Erwelyn
Bordel, on m'a tapée, on m'a tapéééééée ! Non mais j'y crois paaaaas !
Moi, une noble Mainoise, une baronne, une... une présidente du collège nobiliaire ! Une poney rose porte bonheur à huit doigts !
Rhaaaa !
Et voilà une tornade rose qui déboula dans l'auberge parisienne qu'elle occupait pour la nuit, pour participer à moult et moult cérémonies qui n'en finissaient plus, et accessoirement pour corriger quelques articles en attente de parution à l'agence aceliléthi... cillétil... bref, l'AAP. A peine le pied posé dans la salle de l'auberge que ses cris réveillèrent tout le monde. Si on avait pas été en plein milieu de la capitale de royaume de France, l'on aurait carrément pu croire que c'était un cochon qu'on égorgeait icelieu. Mais non, c'était juste une poney rose outrée au plus haut point. A rajouter à l'outrage de s'être fait voler sa bourse comme la dernière des crétines, une belle bosse et un filet de sang qui perlait sur son front.
Cette sensation d'impuissance alors qu'elle avait valsée au sol, emmêlée dans sa houppelande qui empêchait pratiquement tout mouvement une fois affalée par terre, l'avait ramenée plusieurs années en arrière, alors que le vicomte qu'elle accompagnait et elle s'étaient fait attaquer sur un chemin en Poitou. Là encore, ils n'avaient rien pu faire, et elle s'était jurée qu'on ne l'y reprendrait plus. Mais il ne faut jamais dire fontaine je ne boirai jamais avec ta cruche, la preuve.
Assise sur une chaise après avoir convoqué le ban et l'arrière ban de la taverne avec ses cris, elle marinait dans son jus alors que sa chambrière lui tapotait le front avec un tissu humide.
Franchement, un homme à cheveux longs ça ne s'oublie pas !
Arrêtez de bouger, j'arrive pas à voir si la blessure est profonde dame Erwelyn.
Mon foie de Corleone je vais retourner tout Paris mais je lui mettrai le gratin dessus ! Il va souffrir dans d'atroces souffrances.
Heureusement la blessure n'est pas trop profonde, je ne crois pas que ça nécessite qu'on recouse.
Et alors là, la baronne se leva d'un bond.
Me recoudre ? Hors de question ! Je ne perdrai pas à nouveau mes cheveux pour un malandrin qui m'a sauvagement et honteusement attaquée.
Déjà qu'on avait du lui raser toute sa tignasse lorsqu'elle s'était ramassée du haut des remparts mancelles, c'était pas pour recommencer aujourd'hui.
Se frottant la tête, la baronne bouillonnait de rage. Le pire c'est que ce n'était pas spécialement pour le contenu de la bourse qu'elle râlait, car il y avait à peine quelques écus, mais c'était surtout que la dite bourse rose, fallait-il le préciser - venait tout droit des ateliers de chez Airmaisse et qu'elle lui avait couté une fortune. Alors déjà que cette foutue guerre contre les ponantais lui avait plombé sa trésorerie, si les voleurs de Paris s'y mettaient, elle était pas sortie de l'auberge. Et puis aussi elle était tout de même vexée de s'appeler Corleone et de s'être fait avoir aussi lamentablement, dans une rue, alors qu'elle zieutait les étals de tissus.
Et une Corleone vexée ou en tous cas elle ben ça réagissait de manière forcément disproportionnée. Ou débile, au choix. Et avec Lynette, ben c'était la deuxième solution. Elle grimpa donc dans sa chambre, ouvrit la porte à la volée, et plongea dans sa malle à la recherche de sa paire de braies et de sa cape. S'il fallait qu'elle écume toutes les rues de la capitale pour le retrouver, elle le ferait. Enfin, une fois habillée de manière à pouvoir se relever en cas de chute, et donc ne pas ressembler à une tortue sur le dos qui ne peut pas se redresser seule, elle saisit son épée dont elle ne savait toujours pas se servir et déboula à nouveau dans la salle de lauberge. Juste à temps pour y voir entrer Mahaut. Oui hein, cest fou le hasard.
Ah Mahaut, tu tombes bien. Non tes pas tombée, rajouta-t-elle lorsque la brune regarda au sol, cétait une expression. Comme « naître du dernier orage » tu vois ?
