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[rp]Auberja Amoreta : Veillée autour du feu.

Billy_bob
Bien je connais une autre belle histoire a faire rever les jolies dames présente,je vais vous la raconter dès maintenant.Il invita Gantra a venir écouter en buvant un breuvage chaud confectionné par une hotesse et médicastre merveilleuse.

Il se leva donc devant les gens et raconta son histoire entendu sur la route le menant a Orthez.

Citation:
Il était une fois, il y a bien longtemps, un couple qui était frappé d'une très grande misère. Leur pauvreté nourrissait à peine leurs quatre enfants et le malheur voulut que la femme accouche d'un cinquième qu'ils appelèrent Jean-de-trop. Mais ni parents, ni voisins, ni amis, connaissant leur état de pauvreté n'acceptèrent de devenir le parrain et la marraine du petit. Ils savaient quand cas de malheur, ils auraient à veiller à l'enfant comme tout bon parrain et toute bonne marraine. Le couple était à se lamenter dans leur petite maison lorsqu'un mendiant, encore plus pauvre qu'eux, se présenta à leur charité. Hors, les parents de Jean-de-trop avaient toujours eu pour principe d'aider plus pauvres qu'eux et ils partagèrent leur bien maigre repas avec l'inconnu. Ayant confié leur malheur de ne point trouver de parrain pour leur dernier-né, l'inconnu se proposa pour le rôle. Il leur dit de ne s'occuper de rien pour le baptême, qu'il veillerait à tout ainsi qu'au choix de la marraine.

Le jour du baptême arriva et les parents, loin d'être rancuniers avaient convié à la fête, parents, voisins et amis. Ils étaient à se demander ce que le pauvre mendiant avait bien pu préparer pour le baptême lorsqu'ils virent venir de nombreux carrosses remplis de victuailles, de pain et de vin. Les yeux émerveillés des invités virent alors descendre le parrain d'un des carrosses qui tendit la main à la marraine. Mais alors, tous s'enfuirent, car ce qui descendit du carrosse n'était autre qu'un squelette tout blanc, la Mort ! Seuls étaient restés les parents du futur baptisé. L'homme et la Mort leur dirent de ne point avoir peur, qu'ils ne pouvaient désirer plus belle marraine que la Mort et que cette dernière saurait récompensé ce choix en gâtant son filleul… Bref, le baptême se déroulé et la Mort offrit au petit Jean-de-trop ainsi qu'aux membres de sa famille de vivre 200 ans sans jamais connaître la maladie.


Lorsqu'il atteint l'âge de dix-huit ans, sa marraine apparut à Jean-de-trop et lui avoua qu'il était temps qu'il trouve un métier honorable. Il choisit pour lui celui de médecin. Le jeune homme répliqua de suite qu'il n'était pas aussi savant et qu'il ne connaissait rien au latin et autre charabia de médecin ! Mais la Mort se moquait bien des connaissances des médecins car elle seule possédait le pouvoir de connaître si le malade mourrait ou bien vivrait. Elle confia donc au garçon le truc suivant : lorsque celui-ci se rendrait au chevet des malades, il serait le seul à apercevoir sa marraine. Si celle-ci apparaissait au pieds du malade, il vivrait. Jean-de-trop n'avait qu'à prétendre alors que quelques gouttes d'une potion de sa connaissance suffiraient à rétablir le patient. Mais si elle apparaissait à la tête du malade, il mourrait. Et Jean-de-trop n'avait qu'à déclarer que rien ne pouvait être fait dans ce cas.


La renommée de Jean-de-trop dépassa bien vite les frontières et porta jusqu'aux oreilles d'un grand roi dont la fille était très malade. Tous les médecins avaient prédit une fin tragique ; pour en avoir le cœur net, le roi fit venir au chevet de la belle princesse, Jean-de-trop. Ce dernier voyant sa marraine aux pieds de la jeune femme, demanda au roi la main de sa fille s'il parvenait à la guérir. Le roi n'hésita pas un instant préférant de loin une fille mariée mais vivante que célibataire et morte. La jeune princesse guérit comme l'avait dit Jean-de-trop et épousa le jeune homme qui était loin d'être repoussant !


