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[rp]Auberja Amoreta : Veillée autour du feu.

Nefi
Le temps était à la neige et un vent glacial faisait voltiger les flocons au dehors. Bien au chaud Nefi avait invité quelques personnes pour une veillée au coin du feu. L'odeur du vin chaud flottait dans l'air et un beau pain d'épice s'offrait à la gourmandise des braves ayant eu le courage de venir.
Elle avait dégagé une longue table ou elle avait rassemblé de belle pomme rouge, des pommes de pin, de beau brin de paille et des poignets de ruban rouge ou vert.
les hommes devaient aller chercher le sapin pour le concours et elle avait pris le parti d'inviter femme enfant et vieillard pour préparer les décorations qu'il pourrait accrocher quand l'arbre serait installé.

encore seul elle se mit à entonner un chant de noël que lui avait appris son père.

Noël nouvelet

Chan-antons Noël, Noël,
Chan-an-tons ici,
Dévotes gens, crions à Dieu merci !
Chantons Noël pour le Roi nouvelet
Noël nouvelet, Noël chantons ici.

Quand je m'éveillais,
Et j'eus assez dormi,
Ouvris les yeux, vis un arbre fleuri,
Dont il sortait un bouton vermeillet.
Noël nouvelet, Noël chantons ici.

Quand je le vis
Mon coeur fut réjoui
Car grande clarté, resplendissait de lui,
Comme soleil, qui luit au matinet
Noël nouvelet, Noël chantons ici.

D'un oyselet
Bientôt le chant ouïs,
Qui aux pasteurs disait: "Partez d'ici"
En Bethléem trouvèrent l'agnelet
Noël nouvelet, Noël chantons ici.

En Bethléem,
Marie et Joseph vit,
l'äne et le boeuf, l'Enfant couché au lit,
La crèche était au lieu d'un bercelet.
Noël nouvelet, Noël chantons ici.

L'Etoile y vit,
Qui la nuit éclairait,
Qui d'Orient, dont il était sorti,
En Bethléem, les trois rois amenait.
Noël nouvelet, Noël chantons ici.

L'un portait l'or,
Et l'autre myrrhe aussi
Et l'autre encens, qui faisait bon senti,
De paradis semblait le jardinet,
Noël nouvelet, Noël chantons ici.

Quarante jours,
La nourrice attendit,
Entre les bras de Siméon tendit
Deux tourterelles dedans un paneret.
Noël nouvelet, Noël chantons ici.

Un prêtre vint,
Dont je fus ébahi,
Qui les paroles hautement entendit.
Puis les mussa dans un petit livret.
Noël nouvelet, Noël chantons ici.

Quand Siméon le vit,
Fit un haut cri,
Voici mon Dieu; mon sauveur Jésus-Christ
Voici celui qui gloire au peuple met.
Noël nouvelet. Noël chantons ici.

Et si tu me dis,
Aussi crois-tu ceci,
Si tu y crois, au ciel sera ravi,
Si tu n'y crois va d'Enfer au gibet.
Noël nouvelet, Noël chantons ici.

Et trente jours,
Noël fut accompli,
Par douze vers, voici mon chant fini,
Par chaque jour j'en ai fait le couplet.
Noël nouvelet, Noël chantons ici.
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Ma galerie
Rowena
La voix et le luth de dame Nefi avaient accompli un véritable miracle. Chacun se sentait envahi d'une fraternelle et douce joie, et , apprès avoir applaudit chaleureusement l'hôtesse, leva vers elle la coupe de vin chaud qu'elle leur avait servi.

Merci ! s'écria un homme dont le visage restait caché dans un coin d'ombre. Ce chant m'a ravi et je vous sais gré de l'avoir si bellement interprété.

Il leva sa coupe.

Buvons au paisible sommeil de la nature, et buvons au retour de la lumière solaire !

