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[RP] Soirée de beuverie aux Cloches sur Loches

Khy
Elle sert une deuxième rasade, les mâchoires crispées, encore sonnée de son erreur.
Elle en a fait, des conneries, & de belles, en plus. Mais boire jusqu'à s'en retourner les tripes, ça, jamais.
Alors puisque c'est la première fois, autant s'y appliquer.

La deuxième tournée enfilée, elle s'assoit enfin, histoire de ne pas se retrouver le cul par terre sans même sans l'avoir vu venir.
La tête lui tourne, le plafond menace de s'écrouler, le sol tangue comme un vulgaire rafiot en pleine tempête.
Vite, fermer les yeux, inspirer, expirer, se ressaisir. Et vite les rouvrir quand on se rend compte que c'est encore bien pire les paupières closes.
Mais elle l'aime, cette sensation étrange. Elle a l'impression d'être au bord d'une falaise un jour d'orage, & qu'il suffit d'une bourrasque de plus pour qu'elle tombe & se noie. Au bord du gouffre, qu'elle est. Tout au bord.

- Ce qu'il me trouve...

Elle le fixe longuement, de ses grands yeux d'un vert profond, troublée. Elle ne sait pas elle-même, à vrai dire, & elle ne s'est jamais posée la question. C'est l'avantage du coup de foudre. On aime, & on ne cherche même pas à savoir qui il est, ce qu'il fait, ce qu'il vit. On aime, & le connaître nous importe peu, puisqu'on aime, & c'est tout. Il pourrait bien être le diable en personne, la plus fervente aristotélicienne n'aurait pas le courage de se défendre. Coup de foudre, ou coup de folie, il n'y a pas de raison pour aimer. Il faut aimer seulement.
Ses nacres viennent mordre la lèvre inférieure tandis que le reste de la phrase se fraye difficilement un chemin jusqu'à son cerveau. Le nez se plisse, les sourcils se froncent, & la hargneuse revient à l'assaut.


- C'est pas parce que j'te sers à boire & que j'te laisse dormir à l'étage que je suis pour autant gentille..
A quoi on trinque, nabot ?


Troisième tournée d'eau de vie. Il n'en restera plus rien, de cette bouteille, à cette allure. Il ne restera plus rien de nos deux comparses, non plus.

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Grimoald
Le nain était déjà bien beurré. Il planait, léger comme une plume.
Il se fichait de tout. Il avait envi de rire. Il voulait s'amuser.
Lui avait l'habitude de boire à en perdre la raison. Il ne comptait plus le nombre de soirées où, lorsque tout le monde dormait paisiblement, il se mettait à boire pour oublier la peur, pour oublier le chagrin.
Il avait peur. Peur de ce monde terrifiant beaucoup trop grand pour lui.
Il craignait que le passé refasse surface. Il se remémorait sans cesse ce premier jour du mois de Juillet : cette chaude après-midi où il s'en était aller faire un tour dans la forêt, et n'en était revenu que dix-huit jour plus tard.
Dix-huit jours alité, dans une petite ferme à l'écart du tumulte de la ville et de ses faubourgs.
Dix-huit jours pour se remettre, soigné par une brave fermière à qui il devait la vie.
Les erreurs vous rattrape toujours, le nain en fit l'amère expérience ce jour-là...
Et quand elles vous rattrape, elles frappent fort, très fort.
Du chagrin, bien sûr qu'il en avait. Il ne se pardonnerait jamais la mort de sa mère.
Elle était souffrante, il n'a rien vu.
Elle avait besoin de lui, son fils à qui elle avait voué sa vie... Lui s'en était allé sans plus laissé de nouvelle. Elle est morte...
Il était bien seul, loin de tous ses repères, loin de sa famille... Lâché dans la vraie vie, celle qui ne ressemblait en rien à celle des livres que lui lisait sa bonne mère le soir, avant de s’endormir.
Il aurait tout donné pour une histoire, le soir, dans sa petite chambre à l'étage.
Il aurait tout donné pour qu'elle soit encore là. Pour qu'elle lui dise qu'elle ne lui en voulait pas.
Enfin, il aurait tout donné pour la prendre dans ses bras, lui dire "je t'aime, maman"... comme autrefois.

Mais pour l'heure, il était dans cette taverne, avec cette femme qu'il connaissait à peine.
Borné, idiot, niais, optimiste... il ne pouvait se résigner à la ranger dans le clan des vipères.
Il restait là, persuadé qu'elle avait bon fond.
Il restait là aussi parce qu'il y avait la boisson.
Il était ivre, elle ne l'impressionnait plus. Ivre, il était invincible...