Mais une chose ennuyait fortement l'heureux époux. Il savait que sa femme ne vivrait jamais aussi longtemps que lui. Il pria sa marraine d'accorder à son épouse de vivre jusqu'à 200 ans comme lui. Mais la Mort toujours refusa. Ne sachant comment la convaincre, Jean mit au défi la Mort de se faire si petite de taille qu'elle pourrait pénétrer dans la gourde qu'il tenait entre ses mains. La Mort releva le défi mais aussitôt qu'elle avait pénétré dans la gourde, le jeune homme referma celle-ci et cria à la Mort d'accorder une vie de 200 ans à sa femme sinon elle resterait enfermée là-dedans ! Au bout de huit jours, alors que personne ne mourrait nulle part sur la terre, la Mort céda et offrit à son astucieux filleul ce dont il rêvait…


Ainsi les deux tourtereaux vécurent longtemps, très longtemps dans un bonheur sans nul pareil…






Avec un large sourire ,Billy s'inclina puis passant devant Fée qui entrait avec Jonas ,il lui dit :

Je t'ai inspiré pour ton histoire belle Fée???
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Rowena
Cette histoire de marraine-squelette avait mis Rowena fort en émoi. La Mooort !!? Vraiment ? La mort eût-elle pu réellement se révéler bonne marraine ? Mais à mesure que Billy dévoilait la suite du conte, elle comprenait mieux. Tandis que certaines Fées vous promettaient sur le berceau tel ou tel talent, celle-ci vous offrait 200 ans de vie pour les mettre en application... Voilà qui donnait à réfléchir...
Tandis que Rowena applaudissait la prestation de Billy, qui avait fort bien conté et emporté l'adhésion de son auditoire par l'envoûtement de sa voix, elle se prit à réfléchir...
Qu'étaient-ce que 200 ans par rapport à l'éternité ?... Une poussière, sans nul doute, à peine un souffle, qu'on expirerait de toute façon quand l'heure serait venue. N'eût-il pas mieux valu exploiter son savoir faire en l'espace d'une brève vie humaine pour améliorer le sort de ses proches, et par conséquent de ses propres enfants ? Il faudrait qu'elle en débatte avec le Père Brennach... Où était l'intérêt de vivre 200 ans s'il fallait au bout du compte renoncer à une si longue vie de bonheur ? Elle en était là de ses réflexions lorsque quelqu'un prit à son tour la parole...

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Connais-toi toi-même
Nefi
Elle sourit à Jonas heureuse de le voir venir bien qu'étrangement accompagné. Mais soit le cochon serait de la veillée autrement que par les divers pastés et autre saucisson présent sur la table et à disposition de ses invitées.

Elle écouta avec plaisir le conte de billy, le ton mélodieux de sa voix était apaisant.
Etrange toutefois que ce conte sur dame la Mort.

Hey bien je vous rassure, nul pratique de cette sorte dans ma médecine bien que cette dame rôde bien souvent autour de moi et me ravi la parti quelques fois.
Quelqu'un souhaite prendre la parole ?


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Ma galerie
--Ozanne.
timidement je me levais et m'approchait de ma tante. Il me revenait en mémoire un conte que ma mère me racontait enfant. Elle me disait souvent, qu'il lui faisait penser à sa sœur Nefi. Que si elle n'avait eu le courage de fuir alors elle aurait péri elle aussi dans un chant le cœur éteins et l'âme torturée.

Ma tante puis je ?

Sa tante lui laissa la place lui adressant ce sourire de tendresse qu'elle avait toujours pour elle.

Ce conte me mère me le citait quand j'étais enfant. Elle me disait qu'on te peux tenir prisonnier l'amour quel qu’il soit car sinon il se meurt peu à peu




Derrière une des montagnes qui accidentent le sol de la commune de Corneuil, s’élevait, il y a bien longtemps, une petite chaumière cachée dans un bouquet de hêtres et de chênes. C’était la demeure d’une pauvre vieille femme, à laquelle le ciel n’avait donné qu’une seule joie pendant sa vie qui comptait ses jours par des chagrins.