Chacun leva sa coupe à cette invitation, s'interrogeant à mi-voix sur l'identité du gentilhomme.
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Connais-toi toi-même
Cooky
Combien de fois Nefi lui avait-elle parlé de ces veillées autour du feu qu'elle aimait à partager avec amis et gens de passage ? Elle n'aurait su le dire. Alitée en Périgord, elle se plaisait alors à imaginer la scène et à rêver aux histoires amusantes, douces ou drôles qui devaient s'échanger. Si elle-même aurait été bon public et ravie d'écouter légendes et récits apportés, elle se savait bien piètre narratrice et trop peu imaginative pour participer à son tour.
Pourtant, lorsqu'elle passa près de l'auberge ce soir là et qu'elle entendit s'élever des voix, elle ne pu réprimer sa curiosité. Bien emmitouflés dans quelques capes et couvertures, un petit groupe de rêveurs se pelotonnait autour d'un joyeux feu de camp. Que de souvenirs...

Aussitôt, elle fut transportée bien des années plus tôt lors de l'une des escapades interdites partagées avec sa soeur. Combien d'heures avaient-elles passées à grelotter autour de faibles flammes, perdues dans la forêt entourant un domaine honni ? Combien de prières avaient-elles murmurées pour qu'on ne les y retrouve pas et qu'elles puissent ainsi s'évader plus loin encore ? Combien de rêves brisés s'étaient achevés entre ces arbres aussi traitres que touffus ?
L'esprit vaguement nostalgique, elle secoua doucement la tête puis s'approcha du modeste campement.


Bonsoir...


Sa voix douce rendue un peu rauque par l'émotion résonna étrangement dans le silence de la nuit.

Me permettez-vous de me joindre à vous ?
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Rowena
Rowena leva les yeux sur la visiteuse et reconnut Cooky.

Elle écarta un peu son siège pour faire de la place à la nouvelle venue près de l'âtre.

Auriez-vous quelque étonnante histoire à nous conter, chère Dame ? demanda-t-elle après que la maîtresse des lieux fut venue la saluer.
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Connais-toi toi-même
Cooky
Accédant à l'invitation de Rowena, elle s'approcha de l'âtre et se laissa tomber non loin. Trouver une manière élégante de se relever serait un défi de taille, mais elle avait du temps devant elle pour s'en inquiéter. Se tournant vers Rowena...

Une histoire étonnante ?
... Non.
Non, je crains d'être très mauvaise conteuse et de n'avoir aucune imagination pour inventer une histoire sur le pouce.


Elle sourit doucement.

Ceci dit, je puis partager avec vous une légende orthezienne.
La Légende du Pont Vieux, celui qui marque l'entrée de la ville, vous connaissez ?


Rapide coup d'oeil à la ronde. Elle prit une grande inspiration puis se lança...


Citation:
La légende raconte qu'il y a deux siècles maintenant, le bien célèbre Gaston Fébus, fils d'Orthez et enfant chéri du pays béarnais, revenant d’une partie de chasse vers l’Hôpital d’Orion, souhaita rentrer au Château Moncade.
Au moment même où il s’apprêtait à traverser le pont qui y menait, une violente tempête emporta le pont en bois, laissant Gaston loin du Château. En colère, il proféra alors un terrible blasphème et aussitôt, comme un avertissement divin, la foudre enflamma les airs et tua net l’écuyer qui se trouvait à ses côtés.
Loin de se laisser aller à l'émotion, Gaston Fébus fit ôter le corps puis décida alors de faire construire un pont de pierre avant de ne plus connaître pareille mésaventure.

Aussitôt, un homme surgit de nulle part et au visage rouge comme ses vêtements et son épée, se dressa devant lui. Sans plus de manières, il lui promit de lui venir en aide. Il construirait ce pont en une nuit, mais en échange il lui demanda en cadeau les neuf premières pucelles qui traverseraient le pont.
Quand le vicomte, un peu étonné de son audace, lui demanda qui il était, deux mots de feu s’inscrivirent dans le ciel ... puis s'envolèrent." Lou Hastiau : l’Ignoble".

Le lendemain les gens d’Orthez découvrirent à leur réveil un joli pont de pierre qui enjambait désormais le Gave en direction de Pau. Les fins observateurs ne tardèrent cependant pas à remarquer qu'il manquait une pierre à ce pont. Pierre pour laquelle l'on disait que le diable était parti la chercher lui-même dans les montagnes.
Le Hastiau revint finalement quelques heures plus tard, la pierre sous le bras. Il se réjouissait déjà de la récompense promise et à portée de main. Mais au moment où il voulu poser la dernière pierre, une larme brûlante de Saint-Pierre, le protecteur de la cité, tomba sur la pierre et le diable la lâcha. Elle disparu aussitôt au fond du Gave.

