Rodrielle
Il y a des jours, comme ça, on ferait mieux de rester coucher. Parce que, si toutes les journées ressemblaient à celle qui va suivre, il y aurait de quoi péter un plomb
ou pire ! Enfin, il parait que tout finit par sarranger lorsque ça tourne mal. Il parait
Mais que croyez-vous quune mercenaire de 36 ans (c'est-à-dire à laube de la retraite) pourrait encore gagner ? Et bien, rassurez-vous, elle non plus nest pas au courant. Du moins, pas encore
~ Flash Back ~
Le rendez-vous avait été donné en milieu daprès-midi. Cela faisait longtemps quil ne lavait pas appelé celui-ci, dailleurs ! Surement avait-il encore fait une mauvaise rencontre au détour dune taverne ou avait-il une énième fois perdu au Ramponneau et souhaitait récupérer elle ne savait quel collier dont il avait hérité de sa feue Grande Tante Sallie Enfin, peu lui importait, après tout ; Gavin était lun des meilleurs commanditaires quelle connaissait et, quimporte la tâche à accomplir, litalienne finirait avec une belle bourse pleine décus. Et il ne lui en fallait pas plus, à la blonde, pour se déplacer sur Paris !
La Tatouée entra donc dans le lieu de rencontre (en dautres termes : « la taverne de lâne qui tousse ») et chercha du regard son cher commanditaire. Celui-ci avait pris une table discrète, à lombre de lescalier menant aux chambres Parfait pour discuter en toute tranquillité. Litalienne sapprocha donc, attrapant au passage une coupe de vin sur une table, puis prit place.
Alors ?
Oui, à force de croiser les gens, on finit par ne plus être poli avec eux. Du moins, cétait le cas de Rodrielle avec Gavin. Et puis, méritait-il autant de considération, le vieux ?
« Rodrielle Corleone, quel plaisir de vous revoir ! Comment allez-vous ? »
Bon sang quel focu ! La Tatouée ne prit même pas le temps de répondre à cette fausse politesse, préférant tendre son bras sur la chaise voisine et hausser un sourcil du genre : « si tu mdis pas ce que jveux savoir, jte bouffe ». Et croyez-le, elle en était capable. Bref, le gaillard semblait comprendre le message : il joignit ses mains sur la table et prit une profonde inspiration avant de parler, dun air bien trop sérieux pour être honnête.
« Jai besoin de vous, Corleone. Un homme, gros, gras, vicieux Mac. »
Ah ! Voilà ce qui était intéressant ! Litalienne se redresse, plus souriante quauparavant.
Dites men plus, per favore.
« Et bien voilà, il a acheté une baraque pour en faire une maison de passe. MA baraque, précisément. Du mois Celle qui métait destinée. Jveux récupérer cette maison, jen ai besoin »
Quoi ? Cest tout ?
Nouvel haussement de sourcil. Létait vraiment bizarre ce gars Surement nallait-il pas faire mieux de la maison, mais quimporte. Le vieux semblait ne pas vouloir lui en dire plus. Et, devant lincrédulité de la mercenaire, il ajouta une dernière chose :
« 1000 écus ».
Adjugé, vendu !
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Le jour était venu. La nuit plutôt. Le Gros Bill (comme elle avait décidé de lappeler) avait tendance à exagérer sur lalcool, ce qui était un très bon point pour la Corleone. Elle lavait suivit, les quatre derniers jours et navait rien trouvé de bien concluant Cétait un homme, juste un peu plus pervers que les autres. Et puis, quy avait-il de mal à vendre une ou deux donzelles ? Ah oui, ce nétait pas son affaire. Comme la raison de ce contrat dailleurs Elle, elle se contentait de faire son boulot et de récupérer largent.
Le bordel se dessinait enfin devant elle. Bien plus lugubre que la Rose Noire ou la Rose pourpre, au contraire, cétait le genre de bordel où bactéries, opium et compagnie vadrouillaient. Et cette idée la fit grimacer. Maintenant, il ny avait plus quà faire le travail Le Gros Bill était apparemment dans une chambre ou ailleurs, après tout ! Elle y allait au feeling, la Tatouée, ce coup-ci ! Alors il ny avait plus quune chose à faire : Rodrielle se posta dans le coin sombre dune ruelle, discrète, et observa par une fenêtre les mouvements du bordel. Il ny avait plus quà attendre !