C’était Marthe, sa fille, une si charmante enfant, que rien de plus gracieux jamais n’avait été admiré. Elle était frêle et élancée ; à la voir belle comme le bon Dieu l’avait faite, on eût voulu la presser une fois dans ses bras, au risque de la briser sur son cœur. Ceux qui la rencontraient étaient peu nombreux à la vérité, mais tous gardaient son image dans leurs pensées, comme le portait d’une sainte du Paradis.
Marthe, l’humble et simple fille, avait encore un autre charme que sa beauté, mais celui-là il était presque un secret entre elle, sa mère et la solitude. C’était une voix d’une pureté, d’une douceur, d’une étendue au-dessus de toute voix humaine.
Le soir, après ses modestes occupations, la jeune fille s’asseyait près de sa petite lampe, et, tout en travaillant, elle récitait à sa sainte patronne des cantiques qui devaient trouver un écho dans les chœurs des anges. Souvent sa mère émerveillée laissait tomber son ouvrage et demeurait des heures entières à l’entendre, car les sons et les mélodies se succédaient comme par enchantement, variant à l’infini, toujours suaves pourtant et merveilleusement cadencés.
— Chante, mon enfant, lui disait la vieille femme ; tant que tu chanteras, tu seras vertueuse et heureuse.
Elle se trompait, la pauvre mère.
Marthe allait avoir dix-sept ans, mais elle était trop pauvre pour se marier, et les rustres du village voisin, tout en admirant sa beauté, n’auraient pas voulu d’une compagne aussi frêle que les blanches fleurettes qui croissent sur les marais, et que flétrissent les premiers rayons du soleil.
Un jour, sa mère étant aux prés, elle avait sorti, sous l’ombre du berceau protecteur de sa cabane, sa chaise de bois et son rouet ; l’air de la campagne était rempli de la douce saveur du mois de mai. En respirant la brise odorante, Marthe chantait un de ses plus beaux cantiques ; à chaque refrain, sa voix parfaite, sans travail, balançait des notes presque impossibles et des accents d’une étendue sublime.
Grand fut son étonnement, après avoir achevé, de se voir entourée de brillants chevaliers, attirés dans ce lieu par les sons qu’ils avaient entendus, et la dévorant du regard. Sa surprise fit bientôt place à l’effroi ; elle distingua parmi ses auditeurs monseigneur le vicomte de Corneuil, son propre suzerain, l’un des plus terribles et des plus pervers seigneurs du pays.
Il imposa cependant silence aux téméraires propos de ses compagnons ; mais il jeta à la pauvre chanteuse un regard qui la fit trembler. Elle ne chanta plus de la journée. Le soir, à la veillée, sa mère lui demanda pourquoi elle se taisait.
— Bonne mère, lui dit-elle en l’embrassant doucement, j’ai peur.
Elle ne voulait point lui apprendre ses pressentiments ; — elle eût mieux fait peut-être, car le lendemain, à la même heure, deux hommes en livrée l’entraînaient au château.
— Monseigneur, s’écria-t-elle, tout en pleurs en voyant venir le sire à sa rencontre, sauvez-moi, protégez-moi !
— Vous êtes en lieu d’asile, mon charmant rossignol, et je vous prends sous ma haute protection.
En disant, il fit un signe à ses valets qui lâchèrent la jeune fille ; mais en regardant derrière elle, elle s’aperçut que le pont-levis était relevé.
— Soyez bon, monseigneur, rendez-moi à ma mère !
— Certes, oui, mon archange, mais à une condition.
— Non ! non ! soupira-t-elle, car elle avait deviné. Elle était captive. On l’enferma dans une cellule en haut du donjon, comme un oiseau dans une cage.
Le soir, le vicomte, plein de mauvais désirs, apparut sur la porte de la prison ; il espérait triompher aisément de cette faible enfant, qui n’avait pour défense que sa candeur de vierge et ses prières. O merveille ! il s’arrêta au seuil, fasciné, saisi par le chant de sa victime agenouillée devant une madone. Et comme si ces pieuses invocations eussent éloigné l’esprit du mal, il ne se sentit pas le courage de pénétrer plus avant. Quand elle eut fini sa prière, Marthe entr’ouvrit sa fenêtre ; à travers les barreaux qui la garnissait extérieurement, elle aperçut à la clarté de la lune une vieille femme qui lui tendait les bras.
— Ma mère ! dit-elle, le coeur gros de chagrins.
Le lendemain ce fut la même chose et tous les jours suivants pendant plusieurs mois ; chaque fois que le méchant seigneur essayait de porter la main sur la captive, un chant triste et mélancolique lui enlevait sa coupable ardeur. Ceux qui passaient alors sous les murs du donjon se signaient pieusement : il leur semblait qu’un ange fût venu chasser le démon du castel.
Mais un soir, la vieille femme ne parut pas sur le tertre, et dès-lors une douleur de plus dévora le cœur de Marthe. Plus elle allait, plus ses chants devenaient ravissants, plus sa voix se divinisait, mais en proportion de ce qu’elle gagnait de ce côté, elle diminuait physiquement à vue d’oeil ; ce n’était plus que l’enveloppe d’une jeune fille.
A force de l’entendre et de l’admirer, son cruel geôlier s’était adouci ; seulement, en perdant son amour pour la forme matérielle ; il s’était passionné pour sa voix, et il ne lui refusait plus que la liberté, parce qu’il n’était satisfait qu’en l’entendant chanter.
Un matin qu’elle avait passé la nuit à charmer le vicomte, elle se trouva tellement affaiblie, qu’il n’osa lui refuser la permission d’aller au cimetière porter une fleur sur la tombe de sa mère. Ce pieux devoir rempli, Marthe se traîna jusqu’à l’église ; c’était le moment du sacrifice, tous les villageois étaient en prières, elle s’agenouilla près d’un pilier et mêla sa voix à celles qui glorifiaient le ciel.
Par un effet étrange, qu’elle produisit sans s’en apercevoir, elle commença une telle mélodie que chacun se tut respectueusement, et sa voix continua seule l’hymne commencé. Elle terminait à peine, que le prêtre éleva le saint des saints ; en ce moment, elle tomba à genoux sur son prie-Dieu, et quand on la releva, la sainte était au ciel.
Ou plutôt elle avait laissé son âme ici-bas, car, chaque année, le jour des morts, à minuit, on entend dans l’église de Corneuil une voix divine qui chante des cantiques : c’est l’âme de Marthe, la chanteuse du donjon.