On raconte qu’en vain les habitants d’Orthez voulurent achever le pont, la pierre ne fut jamais retrouvée et il resta bossu.

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--Francoismoncorbier
Tout le monde applaudit, ravi de découvrir la légende de ce pont que les Orthéziens avaient si souvent franchi sans en connaître l'histoire.

L'inconnu qui avait tout à l'heure félicité Dame Nefi s'avança vers Cooky, s'inclinant galamment devant elle :
Ce faisant, il entra dans le cercle de lumière et révéla son visage, que personne dans l'assemblée ne sut reconnaître. Un voyageur de passage sans doute.




Avec vostre accord, Dona, dit-il, et celui de cette aimable assistance, puis-je donner une suite à votre conte ? Car vous venez de citer ce fameux Seigneur de Béarn, ce qui me remet à l'esprit une autre légende le concernant. Mais permettez-moi de me présenter : François de Moncorbier, et je viens de Paris.

Sur l'invitation de Cooky et les murmures approbateurs des auditeurs, il dégagea de sous sa cape une cithare et expliqua, tout en accordant son instrument :

Car voyez-vous, ce célèbre seigneur Gaston Phébus avoit une fiancée qu'il aimoit tendrement, portant le nom d'Agnès, qui résidoit encore chez son père, en Navarre.
On raconte que le Comte de Foix, qui estoit aussi troubadour et ami des lettres et arts, étant parti en guerre et se languissant de sa belle, composa pour elle la chanson que voici :


Pinçant les cordes, il commença :

Aqueres mountines, Qui tant hautes sount,
Doundène !
Aqueres mountines, Qui tant hautes sount,
Doundoun !
M'empèchen de béde Mas amous oun sount,
Doundène !
M'empèchen de béde Mas amous oun sount,
Doundoun !


Puis il reprit en langue d'Oil :

Ces montagnettes,
Qui tant hautes sont,
M'empêchent de voir
Où sont mes amours,

Si je savais où les voir,
Où les rencontrer
Je passerais l'eau
Sans peur de me noyer

Hautes, oui elles sont hautes !
Mais elles s'abaisseront
Et mes amourettes
Se rapprocheront


[et en voici une version plus récente, qui se chante encore de nos jours : http://www.youtube.com/watch?v=yhKtfkHY8iI&feature=related ]
Cooky
Une fois son histoire achevée, elle s'était rendu compte que ses joues s'étaient empourprées à mesure que son récit avançait. Fort heureusement la nuit tombée et les éclats du feu rougeoyant dérobaient sa gêne à l'auditoire. Elle se savait piètre conteuse, mais essayait de passer outre pour encourager tout un chacun à participer malgré sa timidité ou sa réserve. C'était tellement mieux quand chacun essayait d'y mettre un peu du sien !

Un jeune homme se leva alors, pas intimidé le moins du monde, qui sollicita la parole. La question ne se posait même pas ! Acquiesçant vivement de la tête, elle s'enveloppa soigneusement dans sa cape et écouta les paroles de l'étranger. Il disait venir de Paris mais à l'écouter il semblait qu'il connaissait le mythique Gaston Poebus aussi bien sinon mieux que les béarnais eux-mêmes. Elle sourit à cette idée. Décidément, ils avaient bien des choses à apprendre.

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--Francoismoncorbier
Messer de Moncorbier salua l'assistance, remit sa cithare à l'épaule, s'enroula dans sa cape et s'éloigna du foyer ; puis, après une hésitation, se reprit et revint sur ses pas, présentant à nouveau son visage à l'éclat des flammes :



Au risque peut-être de déplaire à l'assemblée qui m'accueille si gentement ce soir, je crois de mon devoir d'ajouter que l'amour que le galant Comte de Foix portait alors à la belle Agnès ne survécut guère à leurs épousailles. Ce fier seigneur, qui certes sut avec grandeur préserver l'indépendance du Béarn, estoit aussi, à ce que l'on dit, fort guerroyeur et vif de sang. Et l'on conte qu'il n'hésita point, sous le coup de quelque ire, de retour d'une chasse, à respudier la doulce espouse qui venait tout juste de lui enfanter un héritier. Lequel héritier il fit plus tard emprisonner sur un soupçon de complot, et que mesme, à ce que disent certaines archives, il aurait trucidé de sa propre main, en sa geôle.