_"Alors, t'es une méchante ?
J'te crois pas... Tu m'héberge, tu me vires pas à grand coup d'pied au cul... on boit ensemble...
C'est bizarre, mais pour moi t'es pas une méchante. J'sais pas pourquoi... Mais j'me dis qu'au fond, t'es peut-être une chic fille.
Tu sais quoi ? J'crois que j't'aime bien"


Haussement d'épaule. Le nabot est bavard quand il boit.
Il s'était mis à la tutoyer... il lui avait dit qu'il l'aimait bien.
Pas de doute, il était bourré. Pété comme un coing, le nain aimait tout le monde.
Serait-elle encore son ami le lendemain ? Verdict reporté au lendemain. Enfin, s'il est toujours vivant. Parce qu'à ce rythme, il est fort possible qu'il finissent tous deux la soirée au cimetière.


-"Tu veux trinquer, alors trinquons !
Moi je veux trinquer à Daunah !
J'veux trinquer au grand-père aussi... Mouahahahah ! Il doit sûrement se retourner dans sa tombe ce vieux fou !


Et c'est la troisième tournée qui arrive.
Après celle-ci, ils seront encore un peu plus pire...


-"Et toi ? A quoi tu trinque ?"

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(* By Heyleen Casaviecchi, apprentie "plumes & légendes")
Khy
- J'ai pas dit non plus qu'j'étais méchante. C'est parce que j'ai encore soif, que j'te fous pas ma botte dans l'derche.

L'alcool aidant, sa vulgarité reprend ses droits. Nashia se damnerait de l'entendre à nouveau parler de la sorte, mais qu'importe, Khy est saoule, Khy ne joue plus. Elle est elle-même, sans fioritures, & va même jusqu'à défaire d'une senestre rageuse les macarons qu'Alix a mis une bonne heure à faire tenir. Ses boucles brunes ainsi défaites viennent chatouiller son cou. C'est qu'elle n'a pas les cheveux longs, la brunette.
Mauvaises manières & langage châtié sont de retour. Difficile de jouer le jeu quand l'alcool nous enivre.


- Et j'suis pas une chic fille ! C'est l'alcool qui te fait croire ça ! Mais j'suis une vipère ! Tu l'as dit toi-même, non, j'suis qu'une sale vipère !

Décidément, l'alcool ne lui réussit guère.
Les sourcils froncés, elle observe Grimoald, & finit par lever sa timbale.


- C'est qui cette Daunah ? Pis les morts s'retournent pas dans leurs tombes.
Les morts ne bougent plus, elle le sait, elle en a vu, des vieux débris, clamser dans les bras de puterelles.
- Je trinque...

Elle trinque. Et elle se tait, soudain.
L'alcool brûle ses lèvres, & sa bouche, & sa gorge, & elle clôt ses paupières pour savourer l'ivresse.
Claquement de langue appréciateur, avant de lâcher d'une voix éteinte en rouvrant les yeux :


- On s'en fout de ce à quoi on trinque, au final. Quand on trinque, on s'souvient. Et on est là pour oublier.
A croire que l'alcool n'affecte pas la logique.
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Grimoald
Le nabot à bouclette blonde regardait Khy avec un petit sourire goguenard.
Un petit sourire qui voulait dire "Hihi... T'es ronde, ma vieille !". Un petit sourire qui voulait dire qu'il était content.
Content d'avoir trouvé quelqu'un à qui parler en ce triste lendemain de la Saint-Noel.
Si elle avait encore soif, tant mieux ! Le nain aussi avait soif !
Il fit claquer sa chope sur le comptoir... La bouteille se vidait à la vitesse V, et l'alcool leur montait à la tête.
Le nain tenait le coup tout de même. Il buvait trop, c'était vrai. Mais il se sentait coupable... Comment ne pas boire lorsque vous vous sentez coupable de la mort de votre mère ?
Il buvait beaucoup le soir pour rire la journée. Sa drogue, c'était les gens, les amis, sa maitresse... Lorsqu'il était entouré, il se sentait bien, il oubliait.
Lorsqu'il se retrouvait seul, le soir... son éternel sourire et sa joie de vivre de transformaient en tristesse profonde. C'est là qu'il se mettait à boire comme un trou.

Il regardait toujours Khy. Il ne réagit point à sa première remarque.
Le virerait-elle à grand coup de pied dans le train ? Il en doutait. Il l'en savait capable, mais il n'avait pas peur... pas ce soir.
Était-elle vraiment la vipère qu'elle voulait paraître ? Peut-être. Après tout, c'est vrai qu'elle débitait pas mal de méchanceté... C'était peut-être bien une vipère. Après tout, il s'en fichait.
Cette soirée était une belle soirée. Il avait quelqu'un à qui parler, et plus qu'assez pour picoler... C'était une belle soirée.
C'est alors qu'il souriait béatement qu'elle lui posa cette question... Qui était cette Daunah ?
Le nabot s'assombrit soudain... Il prit sa respiration, et finit par lâcher :


_"Daunah ? C'est...