Et, croyez-moi, la soirée allait être chargée en surprise !
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~ Flash Back ~
- Paris début octobre 1959.
Le rendez-vous avait été donné en milieu daprès-midi. Cela faisait longtemps quil ne lavait pas appelé celui-ci, dailleurs ! Surement avait-il encore fait une mauvaise rencontre au détour dune taverne ou avait-il une énième fois perdu au Ramponneau et souhaitait récupérer elle ne savait quel collier dont il avait hérité de sa feue Grande Tante Sallie Enfin, peu lui importait, après tout ; Gavin était lun des meilleurs commanditaires quelle connaissait et, quimporte la tâche à accomplir, litalienne finirait avec une belle bourse pleine décus. Et il ne lui en fallait pas plus, à la blonde, pour se déplacer sur Paris !
La Tatouée entra donc dans le lieu de rencontre (en dautres termes : « la taverne de lâne qui tousse ») et chercha du regard son cher commanditaire. Celui-ci avait pris une table discrète, à lombre de lescalier menant aux chambres Parfait pour discuter en toute tranquillité. Litalienne sapprocha donc, attrapant au passage une coupe de vin sur une table, puis prit place.
Alors ?
Oui, à force de croiser les gens, on finit par ne plus être poli avec eux. Du moins, cétait le cas de Rodrielle avec Gavin. Et puis, méritait-il autant de considération, le vieux ?
« Rodrielle Corleone, quel plaisir de vous revoir ! Comment allez-vous ? »
Bon sang quel focu ! La Tatouée ne prit même pas le temps de répondre à cette fausse politesse, préférant tendre son bras sur la chaise voisine et hausser un sourcil du genre : « si tu mdis pas ce que jveux savoir, jte bouffe ». Et croyez-le, elle en était capable. Bref, le gaillard semblait comprendre le message : il joignit ses mains sur la table et prit une profonde inspiration avant de parler, dun air bien trop sérieux pour être honnête.
« Jai besoin de vous, Corleone. Un homme, gros, gras, vicieux Mac. »
Ah ! Voilà ce qui était intéressant ! Litalienne se redresse, plus souriante quauparavant.
Dites men plus, per favore.
« Et bien voilà, il a acheté une baraque pour en faire une maison de passe. MA baraque, précisément. Du mois Celle qui métait destinée. Jveux récupérer cette maison, jen ai besoin »
Quoi ? Cest tout ?
Nouvel haussement de sourcil. Létait vraiment bizarre ce gars Surement nallait-il pas faire mieux de la maison, mais quimporte. Le vieux semblait ne pas vouloir lui en dire plus. Et, devant lincrédulité de la mercenaire, il ajouta une dernière chose :
« 1000 écus ».
Adjugé, vendu !
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- Ce jour Paris, toujours.
Le jour était venu. La nuit plutôt. Le Gros Bill (comme elle avait décidé de lappeler) avait tendance à exagérer sur lalcool, ce qui était un très bon point pour la Corleone. Elle lavait suivit, les quatre derniers jours et navait rien trouvé de bien concluant Cétait un homme, juste un peu plus pervers que les autres. Et puis, quy avait-il de mal à vendre une ou deux donzelles ? Ah oui, ce nétait pas son affaire. Comme la raison de ce contrat dailleurs Elle, elle se contentait de faire son boulot et de récupérer largent.
Le bordel se dessinait enfin devant elle. Bien plus lugubre que la Rose Noire ou la Rose pourpre, au contraire, cétait le genre de bordel où bactéries, opium et compagnie vadrouillaient. Et cette idée la fit grimacer. Maintenant, il ny avait plus quà faire le travail Le Gros Bill était apparemment dans une chambre ou ailleurs, après tout ! Elle y allait au feeling, la Tatouée, ce coup-ci ! Alors il ny avait plus quune chose à faire : Rodrielle se posta dans le coin sombre dune ruelle, discrète, et observa par une fenêtre les mouvements du bordel. Il ny avait plus quà attendre !
Et, croyez-moi, la soirée allait être chargée en surprise !
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