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[RP]… Is more than just a dream come true*

Elisa.
    « Pour réussir dans le monde, retenez bien ces trois maximes : voir, c'est savoir ; vouloir, c'est pouvoir ; oser, c'est avoir. »
        Alfred de Musset



[24 Décembre]

Deux jours! Deux jours seulement qu’il était parti… Par tous les saints que le temps passait affreusement doucement loin de lui. La Malemort tournait en rond, imaginant devoir passer encore quatorze jours sans lui… Elle finirait folle à force de l’attendre. Imaginant son retour et leur retrouvaille, qu’ils avaient déjà pu répéter durant une soirée en taverne fort amusante.
Ce souvenir fit sourire la princesse Malemort. Et c’est ainsi, assise devant son secrétaire, qu’elle prit une plume et qu’elle se mit à lui écrire.



Citation:
A vous, Bel Garath d’Oulvennes, Seigneur d'Aunay-sous-Auneau
De nous, Elisa de Lahaye Malemort, Dame de Saint Bonnet en Bellac,

Mon tendre amour, Bonjour,

    Voilà seulement deux jours que vous m’avez quitté… Seulement deux jours et pourtant j’ai le sentiment que cela fait déjà une éternité. Moi qui m’étais interdit d’aimer de nouveau, ne voulant plus souffrir, aujourd’hui je voue mon cœur à l’homme qui a su le faire succomber malgré les blessures du passé.
    L’espoir fait vivre… Vous avez espéré, je voulais vous voir espérer pour m’avoir.

    Oh mon tendre amour, si vous saviez comme vous me manquez. Je hais ces moines qui vous enlèvent à moi. Je hais ces moines qui m’empêche de retrouver vos bras, vos mots, votre tendresse, votre prévoyance.

    J’espère tant que les jours loin de vous passeront vite, j’espère tant vous retrouver.

    Je vous aime,


Rien qu’à vous,
E.


Et la lettre fut scellée, parfumée de quelques gouttes de violette, comme elle aimait en parsemer son cou. Une cloche en main, elle se mit à tinter dans l’appartement de la capitale du Limousin & Marche. Un valet arriva rapidement.

- Vostre Altesse Royale ? Que puis-je pour vous ?
- Pourriez-vous aller remettre ce pli au couvent afin qu’il soit remit au Seigneur d'Aunay-sous-Auneau, Bel Garath d’Oulvennes.
- Bien sur vostre Altesse Royale, j’y vais immédiatement.

Et le pli tendu au valet, il s’en alla directement le couvent espérant qu’on puisse lui remettre son courrier avant sa sortie du fameux couvent.
La Malemort, elle, pendant ce temps, alla s’installer sur l’un de ses fauteuils, près de la fenêtre, observant dehors l’hiver faisant ses marques.


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[*Est plus qu'un simple rêve devenu réalité. Parole de Minnie Ripperton – « Loving You »]
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Elisa.
    « Ne demeure pas dans le passé, ne rêve pas du futur, concentre ton esprit sur le moment présent.»
        Bouddha


[25 Décembre]

Et le jour de Noël était arrivé. La Malemort avait préparé quelques jours plus tôt une lettre destinée à son bien aimé. Elle devrait vivre ce jour comme n’importe lequel. Banal. Tout simplement car elle était seule. Lui chez les moines, il allait sûrement avoir droit à un splendide festin. Pour sur cela allait pouvoir le régaler, son appétit ravirait n’importe laquelle des cuisinières… D’ailleurs, c’est la cuisinière de la Malemort qui était fort désappointée depuis le départ du Seigneur. Sa maîtresse n’ayant pas pour habitude de manger beaucoup, celle-ci n’avait donc plus grand-chose à préparer. Ainsi, c’est ensemble, que la cuisinière et la princesse Malemort, attendait patiemment le retour du tant attendu Seigneur en Orléanais.


Citation:
A vous, Bel Garath d’Oulvennes, Seigneur d'Aunay-sous-Auneau
De nous, Elisa de Lahaye Malemort, Dame de Saint Bonnet en Bellac,


Mon tendre amour,

    Qui aurait cru que je puisse après cette triste année trouver le bonheur et surtout l'amour. Vous avez été la lumière qui m'a ouvert de nouveau au monde et qui m'a donné envie de me créer mon propre avenir. Mon propre avenir à vos côtés.
    Oui, je n'imagine plus ma vie sans vous avoir tout près de moi. Cette première nuit sans vous fut glaciale, mais j'ai rêvé de nos retrouvailles, j'ai rêvé de retrouver vos bras. Et je sais que ces quinze jours sans vous passeront vite si je ne fais que penser à vous.
    Vous hantez mon esprit, vous hantez mon coeur, et bientôt je retrouverais vos bras, votre voix, votre chaleur. J'ai si hâte.