L'auditoire semblait atterrée. On entendit des murmures réprobateurs, mais Cooky apaisa d'un geste les esprits, encourageant l'inconnu à poursuivre.

Mais si vous m'y autorisez, reprit-il, laissons-ci reposer ce fier guerrier dont la légendaire bravoure a su remporter moult victoires pour le bien du royaume, et demeurons sur la tendre note des amours, qui fort souvent hélas, sont pourtant bien cruelles :

Il reprit sa cithare et sa voix légère s'éleva à nouveau :

Fausse beauté qui tant me coûte cher,
Rude en effet, hypocrite douleur,
Amour dure plus que fer à mâcher,
Nommer que puis, de ma défaçon seur,
Cherme félon, la mort d'un pauvre coeur,
Orgueil mussé qui gens met au mourir,
Yeux sans pitié, ne veut Droit de Rigueur,
Sans empirer, un pauvre secourir ?
Cooky
Elle écouta avec attention la mélodie. L'histoire de Gaston et Agnès était fameuse, elle s'étonnait souvent qu'on ne l'enseigne pas aux plus jeunes du comté. C'était une partie de l'histoire, du patrimoine pourtant, comme un héritage commun à tous qu'il leur aurait fallu porter avec fierté.

A mon tour, je vais prendre le relais si vous me le permettez.
Je n'ai pas votre voix ni votre talent mais il est quelques histoires locales que l'on m'a raconté et que j'aimerais partager à mon tour.
Voici une autre légende béarnaise que je vais vous conter.
Celle-ci se déroule à Lourdes à deux jours de marche d'ici.


Se redressant légèrement, elle commença, d'une voix forte et posée.




Le lac de Lourdes eut, pendant très longtemps, une sinistre réputation. On disait même que, quand un malheureux s'y noyait, son âme restait prisonnière au fond du lac. Une légende raconte qu'autrefois, à l'emplacement du lac de Lourdes, s'élevait une cité dont les habitants étaient si méchants et pervertis que Aristote décida de la détruire et d'engloutir toute la population. Pourtant, il accepta de faire une exception pour une famille qui s'était montrée de tous temps pieuse et charitable. Le soir qui précéda la destruction de la ville, un envoyé d'Aristote se présenta à l'homme et lui dit : «Cette cité sera détruite par le Seigneur. Prends avec toi ta femme et tes enfants et fuis loin d'ici ! Mais n'oublie pas une chose : quoi que vous entendiez, vous ne devrez vous retourner pour voir ce qu'il se passe.»

Les membres de la famille quittèrent donc la ville. Et à peine en avaient-ils franchi les limites qu'ils entendirent des bruits épouvantables derrière eux. L'homme pressait les siens, les obligeait à marcher plus vite et leur répétait qu'ils ne devaient, sous aucun prétexte, se tourner en arrière. Or, sa femme, portant dans ses bras son dernier-né, prise de curiosité et voulant absolument savoir ce qu'il se passait, se retourna et fut aussitôt changée en une statue de pierre.
Depuis lors, certains soirs de novembre, des chasseurs et des pêcheurs attardés au bord du lac, affirmaient entendre le glas des cloches englouties sonnant l'anniversaire du châtiment.

Il existe en bordure de la route de Poueyferré, à la limite des communes de Lourdes et Bartrès, un grand bloc de pierre (peut-être un ancien mégalithe) appelé la «Peira Crabèra, incliné dans la diection du lac dont la légende affirme qu'il s'agit de la femme qui avait été pétrifiée quand elle fuyait la ville.
*


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* http://www.lacsdespyrenees.com/legendes.php
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--Francoismoncorbier

Voilà qui m'enchante, applaudit Messer de Moncorbier. Au cours de mon périple en Béarn, j'ai ouï plusieurs légendes à propos de statues soudainement apparues, généralement suite à la visite de certaine Dame Blanche, et le plus souvent près d'une source. Je m'en vais ajouter cette légende du pays de Lourdes à mon répertoire, si vous m'y autorisez.

