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[RP] «L'égalité entre les hommes est une règle qui...

Judas
... ne compte que des exceptions. » Jaubert Ernest.


Chasse au grand gibier, privilège seigneurial. Judas contourne soigneusement les terres réservées à la chasse Royale, perché sur son palefroi au pas paisible. Un signe bref de la main gantée à un garde chasse qui se tient immobile en contrebas, le Frayner poursuit son chemin. La voix du seigneur perce sans gêne les broussailles de Bourgogne, le fait est que la matinée de chasse touche à sa fin, les ratiers furètent et jouent devant, les hommes de Bolchen ont tué une biche et deux sangliers. Inutile d'user de discrétion et de stratège, l'heure est à la discutaille.


Savez-vous ma Dame, que la nuit passée nous avons ramenés plus morts que vifs deux braconniers qui vandalisaient nos terres? S'ils ne s'étaient pas débattus comme de beaux diables, l'amende et le fouet auraient été de mise, mais...

Geste vague, trop parler de vies de peu n'alimente jamais correctement une conversation.


Cela dit, mirez combien la chasse fut prolixe ce beau matin! J'ai bien cru que la laie nous échapperait.


Et avec fierté il pointa leur tribut qui se faisait trainer à leur coté. Malgré les braconniers, les terres étaient généreuses avec les lubies de Judas. Fallait-il préciser qu'il ne ménageait pas sa passion, oeuvrant avec soin pour que personne ne reparte d'une partie de chasse par chez lui déçu? Respectant à la lettre les préceptes basiques pour permettre à son capital gibier de croitre. Ainsi donc nul de moissonnait avant la Saint-Jean, les chardons poussaient en paix, interdiction également d'enclore par des murs les terres. Les haies d'« épines » croissaient sans limite auprès de la forêt royale la plus proche...


Nous ripaillerons au cerf en hochepot ce soir! J'ai quelques affaires à vous conter, mais pas sans un verre d'hypocras.

Nyam la frêle y aura peut-être pensé.

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Envie de jouer?
--_rose_


[« Les sentiers battus n'offrent guère de richesse ; les autres en sont pleins. » Jean Giono]

La chasse….le plaisir de la chasse et de la lutte.
Les échappées belles de sa monture lui avaient permis enfin de se laisser aller, cheveux aux vents, sans que quiconque n’y trouve à redire.
Trop rarement conviée à se joindre aux grands de ce monde qui jouaient entre eux, elle appréciait mieux que quiconque le privilège d’une matinée pareille.

Mais à bien y regarder, elle n’aurait pas supporté longtemps les longs soupirs qui s’échappaient régulièrement des dentelles colorées de ces belles et frêles dames et damoiselles qui d’ailleurs s’étaient regroupées sans elle. La belle ordonnance était respectée.
Ses lettres de noblesse, des plus obscures la laissait toujours en lisière des sentiers battus et rebattus.

Pour l’heure, elle s’en moquait comme de son premier chagrin d’amour et profitait pleinement du jour offert.
Les joues rougies par le froid et le plaisir mêlés, elle contemplait les yeux brillants, le tableau de chasse qui s’étalait non loin d’eux.
Elle hocha légèrement la tête, comme pour bien approuver les dires de son hôte qui vantait les belles prises de la matinée et esquissa un léger sourire lorsqu’il évoqua la soirée qui clôturerait cette belle journée de chasse..

Peu encline à alimenter la conversation par des « ah » et des « oh » approuvant avec extase, ragout et autres liqueurs, elle ne retint que le mot conter.


Saurez vous me faire patientez jusqu’au soir..Vous savez combien j’aime à vous entendre…

Son hôte avait l’art de captiver son attention comme peu avait su le faire jusqu’ alors… Toute son attention…
Judas
Judas hocha un peu la tête, amusé de cette réflexion. Il aimait bien la compagnie de dame Rose, qui tenait peut-être son prénom de la couleur tendre de ses mamelons... Une femme qui se défait des femmes a quelque chose de plaisant, on ne l'identifie plus à un groupe de dindes emplumées aux fourrures trop lourdes pour leurs frêles bras, mais à une originale. L'originalité à du bon. Il jeta un oeil aux femmes de ses amis, gloussant dans leur dos leur derniers secrets d'alcôve. Machinalement il murmura en regardant de nouveau droit devant lui.