Figures-toi quun criminel ma volé ma bourse de chez Airmaisse ! Je pense quil mérite la peine de mort non ? Ce crime ne restera pas impuni, jai dit ! Qui maime me suive.
Cest ainsi que Lynette déboula dans la rue, Mahaut à sa suite qui sétait munie dune étrange arme mais qui pourrait sans doute être efficace.
Cest simple Mahaut, il fait à peu près cette taille et elle porta une main gantée à une hauteur dhomme et a les cheveux longs. Et il était habillé en bleu à moins que cétait du noir ou ptet même du vert Enfin bon, chuis sûre quil va être facile à trouver, tu vas voir.
Première chose à faire, retourner dans les quartiers où sétait déroulée la scène. Et chose incroyable, après seulement trois rues parcourues en long en large et en travers, elle le vit. Oui bon, c'était facile mais on vous passe les innombrables détails de deux ponettes en vadrouille dans Paris.
De dos, un homme se tenait nonchalamment au chambranle dune porte, et il avait les cheveux longs ! Ça ne pouvait être que lui, elle en aurait mis sa main à couper. De toute manière elle avait déjà perdu deux doigts alors...
En tous cas, elle avait vraiment une chance de... de chanceuse. Et lui, il était vraiment idiot au plus au point pour se retrouver si près de son délit à peine quelques heures plus tard.
Prenant son courage à deux mains, elle saccroupit pour saisir une poignée de cailloux, tenant toujours fermement son épée dans lautre main. Et, aussi fort quelle put, elle jeta ses projectiles en direction du fou qui avait osé voler une poney rose.
Vous ! Oui vous le chevelu ! Vous croyez que j'vous ai pas reconnu avec votre air de pas y toucher ? Vous êtes un chien galeux, un goujeon ! Je sais même pas pourquoi je vous vouvoie d'ailleurs, truandaille !
Et la baronne de se rapprocher doucement, le cur battant. Bordel, c'est qu'il était costaud le bougre... Mais pas un seul instant, la baronne naurait pu imaginer quelle se trompait de personne, ce qui était pourtant le cas...
On est poney rose ou on lest pas !
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Moi, une noble Mainoise, une baronne, une... une présidente du collège nobiliaire ! Une poney rose porte bonheur à huit doigts !
Rhaaaa !
Et voilà une tornade rose qui déboula dans l'auberge parisienne qu'elle occupait pour la nuit, pour participer à moult et moult cérémonies qui n'en finissaient plus, et accessoirement pour corriger quelques articles en attente de parution à l'agence aceliléthi... cillétil... bref, l'AAP. A peine le pied posé dans la salle de l'auberge que ses cris réveillèrent tout le monde. Si on avait pas été en plein milieu de la capitale de royaume de France, l'on aurait carrément pu croire que c'était un cochon qu'on égorgeait icelieu. Mais non, c'était juste une poney rose outrée au plus haut point. A rajouter à l'outrage de s'être fait voler sa bourse comme la dernière des crétines, une belle bosse et un filet de sang qui perlait sur son front.
Cette sensation d'impuissance alors qu'elle avait valsée au sol, emmêlée dans sa houppelande qui empêchait pratiquement tout mouvement une fois affalée par terre, l'avait ramenée plusieurs années en arrière, alors que le vicomte qu'elle accompagnait et elle s'étaient fait attaquer sur un chemin en Poitou. Là encore, ils n'avaient rien pu faire, et elle s'était jurée qu'on ne l'y reprendrait plus. Mais il ne faut jamais dire fontaine je ne boirai jamais avec ta cruche, la preuve.
Assise sur une chaise après avoir convoqué le ban et l'arrière ban de la taverne avec ses cris, elle marinait dans son jus alors que sa chambrière lui tapotait le front avec un tissu humide.
Franchement, un homme à cheveux longs ça ne s'oublie pas !
Arrêtez de bouger, j'arrive pas à voir si la blessure est profonde dame Erwelyn.
Mon foie de Corleone je vais retourner tout Paris mais je lui mettrai le gratin dessus ! Il va souffrir dans d'atroces souffrances.
Heureusement la blessure n'est pas trop profonde, je ne crois pas que ça nécessite qu'on recouse.