    En attendant mon amour, j'espère que vous passerez un Joyeux Noël, durant votre retraite. Que la nouvelle année arrive vite pour que nous nous retrouvions.

    Je vous aime mon amour, je vous aime Bel Garath d'Oulvenne. Pour le restant de mes jours.

    À vous pour toujours,


E.


Mais ce ne fut pas le retour du dit seigneur qui arriva dans cette magie de Noël. Un simple bouquet de fleur avec un petit mot. La Malemort le laissa alors trôner sur la grande table du salon, l’observant durant de longues heures. Elle avait tellement hâte de le retrouver que cela en devenait pratiquement une obsession.
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Elisa.
    «On ne manque de rien quand on n’aime rien.»
        Amélie Nothomb


[30 Décembre]

Lendemain des élections… Bon ou Mauvais ? 34% de la population Limousine avait décidé de faire confiance à REVE. Et cela n’était sûrement pas négligeable. La Malemort était contente de ce résultat. Oh bien sur, elle avait espéré pouvoir obtenir plus, obtenir une majorité pour pouvoir enfin mettre en place les idées de son programme. Mais il fallait croire que ce n’était pas pour tout de suite. Pas pour ce mandat encore. Le peuple avait décidé de faire confiance à AUBE… Une nouvelle fois… Certains espéraient qu’il ne faille pas s’en mordre les doigts, d’autres étaient confiants.
La Malemort, elle, avait une pointe d’appréhension. Et c’est ainsi, qu’elle prit la plume pour écrire à l’homme qu’elle attendait voilà maintenant 8 jours.



Citation:
A vous, Bel Garath d’Oulvennes, Seigneur d'Aunay-sous-Auneau
De nous, Elisa de Lahaye Malemort, Dame de Saint Bonnet en Bellac,

Mon bien aimé, Bonjour,

    C’est en ce lendemain des élections que je vous écris. Dois-je spécifier que j’avais une nouvelle fois raison sur le résultat des votes ? Bien que je sois agréablement étonnée du résultat. J’aurais une fois de plus apprécié que vous soyez près de moi pour prendre connaissance des résultats.
    Mais cela n’est finalement pas si important que cela. L’essentiel étant que vous me reveniez dans une semaine.
    La vie à Limoges est… monotone. Mais je ne vous raconterais pas tout cela par missive. Profitez donc de votre repos dans ce couvent. Mais soyez assuré qu’à votre retour, vous serrez obligé de m’avoir tout contre vous durant de longues heures.

    Vos bras et vos mots me manquent. Parfois je rêve que vous êtes de retour, j’entends votre voix résonner dans mon appartement, j’ouvre les yeux… Et tout cela n’était qu’un songe. Votre absence me rend folle. Revenez moi mon bien aimé. Revenez moi.

    Je vous aime.


Eternellement vôtre,
E.


Et une nouvelle fois, la missive fut scellée. Le valet entendant la clochette sonner vint prendre en charge sa mission. Ramener le vélin jusqu’au couvent, essayant par la même occasion de récolter quelques informations sur le Seigneur. Malheureusement pour l’heure, aucune nouvelle, mise à part cette lettre écrite le jour de Noël, et ce bouquet de fleur qui avait désormais fané.
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Elisa.
    «Deux étions et n'avions qu'un coeur. »
        François Villon


[4 Janvier]

Quatre jours… ! Plus que quatre malheureux jours, et enfin il sortirait de ce maudit couvent. Pensait-il au moins à elle ? Un peu ? Beaucoup ? Parfois ? Tout le temps ? Jamais ? Tant de questions que la Malemort se posaient à longueur de journée. Non pas que le travail manquait… çà non… Mais, dans son cœur, elle sentait ce vide qui l’habitait depuis son départ. Aucun hommes, qu’elle pouvait voir, n’arrivaient à combler ce vide, ce manque, ce sentiment, cette sensation qu’elle avait en étant près de lui.
Peut-être commençait-elle réellement à connaître ce qu’était l’amour. Ce sentiment de partage, de manque, de vouloir toujours pour l’autre.
Peut-être que finalement, ce qu’elle avait pu vivre avec son ancien fiancé n’était pas réellement de l’amour. Pourtant, elle aurait pu tout donner pour lui, elle avait d’ailleurs tout donné.
Et puis.. et puis… Finalement, l’amour semblait avoir différentes facettes en fonction de la personne avec qui on le vit.

Mais une chose était sûre… Ce qu’elle vivait aujourd’hui avec lui, elle ne voulait pas que cela cesse, car c’était sûrement la plus belle facette de l’amour.