Je ne sais pourquoi je me suis laissé tenter par cette sortie... Mixte. Les femmes ne sont zélées qu'à la chasse au vol...


Et il n'avait pas tort. Certaines distractions ne reviennent qu'aux hommes, le petit groupe d'amazone n'avait su qu'effrayer le gibier et faire s'envoler les chances de faire une matinée grasse. Il ne s'excusa même pas de parler du genre de Rose de telle façon, sachant par avance qu'elle ne lui en tiendrait pas rigueur, se sentant elle-même d'une autre catégorie. Le domaine fut bientôt en vue, avec ses murailles austères Petit Bolchen semblait impénétrable. L'arrivée des chevaux rameuta quelques esclaves, tous dévoués à saisir les rênes et à aider les dames à mettre pied à terre. Le Von Frayner lui s'enquit de prendre son amie par la taille, non sans laisser ses mains lisses s'attarder sur ses hanches. Les hommes se chargèrent de mener aux servantes la chasse à cuisiner, s'il était bien un endroit où l'on ne mourrait pas de faim, c'était chez le Frayner.

Nyam!

Le cri perça le brouhaha féminin qui déjà semblait préférer les attraits d'Ayoub à la chaleur du castel. Ils pénétrèrent tout deux dans la grand salle, où l'immense cheminée murmurait ses mille secrets brulants. On leur porta deux coupes de vin chaud, et le seigneur prit place dans l'âtre ou siégait quelques fauteuils accueillants.* En attendant que son esclave favorite réponde à son appel, il but une gorgée de vin épicé en observant de ses yeux gris les traits de sa voisine. Sur un ton confident, il lui dit amusé:

Il faut en fait que je vous montre ma dernière acquisition. C'est que je ne sais si je dois me la garder pour moi, ou la vendre à bon prix.

Rose saurait, elle, ce qu'il y avait de raisonnable à garder une chose que l'on a en moults et moults exemplaires, par simple caprice, lubie de nouveauté. Certaines femmes sont tout de même de bon conseils...


* Les cheminées chez les seigneurs au MA pouvaient être tres larges et profondes, créant une sorte de "pièce dans la pièce", avec des bancs et le nécessaire pour cuisiner au chaudron.

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Envie de jouer?
--_rose_



[« La conversation est un jeu où il ne faut pas mettre un louis contre un écu. » Honoré de Balzac ]

Rose esquissa un sourire et s’appuya avec légèreté contre lui, appréciant le contact ferme de ses mains sur ses hanches. Instant qu’elle prolongea brièvement, ignorant superbement les autres invités.
Elle avait hâte d’en savoir plus…

Le nom hurlé par le Maitre des lieux lui était inconnu et son sourire s’agrandit. Silencieuse, mais le regard brillant de curiosité, elle le suivit et s’installa à ses côtés.
Le verre entre ses mains parut devenir son seul centre d’intérêt, tandis que Judas enfin lui exposait son affaire.
Elle prit le temps de boire quelques gorgées de vin et lentement s’enfonça dans la douceur de son siège…
Son regard noir laissait filtrer une lueur amusée et elle s’appliqua à boire son verre, absorbée par on ne sait quel songe ravissant…

Judas…Ce qu’il y avait de bien au fond c’est qu’ils finissaient toujours, l’un comme l’autre par tomber d’accord sur l’essentiel. Et l’essentiel se résumait à bien peu en ce bas monde.
Abondance, opulence ; le plaisir, tous les plaisirs.
En cela, Judas excellait. Et tant pis, s’il lui fallait bien des fois supporter les mondanités et hélas inévitablement, quelques messes et autres démarches charitables ; Fréquenter un Von Frayner valait bien quelques efforts.
Et des efforts, elle en avait fait des plus intenses.
En découvrant les quelques arpents de terre familiale sous la férule d’un frère rustre et avare, elle avait, dès sa sortie du couvent, très vite compris qu’elle ne serait qu’une monnaie d’échange si elle ne modifiait pas très vite les plans de sa chère famille.
Elle su se rendre indispensable auprès d’une vieille duchesse acariâtre et disparut du cercle familial sans crier gare.
Depuis, elle jouissait d’une liberté quasi-totale. Sa rencontre avec Le Von Frayner avait été la dragée sucrée qu’elle n’attendait pas.