Mais j'ai ai ouï une autre encore, fort étonnante, qui concerne la cité de Salies. La voici :

La vénerie d'un grand seigneur poursuivait un sanglier qui, blessé, trouva pourtant à leur échapper et à se cacher dans les marais. Las, l'animal mourut pourtant, et les chiens retrouvèrent sa trace. Quand les chasseurs arrivèrent sur place, ils trouvèrent la bête couverte de cristaux de sel, tant l'eau du bourbier en contenait.
Le seigneur ce ces terres y fit bientôt aménager une fontaine autour de laquelle s'établirent les exploitants et c'est ainsi que naquit, il y a près de quatre siècles de cela, la cité de Salies-en-Béarn, qui prospéra grâce au commerce du sel.
En reconnaissance sans doute envers le sanglier qui fit leur fortune, les villageois gravèrent dans la pierre de la fontaine les mots :

"Si you nou eri mourt, arres n'y bibéré , Si je n'y étais pas mort, personne n'y vivrait."
Rowena
Rowena était ravie d'apprendre toutes ces légendes concernant l'histoire de sa terre d'accueil, imaginant bien qu'il devait y en exister des dizaines d'autres, ce qui ouvrit son appétit... Et ce Comte de Foix, dont la renommée était encore si vive que l'on chantait ses odes à Paris, dont l'inconnu disait qu'il avait sauvé l'indépendance du Béarn... contre quel envahisseur d'ailleurs ? Elle eût aimé en apprendre davantage sur ses hauts faits... Ce qui lui fit soudain prendre conscience qu'elle n'avait encore jamais vu d'école à Orthez. Où donc pourrait-elle apprendre l'histoire du Béarn ?

Notant dans un coin de son esprit d'en toucher un mot au maire, elle se leva à son tour et demanda la parole :


Je ne sais d'où vient ce conte, mais je l'ai entendu toute enfant. Peut-être de ma patrie natale, dont j'ai oublié jusqu'au nom, ou dans quelque caravansérail ? Je ne saurais dire. Quoiqu'il en soit, avec votre permission, je vous le dirai tel que je l'ai entendu. Voici :

Citation:
Un père se désolait de voir son fils aîné affligé de paresse et d'orgueil, et cherchait le moyen de le ramener à la raison.

L'occasion lui en fut donnée un jour qu'ils cheminaient sous un soleil de plomb. Sur le bord du chemin, un vieux fer à cheval avait été abandonné : Ramasse-le donc, dit le père à son fils. Au lieu de quoi celui-ci le chassa plutôt d'un coup de pied, se disant par devers lui : Quoi, je me courberais pour ramasser une méchante ferraille qui ne fera que m'encombrer ?   
Ce que voyant, le père le ramassa lui-même et, dans le premier village qu'ils traversèrent, le vendit deux écus à un forgeron, et, avec ces deux écus, acheta des cerises. Et ils se remirent en route.  

Il faisait atrocement chaud et le jeune homme, la bouche sèche, regardait de tous côtés, demandant : N'allons-nous donc trouver la moindre petite source ?   
Au même moment, comme par mégarde, le père laissa tomber de sa poche une cerise. L'adolescent s'en saisit tout de suite et la porta gloutonnement à la bouche.  
Un peu plus loin, une fois, deux fois, dix fois, vingt fois, ce fut le même manège encore : le père jeta des cerises, et le plus jeune les mangea jusqu'à la dernière.  

Plus tard, ils s'arrêtèrent pour se reposer sous le couvert d'un arbre, et le père lui dit alors : Vois-tu, mon garçon : si tu avais accepté de te courber une seule fois pour ramasser le fer à cheval, tu n'aurais pas eu à te baisser vingt fois pour manger les cerises ! 

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Connais-toi toi-même
Cooky
A son tour d'enchainer. Elle avait en tête une histoire entendue dans son enfance, lors d'une fête du village qu'elle hésitait à partager. Le conteur de l'époque, un homme au visage buriné et marqué par les années, lui avait fait forte impression et elle avait alors écouté sa voix douce avec fascination.
Chaque mot était resté gravé dans sa mémoire d'enfant et ce fut d'une voix douce, étrangement semblable à celle de l'homme de ses souvenirs qu'elle prit la parole.


Il est des histoires que l'on oublie pas.
Des histoires pour faire rêver, d'autres pour expliquer, d'autres encore qui nous font voyager.
Chacune a son émotion et transmet son savoir.
Celle que je vais vous conter est courte et légère...


