. "

Cela se tient ... mais c'est étonnant d'apprendre que l'air n'est pas le vide. Cela ouvre ... des perspectives ...

"8 Cette boule de matière, Dieu la nomma Monde. Afin que mouvement se fasse, Il entreprit de défaire l’ordre hiérarchique des éléments. Il plaça le feu au centre de la terre et l’eau dans le ciel, au-dessus de l’air. Les éléments bougeaient, alternant ordre et désordre, retournant systématiquement du désordre à l’ordre. Dieu se plaisait à voir comment Sa création se mouvait pour correspondre à l’ordre hiérarchique de leur pesanteur. "

Il faudra que je réfléchisse à cela ... c'est un peu comme les mouvements dans une casserole de confiture ... mais en plus grand.

Cela fait beaucoup ce jour, et beaucoup de belles choses, Mon Dieu, mais je reste avec mes questions essentielles ... le "pourquoi" principalement.

Nous avons encore de nombreux dimanches pour lire la suite.

Adeù, Mon Dieu.
Bedeau
Le Bedeau vint compléter l'épistolaire de la sacristie avec une copie du courrier qui venait de partir à destination du Primat de France.



A la bonne attention de Monseigneur Arnault, Primat de France

Monsieur le Cardinal,
Mon Père,

Je reviens à vous pour connaitre les suites réservées ma demande du 14 août dernier concernant le remplacement du curé de Conflans-lès-Sens, qui est notre évêque également.

Ce jour, Monseigneur Mélisande n'est pas réapparue.

Dans votre réponse du 14 août, vous aviez évoqué la possibilité de la révoquer si elle n'était pas réapparue d'ici septembre, ce qui est avéré à présent, en vue de pouvoir procéder à son remplacement.

Par ailleurs, comme annoncé dans mon courrier précité, j'ai forcé le fermoir du Livre pour pouvoir le lire à nouveau. Je voulais vous en informer. Dieu le sait déjà. Il m'a laissé lire pourtant.

Je vous prie de croire, Monsieur le Cardinal, Mon Père, à l'expression de ma parfaite considération.

Torchesac
Franc tenancier à Conflans-lès-Sens
Torchesac
C'est aujourd'hui Dimanche ...

Monseigneur Arnault avait répondu. Assez vite en fait, le jour même de mon dernier courrier ...

La lettre vint compléter l'épistolaire de la cathédrale.




Bonjour mon fils,

Vous avez raison de me rappeler cela. Aujourd'hui est mon dernier jour de primat mais je vais indiquer à mon successeur la nécessité de s'occuper de Sens.

SE AdA


C'était ... court. Du successeur, pas de nom.

Je pris la plume aussitôt ... et chargeai un pigeon de ma missive.




A l'attention de Son Eminence Arnault,

Bonjorn Mon Père,

Veuillez me pardonner tout d'abord : je me perds dans les titres ecclésiastiques, au delà du "Padre" en général. Si je m'adresse à vous de manière inappropriée, s'il vous plait, aidez-moi à m'améliorer.

Je vous remercie pour votre prompte réponse. Je suis resté quelques temps à réfléchir à ses implications, pour en conclure rien de plus que ce qu'elle dit, et que ma demande vous a pris sur le départ.

Connaissez-vous déjà l'identité de celui qui reprendra votre charge ?

Je vous souhaite un excellent Dimanche, Mon Père.

Respectueusement,

Torchesac
Franc tenancier à Conflans-lès-Sens


... avec quelques pâtés ... je laissai une version, plus nette ma foi, à l'épistolaire.

Bonjorn Mon Dieu ... Tu étais là, je sais.

Mais, voilà, on dirait que ni toi ni moi ne gagnerons ce pari si les choses continuent ainsi : s'ils doivent décider qui sera Primat de France pour pouvoir nommer un évêque qui pourra nommer un curé, nous ne sommes pas rendus.

Je suis amoureux d'AIleene, Tu le sais, et Aileene m'aime également. Je n'ai pas encore parlé de mariage, et elle non plus, et c'est certainement beaucoup trop tôt ... sauf si c'est nécessaire pour Elwin, son petiot, ... enfin ... mais qu'en sera-t-il au jour où cela viendra ?