C'était une femme que j'ai aimer... Et que j'aime toujours, enfin je crois.
On s'est aimer, enfin je crois. Un jour, je lui ai dit que je l'aimais, elle m'a donné un baiser.
C'était une erreur, et je le savais. Nous étions à Tours. Moi j'étais blessé; elle, je ne sais vraiment pourquoi elle était là. Mais nous étions à Tours, et son maître à elle vivait à Chinon. Et moi... eh bien... ma maitresse vit à Loches.
Je savais dès le départ, avant même de lui dire que je l'aimais, que nous devrions nous séparer tout ou tard.
Mais après ce baiser... Je devais faire un choix : Daunah, ou ma maitresse. Et j'ai fait ce choix... J'ai choisi ma maitresse. Et... Je ne regrette pas... Mais j'ai du l'annoncer à Daunah...
Tu sais, elle était servante elle aussi, et elle aurait dut comprendre. Mais elle n'a pas compris. Elle est partie... Elle ne voulait plus m'adresser la parole. Plusieurs jours, je l'ai attendu. Et puis un jour, j'ai appris qu'elle avait quitter Tours, qu'elle était partie loin...

Voilà, tu sais maintenant qui est Daunah... C'est une femme, une belle servante toute de cyan vêtue, que j'ai aimé... Jamais plus je n'aimerai une femme comme j'ai aimé Daunah..."


Le nain se mit à scruter le fond de sa chope en soupirant...
C'est qu'il devenait bavard le nabot quand il était saoul.
Daunah était une de ses nombreuses raisons de boire...


_"T'as raison... On est là pour oublier..."
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(* By Heyleen Casaviecchi, apprentie "plumes & légendes")
Khy
Ah, certes, ils sont là pour oublier. Mais le pauvre nain donne là une belle occasion à la vipère de de ficher de lui. Et la garce ne se fait pas prier. Ricanement désagréable, voix mesquine, narquoise.

- Mais c'est qu'le nabot sait royal'ment s'faire mener en bateau ! J'vais te dire, moi, c'que j'en pense de ta Daunah chérie !
Ses doigts se resserrent sur la timbale vide tandis qu'elle se rapproche un peu de Grimoald, lâchant sur le ton de la confidence :
- Elle s'est foutue d'ta tronche, parce qu'si elle t'avait aimé, elle aurait compris ton choix, la garce.

Certes, Khy n'en est pas intimement persuadée. Batti lui-même ne comprend pas ses choix. Mais l'alcool aide à croire en bien des choses, annulant les objections avec une facilité déconcertante. Sans compter que faire croire qu'on y croit dur comme fer, c'est déjà y croire beaucoup.

- Elle avait qu'à t'suivre, si ça lui plaisait pas. C'était pas forcément à toi d'lâcher ta maîtresse. Quoi qu't'aurais du, sans doute.
Froncement de sourcils, Khy est saoule, Khy ne se retient plus.
- T'es qu'un toutou aveugle, tu la suis comme si c'était ta raison d'être, & elle, elle te traite comme un moins que rien ! Réveille-toi ! T'es pas un domestique, là, t'es un esclave, elle te dirait d'sauter d'une falaise que tu l'ferais sans hésiter ! Des maîtres, t'en trouves autant qu'tu veux, mais l'amour, ça.. Il vient sur'ment d'te filer sous l'nez, & tu t'en es même pas rendu compte, à cause de ta « maîtresse chériiiie ». T'es qu'un idiot, voilà !

Elle ne se rend même pas compte qu'elle se contredit, elle ne se rend même pas compte qu'elle même fait la même chose en suivant Nashia, en abandonnant Batti. Elle ne se rend même pas compte que ce n'est plus de Grimoald qu'elle parle, mais bien d'elle-même.
Alors elle continue, persuadée qu'elle a raison, & qu'elle répand la bonne parole :


- Moi j'te dis ça, t'en fais c'que tu veux... Mais si jamais t'as l'occasion d'retrouver ta Daunah, faut qu'tu lui sautes dessus ! Vaut mieux qu'tu sois déçu parce qu'elle veut plus d'toi plutôt qu'ça soit parce que tu la laisses tomber pour ta garce de maîtresse !

Les conseils de Khy sont dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
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Grimoald
Les mots font mal, certains vous font plus mal que des coup de poignards.
Ces mots faisaient mal, très mal. Peut-être pas comme des coups de lame, mais quand même, il faisaient sacrément mal.
Le nabot ne voulaient pas écouter, il ne voulait rien entendre. Il fermait les yeux, il les fermait fort, très fort. Les poings serrés, le visage crispé virant du blanc le plus pur au pourpre le plus effrayant.
Il ne voulait point entendre de la bouche de Khy ce qu'il pensait déjà. Cette pensée qui lui venait en tête chaque soir... Une pensée mauvaise, obsédante.
Il avait laissé filer l'amour de sa vie. Le seul l'unique. Jamais plus il n'aimerait comme il a aimé Daunah... C'est du moins ce qu'il pensait, c'est cette idée qui le hantait. Il avait laissé filer sa princesse... Jamais plus il n'aimerait et ne serait aimé.