Et alors là, la baronne se leva d'un bond.
Me recoudre ? Hors de question ! Je ne perdrai pas à nouveau mes cheveux pour un malandrin qui m'a sauvagement et honteusement attaquée.
Déjà qu'on avait du lui raser toute sa tignasse lorsqu'elle s'était ramassée du haut des remparts mancelles, c'était pas pour recommencer aujourd'hui.
Se frottant la tête, la baronne bouillonnait de rage. Le pire c'est que ce n'était pas spécialement pour le contenu de la bourse qu'elle râlait, car il y avait à peine quelques écus, mais c'était surtout que la dite bourse rose, fallait-il le préciser - venait tout droit des ateliers de chez Airmaisse et qu'elle lui avait couté une fortune. Alors déjà que cette foutue guerre contre les ponantais lui avait plombé sa trésorerie, si les voleurs de Paris s'y mettaient, elle était pas sortie de l'auberge. Et puis aussi elle était tout de même vexée de s'appeler Corleone et de s'être fait avoir aussi lamentablement, dans une rue, alors qu'elle zieutait les étals de tissus.
Et une Corleone vexée ou en tous cas elle ben ça réagissait de manière forcément disproportionnée. Ou débile, au choix. Et avec Lynette, ben c'était la deuxième solution. Elle grimpa donc dans sa chambre, ouvrit la porte à la volée, et plongea dans sa malle à la recherche de sa paire de braies et de sa cape. S'il fallait qu'elle écume toutes les rues de la capitale pour le retrouver, elle le ferait. Enfin, une fois habillée de manière à pouvoir se relever en cas de chute, et donc ne pas ressembler à une tortue sur le dos qui ne peut pas se redresser seule, elle saisit son épée dont elle ne savait toujours pas se servir et déboula à nouveau dans la salle de lauberge. Juste à temps pour y voir entrer Mahaut. Oui hein, cest fou le hasard.
Ah Mahaut, tu tombes bien. Non tes pas tombée, rajouta-t-elle lorsque la brune regarda au sol, cétait une expression. Comme « naître du dernier orage » tu vois ?
Figures-toi quun criminel ma volé ma bourse de chez Airmaisse ! Je pense quil mérite la peine de mort non ? Ce crime ne restera pas impuni, jai dit ! Qui maime me suive.
Cest ainsi que Lynette déboula dans la rue, Mahaut à sa suite qui sétait munie dune étrange arme mais qui pourrait sans doute être efficace.
Cest simple Mahaut, il fait à peu près cette taille et elle porta une main gantée à une hauteur dhomme et a les cheveux longs. Et il était habillé en bleu à moins que cétait du noir ou ptet même du vert Enfin bon, chuis sûre quil va être facile à trouver, tu vas voir.
Première chose à faire, retourner dans les quartiers où sétait déroulée la scène. Et chose incroyable, après seulement trois rues parcourues en long en large et en travers, elle le vit. Oui bon, c'était facile mais on vous passe les innombrables détails de deux ponettes en vadrouille dans Paris.
De dos, un homme se tenait nonchalamment au chambranle dune porte, et il avait les cheveux longs ! Ça ne pouvait être que lui, elle en aurait mis sa main à couper. De toute manière elle avait déjà perdu deux doigts alors...
En tous cas, elle avait vraiment une chance de... de chanceuse. Et lui, il était vraiment idiot au plus au point pour se retrouver si près de son délit à peine quelques heures plus tard.
Prenant son courage à deux mains, elle saccroupit pour saisir une poignée de cailloux, tenant toujours fermement son épée dans lautre main. Et, aussi fort quelle put, elle jeta ses projectiles en direction du fou qui avait osé voler une poney rose.
Vous ! Oui vous le chevelu ! Vous croyez que j'vous ai pas reconnu avec votre air de pas y toucher ? Vous êtes un chien galeux, un goujeon ! Je sais même pas pourquoi je vous vouvoie d'ailleurs, truandaille !
Et la baronne de se rapprocher doucement, le cur battant. Bordel, c'est qu'il était costaud le bougre... Mais pas un seul instant, la baronne naurait pu imaginer quelle se trompait de personne, ce qui était pourtant le cas...
On est poney rose ou on lest pas !
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