Ce que nous scellerons sans curé et sans les paroles et formules qu'il faut sera-t-il valable, au yeux des hommes et aux Tiens ? Même le Bedeau me dit qu'il ne peut pas, parce qu'il n'est pas consacré, oint, ou quelque chose comme cela.

Pourtant, si cela devait arriver, un jour ... et bien, nous le ferons. Et à nos yeux, ce sera valable. Et aux Tiens ... je le crois aussi.

Enfin ...

Nous verrons, le jour venu.

C'est étrange comme Tes églises restent vides, dans toute la Champagne. Les gens T'ont-ils oublié ? Je ne le crois pas : Tu restes en bien des coeurs, dont le miens, certains qui Te sont gré, d'autres qui Te maudissent aussi ... mais si les coeurs Te deviennent aussi indifférents que l'Eglise qui nous dénie ses prêtres ... oh, pas qu'elle en ait l'intention, sans doute, mais dans les faits, cela revient au même : voilà bientôt deux saisons complètes que notre curé a disparu ...

Allons, je pérore vainement ... nous verrons ce que Ton Eglise fera, et en attendant, nous ferons nous-même. Jusqu'à ce que nous cessions d'attendre. ... les Genevois ont ainsi fait, pour voir l'Eglise venir les tuer tous pour cela. Et ils le savaient par avance. Et, très honnêtement, ils avaient à leur tête une belle bande de gens qui voulaient s'entretuer avec des soldats de Toi, à croire que c'était devenu plus important pour eux que l'amour de Toi et des homme ...

Allons ... il n'est pas question de cela ici ...


Je pris le Livre abimé pour l'ouvrir au passage où nous en étions restés ..., m'installai assis, au pied de l'autel, et ... me raviser.

J'avais une question par rapport aux passages lus dimanche dernier.

L'huile.

L'huile n'est pas l'eau.

Quand on en met dans l'eau, elle surnage. Elle est donc plus légère que l'eau.

Pourtant, elle n'est ni feu, ni air.

Et elle vient des fruits de la Terre.

De même pour le beurre fondu en fait.

Bref, je suppose que cela a avoir avec le "sens dessus dessous" ... mais si Tu peux m'envoyer quelqu'un avec qui parler de ce qui me semble être un paradoxe, ... Tu es le bienvenu.

... nous en arrivons donc au Chapitre II "La Vie"

"1 Mais Dieu était parfait, alors que Sa création était imparfaite. Alors qu’Il était conscient de Lui-même, Sa création ne pensait pas. Alors qu’Il choisissait ce qu’Il faisait, Sa création ne faisait que s’adapter. Alors qu’Il était capable de créer, Sa création ne faisait que se suffire à elle-même. Alors qu’il voulait aimer Sa création et être aimé d’elle en retour, elle en était incapable. "

... aaah, donc, Tu étais seul ... tout parfait que Tu sois.

Je Te comprends. Tu as cette "facilité" de pouvoir créer des êtres. Nous devons nous rencontrer. L'autre existe .... quelque part ...

"2 Dieu réunit alors l’amour qu’Il avait en Lui. Il en fit l’esprit, qui ne pouvait être ni touché, ni vu, ni senti, ni goûté, ni entendu, car il était différent de la matière. L’esprit contenait l’intelligence, composée de la raison et des sentiments. Dieu y avait mis le plus de Lui-même: la capacité de choisir et celle de ressentir. Le Très Haut associa la matière à l’esprit, pour que ce dernier puisse exister en harmonie avec le monde, et nomma le tout "vie". "

Mmmm ... il manque quelque chose là ...

...

"3 Mais la vie était imparfaite. Bien que créée par Dieu et composante de Lui, elle n’était pas Lui tout entier. Sa capacité de choisir était partielle, car son savoir et son pouvoir n’était pas illimités. Sa capacité de ressentir était tronquée, car elle était composée de matière, neutre et impersonnelle. Mais Dieu voulait aimer la vie et que la vie l’aime en retour. "

Oui ... je Te comprends toujours.

