Loh
Cette bestiole vient de me filer entre les pattes! A croire que cette boule de poils noirs possède des mains plus agiles que les miennes! Tout ce qui est petit est... bien vite parti. Mouais.
Je m'arrête. Où suis-je? J'ai couru sans vraiment suivre une direction cohérente. J'écarquille mes mirettes océan. Je zieute à gauche. A droite. Je me suis éloignée de Compiègne. Sans m'en rendre compte. La ville semble plus grande. Plus agitée. Plus gouvernementale. On ne peut s'empêcher de froncer les sourcils en analysant le monde alentour. Un homme bien sapé passe raide comme un constipé, des vélins roulés tombant sans cesse sur ses pieds. Une dame à la poitrine généreuse semble bien pointilleuse face à une commerçante arnaqueuse. Et un gamin gredin tente de piquer un quignon de pain à un sacristain. La liste est longue. Pour ne point dire oblongue.
Trouver un noble. Ou l'hérauderie. Mais où s'adresser? J'approche d'un homme au chapeau pointu et plumé blanc. Étrange. Il paraît que les apparences sont trompeuses. Je passe outre. Je lève l'index pour l'interpeller.
- " Veuillez m'excuser Sire. Sire? "
Il m'ignore royalement, relevant le menton. Attention à la foulure du cou! J'humidifie mon regard. Non pour attiser la pitié. Mais qui sait, la charité? Je lève l'index pour interpeller une dame. Cette même madame à la poitrine généreuse. Plus que je ne le croyais d'ailleurs. Les détails sont parfois erronés, de loin. Elle a fini ses emplettes. Son minuscule panier d'osier est rempli de légumes, de fruits et de bouteilles de lait. Et ce gredin qui trotte à présent autour d'elle, à laffut d'un gain. Elle m'éjecte d'un coup de popotin. Le gamin ricane. Ben tiens!
Je sens le découragement me gagner. Je finis par me figer au milieu de cette place qui semble publique. Je replace correctement la chaude couverture d'étamine de Marjo sur mes épaules et ma chevelure brune. Une mèche ondulée vient me chatouiller la joue droite. Je regarde dans le vide. Le sol, je crois. Je serre inconsciemment mon médaillon doré entre mes doigts fins. Ce même bijou qui me pose tant de questions. Celui-là même que je porte depuis ma naissance. Ce même souvenir qui ne m'a jamais quitté, même chez les nonnes de Bretagne. Il est chaud sur ma peau.
Mais! Que vois-je? Une boule de poils foncés? Didiou! Viens ici toi! Et je me remets à le courser, sans faire attention où je pose les petons.
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Je m'arrête. Où suis-je? J'ai couru sans vraiment suivre une direction cohérente. J'écarquille mes mirettes océan. Je zieute à gauche. A droite. Je me suis éloignée de Compiègne. Sans m'en rendre compte. La ville semble plus grande. Plus agitée. Plus gouvernementale. On ne peut s'empêcher de froncer les sourcils en analysant le monde alentour. Un homme bien sapé passe raide comme un constipé, des vélins roulés tombant sans cesse sur ses pieds. Une dame à la poitrine généreuse semble bien pointilleuse face à une commerçante arnaqueuse. Et un gamin gredin tente de piquer un quignon de pain à un sacristain. La liste est longue. Pour ne point dire oblongue.
Trouver un noble. Ou l'hérauderie. Mais où s'adresser? J'approche d'un homme au chapeau pointu et plumé blanc. Étrange. Il paraît que les apparences sont trompeuses. Je passe outre. Je lève l'index pour l'interpeller.
- " Veuillez m'excuser Sire. Sire? "
Il m'ignore royalement, relevant le menton. Attention à la foulure du cou! J'humidifie mon regard. Non pour attiser la pitié. Mais qui sait, la charité? Je lève l'index pour interpeller une dame. Cette même madame à la poitrine généreuse. Plus que je ne le croyais d'ailleurs. Les détails sont parfois erronés, de loin. Elle a fini ses emplettes. Son minuscule panier d'osier est rempli de légumes, de fruits et de bouteilles de lait. Et ce gredin qui trotte à présent autour d'elle, à laffut d'un gain. Elle m'éjecte d'un coup de popotin. Le gamin ricane. Ben tiens!
Je sens le découragement me gagner. Je finis par me figer au milieu de cette place qui semble publique. Je replace correctement la chaude couverture d'étamine de Marjo sur mes épaules et ma chevelure brune. Une mèche ondulée vient me chatouiller la joue droite. Je regarde dans le vide. Le sol, je crois. Je serre inconsciemment mon médaillon doré entre mes doigts fins. Ce même bijou qui me pose tant de questions. Celui-là même que je porte depuis ma naissance. Ce même souvenir qui ne m'a jamais quitté, même chez les nonnes de Bretagne. Il est chaud sur ma peau.
Mais! Que vois-je? Une boule de poils foncés? Didiou! Viens ici toi! Et je me remets à le courser, sans faire attention où je pose les petons.
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