Marcello.
Prier? Prier???
Ainsi donc, c'était cela qui succéderait à l'inhalation de mauvaises herbes: la priére, ici, au milieu du jardin du dispensaire?
Peu habitué à devoir composer avec une présence à ce point constante à ses côtés, encore moins à étaler sa foi comme on le ferait d'un pique-nique en plein air, Marcello gardait les yeux fixés sur Feuille, sans rien trouver à lui répondre.
Pas plus qu'il ne sut quoi dire au sieur au visage vaguement familier qui à son tour s'avançait vers eux, hocha la tête en guise de salut à leur intention, et se mit lui aussi à remuer les lèvres en une lithanie fervente et murmurée, entre l'ortie et la valériane.
Nul doute que leurs intentions soient des meilleures, seulement...comment leur faire comprendre que jamais de sa vie il n'avait recherché ni même souhaité, susciter l'attention de quiconque?
Il aurait voulu leur demander pourquoi, pourquoi ils étaient là tous les deux? Pour Myléna peut-être, car aprés tout ni l'un ni l'autre ne le connaissait vraiment? Oui mais Myléna elle-même, aurait-elle vraiment apprécié que son accouchement devienne l'occasion d'autant d'attention et de réunions? Et d'ailleurs s'ils le connaissaient, lui, jamais ils ne se seraient risqués à rester là, lui parlant pour l'une d'entre eux, comme si elle attendait qu'il lui réponde.
Non, s'ils le connaissaient vraiment, ils auraient su que leur présence allait le rendre encore plus nerveux qu'il ne l'était déjà...Si toutefois bien sûr, c'était réellement possible...
Un regard éteint, lointain, absent vers Feuille qui déjà se signait et joignait les mains, bientôt rejoint par cet homme que peut-être il avait croisé en taverne, ou alors était-ce ailleurs, et doucement Marcello secoua la tête, pensant que décidément il ne comprendrait jamais totalement le peuple de ce pays. Depuis quand priait-on ainsi, au dehors, sans le toit pointu d'une église au dessus de soi?
Les laissant tous deux à leurs suppliques Marcello recula de quelques pas encore, et les yeux à nouveau rivés vers cette porte derrière laquelle à nouveau le silence avait chassé les cris, serra les dents et s'adossa au premier troncs d'arbre venu.
Le travail avait dû commencer à cette heure. Sinon que signifiait ce cri qu'il avait entendu? Et pourquoi ce silence à présent? Que cachaient ces murs derrière lesquels rien ne résonnait plus? Et pourquoi le visage de Laura lui revenait en mémoire? Et elle, avait-elle crié avant de...
Ainsi donc, c'était cela qui succéderait à l'inhalation de mauvaises herbes: la priére, ici, au milieu du jardin du dispensaire?
Peu habitué à devoir composer avec une présence à ce point constante à ses côtés, encore moins à étaler sa foi comme on le ferait d'un pique-nique en plein air, Marcello gardait les yeux fixés sur Feuille, sans rien trouver à lui répondre.
Pas plus qu'il ne sut quoi dire au sieur au visage vaguement familier qui à son tour s'avançait vers eux, hocha la tête en guise de salut à leur intention, et se mit lui aussi à remuer les lèvres en une lithanie fervente et murmurée, entre l'ortie et la valériane.
Nul doute que leurs intentions soient des meilleures, seulement...comment leur faire comprendre que jamais de sa vie il n'avait recherché ni même souhaité, susciter l'attention de quiconque?
Il aurait voulu leur demander pourquoi, pourquoi ils étaient là tous les deux? Pour Myléna peut-être, car aprés tout ni l'un ni l'autre ne le connaissait vraiment? Oui mais Myléna elle-même, aurait-elle vraiment apprécié que son accouchement devienne l'occasion d'autant d'attention et de réunions? Et d'ailleurs s'ils le connaissaient, lui, jamais ils ne se seraient risqués à rester là, lui parlant pour l'une d'entre eux, comme si elle attendait qu'il lui réponde.
Non, s'ils le connaissaient vraiment, ils auraient su que leur présence allait le rendre encore plus nerveux qu'il ne l'était déjà...Si toutefois bien sûr, c'était réellement possible...
Un regard éteint, lointain, absent vers Feuille qui déjà se signait et joignait les mains, bientôt rejoint par cet homme que peut-être il avait croisé en taverne, ou alors était-ce ailleurs, et doucement Marcello secoua la tête, pensant que décidément il ne comprendrait jamais totalement le peuple de ce pays. Depuis quand priait-on ainsi, au dehors, sans le toit pointu d'une église au dessus de soi?
Les laissant tous deux à leurs suppliques Marcello recula de quelques pas encore, et les yeux à nouveau rivés vers cette porte derrière laquelle à nouveau le silence avait chassé les cris, serra les dents et s'adossa au premier troncs d'arbre venu.
Le travail avait dû commencer à cette heure. Sinon que signifiait ce cri qu'il avait entendu? Et pourquoi ce silence à présent? Que cachaient ces murs derrière lesquels rien ne résonnait plus? Et pourquoi le visage de Laura lui revenait en mémoire? Et elle, avait-elle crié avant de...
Citation:
- HERMINE hermineeee ... haaaa hannnn mon dieuuuu
Brisant le silence un cri venait de se faire entendre depuis l'officine. Cri qui pour Marcello eut l'effet de la lame d'un poignard planté en plein coeur.
Comme arraché brusquement à un autre monde, prisonnier d'un extérieur depuis lequel il ne pouvait rien si ce n'était patienter, le soldat lança un regard angoissé vers l'officine, vers Feuille, à nouveau vers l'officine...et sentit que le long de son dos courait la sueur froide d'une peur irréprécible, ou pire encore, d'un pressentiment irréfutable.
Silence. Encore ce silence...Ce silence qui changeait les secondes en minutes, et les minutes en heures.
Les paupières closes, Marcello bascula la tête en arrière contre le tronc de l'arbre.
Mon Dieu, combien de temps encore allait donc durer cette torture?
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Comme arraché brusquement à un autre monde, prisonnier d'un extérieur depuis lequel il ne pouvait rien si ce n'était patienter, le soldat lança un regard angoissé vers l'officine, vers Feuille, à nouveau vers l'officine...et sentit que le long de son dos courait la sueur froide d'une peur irréprécible, ou pire encore, d'un pressentiment irréfutable.
Silence. Encore ce silence...Ce silence qui changeait les secondes en minutes, et les minutes en heures.
Les paupières closes, Marcello bascula la tête en arrière contre le tronc de l'arbre.
Mon Dieu, combien de temps encore allait donc durer cette torture?
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