"4 Mais, pour que Dieu et la vie puissent s’aimer mutuellement, il fallait que cette dernière s’efforce constamment de se rapprocher de la perfection divine. Car elle était incapable de l’égaler. Le Très Haut créa donc le troisième mouvement: les choses supérieures iraient vers Dieu. Ainsi, la matière dont la vie était composée étant une chose lourde, elle fut posée sur le monde, car elle allait vers le bas. Mais, comme elle était aussi composée d’esprit, qui était une chose supérieure, elle tendrait vers la perfection divine. "

C'est ... compliqué cela. Nous savons que Tu es un autre paradigme que nous. Comment pourrions-nous, tous, "vivants", nous rapprocher de Ta perfection, alors que, par essence, elle nous est complètement inaccessible ?

Et pourquoi diantre vouloir, pour aimer et être aimé, être semblables ? Bon, je suis d'accord, aimer une pierre n'a pas beaucoup de sens. Beaucoup de gens disent aimer l'or, ... enfin, j'en soupçonne certain de dire cela pour pouvoir coucher avec ...

Mais, bon ... je peux aimer Aileene et elle m'aimer alors que nous sommes différents, elle femme, moi homme, chacun avec ses traits qui font de chacun de nous des êtres uniques, et différents ...

Alors ... pourquoi ?

Oui, oui ... lire la suite ....

"5 Et sur le monde, la vie prit une multitude de formes, des plus petites aux plus grandes. Les végétaux s’emplissaient de la lumière des étoiles, couvrant ainsi le monde d’une couche de verdure. Les animaux gambadaient ou voletaient entre les végétaux. Ainsi, alors que Dieu semblait immobile, la vie se manifestait par un mouvement incessant. En effet, Dieu, étant éternel, n’était pas soumis à ce besoin perpétuel de mobilité qui faisait que la vie était sans cesse en activité. Il paraissait ainsi être immobile. Mais c’est cette action ininterrompue que Dieu aimait par dessus tout observer dans Sa création. "


Je souris largement ...

Oui, elle est belle, Ta création. Et Toi, immobile, Tu risques de t'enquiloser.

Mais, après tout, c'est ce que Tu fais : Tu observes ...

La suite, je sais ...

"6 Mais Dieu n’avait pas conçu le mouvement de la vie comme une force infinie et, pour qu’il se perpétue, il fallait que l’animal broute le végétal, que le prédateur dévore la proie, et que les cadavres d’animaux pourrissent pour nourrir les végétaux. Ainsi, la mort faisait partie intégrante de la vie. Mais, pour que cela ne détruise pas Ses créatures, Dieu partagea chaque espèce en deux principes complémentaires, qu’il appela masculin et féminin. Tous deux étaient égaux et devaient se rechercher pour s’unifier, et ainsi perpétuer la vie. "

Mmm ... on parle de choses différentes dans ce paragraphe.

L'alimentation, ... et l'Union. Sans doute les deux ont-ils trait à la perpétuation de la vie, mais de manière si différente ... enfin, le rédacteur devait en être à une heure proche du repas et voulais sans doute vite achever son chapitre.

"7 Ainsi, de la vie Dieu créa le temps, où la mort succède à la vie, la vie à la mort, et la progéniture à ses géniteurs. De même, l’eau rejoignait le ciel pour descendre sur terre et alimenter les rivières, et le feu sortait des volcans pour alimenter la terre, qui s’accumulait pour nourrir le feu en son sein. Le monde tout entier était uni dans un mouvement perpétuel de vie, alors que Dieu paraissait immobile, échappant aux contraintes du temps. "

La conclusion est ... et bien, une conclusion. Mais je reste avec mes "pourquoi".

J'espère pour Toi que, même si Tu observes, Tu peux Te laisser emporter par le mouvement quelques fois. Sentir le vent, même de tempête, t'emporter un peu est ... une des expériences de la vie.

Si Tu ne l'as pas encore fait, essaye donc ... Tu verras.

Nous sommes arrivés au terme de ce chapitre, Mon Dieu.

C'était passionnant.

Je vais retourner à ma belle, et à mes ouvrages, si Tu le veux bien.

Adeù, Mon Dieu.
Bedeau
Le Bedeau était tout émoustillé. Tracassé. Non, troublé ... enfin, un peu de tout cela.

Deux réponses !

Ils avaient reçus deux réponses en une seule journée dominicale ordinaire !

Et sans qu'il y ait de guerre, ni de peste, ni des problèmes particuliers ... enfin, pas plus que d'habitude.