Légendes et Traditions de la Normandie - 1843 - Octave Féré.
Lndil
Néfi lui avait indiqué la tenue d'une veillée. Maintenant qu'Lndil était un peu moins occupé par ses tâches universitaires d'enseignant, il pouvait se permettre d'être davantage plus présent à côté de sa compagne.
En s'approchant, il entendit la voix d'Ozanne qui racontait une histoire. Il n'en n'entendit que la fin.
S'avançant dans le cercle des présents.

Bonsoir à tous...
Il les regarda tous et s'installa à coté de Néfi.
Une veillée... voila longtemps que je n'en avais fait...
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Billy_bob
Billy avait écouter l'histoire avec interet et a la fin il se leva pour applaudire la jeune damoiselle talentueuse.

Très douce histoire damoiselle Ozanne,vous avez deja un fort talent pour la narration j'en ai été captivé du début a la fin.
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Rowena
Rowena essuya une larme au coin de son œil et se leva pour applaudir Ozane comme elle le méritait. Cette jouvencelle révélait en effet, comme Billy venait de le souligner, un talent certain pour la narration. Une famille de conteurs peut-être ? Nefi sa tante en avait déjà apporté le témoignage et la jeune fille avait cité sa propre mère...

Bravo, damoiselle Ozane, et merci pour ce joli conte, qui m'a fort remué l'âme, car il confirme ce qu'il me semble à moi-même, à savoir que l'amour ne saurait point s'épanouir sous la contrainte...

Sur quoi elle se réinstalla près du feu, attendant avidement qu'un autre conteur prenne la parole.
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Connais-toi toi-même
--Ingeborg


Une dame fort élégamment vêtue se leva à son tour pour applaudir. Elle avait dû se faufiler fort discrètement dans l'assemblée, car personne ne l'avait vue entrer, mais Rowena reconnut dame Ingebörg, sa visiteuse de tantôt et se leva pour la saluer.
Ingebörg loua tout d'abord les talents d'Ozane, félicitant la jouvencelle qui avait si bien suscité l'émotion de son auditoire, puis proposa :


Puis-je vous dire à mon tour un conte de mon pays ?

Comme tout le monde acquiesçait, s'interrogeant discrètement l'un l'autre à propos de cette inconnue, elle poursuivit : Permettez que je me présente tout d'abord. Je me nomme Ingebörg Jörgendottir-Mendoza, de passage pour affaires en vostre ville, dont je goûte fort la sérénité, et je profite de cette occasion pour vous remercier de vostre accueil et vous féliciter pour la bonne tenue de vostre cité et la courtoisie de ses habitants. Je suis originaire d'Islande, et en cette aimable veillée, j'aimerais si vous le permettez ajouter à vostre connoissance l'un des contes de nostre nation. Voici :

Nostre isle, qui est fort grande, se trouve cernée par l'océan glacé du Nord extrême. A certains endroits de la côte, la mer pénètre profondément dans les terres, comme fleuve ou lac, et elle est si claire qu'on peut voir les poissons s'y ébattre dans ses profondeurs, en même temps qu'elle reflète les vastes forêts qui la bordent. Nous appelons ces lieux des fjords. Les fjords sont parfois ourlés de bandes de sable ou de pierres où les barques peuvent accoster, et où les adolescents qui demeurent dans le voisinage ont l’habitude de se réunir pour jouer et se baigner pendant les beaux jours...

Ingebörg toussota pour s'éclaircir la voix et poursuivit :

Citation:
Un jour, alors que l'automne s'annonçait et que le soleil ne demeurait plus dans le ciel que quelques heures par jour à hésiter sur l'horizon, un garçon nommé Siggür demeura seul sur le rivage tandis que ses camades avaient déjà rejoint la chaleur du logis familial. Depuis qu'il était tout enfançon, Siggür se complaisait bien plus à admirer la beauté de la nature qu'à participer aux jeux batailleurs de ses compagnons. Il était donc assis là, sur un rocher, regardant les reflets verts que le soleil faisait naître sur les vaguelettes, à se dire qu’il n’avait jamais vu l’eau plus belle qu'en cet instant. Il se prit à rêver qu'il possédait un bateau, et qu'il naviguait loin, au-delà du point où le soleil se couche. C'est alors qu'il vit un cygne magnifique nager vers lui, poussant de son bec un tronc d'arbre qui vint s'échouer à ses pieds.