C’est d’ailleurs au cours d’une de ces visites à l’Hôtel Dieu du Comté qu’elle avait fait ses premiers pas vers la mystérieuse et fascinante voie de la science des plantes et par là même de l’exploration de la douleur humaine et de sa triste et néanmoins lucrative exploitation.
Commerce et soins allaient au fond très bien ensemble…
Et Rose et Judas combinaient les deux avec célérité.

Les iris se veloutèrent lorsqu’enfin elle les posa sur son hôte et hocha imperceptiblement la tête.


Vous savez bien que je ne me m’abriterais pas derrière un mensonge. Voyons voir cette acquisition qui vous laisse l’œil brillant, rien qu’à l’évoquer…
Nyam
Nyam patientait dans les cuisines, sous l'oeil attentif de la cuisinière qui veillait à ce qu'aucun homme, libre ou esclave ne l'approcha, car elle n'appartenait qu'au Maître. Celui-ci étant partis chasser le matin même avec ses invités, normalement elle aurait dû être enfermée à double tour dans la petite chambre qui lui servait de prison. Mais vu le nombre de personne présente au domaine en ce jour, elle avait été autorisée à restée aux cuisines pour donner un coup de main.

Ivre de ce petit plaisir de ne pas être enfermée entre quatre mur minuscule en l'absence de cet homme qui avait bouleversé sa vie, l'adolescente s'adonnait avec joie à la réalisation des petits pains dorés qui régaleraient les convives. Elle s'y appliquait d'ailleurs avec soin, histoire que son Maître pense à la laisser de nouveau à la cuisine à sa prochaine partie de chasse.

Soudain les chiens se mirent à japper avec entrain et le bruit des chevaux en grands nombres retentirent dans la cours. Les chasseurs étaient de retour. L'agitation se fit plus intense dans les cuisines. Des hommes entrèrent dans la cuisine, portant les gibiers qui avaient eu le malheur de se trouver sur le chemin du Von Frayner et de ses invités en cette matinée. Nyam fut gênée par les regards masculins qui glissaient sur elle. Il faut dire qu'elle était charmante. Mais la voix claquante de son Maître la ramena à ses priorités.


Citation:
Nyam !


Ôtant son tablier avec précipitation, la jeune esclave se tourna vers le plateau qu'elle avait préparé à l'avance. Un regard par la porte de la cuisine entrouverte lui apprit qu'il n'était pas seul. C'est donc deux coupes qu'elle plaça sur le plateau, en plus de la bouteille d'un excellent Hypocras qu'un autre esclave avait été quérir pour elle à la cave. Prenant le plateau, elle entra dans la grande salle.

Son arrivée fit se tourner vers elle nombres de regards masculins. Nyam, du haut de ses quatorze printemps était belle et délicate comme une orchidée qui éclos à la rosée du matin. Son corps encore frêle malgré qu'elle mangea à sa faim tout les jours présentait une taille fine et une poitrine naissante bien dessinée sous les plis du tissus léger dont sa robe était faite. Son visage aux traits fins était encadrés par de longues mèches lisses de cheveux d'or blanc. A son cou gracile, un étrange collier fait d'argent doublé d'un tissus confortable pour ne pas égratigner sa peau était relié à une chaîne en argent, dont la longueur était nouée à sa taille. Sa laisse... Le maître la tenait par là quand il l'emmenait en dehors des murs du castel. A l'intérieur, elle le portait ainsi, symbole de son appartenance au Maître et surtout de son statut d'intouchable. Ses grands yeux d'un bleu de cristal se posèrent sur le seul homme qui importait dans cette salle. Celui qui avait droit de vie et de mort sur elle...