C'était ... tout à fait exceptionnel.

Il s'empressa de les ajouter à l'épistolaire de la cathédrale, ainsi que la réplique envoyée à l'instant.

Puis s'en fut raconter tout cela autour de tous les verres qu'on pourrait lui offrir, avec assez à manger pour faire passer la boisson. Et réciproquement.




Mon fils,

Pour faire simple, vous pouvez dire "mon frère" à ceux qui ne sont pas ordonnées et "mon père" à ceux qui le sont. Le reste, ce sont des titres de courtoisie. Hier est paru l'avis d'élection de mon successeur : Mgr Aitore, évêque d'Angoulême. Je l'ai déjà entretenu de la problématique de Sens.

En foi,

SE AdA




Mon fils,

Je prends la plume en ce jour afin de vous informer que nous nous penchons actuellement sur le cas de l'absence manifeste de l'Archevêque de Sens durant une période inadéquate.

Attendu que l'Assemblée Épiscopale de France avait décidée de suspendre les révocations durant l'ensemble de la période estivale (Juillet-Aout), cette dernière étant propice aux retraites et dissparitions impromptues, nous alons désormais contrôler l'ensemble des présenses, ou plutot absences, et engager plusieurs votes de révocation. Suivant ces derniers, périodes électorales seront lancées.

Je puis vous assurer que vous aurez un nouvel archevêque prochainement.

Sincèrement,

Mgr. Aitòre de Volpilhat, Primat de France.

ps : en l'attente la primatie est tout à fait disposée à vous aider




Mon Père,

Je vous sais gré de vos nouvelles et de votre action diligente.

Monseigneur Arnault vous aura fait part de nos échanges de correspondance, j'en suis certain. Aussi ne réitérerais-je pas nos doléances.

Sachez seulement que la situation n'a pas évolué, si ce n'est l'étiolement de l'Eglise en Champagne.

La nouvelle de la venue prochaine d'un évêque est plus que la bienvenue.

Dans l'attente de vous lire, je vous prie de croire, Mon Père, à l'assurance de ma parfaite considération.

Torchesac
Franc tenancier à Conflans
Torchesac
C'est aujourd'hui dimanche.

L'air sentait bon ... les dernières chaleurs d'été qui s'éternisait langoureusement, ...

Je m'avançai vers l'autel de Dieu, pris le Livre au fermoir que j'avais forcé, m'assis sur les marches ... et feuilletai un instant.


Bonjorn Mon Dieu.

J'ai parlé à beaucoup de gens cette semaine. Je le savais mais ... et bien, même si nous recevons un nouveau curé, il aura du travail à faire pour renouer les liens entre l’Église et les hommes.

... et entre les hommes et Toi.

J'ai vu des hommes d’Église pour lesquels Tu ne semblais être qu'un prétexte, une évidence, pour assurer leur pouvoir.

J'en ai vus d'autres qui répandaient autour d'eux l'amour de Toi et leur amour pour leurs semblables.

Et d'autres encore ...

Ils restent des humains ...

Ce serait bien qu'un humain bien nous vienne comme curé. Quand je dis cela, j'entends tout le village qui ajouterait chacun un qualificatif, comme "propre sur lui", ou "à la voix mélodieuse", ... qui fera vite de ce curé le "gendre" idéal.

Mais, bon, quelqu'un de bien serait vraiment bien.

...

J'aime Aileene, Tu le sais. Je sais que Tu vois tout, et tout cela ... et je sais que Tu fais cela pour tout le monde ... Mais, si Tu veux bien, j'aimerais beaucoup nous préserver des instants d'intimité.

Je sais, ce ne sera pas si évident pour Toi ... Tu es, par nature, toujours là. Et nous avons vraiment besoin de ces moments d'intimité, où je suis tout à son attention, et elle tout à la mienne, et de personne d'autre. ... bon, quand le Toubib fait la sieste pas loin, on n'est jamais certain qu'il n'entend rien, mais il reste très discret. Toi, Tu es vraiment partout partout tout le temps, et avec toute la Création, Tu n'es pas vraiment discret.

Enfin, voilà, si Tu le veux bien, fais ce que Tu peux ...

Bon ... la suite à présent. Nous en sommes toujours au Livre de la Création, au Chapitre III "Les créatures".

