Soren
Les champignons s'agglutinent peu à peu sur la grand place du village. Le brouhaha enfle. Chacun entame sa petite discussion dans son coin en attendant les directives du maire aux multiples facettes.
Une rousse doublement nattées au regard de noisette me salue d'un signe de la tête. Elle s'exprime dans un accent qui a certaines ressemblances avec le mien. Eh bien! Je ne serais plus le seul estranger dans la place! Estrangere... Hum! Devrai-je lui signaler les manière un peu cavalière d'un certain tavernier envers les non-champignons? Je garde l'idée en tête. Cela peut toujours servir.
La protégée de Sur Marie-Clarence n'est pas loin. Je ne la perds pas de vue... et dans cette foule, cela commence à devenir difficile. Elle semble radieuse, heureuse, pleine de vie. Je me demande si elle avait ce même minois taquin au couvent. Quel contraste avec les nonnes! Les nonnes... Pauvres nonnes devrais-je dire!
Ne voilà t-il pas que je me fais alors interpeler par les autorités!
Mon nom? A-t-il vraiment de l'importance mon nom? Mes couleurs n'ont-elles pas plus d'importance?
Une idée saugrenue surgit dans mon esprit. Je dois être malade. D'habitude, ce genre d'idée ne vient jamais... Jamais!
Si vous tenez tant à m'appeler par un nom... eh bien...
Je marque un instant de répit, histoire de ménager un peu le suspense.
Appelez-moi le Sans-Nom!
Je retiens le rire qui cherche à s'échapper de ma gorge alors qu'une autre idée surgit dans ma tête au moment où la rousse saxonne me marche sur les pieds. Instant de surprise, je détourne mon regard vers l'impertinente. Un regard courroucé qui se transforme bien vite en regard amusé. J'en profite pour lui rendre à mon tour son salut, faisant mine de n'avoir rien remarqué. Mais je ne la lâche pas du regard pour continuer à parler à haute voix.
Il est d'ailleurs fort dommage que les dames soient si nombreuses à participer à un tel concours. Cela retire aux sieurs la possibilité de...
Ma tête se tourne alors vers la fillette brune aux cheveux garnis d'une fleur blanche.
...Porter leur couleur comme on le fait dans les tournois de chevalerie!
Regard amusé. Hochement de tête, en coin. Ce regard... Ne jamais le croiser trop longtemps! Non... Jamais! Trop dangereux! Je brise un instant le cours de la discussion privée entre la brune et la rousse. Volontairement. J'impose ma présence d'un palabre où je ne suis pas désiré.
Je tourne autour de moi, levant les bras au ciel.
Que le meilleur gagne! Puisque je ne peux associer les couleurs d'une dame à celle de mon pays, je vaincrai pour le Jutland... et seulement pour le Jutland!
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Une rousse doublement nattées au regard de noisette me salue d'un signe de la tête. Elle s'exprime dans un accent qui a certaines ressemblances avec le mien. Eh bien! Je ne serais plus le seul estranger dans la place! Estrangere... Hum! Devrai-je lui signaler les manière un peu cavalière d'un certain tavernier envers les non-champignons? Je garde l'idée en tête. Cela peut toujours servir.
La protégée de Sur Marie-Clarence n'est pas loin. Je ne la perds pas de vue... et dans cette foule, cela commence à devenir difficile. Elle semble radieuse, heureuse, pleine de vie. Je me demande si elle avait ce même minois taquin au couvent. Quel contraste avec les nonnes! Les nonnes... Pauvres nonnes devrais-je dire!
Ne voilà t-il pas que je me fais alors interpeler par les autorités!
Mon nom? A-t-il vraiment de l'importance mon nom? Mes couleurs n'ont-elles pas plus d'importance?
Une idée saugrenue surgit dans mon esprit. Je dois être malade. D'habitude, ce genre d'idée ne vient jamais... Jamais!
Si vous tenez tant à m'appeler par un nom... eh bien...
Je marque un instant de répit, histoire de ménager un peu le suspense.
Appelez-moi le Sans-Nom!
Je retiens le rire qui cherche à s'échapper de ma gorge alors qu'une autre idée surgit dans ma tête au moment où la rousse saxonne me marche sur les pieds. Instant de surprise, je détourne mon regard vers l'impertinente. Un regard courroucé qui se transforme bien vite en regard amusé. J'en profite pour lui rendre à mon tour son salut, faisant mine de n'avoir rien remarqué. Mais je ne la lâche pas du regard pour continuer à parler à haute voix.
Il est d'ailleurs fort dommage que les dames soient si nombreuses à participer à un tel concours. Cela retire aux sieurs la possibilité de...
Ma tête se tourne alors vers la fillette brune aux cheveux garnis d'une fleur blanche.
...Porter leur couleur comme on le fait dans les tournois de chevalerie!
Regard amusé. Hochement de tête, en coin. Ce regard... Ne jamais le croiser trop longtemps! Non... Jamais! Trop dangereux! Je brise un instant le cours de la discussion privée entre la brune et la rousse. Volontairement. J'impose ma présence d'un palabre où je ne suis pas désiré.
Je tourne autour de moi, levant les bras au ciel.
Que le meilleur gagne! Puisque je ne peux associer les couleurs d'une dame à celle de mon pays, je vaincrai pour le Jutland... et seulement pour le Jutland!
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