Siggür fut pris d’une grande joie à la vue de cet oiseau si gracieux. Il rassembla toutes les miettes de pain qu’il avait dans sa poche et les lui offrit à manger. Ce faisant, il constata qu’il n’était point sauvage mais semblait au contraire fort doux et familier. Il s’avança tout près de lui, mais chaque fois que Siggür tendait la main vers lui, il s'écartait juste assez pour qu'il ne puisse l'atteindre. Et à mesure que le soleil déclinait, il semblait devenir encore plus beau et lumineux, et son désir de caresser son plumage s’en accrut.
Pour satisfaire son désir, l'idée lui vint de chevaucher le tronc d'arbre pour l'approcher, mais le cygne continua à aller devant lui, sans qu'il puisse l'atteindre.
En peu de temps, il se trouva au milieu de la mer, fort effrayé à l'idée de ne plus pouvoir rejoindre le rivage, qu'un épais brouillard cachait à présent à ses yeux. Mais l'oiseau revint près de lui comme s’il cherchait à dissiper son trouble, et il fit telle jolie danse que Siggür oublia le danger en lequel il se trouvait. Plein de reconnaissance et d'admiration, il étendit si vivement la main pour toucher l'oiseau que le tronc d'arbre tourna sur lui-même en sorte que Siggür tomba dans les sombres vagues de la mer.

Quand il s’éveilla de son saisissement, la nuit polaire était tombée. Il était étendu sur un lit de plumes, dans la chambre la plus somptueuse qu’œil humain eût jamais vue, éclairée d'une telle multitude de chandelles qu'on eût dit être arrivé au cœur même du soleil et une dame d'une beauté sans pareille se tenait à son chevet, qui lui demanda avec un ravissant sourire comment il était arrivé là.
- Je n’en sais nulle chose, lui répondit Siggür, et il lui raconta ce qui lui était arrivé.
- Quoiqu'il en soit, je te souhaite la bienvenue, dit-elle. Consens-tu à rester auprès de moi ?
- Je... euh... balbutia Siggür, ébloui et le cœur en émoi. Si-fait, je le veux !
- Mais je dois t'avertir, reprit la dame, que si tu restes ici plus de trois jours, tu ne pourras jamais plus retourner en ton pays, car le froid de l'hiver polaire te figerait à jamais. De plus, jamais ne devras me toucher, ni même frôler mon vêtement.
Il se sentit si charmé dans son cœur par la beauté et du lieu et de la dame, qu’il promit de ne jamais se séparer d’elle et de lui obéir en tout point. Elle le conduisit alors de chambre en chambre dans la maison, lui proposant de choisir à son gré l'une d'elles soir après soir pour ses nuitées ; chaque pièce l’emportait sur l’autre en beauté et en richesse ; elles étaient décorées à foison d’or et de riches soieries, et en chacune des plats de vermeil débordaient de fruits extraordinaires, d'aiguières de vins les plus fins et d'excellentes victuailles.
De ce lieu fait de magie, d'abondance, de charme et de douceur, il fut prompt à faire sa patrie, totalement oublieux du chagrin qu'avaient pu à sa disparition ressentir ses parents, dont il était l'unique enfant.
Il jouit ainsi de ce bonheur paradisiaque durant pendant cinq années tandis que son amour pour la dame inaccessible se faisait de jour en jour plus puissant. Mais au bout de ce temps, il fut pris du désir de retourner voir ses parents, dont l'amour plus concret lui manquait. Quoique comblé de bienfaits, son cœur se remplit lentement de tristesse sans que la dame en eût d'abord connaissance.

Mais un jour qu’il était couché au pied d’un arbre et que des larmes coulaient sur ses joues, une géante, fort vieille et fort laide, vint à lui et lui dit:
- Hé hé hé... Que voilà fort joli jouvenceau ! Qu'as-tu donc à pleurer ?
Il était si triste qu'il se laissa aller à lui conter son chagrin.
- Si tu me promets de m’épouser, lui dit alors la femme troll, car c'en était une, je te conduirai chez toi demain, couvert d'or et de pierreries.
Mais il la repoussa sitôt, disant :
- Pouah ! Je ne t’épouserai pas, quand même tu possèderais toutes les richesses du monde ! Mon âme appartient à mon hôtesse, et mon cœur à ceux qui m'ont donné vie !
Elle ne l’eut pas sitôt entendu dire ces mots qu’elle bondit hors de sa vue. En même temps, la dame blanche, qui était restée non loin à écouter la conversation, l’aborda pour le féliciter de sa loyauté et, émue par sa tristesse, lui promit qu’elle le ferait rejoindre sa famille selon son désir.