Citation:
Dans une île se dressait une haute montagne dont les flancs étaient recouverts d'une épaisse forêt. Au sommet de la montagne, une somptueuse demeure abritait des diables qui, lorsqu'ils se promenaient dans la forêt, en chassaient les hommes qu'ils croisaient.

Il y a bien longtemps, neuf de ces diables descendirent la montagne et explorèrent le bord de la mer. Ils virent une barque sur la plage et décidèrent de prendre la mer pour s'amuser un peu. Dans l'embarcation se trouvaient des cannes à pêche, et ils parvinrent à pêcher des poissons pour leur plus grande fierté. Par la suite, toutes les nuits qui suivirent, ils retournèrent pêcher en mer.

Le propriétaire de la barque remarqua bien vite que, lorsqu'il la prenait chaque matin, elle était sale et pleine de poissons morts qui ne s'y trouvaient pas la veille. Intrigué, il décida de se cacher une nuit pour voir qui l'empruntait. Craignant que l'attente soit longue, il avait apporté des fruits à manger.
Cela faisait une heure environ qu'il s'était caché derrière des arbres sur la plage, quand il vit les neuf diables s'approcher de sa barque. Il fut terrorisé lorsqu'ils s'avancèrent vers lui, car ils avaient senti l'odeur de la chair humaine et ne tardèrent pas à le découvrir.
Pour tenter de les amadouer, il leur offrit ses fruits. Ils acceptèrent, et se régalèrent. Ils dirent au pêcheur qu'ils n'avaient jamais rien mangé d'aussi bon. Rassasiés, ils épargnèrent le pauvre homme et finalement partirent tous ensemble à la pêche et, au retour, ils partagèrent le poisson.

Mais les diables voulaient encore des fruits ! Le pêcheur les emmena chez lui, où il avait une réserve, et ils mangèrent encore une grande quantité de fruits de toutes sortes.
Pour remercier le pêcheur, ils lui proposèrent de les accompagner dans leur maison, tout en haut de la montagne. Le pêcheur répondit que c'était trop loin, qu'il était trop fatigué pour faire autant de chemin et que, s'il venait, il ne pourrait pas retourner pêcher le lendemain. « Le chemin qui conduit à notre maison, lui dirent-ils, n'est pas un chemin comme celui qu'empruntent les hommes. Tu ne seras pas fatigué après être venu chez nous. »

Ils rejoignirent la forêt et, devant un grand arbre, ils s'arrêtèrent. L'un des diables fit un signe, et une porte s'ouvrit. Une fois que tous furent rentrés à l'intérieur, la porte se referma. « Nous voici à la maison, dit l'un des diables. Il est possible que tu rencontres notre mère. Surtout, n'accepte rien de ce qu'elle te proposera, à l'exception d'une branche morte, car elle a le don de guérir de tous les maux. »

En effet, quelques instants plus tard, le pêcheur rencontra la mère des diables. C'était une géante très âgée, mais très gentille.
Lorsqu'il fut l'heure de repartir, la mère des diables offrit au pêcheur une coupe en or qui ne se vidait jamais. Bien sûr il la refusa. Elle lui proposa ensuite un coq, avec une tête d'homme, qui donnait autant d'argent qu'on lui en demandait. Il refusa de nouveau et dit : « Donne-moi plutôt ce qui se trouve dans ce grand coffre ! » La vieille femme ouvrit le coffre et en sortit une branche qu'elle tendit au pêcheur en disant : « C'est une branche morte. Garde-la bien précieusement. »

Après avoir remercié ses hôtes, il repartit comme il était venu. Une fois arrivé à sa cabane, il cacha soigneusement la branche morte. Quelques jours après, il vit passer des femmes en pleurs. Il leur demanda des explications. Elles lui répondirent qu'elles allaient chercher de l'eau pour donner le dernier bain au fils du chef de la tribu, qui était en train de mourir. Il leur dit que peut-être il pourrait le guérir. Rapportant ces paroles au père de l'enfant, ce dernier demanda à ce qu'on fasse venir le pêcheur le plus vite possible. Il arriva, mais trop tard. Le fils du chef venait juste de mourir. Tout le monde se mit à pleurer.
Le pêcheur s'approcha et posa la branche morte sur la poitrine de l'enfant. Aussitôt, ce dernier se releva et fut bien surpris de voir tout le monde en pleurs autour de lui. Le pêcheur fut félicité et choyé pour ce miracle.

