Blanche_
Citation:
A Monsieur Aimbaud de Josselinière,
Avec mon sincère respect et
Avec mon affection,
Salut.
Tant de choses à dire, et si peu de temps pour le faire... J'aurais aimé énormément de choses, et je
me trouve aujourd'hui bien triste, extrêmement loin de mes enfants, ma chair, mon sang, Ah ! Je
souffre de ne pas les avoir près de moi maintenant... Si vous saviez seulement à quel point vous me
fîtes souffrir avec votre femme en m'invitant loin de Gondomar, de ces amours qui alors m'ont tant
manquez...
Disons que ce fut facile, et je mentirais. Mais l'amour de Clémence m'y a aidée, et j'ai réussi.
C'est souvent une insurmontable souffrance. Il n'est pas de mot pour la décrire. Un foyer ardent d'a-
-pprentissage pour calmer mes émotions et trouver goût à ma situation. Se ranger est difficile.
me voilà, rebelle rangée. C'est vrai que j'étais plus effrontée en cet été, mais je suis toujours dés-
-ormais prête à servir fidèlement et amoureusement mon cher époux. Je suis plus qu'
obéissante en toutes circonstances, en tous lieux, en toute occasion, n'importe laquelle qui me per-
-met de garder mon rang et ma noblesse, ainsi que son affection, comme si à son col je cou-
-drait, avec mon âme... Je vous le promets. C'est même d'ailleurs l'une des plus grandes pro-
-pheties que l'on puisse avouer, j'éprouve pour mon époux l'amour parfait. On fera dire demain une
messe, que je jure sacrée, pour notre union, notre amour. Si ma bouche parlait vite, je dirais que je
vous souhaite à Clémence et à vous, au moins autant d'affection, et qu'ainsi votre femme
vous aime plus que mon mari.
Ne peut-on pas souhaiter autre chose de plus beau ? Des enfants, des petits êtres à partager,
Astaroth souhaite une engeance pour Gondomar, et je serai fort heureuse de tomber enceinte, encore
que la grossesse ne me plaît guère... Transmettez à Clémence mes vux pour qu'elle porte un enfant
de vous.
Voyons, ai-je oublié quelque chose ? Notre sincère amitié, nos remerciements, nos vux, notre
Amour...
Surtout rassurez votre femme sur mon amitié, qu'elle ne sois pas inquiète, car, promis, son souvenir
ne me quitte plus.
En suivant sa voix, qu'elle m'avait murmurée à Paris, j'ai changé. J'ai mûri, vieilli, pardonné, et en
plus cette nouvelle force m'aide à devenir adulte, à accepter mes sentiments, à vous oublier dans les
terres de Gondomar et des Isles, à accepter tel qu'il est, pur et simple, le soutien offert par les
bras de Clémence.
Quand je repense à nos crimes, nos erreurs, la Bretagne, cet été, c'était faux. Aussi, de moins en
Moins j'ai envie de ce faste et ces richesses, cette opulence fausse d'amour, ces erreurs d'enfants, et
ces badinages puérils qui ont fait de nous des idiots. Pensez-vous, nous aurions pu compromettre
même le mariage d'avec Astaroth... !
Bénissons Clémence et sa présence d'esprit, heureusement qu'elle a été assez bonne pour dire que
c'était une énorme erreur. Il faut oublier. Et pardonner. Je vous attends, j'attends que vous m'en-
-quérissiez de l'aboutissement parfait de votre mariage, que ce doute de votre bonheur, vous le
leviez.
Très affectueusement, recevez mon ami très cher, l'assurance que Gondomar sera pour
toujours votre. Fidèlement. Simplement. Courageusement.
Astaroth a, voyez-vous, des amitiés qui ne vacillent jamais.
Gwenn,
Marquise de Gondomar, Baronne de Donges, Dame de Valdecorneja.
Avec mon sincère respect et
Avec mon affection,
Salut.
Tant de choses à dire, et si peu de temps pour le faire... J'aurais aimé énormément de choses, et je
me trouve aujourd'hui bien triste, extrêmement loin de mes enfants, ma chair, mon sang, Ah ! Je
souffre de ne pas les avoir près de moi maintenant... Si vous saviez seulement à quel point vous me
fîtes souffrir avec votre femme en m'invitant loin de Gondomar, de ces amours qui alors m'ont tant
manquez...
Disons que ce fut facile, et je mentirais. Mais l'amour de Clémence m'y a aidée, et j'ai réussi.
C'est souvent une insurmontable souffrance. Il n'est pas de mot pour la décrire. Un foyer ardent d'a-
-pprentissage pour calmer mes émotions et trouver goût à ma situation. Se ranger est difficile.
me voilà, rebelle rangée. C'est vrai que j'étais plus effrontée en cet été, mais je suis toujours dés-
-ormais prête à servir fidèlement et amoureusement mon cher époux. Je suis plus qu'
obéissante en toutes circonstances, en tous lieux, en toute occasion, n'importe laquelle qui me per-
-met de garder mon rang et ma noblesse, ainsi que son affection, comme si à son col je cou-
-drait, avec mon âme... Je vous le promets. C'est même d'ailleurs l'une des plus grandes pro-
-pheties que l'on puisse avouer, j'éprouve pour mon époux l'amour parfait. On fera dire demain une
messe, que je jure sacrée, pour notre union, notre amour. Si ma bouche parlait vite, je dirais que je
vous souhaite à Clémence et à vous, au moins autant d'affection, et qu'ainsi votre femme
vous aime plus que mon mari.
Ne peut-on pas souhaiter autre chose de plus beau ? Des enfants, des petits êtres à partager,
Astaroth souhaite une engeance pour Gondomar, et je serai fort heureuse de tomber enceinte, encore
que la grossesse ne me plaît guère... Transmettez à Clémence mes vux pour qu'elle porte un enfant
de vous.
Voyons, ai-je oublié quelque chose ? Notre sincère amitié, nos remerciements, nos vux, notre
Amour...
Surtout rassurez votre femme sur mon amitié, qu'elle ne sois pas inquiète, car, promis, son souvenir
ne me quitte plus.
En suivant sa voix, qu'elle m'avait murmurée à Paris, j'ai changé. J'ai mûri, vieilli, pardonné, et en
plus cette nouvelle force m'aide à devenir adulte, à accepter mes sentiments, à vous oublier dans les
terres de Gondomar et des Isles, à accepter tel qu'il est, pur et simple, le soutien offert par les
bras de Clémence.
Quand je repense à nos crimes, nos erreurs, la Bretagne, cet été, c'était faux. Aussi, de moins en
Moins j'ai envie de ce faste et ces richesses, cette opulence fausse d'amour, ces erreurs d'enfants, et
ces badinages puérils qui ont fait de nous des idiots. Pensez-vous, nous aurions pu compromettre
même le mariage d'avec Astaroth... !
Bénissons Clémence et sa présence d'esprit, heureusement qu'elle a été assez bonne pour dire que
c'était une énorme erreur. Il faut oublier. Et pardonner. Je vous attends, j'attends que vous m'en-
-quérissiez de l'aboutissement parfait de votre mariage, que ce doute de votre bonheur, vous le
leviez.
Très affectueusement, recevez mon ami très cher, l'assurance que Gondomar sera pour
toujours votre. Fidèlement. Simplement. Courageusement.
Astaroth a, voyez-vous, des amitiés qui ne vacillent jamais.
Gwenn,
Marquise de Gondomar, Baronne de Donges, Dame de Valdecorneja.
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