Eliane_
[Born to Die]
Quatorze ans, cest lâge que jai quand ma mère mamène au couvent pour la première fois. Ce lieu qui sera le mien pour les trois ans à venir. Je me souviens parfaitement de ce moment crucial.
Ma mère est devant moi, à quelque pas. Je la suis sans dire un mot, réclamant au fond de moi que lon rentre à la maison, suppliant quelle ait envers moi, un dernier regard de mère.
Je commence alors à réaliser la finalité même de cette sortie. Plusieurs mois quelle mignorait, me rejetait, ce couvent sonne lheure de mon glas.
La raison est la suivante, aussi tragique que tranchante. Mère se laisse dépérir de chagrin et de honte et ne veut simplement plus avoir une fille pécheresse à ses côtés, pour certainement, vivre à nouveau.
Sa faiblesse mavait forcé à me rapprocher delle, à soulager sa peine jusquà trouver dans cette douceur, cette fragilité, ce qui induisit mon vice. Mon regard sur les femmes fut plus intéressé.
Quant aux hommes, je ny avais jamais songé Ils étaient la raison même du trouble de ma propre mère. Eperdument amoureuse de Théodore, elle finit par noyer son absence dans le désespoir et labattement.
Me voir embrasser ma tante, sa propre soeur, ne fit que la condamner et la maintenir dans la voie tragique quelle poursuivait.
Alors je suis ma mère, je me dois daccepter mon sort car après tout cest mon vice qui la fragilise, la laisse crever à petit feu. Les lèvres closes, la porte souvre et je découvre celle qui me tourmentera toutes ces années.
La mère supérieure, la Marâtre.
Son visage est marqué par le temps, les joues sont creusées. Ses yeux légèrement plissés laissent apparaitre une légère couleur verte. Cette tenue cache les formes et donne à son visage une mine encore plus maladive.
Elle accueille donc ma mère et ne maccorde, elle aussi, aucun regard. Je ne suis quune ombre à la chevelure blonde.
Les heures passent et lon découvre létablissement. Les gens ici sont tous silencieux, les pas sont feutrés, lambiance est vouée à la prière et à léducation.
Il y a un jardin, une cour, une petite chapelle réservée à la messe et autres cérémonies, les cellules sont petites et relativement épurées. Je sens déjà que je nai pas ma place ici-bas.
Toutefois je remarque la présence d'hommes, contre toute attente, un prête et deux moines dont la tenue est facilement reconnaissable. Les surs sont tout sourire devant eux Je ne désire que leur cracher au visage.
La Marâtre sapproche de moi, posant sa lourde main sur mon épaule. Je sens sur moi le poids de lintolérance et du mépris qui menserre la gorge et messouffle. Ma mère séloigne et regagne la porte
Je ne peux pas bouger, retenue par la mère et ses serres. "Observe au moins ta fille..Que tu abandonnes !"
A ce moment précis, je la plains et la hais pour sa lâcheté. Nous sommes toutes les deux condamnées. Ma gorge se serre, les larmes montent doucement ne demandant quà couler pour soulager cette peine.
Je my refuse. Je garde la tête haute, me jurant alors de sortir dici par nimporte quel moyen, sauve ou maudite.
La mère supérieure mamène dans ma cellule où je découvre la tenue que je devrais porter tout le temps de mon séjour. Sur la table, un chapelet Mon premier et mon unique.
Elle me laisse seule un moment et je me change donc, m'affublant de cette tenue ridicule.
Jinspire, enfile le chapelet autour de mon cou et ne dit pas un mot. Ma peine commence alors...
Mes lèvres et ma voix, resteront closes pendant ces trois années
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Quatorze ans, cest lâge que jai quand ma mère mamène au couvent pour la première fois. Ce lieu qui sera le mien pour les trois ans à venir. Je me souviens parfaitement de ce moment crucial.
Ma mère est devant moi, à quelque pas. Je la suis sans dire un mot, réclamant au fond de moi que lon rentre à la maison, suppliant quelle ait envers moi, un dernier regard de mère.
Je commence alors à réaliser la finalité même de cette sortie. Plusieurs mois quelle mignorait, me rejetait, ce couvent sonne lheure de mon glas.
La raison est la suivante, aussi tragique que tranchante. Mère se laisse dépérir de chagrin et de honte et ne veut simplement plus avoir une fille pécheresse à ses côtés, pour certainement, vivre à nouveau.
Sa faiblesse mavait forcé à me rapprocher delle, à soulager sa peine jusquà trouver dans cette douceur, cette fragilité, ce qui induisit mon vice. Mon regard sur les femmes fut plus intéressé.
Quant aux hommes, je ny avais jamais songé Ils étaient la raison même du trouble de ma propre mère. Eperdument amoureuse de Théodore, elle finit par noyer son absence dans le désespoir et labattement.
Me voir embrasser ma tante, sa propre soeur, ne fit que la condamner et la maintenir dans la voie tragique quelle poursuivait.
Alors je suis ma mère, je me dois daccepter mon sort car après tout cest mon vice qui la fragilise, la laisse crever à petit feu. Les lèvres closes, la porte souvre et je découvre celle qui me tourmentera toutes ces années.
La mère supérieure, la Marâtre.
Son visage est marqué par le temps, les joues sont creusées. Ses yeux légèrement plissés laissent apparaitre une légère couleur verte. Cette tenue cache les formes et donne à son visage une mine encore plus maladive.
Elle accueille donc ma mère et ne maccorde, elle aussi, aucun regard. Je ne suis quune ombre à la chevelure blonde.
Les heures passent et lon découvre létablissement. Les gens ici sont tous silencieux, les pas sont feutrés, lambiance est vouée à la prière et à léducation.
Il y a un jardin, une cour, une petite chapelle réservée à la messe et autres cérémonies, les cellules sont petites et relativement épurées. Je sens déjà que je nai pas ma place ici-bas.
Toutefois je remarque la présence d'hommes, contre toute attente, un prête et deux moines dont la tenue est facilement reconnaissable. Les surs sont tout sourire devant eux Je ne désire que leur cracher au visage.
La Marâtre sapproche de moi, posant sa lourde main sur mon épaule. Je sens sur moi le poids de lintolérance et du mépris qui menserre la gorge et messouffle. Ma mère séloigne et regagne la porte
Je ne peux pas bouger, retenue par la mère et ses serres. "Observe au moins ta fille..Que tu abandonnes !"
A ce moment précis, je la plains et la hais pour sa lâcheté. Nous sommes toutes les deux condamnées. Ma gorge se serre, les larmes montent doucement ne demandant quà couler pour soulager cette peine.
Je my refuse. Je garde la tête haute, me jurant alors de sortir dici par nimporte quel moyen, sauve ou maudite.
La mère supérieure mamène dans ma cellule où je découvre la tenue que je devrais porter tout le temps de mon séjour. Sur la table, un chapelet Mon premier et mon unique.
Elle me laisse seule un moment et je me change donc, m'affublant de cette tenue ridicule.
Jinspire, enfile le chapelet autour de mon cou et ne dit pas un mot. Ma peine commence alors...
Mes lèvres et ma voix, resteront closes pendant ces trois années
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