Au moment ou le soleil se leva enfin, bien longtemps après car la nuit est fort longue en nos contrées, il se trouva en s'éveillant assis sur un monticule, au bord de la mer, à peu de distance de la maison de son père. Lorsqu’il regarda devant lui, il vit un cygne qui nageait en direction du large, dans ce même fjord d'où il était parti cinq ans auparavant. L'oiseau lui faisait des signes du col et de la tête, battant des ailes dans le rougeoiement du soleil levant, sa blancheur immaculée se reflétant dans les eaux transparentes.
Puis il plongea dans les profonds de la mer et disparut pour jamais à son regard.

Siggür rentra chez lui, d'abord heureux de retrouver les siens, et raconta l’histoire qui est rapportée ici. On peut imaginer comme ses parents furent joyeux de son retour, qu’ils n’espéraient plus après ces cinq longues années de chagrin, et quelle fut la liesse de leurs retrouvailles. Mais les villageois leurs voisins qui entendirent son récit ne le crurent pas, bien que ce fût la pure vérité. Et ils en vinrent à le moquer si fort que Siggür ne trouva bientôt plus sa place en son pays natal.

Ainsi, au bout de peu de temps, il fut pris du désir de retourner au pays merveilleux qu’il avait quitté et de revoir la blanche dame qui avait gardé son âme. II alla chaque jour au bord du fjord et se mit à espérer tant et si bien le retour de l'oiseau blanc qu'il finit par ne plus quitter le rivage. On ne put le forcer à s’éloigner de là, ses parents et quelques amis fidèles lui portaient du poisson séché et des algues amères, jusqu'à constater qu'il ne se nourrissait même plus.
La nuit polaire suivante le surprit ainsi, et il gela en cette place même, alors qu'il esquissait le geste de s'envoler.

On le voit encore de nos jours, même en été, car par on ne sait quel prodige la chaleur ne parvient pas à dissoudre son sarcophage de glace, et on le voit les bras élancés vers le ciel, illuminé et comme transparent dans la lumière solaire, et on raconte que les adolescents de toute la contrée, avant que de s'adonner à leurs jeux coutumiers, s'arrêtent à présent à ses pieds pour y déposer des offrandes, en lui demandant de les guider vers un amour aussi pur que le sien.
Nefi
Elle avait écouté se si beau conte d'un pays lointain. La dame encore inconnue avait un talent certain et certainement un grand amour de son pays pour si joliment le décrire. Elle se sentit transporté loin très loin dans des contrées inconnues d'elle et de certainement toute l'assistance.

Merci et bravo dame ingeborg, vous m'avez fait faire un grand et beau voyage dans votre pays ce soir.

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Ma galerie
Nefi
Quelques jours passèrent après cette veillée, afin de ne point lasser ses amis elle eut une petite idée. Elle fit passer le mot dans tout le village que ce soir aurait lieu un petit défi.



Mes chers amis,

Comme chaque soir je vous invite à une veillée ce soir à l'auberge.
Mais afin de ne point tomber dans l'ennuie je vous propose une petite joute.
Cette joute consiste en l'écriture d'une courte histoire autour du thème suivant.

Une ombre furtive dans la nuit sans lune.

toutes les interprétations sont bonne et bien venu, vous pourrez raconter vos histoires à la veiller de ce soir et nous voterons notre favorite. le gagnant pourra proposer un nouveau thème.



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Ma galerie
Billy_bob
En passant a l'auberge Billy vit la nouvelle idée de Nefi.

Ohhhh mais c'est une bonne idée Nefi,je veux bien tenter ma chance mais .....euh...j'aurais besoin d'une pile de parchemin pour faire des brouillons, enfin bon j'ai pas le talent de certaines personnes donc je vais sans doute me reprendre quelquefois
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Rowena
Rowena applaudit Billy.
Ton audace, dit-elle, assurément sera payée de retour ! Tu as démontré déjà que tu savais conter !
Puis elle se tourna vers Nefi :
Mais pour ce qui me concerne, belle dame, si je suis en mesure de me remémorer certains contes que j'ouïs ici ou là, point ne me sens de talent pour l'invention à brûle-pourpoint ! Je vais m'y essayer toutefois, car votre proposition me semble généreuse. Mais pour ce qui me concerne, je doute à l'instant du résultat !
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Connais-toi toi-même
Nefi
Personne ne se proposant elle se jeta à l'eau, pour le concours c'était raté, visiblement les personnes présentes avaient quelues inquiétude à prendre la plume. Le silence était pesant elle le rompit.

je vais vous proposer mon texte sur ce théme, ensuite je pense que nous pourrons reprendre nos veillées habituelles si vous le souhaiter.