La nouvelle de cette guérison miraculeuse se répandit dans le pays, alors beaucoup de gens devinrent envieux et voulurent s'emparer de la branche morte. Plusieurs fois, on tenta de la lui voler. Mais un jour, alors qu'il rentrait de la pêche, il vit des flammes et de la fumée en direction de sa maison. Celle-ci brûlait, et il vit en haut du toit, qui était encore épargné par le feu, sa branche morte. Le pêcheur réussit à la sauver des flammes, mais les envieux cherchèrent encore à lui voler sa branche.

Un jour, excédé, il leur dit : « Pourquoi voulez-vous me prendre cette branche qui vous assure de rester en bonne santé ? Si vous persistez, je la jetterai, et personne ne pourra la retrouver. » Ils ne tinrent pas compte de ses mises en garde et continuèrent à l'importuner. Alors, il alla se débarrasser de la branche dans la forêt.
C'est pourquoi les hommes doivent mourir tandis que les arbres de la forêt, eux, sont immortels.

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Brennach
L'invitation avait été aimablement faite par Nefi de venir déjeuner à l'auberge quand il le souhaitait. Brennach avait décidé de profiter de cette offre généreuse, d'autant qu'elle déchargerait Filomène d'une partie de son travail quotidien.

Bonjorn Nefi,
Comment te portes-tu en cette belle journée? Serait-il possible de déjeuner? Je paierai par une histoire ou un chant, si cela te convient.

_________________
- Ancien conseiller à l'animation, tribun, adjoint au maire
- Ancien Curé de la paroisse d'Orthez.
- Ancien Capitaine de l'équipe des BHO.
- Ecuyer de l'ordre du mérite béarnais.
- Citoyen d'honneur d'Orthez
- Ancien Conseiller comtal
Cooky
Comme souvent depuis que le temps s'adoucissait, elle venait volontiers passer ses soirées auprès du feu. Discrète, furtive, presque une ombre de voleuse qui se faufilait jusqu'à l'âtre rougeoyante après la nuit tombée. Elle ne manquait pas de saluer au passage la propriétaire des lieux, mais s'attardait rarement à l'auberge pour ne pas déranger les affaires du petit établissement.
Une pile de parchemins sous le coude, elle s'installait sur une vieille souche qu'elle avait élu comme repose-fessier, et lisait dossiers et cours belruptiens jusqu'à ce que Morphée vienne la chercher pour l'emmener visiter d'autres contrées.

Ce jour là pourtant, c'était vers la mi-journée qu'elle passait devant l'auberge Amoreta, avec en tête l'idée de simplement quérir Nefi pour lui demander si elle pouvait ouvrir sa petite herboristerie. Sa jambe lui faisait des misères depuis quelques temps et pire encore, elle se sentait morose et fatiguée, sensations qui ne voulaient plus passer contrairement à leurs habitudes.
Avant qu'elle n'entre cependant, la voix de Brennach se fit entendre, amenant un tendre sourire sur ses lèvres. Quelle belle surprise !
Ne voulant pas déranger pour autant, elle passa seulement la tête dans l’entrebâillement de la porte de bois lourd et héla Nefi.


Bonjorn Nefinette, Bonjorn Brennach !
Vous vous portez bien tous les deux ?
Je ne veux pas vous déranger, Nefi je voulais juste te demander les horaires d'ouverture pour l'herboristerie, j'aimerais y passer.

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Nefi
elle arrangeait un bouquet de fleur quand le père brennach entra dans la grande salle. Elle lui sourit et s'approcha.

Père Brennach je suis heureuse que vous aillez accepté mon invitation. je me porte à merveille et vous même ? Installez vous ou vous voulez. J'ai pour le déjeuner un poulet au verjus et de la porée banche vous m'en direz des nouvelles.
Quand à vos talents ils seront accueillis avec le plus grand plaisir.
Accepteriez vous un petit verre de jurançon en attendant votre plat ?


la bouille de Cooky arriva à ce moment là.

entre donc Cookynette, ma foi je n'ai pas spécialement d'horaire il suffit de me demander. j'ai quelques clients à nourrir mais si tu veux joins toi à nous et nous irons ensemble ensuite si ce n'est pas urgent.

_________________
Ma galerie
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