Et elle ricanait, elle était saoul. Ce rire dans sa voix avait quelque chose d'éreintant.
Les mots faisaient bien plus mal... Il voulait qu'elle se taise, qu'elle se taise et qu'elle boit.
Il voulait qu'ils boivent ensemble jusqu'à en mourir d'ivresse.
Il voulait crier, crier à en perdre la tête. Crier à en rejeter ses tripes. Crier à en vomir toute sa peine, toute sa colère, toute sa culpabilité.
Enfin, il voulait pleurer. Pleurer et se foutre du reste. Pleurer encore et se foutre de ce que Khy en penserait.
Ses larmes loin montaient aux yeux. C'était d'abord un pincement dans le coeur, puis la gorge qui se noue. Les larmes viennent du coeur, elles vous montent à la tête... et finissent tôt ou tard par s'échapper.
On ne voudrait pas qu'elles sortent. On voudrait qu'elles restent dans le coeur. Mais elles l'emportent toujours. Les larmes veulent dire au monde entier qu'elles sont là, qu'elles existent.
Si la peine ne s'expriment pas par les mots, elle finit tôt ou tard par s'exprimer par les larmes.
Et les larmes, le nabot ne put les contenir bien longtemps...
Au fur et à mesure que les mots sortaient de la bouche de la mystérieuse Khy, les larmes jaillissait des yeux du jeune nain.
C'était ainsi, il aurait bien voulu, mais il n'y pouvait rien.


-"Tais-toi !" se mit-il à hurler soudain.
Il voulait qu'elle se taise... Elle ne savait pas ce qu'elle disait.
Il voulait hurler, hurler encore. Mais il ne pouvait pas.
Alors il se mit à parler, plus calmement...


-"Je sais bien que pour toi, elle est une mauvaise personne.
Je ne tiens pas à savoir pourquoi. Mais pour moi, elle est ma marraine, ma maitresse... et celle qui m'a sauvé la vie, qui m'a remit dans le droit chemin. Je lui doit la vie, je lui doit tout. Si je suis encore en vie aujourd'hui, c'est grâce à elle.
J'ai fais les mauvais choix, j'ai fais du mal, j'ai fais des dettes, j'ai rencontré de mauvaises personnes, et j'ai suivis un mauvais chemin.
Il y a pas mal de personnes qui voudraient m'éliminer... J'ai peur, tu comprends. Mais quand elle est là, je n'ai plus peur. Je sais qu'il ne m'arrivera rien tant que je serais auprès d'elle.
J'ai fais des erreurs par le passé. Et elle m'a donné une seconde chance. Elle m'a offert la possibilité de tout recommencer."


Il grimace, sa joue le fait encore souffrir. Posant son index sur sa joue, sur cette joue enflée, il regarde Khy et ajoute :

-"Pour moi, elle est une femme formidable... Pour toi, c'est une abominable garce.... Soit !
Tu ne me feras pas changer d'avis, je ne te ferais pas changer d'avis... Le mieux à faire est de parler d'autre chose, tu ne crois pas ?"


S'il ne devait pas parler d'elle, alors de qui parler ?
De Daunah bien entendu...


-"Je ne peux revenir vers elle maintenant.
J'ai laisser filer la princesse dont me parlait ma maman. Il n'y aura plus de princesse... c'était elle, je le sais.
Mais j'ai fais le bon choix. Je ne regrette pas mon choix.
Je ne veux pas devenir un adulte...
Seul avec Daunah, j'aurai dut devenir un adulte... Peut-être ne l'amais-je point assez. En tout cas, je ne l'aimait pas au point de devenir un adulte pour elle.
Tu penses que c'était elle, la princesse ?"

Il regardait Khy, intrigué. Il était bourré, et se confiait donc bien plus facilement.
Il était complètement ivre et s'était livré à cette femme qu'il ne connaissait point.

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(* By Heyleen Casaviecchi, apprentie "plumes & légendes")
Khy
Les mots font mal, oui.
Et on regrette parfois qu'ils ne puissent tuer, & qu'ils se contentent de nous faire souffrir, de nous arracher les tripes, de nous lacérer le coeur sans arrêt, sans relâche, sans pitié. Khy est saoule, & ses mots ont la saveur de la belladone, & la froideur d'une lame acérée sur un champ de bataille. Ses mots, elle ne les retient plus, parce qu'il faut que ça sorte, & que frapper un mannequin de paille avec une épée en bois ne lui suffit pas pour évacuer sa colère. Alors elle frappe, avec ses mots, le malheureux qui aura eu le malheur de croiser son chemin.
Car non, elle n'a rien contre Grimoald. Non, elle ne veut pas lui faire du mal. Elle veut juste faire sortir cette rage qui la ronge de l'intérieur. Alors elle mord, elle griffe, elle arrache, elle lacère, du moment que ça fait mal, que ça blesse.
Mais sa rage a des limites.