Il faisait nuit noir, de ses nuits sans lune ou on ne voit point le bout de ses chausses. Couverte d’une cape noire une ombre avançait avec précipitation, trébuchant quelques fois sur une racine ou quelques branches émettant de lugubres craquements. Une chouette hulula trois fois au loin puis se tut au passage de cette étrange silhouette. Personne pour la voir passer, pour identifier cette ombre, homme, femme ? Elle marche vite mais elle garde tellement serré la laine de son vêtement que les pans ne volent plus autour de ses pas. Elle sort du sous bois maintenant et le capuchon bouge à mesure qu’elle observe les environs. Personne, les bonnes gens en cette heure tardive dorment paisiblement du sommeil du juste. Ignorant de ce qui se trame sous leurs fenêtres. Que cherche donc cette personne ? À tel de mauvaises intentions ? Fuit-elle quelques choses ? Sa précipitation trahit son angoisse, sont pas trébuche parfois sur les pavés alors qu’elle se retourne inquiète sur un poursuivant invisible. Si on l’entendait, en tendant l’oreille on entendrait son souffle court mêlé de sanglots. La silhouette poursuit son chemin, stop quelques minutes et repart. Elle se retourne plusieurs fois, reste figée, fait un pas en arrière puis tourne à nouveau les talons. Elle hésite encore et encore puis part en courant sans plus se retourner. La nuit se referme sur cette ombre noir. Cette nuit sans lune ou bientôt on ne voit plus rien. On entend encore quelques pas précipité puis la chouette hulule encore angoissante.
Les bonnes gens se réveilleront bientôt. Les cloches de l’église les appelleront pour la messe. Et la comme une offrande à Aristote, ils trouveront un petit paquet vagissant. Un enfant tout rose et souriant attendant peut être dans un secret espoir que l’ombre revienne le chercher.

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Ma galerie
Nefi
Les jours avaient passé et de nouveau elle avait invité ses amis pour une veillée. Elle avait retrouvé dans une de ses malles une histoire qu'elle avait écrit il y a longtemps pour le 5eme GFC. Elle avait hésité puis finalement elle s'était décider à la comté. Ce n'était pas une histoire gaie mais la vie ne l'est point toujours et la morale de l'histoire lui plaisait bien.

Ce soir j'ai eu envie de vous lire une histoire que j'ai écrit pour un concours il y a bien longtemps. j'espère que vous serez indulgent sur mes talents d'écrivain.




à la lisière du bois :

Assise en tailleur, sur une souche de bois noirci et moussue, la damoiselle chantonnait. Petite silhouette frêle, une crinière rousse et ébouriffait voletant dans la brise de ce début de printemps, et deux grand yeux vert lui mangeant le visage au teint blanc constellé de taches de rousseur. A vue de nez 13-14 ans pas plus mais déjà un caractère téméraire.
Elle venait là bien souvent sur cette souche à quelques mètres de la lisière du bois. Elle s’y installait pendant des heures après ses corvées aux champs, intrigué depuis l’enfance par ce lieu qui lui était interdit. Car les bois disait on été maudit, quiconque osait pénétrer en ce lieu jamais n’en était revenue vivant, on disait que la nuit les feufolets dansaient avec les sorcières pendant les banquets que donner le sans nom lui-même. Qu’on y sacrifié des jeunes vierges comme elle pour nourrir de leur cœur encore palpitant les loups garou les soirs de pleine lune.

Depuis toujours les soirs de veillée les vieux du village racontait ces histoires, enfant elle écarquillé de grands yeux effarés, on disait que le jeune Gontran sur un pari un soir de beuverie avait eu l’audace de braver l’interdit, ses amis qui l’attendaient à l’orée du bois avaient raconté le crie terrible qui avait retentit après quelques minute, l’un deux en avait même perdu la raison…
D’autres histoires aussi avaient été racontée faisant battre plus fort son cœur de fillette, puis le temps avait passé, les histoires elle les connaissait toutes par cœur, tournant dans sa tête comme un défi. Elle venait donc la observé, plus les jours passé plus elle se disait que rien n’était vraie des histoires de grand pour l’empêcher de faire ce qu’elle avait envie un moyen de la garder prés d’eux pour faire les corvées sans broncher…
Mais la petite rousse, rêvait de liberté, et ce jour elle avait pris sa décision, un baluchon prés d’elle reposait dans l’herbe fraiche, il était bien maigre certes car elle n’avait point de fortune juste quelques vivres, une chemise propre, et quelques deniers durement économisés.
Elle respirait calmement jetant plus loin d’un geste mécanique des petits cailloux. Elle regardait fixement les frondaisons qui frémissaient au gré du vent. L’oreille tendue, elle entendait les pépiements des oiseaux, les couinements de quelque rongeur, quelques fois le grognement d’un sanglier…

