Judas
Angers, appartement de Judas.
Sur le chemin du retour Bretagne - Bourgogne, Judas et sa compagnie avaient décidé de faire une halte. Halte nécessaire, puisque les chevaux et les esprits commençaient à fatiguer, sans parler du temps qui se faisait exécrable. Point de ralliement avait été désigné en Anjou, dans l'appartement Andégave du Von Frayner. Nyam et la Roide s'occupaient pour la soirée au coin d'un feu où rôtissait une cuisse de goret, Judas lui observait la pluie tomber par delà les fenestres, pensif. Un instant de quiétude se brisa sur la voix cassée du taciturne observateur.
Je vais prendre l'air.
L'air... L'air de quoi? Dehors, une tempête couvait et personne n'osait courir le pavé. Judas pourtant laissa ses pensées aux carreaux pour se saisir de son garde-corps qui ne serait pas du luxe, histoire d'éviter d'être trempé trop vite. Sans attendre de réponse, il fila, laissant les femmes entre elles et passant la porte pour s'évanouir dans le tumulte de l'intempérie.
Où allait-il, si déterminé? Aux jeux pardi! La capitale abritait une auberge où se jouait le ramponneau et le seigneur en joueur invétéré ne supportait pas l'idée de rester cloitré entre son esclave et son amante à écouter cuir le rost. A pas pressés la silhouette furtive de Judas traversa quelques ruelles que lavait le flot discontinu des grosses gouttes pour gagner l'antre du vice.
L'air du tripot, lourd et chaud, fit palpiter les narines Judéennes. Presque vicié, l'atmosphère exhalait le renfermé, toute odeur rehaussée par celle de la pluie. Les poulaines brodées avaient laissé place aux bottes cuirassées, moins majestueuses mais plus chaleureuses aux pieds du Frayner. Quelques enjambées dégoulinantes firent remarquer son entrée, et passé les quelques regards intrigués tous les joueurs reprirent leur activités, dans le brouhahah des salles publiques les jours de pluie.
La simple vue des dés et autres cartes firent tressaillir son coté primaire et addictif, animé d'une vieille pulsion qui se plaisait à le tarauder souvent. Il passa le comptoir, jetant quelques pièces en échange d'un jeu complet et se trouva une table où il prit place, se séparant de sa vêture mouillée. Les mains fines du seigneur dépiautèrent le jeu tandis que les prunelles grises déchiffrèrent incisivement son contenu, méthodique, attendant qu'un hardi curieux vienne se frotter à son savoir faire et à sa tactique.
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Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles...
Sur le chemin du retour Bretagne - Bourgogne, Judas et sa compagnie avaient décidé de faire une halte. Halte nécessaire, puisque les chevaux et les esprits commençaient à fatiguer, sans parler du temps qui se faisait exécrable. Point de ralliement avait été désigné en Anjou, dans l'appartement Andégave du Von Frayner. Nyam et la Roide s'occupaient pour la soirée au coin d'un feu où rôtissait une cuisse de goret, Judas lui observait la pluie tomber par delà les fenestres, pensif. Un instant de quiétude se brisa sur la voix cassée du taciturne observateur.
Je vais prendre l'air.
L'air... L'air de quoi? Dehors, une tempête couvait et personne n'osait courir le pavé. Judas pourtant laissa ses pensées aux carreaux pour se saisir de son garde-corps qui ne serait pas du luxe, histoire d'éviter d'être trempé trop vite. Sans attendre de réponse, il fila, laissant les femmes entre elles et passant la porte pour s'évanouir dans le tumulte de l'intempérie.
Où allait-il, si déterminé? Aux jeux pardi! La capitale abritait une auberge où se jouait le ramponneau et le seigneur en joueur invétéré ne supportait pas l'idée de rester cloitré entre son esclave et son amante à écouter cuir le rost. A pas pressés la silhouette furtive de Judas traversa quelques ruelles que lavait le flot discontinu des grosses gouttes pour gagner l'antre du vice.
L'air du tripot, lourd et chaud, fit palpiter les narines Judéennes. Presque vicié, l'atmosphère exhalait le renfermé, toute odeur rehaussée par celle de la pluie. Les poulaines brodées avaient laissé place aux bottes cuirassées, moins majestueuses mais plus chaleureuses aux pieds du Frayner. Quelques enjambées dégoulinantes firent remarquer son entrée, et passé les quelques regards intrigués tous les joueurs reprirent leur activités, dans le brouhahah des salles publiques les jours de pluie.
La simple vue des dés et autres cartes firent tressaillir son coté primaire et addictif, animé d'une vieille pulsion qui se plaisait à le tarauder souvent. Il passa le comptoir, jetant quelques pièces en échange d'un jeu complet et se trouva une table où il prit place, se séparant de sa vêture mouillée. Les mains fines du seigneur dépiautèrent le jeu tandis que les prunelles grises déchiffrèrent incisivement son contenu, méthodique, attendant qu'un hardi curieux vienne se frotter à son savoir faire et à sa tactique.
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