-Tais-toi !

Elle qui s'apprêtait à en rajouter une couche ravale immédiatement sa salive.
Le cri de Grimoald la touche en plein coeur, laissant toute la place aux larmes de venir attendrir ce morceau de chair qu'elle veut si dur. Elle n'est pas méchante, non. Mais elle souffre, & elle trouve ça injuste que les autres ne souffrent pas autant qu'elle.
Mais voir une telle douleur dans les yeux de quelqu'un, c'est plus insupportable qu'elle ne veut bien le croire.
Alors elle détourne le regard, se lève en titubant légèrement, allant chercher un fond de Bourgogne, au cas où l'eau de vie finisse plus vite que prévu. Elle ne pense pas une seule seconde que finir la bouteille au crapaud relèverait déjà d'un véritable défi.. Quelques instants de répit où, le regard vide, elle tente de se ressaisir.
Elle n'a pas le droit de faire souffrir ainsi quelqu'un qui ne lui a rien fait. N'est-ce pas ?


- Pardonne-moi..

L'excuse franchit à peine ses lèvres à demi-closes, & la brune revient vers lui, évitant de croiser son regard, mal à l'aise.
Elle n'est pas méchante, non. Pas vraiment.


- Peut-être.. que si t'étais pas prêt à la suivre... C'est que c'était pas vraiment la bonne... Tu finiras par la trouver, ta perle.

Un faible sourire illumine ses traits, alors qu'elle fixe sa timbale, résolue à ne pas lui faire face.
Elle s'en veut bien plus qu'elle ne se l'avouera jamais.

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Grimoald
Il s'attendait à ce qu'elle se mette à rire, à ricaner bêtement, à se qu'elle se moque. Enfin, il ne s'attendait point à cela.
Il ne s'attendait point à ce "Pardonne-moi". Il s'entendait à tout, mais point à cela.
Il la regardait maintenant, un peu hagard. Surpris par ce calme effrayant.
C'est qu'il venait de hurler, tous deux s'étaient échauffer, mais c'était lui. Lui qui le premier c'était mis à hurler.
Peut-être s'en voulait-il de s'être ainsi mis dans tous ses états. Le fait est qu'il ne savait plus quoi dire.
Après les longs discours, place au silence, au bégaiements , à la gêne...


_"Je..."

Que pouvait-il répondre ? Il ne le savait.
Le nain se contentait de la fixer, un peu perdu.
Mais qui était donc cette jeune femme ? Il l'a connaissait à peine, et pourtant il se sentait comme attiré vers elle.
En l'espace d'une soirée, elle était passé du statut d'abominable garce et à celle à qui il s'était confié, à qui il s'était livré.
Bien sûr, il était saoul comme un cochon... Mais la brune, cette soirée-là, était passée, dans le cœur du nain, du rang des méchants à celui des gentils, du placards des mauvaises personnes et celui des... amis.


_"Je crois qu'on devrait boire encore un peu..." dit-il en séchant ses dernières larmes.

Le nabot souriait faiblement à Khy. Ce qu'elle venait de dire, sur le fait qu'il finirait par trouver sa perle, le réconfortait un peu.
Il se disait au fond de lui que c'était finit... Mais ces mots-là lui firent du bien.


_"Je ne sais qui tu es, ni d'où tu viens... au fond, je ne sais pas grand chose sur toi. Mais je t'aime bien.
J'crois qu'au fond, t'es une chouette fille."


Haussement d'épaule. C'était un simple constat.
Il s'était livré à elle, ils avaient bu ensemble... Pour le nain, ils étaient amis.


_"Je suis désolé de t'avoir tirer les cheveux, hier. J'ai... du mal un peu parfois... Je ne réfléchis pas toujours avant d'agir... Je... Peu importe, j'aurais pas du faire ça."

Il était temps de boire. Boire encore et encore...
Boire jusqu'à ce que le vase déborde...

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(* By Heyleen Casaviecchi, apprentie "plumes & légendes")
Khy
- Ouais...

Oui, buvons encore.
D'une senestre toujours aussi habile malgré son taux d'alcool frisant l'indécence, elle remplit une nouvelle fois les timbales.
La bouteille est aux trois-quarts vide, & Khy, aux trois-quarts pleine. Pas sûr qu'elle tienne encore longtemps.
Les yeux toujours baissés, elle évite autant qu'elle le peut le regard de Grimoald, gênée d'avoir été aussi mauvaise.


- Tu t'trompes... T'es saoul...

Un faible sourire fend ses lèvres irritées, & elle lève la timbale pour trinquer.
Elle se livrerait bien, elle aussi.
Elle lui déballerait bien tous ses secrets, tous ses soucis, toutes ses angoisses.
Elle lui dirait bien qu'elle est fille de catin, que s'il savait qui était feu son père, sans doute ne lui parlerait-il plus. Elle lui dirait bien qu'elle a passé sa vie à voler, & que son camp n'est pas le sien. Elle lui dirait bien qu'elle l'apprécie, un peu, & qu'elle voudrait bien qu'ils soient amis.
Mais fierté oblige, elle se contente de vider sa timbale en grimaçant, s'enfonçant un peu plus dans l'ivresse, violentant son corps maigre & sans formes.