S'approchant d'un pas léger, prenant garde à ne rien renversé, elle baissa les yeux sur le plateau pour ne pas le regarder en face. Réalisant une petite courbette, elle le salua, un peu comme les chiens accueillent leur maître à son retour, même si le maître les méprisent. De toute manière, si elle ne le fait pas, elle sera punie. Et les punissions elle n'aimait pas cela.


Soyez le bienvenu Maître... Votre chasse a été des plus fructueuses... Que puis-je pour vous ?

Prenant soin de ne parler qu'à son Maître pour ne pas commettre d'impair, elle n'en oublia pas pour autant la jeune femme qui se tenait à ses côtés, leurs servant à tout les deux une coupe d'hypocras, avant de patienter sagement, attendant les ordres du centre de sa vie.
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*Frédéric Régent, Historien
Judas
Il hoche un peu la tête pendant que le pas léger de son esclave fait écho sur les murs de la grand pièce. Son regard se tourne vers la menue silhouette de Nyam, avec ses apparats si particuliers. Une femme-enfant, prisonnière de sa condition et du bon vouloir de Judas. A boire à foison, la vie était douce à Petit Bolchen pour qui était bien né. Il accepta la nouvelle coupe tout en soupirant d'aise. Il observe en coin les gestes de sa jeune obligée, et apprécie qu'elle respecte à la lettre ses pérogatives. Une si belle peau touchée par le fouet, ce serait un beau gaspillage.

Ha! Te voilà donc. Va me chercher la nouvelle, que je la montre à Rose. Presse-toi ...

Le timbre n'est pas claquant, Judas est bien disposé ce jour. La chasse a été bonne, et il est en bonne compagnie. Il n'en faut pas plus pour masquer le courroux habituel de ses propos. Il détailla la Frêle distraitement, un jour il faudrait s'occuper de sa virginité. Il était fier de l'avoir gardée pour lui, son visage enfantin était tout à même d'être montré à la cour, d'ailleurs il adorait le fait avéré qu'on la lui jalouse. Protégée par la cruauté et l'envie des hommes Nyam ne l'était cependant pas de celle de son Maistre. Pour l'heure , c'est une autre pucelle qu'il faut accoutumer à son statut d'esclave...

Il confia amusé à Rose:


Elle se nome Rosaline. N'est-ce pas là de bon présage quant à ce qu'elle pourra m'apporter?


Séducteur, le Frayner ne ratait pas une occasion de flatter sa cour...
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Envie de jouer?
Rosaline_
Cela fait deux jours, deux jours entiers que je suis là, seule, enfermée, sans le moindre contact avec l’extérieur. Il y a bien une jeune fille, nommée Nyam - je sais son nom car l’homme qui m’a amené ici l’appelle ainsi. Elle passe parfois m’apporter à boire ou bien de quoi manger, parfois une miche de pain, d’autre fois un épi de maïs, mais la demoiselle ne reste jamais bien longtemps. Je me demande comment elle est arrivée ici…

Il n’y a rien dans cette pièce à part une couche miteuse dont les draps sont mangés par les mites et le bois, rongé par les vers. Lorsqu’il fait noir, il n’y a pas de bougie pour éclairer la pièce.

Je ne me souviens pas de comment je suis arrivée ici. Un homme est venu me chercher au couvent ce 2ème jour de l’an. Mon père m’avait déjà prévenu par missive de sa venue, un de ses amis devait venir me chercher : je resterais sous sa garde jusqu'à ce qu’il en décide autrement. De cette lettre, je me souviens de chaque mot. Mon père ne m’écrit que très rarement et lorsqu’il le fait, c’est pour m’annoncer qu’on déménage dans une autre ville, encore une fois.

Si nous nous sommes retrouvés ici, c’est parce qu’il espérait développer son commerce. Mais ce fut le contraire. L’argent ne rentrait plus et mon père s’était mis à boire et à jouer. Surtout à jouer… Il pariait tout ce qu’il avait en sa possession jusqu’au jour où il ne lui resta plus rien.