Citation:
A vous, Bel Garath d’Oulvennes, Seigneur d'Aunay-sous-Auneau
De nous, Elisa de Lahaye Malemort, Dame de Saint Bonnet en Bellac,

Mon bien aimé, Bonjour,

    Tout d’abord, je vous souhaite une belle et heureuse année, espérant, égoïstement, que celle-ci se fasse à mes côtés. J’espère de tout cœur que cette année pourra vous combler de joie, d’amour, de rire, de paix et d’innocence. Mais surtout, qu’elle vous garde en bonne santé pour de très longues années encore et encore.
    Egoïstement, oui, j’espère que cette nouvelle année sera la première de nos vies réunies. Votre absence est un calvaire pour moi. Mes nuits sont froides, mes journées sombres.
    Mais je sais que dans quatre jours je vais enfin pouvoir vous retrouver. Quatre jours, où enfin nous pourrons mettre a exécution nos répétitions… Même si je ne doute pas que le réel dépassera largement ce que nous avions prévu.

    Prenez soins de vous mon tendre amour, et ne prenez pas trop goût à ce couvent, car je ne saurais vivre plus longtemps loin de vous.

    Je vous aime,


E.


Une goutte de violette, un sceau, de la cire. Et le valet qui part direction le couvent. Ce pauvre valet qui voyait les jours passaient auprès de la Malemort. Ces jours où elle se plongeait dans le travail qu’on lui demandait sans vraiment se garder une vie à côté. Elle ne sortait presque plus, passant la plupart de ses matinées dans le salon, près de la fenêtre, espérant le voir revenir. Puis ses journées se partageaient ensuite entre le Pavillon et le Château de Limoges.

Vivement qu’il revienne… Pour le bien être de tout le monde…

_________________
Elisa.
    «Si quelque chose m'a toujours profondément écoeuré chez l'homme, c'est bien de voir comment sa cruauté, sa bassesse et son esprit borné parviennent à revêtir le masque du lyrisme. »
        Milan Kundera


[7 Janvier]

Comme un arrière goût de déjà vu… Comme un vilain goût dans la bouche… Comme… Pourquoi la Malemort avait-elle la manie de s’amouracher d’hommes impossibles ? Pourquoi était elle toujours la première pour se lier à une histoire impossible ?
N’avait-elle pas déjà assez souffert suite à l’annulation de son mariage ? N’avait-elle pas assez souffert suite au Breton ? Comme si finalement il restait une petite parcelle de son cœur encore seine, et qu’il fallait rapidement la rendre douloureuse celle-ci aussi…

Il fallait vraiment qu’elle cesse. Arrêter de croire aux belles paroles et à leur tendresse. Derrière les beaux sourires se cachent toujours le pire… Elle devrait pourtant le savoir maintenant la princesse… Et pourtant... Et pourtant… Encore une fois elle venait de se faire avoir… Comme une débutante.

C’est ainsi, dans une belle matinée, assise à son secrétaire, que la Malemort se mit à rédiger sûrement ce qui allait être la dernière missive.



Citation:
A vous, Bel Garath d’Oulvennes, Seigneur d'Aunay-sous-Auneau
De nous, Elisa de Lahaye Malemort, Dame de Saint Bonnet en Bellac,

Bonjour,

    J’ai voulu croire, j’ai voulu espérer, et je me suis brûlée les ailes. Peut-être est-ce cela mon tord. Croire toujours des hommes venus de nulle part.
    Vous m’avez fait croire à un passé. Un passé à oublier pour mieux vivre le présent. Mais quand comptiez-vous m’annoncer cette grande nouvelle ? Pensiez-vous réellement qu’un mariage passe inaperçu dans le royaume ? Qu’il se fasse en Anjou ou ici ? Pensiez-vous réellement pouvoir épouser cette femme sans même que je puisse un jour le découvrir ?

    Qu’attendiez-vous réellement de moi ? Mise à part me faire souffrir ? Vos belles paroles n’étaient finalement que du vent. Du sable dans mes yeux, pour éviter de regarder plus loin. Pour éviter de regarder vers l’Anjou et d’apercevoir votre faire-part de mariage.

    Si seulement j’avais su… Si seulement j’avais su que vous étiez promis à une autre, jamais ! Ô grand jamais, je n’aurais lié ma vie à la votre. Jamais je n’aurais rêvé de tout cela près de vous…
    Vous m’avez eu… Vous m’avez eu, comme une débutante.

    Vous avez gagné votre jeu, soyez en fier. Mais partez maintenant ! Partez !


E.


Et la lettre fut scellée. Le valet prit la lettre et pour la dernière fois, il parti l’emmener au couvent où se trouvait encore le jeune Seigneur… Pour la dernière fois.
Pendant ce temps, la princesse Malemort alla chercher le bouquet de fleurs fanées qui trônait toujours sur la grande table, ouvrant la fenêtre…. Les fleurs firent leur dernier voyage… Se retrouvant dans la rue, juste devant la porte de l’appartement.

Et c’est ainsi, que le rêve prit fin… The End !

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