La brunette redresse enfin la tête, fixant la joue tuméfiée du blondinet.
C'est vrai qu'elle n'y est pas allée de main morte.
Nouvelle tournée, & elle ferme les yeux un instant, dodelinant de la tête.

- C'moi ou la taverne elle tourne ?
Sourire en coin & coup d'oeil au nain.
En espérant que le vase ne déborde pas trop.

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Grimoald
Et le liquide coulait encore dans les deux timbales. La brune avait eut la bonne idée de remettre une tournée.
Le nabot à bouclettes d'or regardait le liquide brulant se fracasser contre le fond, il n'écoutait plus que le "glou-glou" qui s'échappait de la bouteille.
Était-ce vraiment une bonne idée ? Il était déjà plein comme des vaches, saoul comme des cochons.
Peu importe, ce soir, ils se mettrait minable. Le lendemain, tous deux se réveillerait sans nul doute possible avec un mal de crâne terrible.
Mais c'était l'envers du décor. Le mal de crâne était là pour nous rappeler que l'on n'oublie point sans peine.


-"Tu crois que c'est une bonne idée ?"
lui demanda t-il, sans trop de conviction.
Lui aussi le voulait, il n'était pas contre cette énième tournée.
Ce soir, tous feraient sa fête à cette bouteille d'eau de vie de crapaud que le nain avait subtiliser à son amie.
Ce soir, il boiront jusqu'à plus soif !

Elle lui dit alors qu'il se trompait, qu'il était saoul.
Il haussa les épaules. Fixant toujours de ses deux petits yeux verts la bouteille qui se vidait.


-"Peut-être que je me trompes... Hé Hé... en tout cas, t'as raison sur un point : j'suis plein comme une bonne grosse vache qu'a bien trente-six barils dans l'ventre !"


Alors il rit, alors il trinque avec Khy.
Peu importe s'il se trompe. Maintenant, c'est son amie !
Alors, elle lui demanda si la taverne bougeait.
Non, ce n'était point elle !
La taverne bougeait vraiment !
Enfin... Si vous aviez été dans le même état qu'eux, pour vous aussi la taverne bougerait !


-"Par les burnes du Sans-Nom ! C'est bien vrai ça !
Sortez les voiiiles !! Larguez les amarres !
Misèèèreeee !!! Où allons-nouuus ???"

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(* By Heyleen Casaviecchi, apprentie "plumes & légendes")
Khy
- Mais ouuuuuuuuui !

Bien sûr, que c'est une bonne idée, ça les fera gerber, ça les purgera un peu, alors oui, évidemment que oui, c'est une bonne idée !
Et vas-y que je trinque, & vas-y que je bois, & vas-y que je hoquète & que je ferme les yeux pour retenir un nouveau hoquet qui, on le sait, risquerait d'être fatal.
Inspiration, expiration, la brunette rouvre les yeux & esquisse un sourire.
Elle a vaincu les débordements de l'alcool. Pour le moment.

- Ah, tu vois qu'ça bouge.. J'l'avais dit, hein...

Les yeux se rapprochent, louchent presque, la vue se trouble plus qu'elle ne devrait, & la taverne se met en branle.

- On va droit dans l'muuuuuur !

Pas faux.
La brunette se lève en titubant, manquant de se fracasser le crâne sur le comptoir.
Grand sourire aux lèvres, elle a déjà oublié son humeur précédente. Bouteille à la main, bras levés en signe de victoire.


- Je suis jamais montée sur un bâteaaaaau ! C'est bien, heeein ?
Tu crois qu'on va couler ? Qu'il va y avoir une tempête ? Qu'on va se faire attaquer par des pirates ?
Non parce qu'il paraît que les pirates ils sont très.. très.. très.. euh.. voilà !


Oui, voilà, je suis ivre, & j'ai oublié ma dispute avec Batti, j'ai oublié que je ne t'aimais pas, & que je haïssais ta maîtresse.
J'ai oublié mes peines, & même mes joies, j'ai oublié jusqu'à mon nom, c'est l'eau de vie qui m'a tout pris.
Alors ce soir, je serais capitaine.


- Moi si j'étais un hoooomme, je seraaaaaaais capitaine ! D'un bâteaaaaaau veeeeeeeeert & blaaaanc...*

*Diane Tell, Si j'étais un homme.
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Grimoald
Il y a l'ivresse qui fait s'assombrir, il y a l'ivresse qui fait rire. Enfin, il y a l'ivresse qui nous fait divaguer.
La grande libération ! Enfin !
Enfin ils étaient tous deux emportés comme deux bon ivrognes qu'ils étaient à ce moment-là.
C'est qu'ils n'étaient pas beaux à voir, la brune et le blondinet, dans cet état.
D'un autre côté, on s'en fiche un peu. Oui, on s'en fiche. Il n'était que tous les deux.
Tous les deux emportés dans leur délire. Tous les deux, seuls face aux vents, à cette mer agitée. Seuls dans ce navire perdu au milieu des mers...