Ce fameux homme qui est venu me chercher m’a dit que mon père m’avait parié et qu’encore une fois il avait perdu. Que maintenant, j’étais à lui et que dorénavant, il déciderait de mon sort. Je me souviens pourquoi cette lettre m’a particulièrement marquée, car pour la première fois, mon père avait écrit qu’il m’aimait.


Je regarde par la fenêtre quand des voix se font entendre, elles viennent de loin, un homme et une femme discutent. Soudain je l’entends crier le nom de cette fameuse fille. Je n’entends pas tout mais mon prénom est prononcé, il envoie la jeune femme me chercher. L’inquiétude me gagne. Je me retourne et cours me replier sur le lit, la tête entre les genoux, le souffle rapide et le cœur battant à toute allure. Que vais-je devenir ? Que va-t-il m’arriver ? Ces deux jours ne sont-ils qu’un début ?

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--_rose_


C’est une bien belle torpeur qui la gagnait.
Alanguie, offerte aux douces flammes, elle ressemblait plus que jamais à une courtisane.
Ses yeux de velours noir laissaient filtrer une lueur à peine perceptible et le sourire mutin qu’elle offrait au Von Frayner achevait le tableau…

Mais on ne badine pas avec les affaires et malgré l’envie qui rôdait toujours en présence de Judas, elle observa avec la même acuité que le maitre, la jeune Nyam qui effectuait le service.

Un prochain jour, il lui faudrait sérieusement songer à son avenir..
Ses traits délicats et ses formes naissantes laissaient présager de bien belles perspectives.
Elle avait un « je ne sais quoi » dans le regard qui alertait Rose.
Cette soumission qu’elle offrait là, flattait dangereusement Judas mais la petite souris effrayée avait un air malin qu’elle ne cachait qu’à moitié. Elle connaissait bien la brutalité de son amant occasionnel et savait pertinemment qu’endormir un homme comme lui n’était pas aisé.
Mais…
Ne jamais dire jamais….

Elle se contenta, pourtant d’esquisser un petite signe de tête, accompagné d’un léger sourire.
Montrant ainsi sa satisfaction devant le service impeccable de la jeune esclave…

L’heure appartenait à la découverte de la dernière acquisition de Judas..
Le nom qu’il lui murmura la fit sourire et elle pencha délicatement la tête vers lui.
Elle lui répondit sur un ton enjoué :


Une rose est toujours chose délicate, si de plus elle ne garde que quelques épines bien placées, elle devient trésor.
Et j’ai toute confiance en votre maitrise dans l’art de jardinage..


Flatteuse, La Rose ne ratait pas une occasion de séduire la cour….
Nyam
Nyam écouta les instructions de son Maître, palissant un peu au fur et à mesure. Ainsi le sort de la petite nouvelle allait être scellé. Soumise, elle s'inclina et partit en direction de la petite chambre misérable qui servait de prison à l'autre jeune fille. L'adolescente ne l'avait que peu vu, n'étant autorisée à la voir que le temps d'apporter à manger ou de veiller à sa toilette.

Nyam se sentait étrangement proche de l'autre... Leurs histoires se ressemblaient... Vendue par un père... Trahie par sa famille... Mais là, s'arrêtaient les ressemblances... Car si Nyam avait le privilège d'être l'esclave favorite du Maître, son bijoux, bénéfiçiant par là de certains privilèges, l'autre ne serait sans doute qu'un objet qu'on acquiert et revend. Sa vie s'annonçait diffiile.

Accompagnée d'Ayoub, elle se rendit devant la porte de Rosaline. Elles avaient si peu parlé, pourtant elles semblaient se comprendre, liée dans l'esclavage et dans la douleur. Elle ouvrit la porte, découvrant l'autre jeune fille assise sur sa paillasse miteuse. Les yeux d'azurs rencontrèrent brievement l'autre regard avant de se détourner. De sa voix douce et murmurante, presque de pitié, elle dit.