Le soleil déclinait il serait bientôt temps de prendre la route. Car pour bien faire elle avait décidé de faire son entrée dans se monde fantastique de nuit…
Le moment venu elle se leva d’un bon et d’un geste bravache elle balança son baluchon sur son épaule, relevant le menton d’un geste de défi et sans plus se tourner vers son village sa famille, ses amis, elle commença a marcher… à mesure qu’elle avançait le pas se raccourcissait devenait hésitant, alors que son cœur lui s’affolait, battait de plus en plus fort cognant dans sa tête, la rendant fébrile,… 5 …4…3…2…1…pas et enfin la lisière était là. Si elle tendait le bras, si elle faisait un pas de plus elle l’aurait passé…

Tout se bousculait dans sa tête, et l’image de la vieille guérisseuse du village lui revient en mémoire, son visage parcheminé, sa bouche édenté, ses mains crochues quand elle joignait le geste à ses paroles pour décrire ce qui se passait dans ces bois…

Puis elle se ressaisit, elle se l’était juré, elle irait jusqu’au bout…
Un pas de plus et déjà elle était dans cette forêt celle de toute ses peurs, de tout ses cauchemars, de tout ses fantasmes,… un sourire de satisfaction se dessina sur son visage car elle avait réussi et tout semblait bien calme autour d’elle, outre le frétillement des branches sous le poids d’une mésange, le froissement des feuilles sèches sous ses pieds et le craquement des branches basses sur son passage. Une odeur d’humus flottait dans l’air frais de ce crépuscule. Elle poursuivit son chemin, la nuit tombait et il était désormais difficile de voir devant elle, mais elle continua bravement son chemin… l’atmosphère changeait à mesure que la nuit envelopper tout de son manteau de ténèbres, un hululement lugubre se fit entendre au dessus d’elle la faisant sursauter. Un long frisson lui parcouru l’échine lui glaçant le dos, emballant une fois de plus son petit cœur dans une folle danse… les sens en alerte, chaque bruit lui apparaissait maintenant de façon amplifié grattement, grognement, branche qui craque, cries nocturne de rapace en chasse suivit du crie terrible de la proie face à sa mort inéluctable…

La respiration plus allaitante, les palpitations plus intense encore, les pupilles dilatées par la peur, elle ne distinguait plus que les ombres elle continuait à avancer cependant, quand soudain quelques choses lui frôla la tête, froissement rapide, suivit d’un courant d’air froid, lui arrachèrent un crie de terreur qui se répercuta sur les troncs d’arbres à l’infinie…
Un grognement se fit entendre non loin d’elle qui trouva vite écho. Se tournant elle vit derrière elle plusieurs paires d’yeux luisant dans l’obscurité. La peur l’étreignit de ses bras glacial lui coupant le souffle rendant muet son crie, ses jambes devinrent flageolante. Se ressaisissant, mais sans toutefois réfléchir plus, elle partit à toute jambes ne se souciant plus ni des branches qui lui fouettait le visage, ni les ronces qui déchiraient sa peau au passage elle courait, entendant derrière elle les grognements et les bruits de courses. Les poumons en feu, la terreur vissé au ventre, prise dans cette folle cavalcade elle vit soudain des lumières face à elle petite flammèche bleuté dansant dans le noir. Mais comme aimantait par cette vision se disant que peut être quelqu’un se trouvait là et l’aiderait, la horde de loup toujours à ses trousses elle volait plus qu’elle ne courrait sans plus réfléchir sans sentir le sol devenue spongieux sous ses pieds détrempant ses chausses. Puis soudain la chute, le sol se dérobant sous ses pieds l’entourant d’une masse lourde et visqueuse la happant inexorablement à mesure que de ses gestes affolés elle s’enlisait un peu plus. De ses mains elle cherchait à saisir de quoi se rattraper mais rien… bientôt il ne resta plus rien d’elle en surface, si ce n’est quelques feufolets bleutés que tant d’agitation avait réveillé pour une folle danse à la surface du marée…

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Ma galerie
Rowena
Un silence de plomb s'était abattu dans la pièce et l'on n'entendait plus que le crépitement des bûches dans l'âtre. La triste fin de cette enfant téméraire avait plongé l'assistance dans un abattement songeur. Rowena frissonnait de tout son être. Nefi racontait si bien qu'au récit de la fuite éperdue de la jouvencelle, elle s'était identifiée à elle, se remémorant sa propre fuite dans la nuit, quelques mois auparavant, et la terreur était revenue lui nouer les entrailles... Puis, revenant à elle, elle soupira d'aise en prenant conscience de la chance qu'elle avait eue, par la grâce du Très-Haut.
Elle se leva pour applaudir la conteuse.

Quelle effrayante histoire ! dit-elle. Jusqu'au dernier moment, j'ai espéré qu'un ange ou quelque bonne fée viendrait au secours de cette enfant si curieuse et courageuse... Mais c'est le châtiment de sa désobéissance qui aura finalement prévalu...
Puis elle reprit sa place près du feu, méditant cette morale...
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Connais-toi toi-même
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