-"Mazette ! T'avais bien raison ! Il n'y a pas de doute ! Nous sommes perdus !"

Tout excité, angoissé un peu aussi, peut-être. En effet, c'était angoissant de se retrouver perdu en mer.
Mais excité surtout ! Il s'agitait dans tous les sens, se cramponnait à la table.
Pour lui, tout ceci était bien réel. La taverne bougeait, elle flottait pour être exact. Cela ne faisait aucun doute !


-"Hihihihiiiiigniii ! Moi non plus j'étais jamais monté dans un bateau ! Hihiihi... on va couler ! J'te l'dis ! Tu vois pas comme on tangue ?!"


Bombant son petit torse, relevant ses manches, il monta sur la table - difficilement car à ce moment-là, il y avait sans doute plus d'eau de vie que de sang qui coulait dans ses veines - et déclara :

-"Cap'taine ! Nous sommes prêt à parer toutes attaques d'un vaisseau pirate !
Nous ne craignons ni les vents, ni le Ciel, ni les eaux... ni les tempêtes !"


Si Khy était le capitaine, hors de question qu'il fasse le mousse !
Non, aujourd'hui, môssieur s'improvisait bras droit du cap'tain. Et derrière, ça ne rigolait pas.


-"Nos hommes sont prêt, cap'tain ! Donnez-nous l'ordre d'attaquer ce vaisseau !
Comme on dit au pays : "ça va chiiiiiiiiiiiiiieeeeer !!!!!"


Le nabot était aux anges, prêt à se lancer à l'assaut d'un vaisseau ennemi imaginaire.
Il regardait Khy se mettre à chanter, et il se mit à rire.
Le nabot était aux anges. Enfin, il avait tout oublié. Enfin, il ne pensait plus à rien. Enfin, il n'était plus que l'ombre de lui-même.

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(* By Heyleen Casaviecchi, apprentie "plumes & légendes")
Khy
Oui, mais non.
Parce que Khy est capitaine, capitaine d'un navireuuuuh, capitaine, capitaine d'un bateaaaaaaau.
Bateau qui tangue dangereusement, secouant son estomac emplit comme une outre d'eau de vie & de bière, bien mauvais mélange, si tant est que ce ne soit pas un pléonasme.
Donc, vous l'aurez compris, si Khy est capitaine, elle est seule à diriger, & un bras droit ne lui servirait à rien - quoi que vu l'état de son bras droit, le vrai, ça pourrait peut-être aider.
C'est donc en grognant qu'elle monte sur une chaise, puis sur la table, posant une main sévère sur l'épaule du nabot.
La réplique cinglante ne franchit cependant pas ses lèvres. Parce que si le sol tangue, la table, elle, tangue bien plus encore !
Et c'est une Khy complètement ivre qui atterrit sur les fesses, en jurant tous les saints que la table est un mauvais matelot, & qu'il faut la mettre au fer.
Oui, "fichez-moi donc cette gueuse de table en cale, ce crime ne restera pas impuni !", c'est bien ce qu'elle a dit
.

- Quand à c'vaisseau, mon cher p'tit mousse -notez le ton narquois du dernier mot-, va voir d'quel bois j'me chauffe !

Et voilà qu'elle se relève, titube, posant un pied hésitant sur la chaise qui lui a servi à monter sur la table.
Sauf que la chaise a décidé d'être son ennemie, ce soir, & c'est donc dans une scène tournée au ralenti digne d'un piètre film de pirate que la chaise, & la brunette, se retrouvent étalées par terre.


- Foutre dieu ! Cornecul ! Par les culottes sales des saints couillons du Pape ! A L'AIDE !!!! Je suis attaquée par une.. euh.. UNE CHAIIIIIIIIISE ! J'ai mal ! Je me meurs ! Je suis morte ! Vengez-moi ! Non d'un bouc sans cornes, bougez-vous l'derche où j'vous fais tous écarteleeeeeeeer ! Je vous découpe en p'tits morceaux ! Je vous assassiiiiiiiiine... Je vous arrache les roubignolles avec les dents, & j'en fais une tourte à la roubignolle ! Même que c'est Alix qui va la préparer ! Parce qu'elle cuisine bien, Alix...

Petit silence, histoire de prier en l'honneur de la cuisine d'Alix, qui ne vaut certes mais les tartes à l'abricot de la Suson, m'enfin, presque.
Nez dans la poussière du sol de la taverne, la senestre pourtant se lève, & c'est un point fracassant qui se cogne à la dureté du sol.

