Perdue dans ses pensées, Cherva n'avait pas remarqué l'agitation qui régnait dans la maison. Quand elle se rendit compte que Royal faisait des révélations importantes à Wyky, celle-ci rougit jusqu'aux oreilles et s'éclipsa rapidement.
- Si vous avez besoin de moi, je serai juste en bas, dans la cour.
Elle descendait l'escalier derrière Lylla et croisa une dame de très grande qualité. Cherva ne l'avait jamais vue mais sa mise était tellement plus luxueuse que tout ce q'elle avait vu dans sa vie qu'elle ne chercha même pas à savoir qui elle était avant de lui adresser une profonde révérance. Elle s'écarta ensuite pour laisser passer la dame et arriva en bas, sortit dans la cour. Le temps était magnifique, un temps tellement beau que Cherva ne croyait pas en la mort de Royal. Celle-ci avait l'air de vouloir lui faire confiance... Elle en était honorée.
Pendant qu'elle marchait le long de la route, Cherva se concentra sur les gestes à faire et se les rémémorait. Sa concentration était telle qu'elle ne vit pas le cheval d'un brigand notoire arriver sur elle. Quand elle entendit le cheval, elle fit un pas de côté, mais il était trop tard...
Une douleur immense irradia toute sa jambe gauche, la douleur était telle qu'elle failli s'évanouir. Elle cria de toute la force de ses poumons et prit sur elle de ne pas perdre conscience: elle seule était capable de sauver Dame Royal, personne d'autre qu'elle ne savait comment recoudre un corps... Non, surout ne pas s'évanouir.
Dans le fossé, juste devant elle, elle aperçut un plant de prêle des champs. De la prêle... Idéale en tisane en cas de fracture comme ca avait l'air d'être son cas, mais aussi parfois efficace en cas de saignement trop important...
Elle se redressa sur son séant. l'angle que faisait son genou avec sa cuisse était plus qu'impressionant. Soeur Angèle... C'était comme si elle était à ses côtés...
Toujours remettre les os en place Cherva avant de donner la tisane de prêle, toujours, sinon tu boites toute ta vie.
Cherva serra alors les dents aussi fort qu'elle le pouvait et, appelant tout son courage, elle fit pivoter l'os à sa place initiale. Celà lui arracha encore une fois un cri de douleur. La vue brouillée par ses larmes, elle allongea le bras et cueillit la prêle, deux bonnes poignées, suffisantes pour la soigner et empêcher Royal de saigner. Le brigand ne s'était même pas arrêté...
Il fallait que quelqu'un vienne, elle était incapable de se tenir debout...
- Au secours, s'il vous plaît, à l'aide... Au secours.... Au secours....
Elle pria pour avoir assez de force pour soigner Royal avant que la douleur ne soit trop forte...