Le Maître réclame ta présence. Viens, nous allons te préparer pour fair bonne impression.

Et de l'aider à se preparer, passant un linge propre sur la peau pour la débarbouiller, puis brossant tranquillement les longs cheveux.
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*Frédéric Régent, Historien
Rosaline_
Des pas approchent, des pas doux, délicats qui frôlent à peine le sol. Je connais cette démarche, c’est celle de l’autre jeune fille. Lorsqu’elle glisse la clef dans la serrure de la porte qui nous sépare, son geste est sec et agité comme si la crainte était à ses côtés, elle est inquiète mais je ne sais pas pourquoi. A quoi dois-je m’attendre ? Quel est le sort que son maître me réserve ?


Elle ouvre la porte et me regarde. Son regard montre l’inquiétude qu’elle a à mon égard, elle sait. Elle sait quel sera mon destin. J’ai peur. Peur de l’inconnu, peur de ce qui pourrait arriver sans savoir ce qu’il en est. Elle évite mon regard.


Pour la première fois, elle me parle, sa voix est belle et douce mais derrière cette voix, il y a de la pitié. De la pitié pour moi ? Mais pourquoi ? Que sait-elle que je ne sais pas ? Je la regarde d’un air suppliant comme si j’attendais d’elle un aveu. Comme si je voulais qu’elle me divulgue mon triste sort. Mais rien, elle ne dit pas un mot. Elle se met à la tâche.


Elle m’aide à retirer mais haillons et retire la saleté accumulée sur mon corps à l’aide d’un linge mouillé. Elle me brosse ensuite les cheveux. Je ne dis rien, je me tais, il n’y a rien à dire de toute façon. Son maitre est là, juste en bas. Il n’y a pas d’issue.

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Judas
Le palais empli du gout aviné claque, la main de Judas vient toucher les cheveux bruns de sa voisine. Délicieuse Rose. L'odeur de la viande grillée emplissait doucement mais certainement la pièce, il espéra secrètement que la brune mangerait jusqu'à plus faim, comme ne le font pas les autres femmes trop préoccupées à bavarder ou à chipoter sur l'accompagnement de leur rost. Dans un élan d'impatience, il haussa le ton pour que la Frêle l'entende.

Nyam! Je n'ai pas toute la journée!


En théorie, il l'avait. Mais pas l'envie d'attendre, comme un enfant gâté. Il trépignait, imaginant la décision de son amie. Que faisaient-elle, deux coup de brosse ne prenait pas autant de temps... Pourvu qu'elle ne bavassent pas, Nyam savait combien son maistre détestait cela, surtout lorsqu'il l'attendait. Le lot de la favorite: prendre pour les autres.
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Envie de jouer?
Nyam
La toilette fut rapide bien que Nyam ait veillé à prendre son temps. Elle sentait l'inquiétude de l'autre, mais elle ne savait pas quoi faire pour la rassurer, ne sachant pas s'il y avait matière à esperer quoi que ce soit. La vie est parfois dur et Nyam, toute gentille qu'elle soit, ne cederait pas sa place pour sauver la jeune fille. Aussi gardait-elle le silence.

Une fois la fille prête, Nyam frappa deux fois à la porte pour qu'on leur ouvre. Passant devant, elle guida la malheureuse jusqu'à la grande salle, où le Maître s'impatientait visiblement car sa voix tonna, l'appelant dans une remontrance. Elle n'avait pourtant pas été longue... Mais visiblement pas assez rapide non plus...


Je suis là Maître, pardonnez moi ce retard...

Excuses servis d'une voix douce et soumise, car quoi qu'il arrive, l'esclave a toujours tort, même si il aurait eu raison s'il avait été libre. Le Maître, c'est l'équivalent de Dieu pour celle qui porte les chaines, alors autant éviter son courroux.

Poussant l'autre devant elle pour la faire approcher, Nyam resta en retrait à l'entrée de la grande salle, en attendant le bon vouloir de son Maitre.

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*Frédéric Régent, Historien
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