- A L'ABORDAAAAAAAAAAAAAAAAGE !
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Grimoald
Le nabot s'était improvisé bras-droit, rien que ça. Mais la brune éméchée en avait décidé autrement.
Le nabot était plein comme une sacré grosse vache et le navire tanguait plus que jamais, à tel point que l'on avait jamais été aussi proche du désastre.


-"Cap'taine ! Nom d'un vieux rafiot ! Que la mer est agitée ce jour ! Mais ne craignons rien ! Nos hommes sont les plus vaillants, les plus aguerrit des matelots que le Royaume n'est jamais vu !"

Il était toujours debout sur la table, récitant sa réplique. Fier d'être le bras droit de la capitaine.
Mais il allait vite déchanté ! Bras droit, il n'allait pas le rester très longtemps.
Même dans leur délire d'ivrogne, le nabot n'était qu'une ombre... du serviteur zélé qu'il était, il était promu au rang de mousse !
Et voilà que la capitaine se casse la figure !
Le nabot allait descendre afin de se précipiter à son secours.

-"Cap'taiiiine !! Z'allez bien ?!
Ouiii !! Que l'on mette cette maudite table aux fers !"


Le nabot commençait déjà à pousser la table jusqu'au coin de la taverne.
Mais dans l'état où il se trouvait, ses efforts était vains.
C'est alors que la brune se mit à hurler, et le nabot se retourna aussitôt.
Le mousse abandonna la table et écouta son capitaine se mettre dans tous ses états.


-"Cap'taine ! J'ariiiiiivveeee !!"

En effet, il n'était pas vraiment prêt à se faire arracher les roubignoles. Les menaces de la brunes avaient fait effet, et le nabot accourit aussitôt, la débrassant vite de cette chaise qui, effectivement, semblait vouloir tout le mal du monde au capitaine.
Il envoya valdinguer la chaise à l'autre bout de la table. Celle-ci se fracassa contre la porte. Mais la cap'taine était saine et sauve !

Khy était toujours au sol lorsqu'elle se mit à crier à l'abordage.
Le nabot à bouclettes blondes, lui, était planté au milieu de la taverne, aux aguets.
Ça y est ! Il le voyait maintenant le vaisseau ennemi qui fonçait droit sur eux !
Il parti prendre un morceau de la chaise qui ferait l'affaire en guise d'épée.
Grimpant une nouvelle fois sur la table, il se mit à crier lui aussi :


-"L' ABORDAAAAAAAAGEEE !!!

Cap'taine ! Cap'taine ! C'est un vaisseau pirate !!!!"


Se tournant vers le navire, et ne sachant trop pourquoi, il se mit à hurler en brandissant son "épée"...

-"Pour la Reeeeeyyyyynne !!!!!"
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(* By Heyleen Casaviecchi, apprentie "plumes & légendes")
Khy
- Ouui, pour la Reyyyyne !

Béatrice, il s'entend.
Non pas que la brunette ne soit pas au courant du trépas de cette dernière, mais plutôt que l'aura sombre qui tourne autour de la reyne Nebisa a pour elle une saveur bien âpre. Car Khy, adhérant aveuglément aux propos tenus par sa tutrice, ne peut que haïr l'horrible reyne de France, qui, elle en est intimement persuadée, est entièrement la cause des guerres fleurissant un peu partout dans le royaume.
Mais malgré tout, elle est tout de même profondément royaliste. Enfin, pas pour tout le monde.


Khy, donc, se redresse difficilement, éclatant d'un rire quelque peu démoniaque.
Les pirates, elle va les dépecer. Héhé.


- Je les veux morts, ou morts ! Pas de quartiers pour les ratés !

L'alcool aidant, elle se veut poète.
La voilà qui brandit une épée imaginaire, fonçant dans le tas, imaginaire lui aussi, de pirates assoiffés de sang... & roux.
Autant bien faire les choses, quand c'est inventé, n'est-ce pas ?


- Sus aux hérétiques !

Frapper de l'air avec une lame qui n'existe que dans sa tête, c'est idiot.
Avoir le hoquet, c'est désagréable.
Devoir fuir le combat pour aller vider ses tripes dans la neige, c'est vraiment mauvais.
On l'a dit, qu'il fallait boire jusqu'à l'ivresse, jusqu'à n'en plus pouvoir, jusqu'à en crever, pourquoi pas. Pour oublier. Oublier & vomir toute sa haine, son chagrin, son désespoir, pour qu'il ne reste plus rien au matin, l'excédent de la nuit ayant été recouvert par le gel & les flocons blancs.
Alors elle régurgite, sa solitude, son abandon, son trop plein d'alcool & de souffrance, & s'essuie les lèvres d'un revers de manche rageur, retournant auprès du nain blond avec un large sourire satisfait.


- 'sont tous morts, ces gueux du dimanche !

Et moi, je suis tout aussi morte, mais je suis encore debout, vaillante, gagnante.
On aura pas raison d'elle aussi facilement.

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