"1 Un groupe de ces créatures composant la vie décida de parcourir le monde pour découvrir les autres espèces, tant animales que végétales. Tous prirent leurs affaires sur leur dos et parcoururent le monde, poussés par la soif de découverte qui leur avait fait prendre cette décision."

... à ce stade, tout est végétal ou animal. Il n'y a pas encore d'humain, si je comprends bien ... C'est étonnant pourtant, de voir des animaux vouloir découvrir le monde. Enfin, le récit est ainsi ...

La suite donc ...

...

"2 Ils arpentèrent donc le monde. Ils grimpèrent sur des collines verdoyantes et de gigantesques montagnes. Ils traversèrent des ravins, burent dans des rivières, se reposèrent dans des prairies. Ils dégustaient tout ce que la vie avait à donner de plus beau et doux. Ainsi, ils goûtèrent à la saveur du miel et des fruits. Ils s'enivrèrent de la senteur des fleurs. Ils admirèrent les aurores boréales et les arcs-en-ciel. "

Mmmmm ... je connais presque tout ici ... les collines, les prairies, tout cela, le miel aussi. Mais les aurores boréales, qu'est-ce donc ?

...

"3 Dieu, dans son infinie perfection, avait fait de la vie une merveille, un délice pour ceux qui savaient la déguster. Mais toutes les créatures ne savaient pas apprécier ce cadeau à sa juste valeur. Ainsi, le petit groupe fut surpris à chaque fois qu’il rencontra de nouvelles espèces. Chacune d’elles était dotée de talents qui les rendaient uniques. Ainsi, le petit groupe pouvait admirer à quel point Dieu avait doté la vie d’une infinie variété de richesses. Chaque espèce était l’occasion pour chacun d’entre eux d’en admirer les particularités. "

En fait, tout être est unique, et pas seulement par ses talents ... et le monde est riche de toutes les variétés que Tu as créée, assurément ! Mais de tous les êtres aussi.

"4 Ainsi, ils rencontrèrent des vaches. Celles-ci, broutant placidement l’herbe, donnaient la tétée à leurs petits. Plus loin, ils passèrent près d’une plaine recouverte de blé, ondulant sous la brise, et croisèrent la route de nombreux moutons au doux pelage blanc, qui broutaient eux aussi paisiblement. Continuant de cheminer à travers le monde, ils entendirent le chant joyeux des oiseaux. Levant les yeux au ciel, ils les virent virevolter sous les doux nuages couleur de crème, alors que le ciel d’azur était enluminé par l’astre solaire.

5 Ils s’arrêtèrent un moment pour déguster des légumes goûteux, rivalisant de formes, de senteurs et de saveurs. Pendant leur repas, ils purent suivre les galopades de plusieurs chevaux dont les crinières volaient au vent. Plus loin, ils s’approchèrent d’un lac et virent des poissons jouer à se poursuivre mutuellement. Non loin du rivage avait pris racine une forêt de gigantesques chênes dont les branches formaient comme un gigantesque dôme de feuilles vertes.

6 Plus loin, ils virent un champ de maïs dont les épis se gorgeaient de soleil. Quelques cochons s’y trouvaient, en train de s’en nourrir. Mais toutes ces créatures ne surprenaient pas seulement le petit groupe par la variété de leurs natures, mais également par un aspect commun plus troublant.

7 En effet, toutes avaient comme point commun de se vanter d’être l’espèce préférée de Dieu. Leurs talents étaient la raison qu’ils avançaient tous. Les vaches vantaient leur nombreuse progéniture, les moutons leur laine, les oiseaux leurs ailes, les chevaux leur vitesse, les poissons leur possession des mers, le plus grand territoire du monde, les chênes leur longévité sans égal, le blé, le maïs, les fruits et les légumes leurs goûts et leurs senteurs variés, le cochon sa force... "


Je souris largement ...


Ce groupe d'animaux explorateurs est passé à côté de plein de choses. Les champignons, par exemple. Et l'avoine. Et l'orge. Et ...

Enfin, tout cela.

Mais c'est une belle manière de dire les choses essentielles de notre monde.

...

Je vais retourner à mes ouvrages ...

Adeù, Mon Dieu ... et porte-Toi bien.
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