Lumena
[Dans sa petite maison, Nevers]
Quinze jours. Autant dire quinze mois. Quinze jours à savoir sa voleuse dans l'armée Bourguignonne et à attendre son retour. Aujourd'hui, c'était le quinzième jour, justement, et Lumena imaginait la brigande passer le seuil de leur demeure d'une minute à l'autre.
"Il faut que je te parle..." Non, elle ne pourrait certainement pas commencer de cette façon, si ? C'était un peu convenu... "Nous ne devons plus nous voir." Plus direct, pas moins convenu, un peu violent surtout. "Je dois me soigner..." Ah, pas mal du tout. Simple, sobre, vrai, sincère... Une excellente ouverture pour pouvoir enchainer ensuite sur le fait qu'elles ne devaient plus se voir.
Son estomac se noua à l'idée.
Ne plus la voir... Bon sang... Déjà qu'elle s'était languie durant quinze jours, voilà qu'il fallait qu'elle se languisse éternellement... Enfin, éternellement, non, jusqu'à sa mort. Une fois dans l'éternité du paradis solaire, plus de langueur, bien heureusement.
Elle traversa la pièce dans un sens, puis dans l'autre, marmonnant des morceaux de phrase, secouant la tête. Entre deux allers et retours, quelques grains de maïs furent jetés à Maraud, sur la table qui trônait contre un mur.
Ca doit être simple, d'être un oiseau...
Elle regarda un temps le corbeau, d'un air rêveur, puis repris ses enjambées tout en se croisant et tordant les doigts dans tous les sens avec nervosité. "Je dois me soigner..." Oui, c'était un bon début. Après, il lui suffirait d'expliquer à quel point il était important pour elle d'entrer au paradis solaire, et donc d'obtenir le pardon pour ses péchés. Dans ces conditions, il était évident qu'elle devrait rester éloignée de son plus grand péché... La brigande comprendrait, bien entendu... Bien entendu ?
Mais oui, elle va comprendre. Murmura-t-elle pour elle-même, se voulant rassurante.
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Quinze jours. Autant dire quinze mois. Quinze jours à savoir sa voleuse dans l'armée Bourguignonne et à attendre son retour. Aujourd'hui, c'était le quinzième jour, justement, et Lumena imaginait la brigande passer le seuil de leur demeure d'une minute à l'autre.
"Il faut que je te parle..." Non, elle ne pourrait certainement pas commencer de cette façon, si ? C'était un peu convenu... "Nous ne devons plus nous voir." Plus direct, pas moins convenu, un peu violent surtout. "Je dois me soigner..." Ah, pas mal du tout. Simple, sobre, vrai, sincère... Une excellente ouverture pour pouvoir enchainer ensuite sur le fait qu'elles ne devaient plus se voir.
Son estomac se noua à l'idée.
Ne plus la voir... Bon sang... Déjà qu'elle s'était languie durant quinze jours, voilà qu'il fallait qu'elle se languisse éternellement... Enfin, éternellement, non, jusqu'à sa mort. Une fois dans l'éternité du paradis solaire, plus de langueur, bien heureusement.
Elle traversa la pièce dans un sens, puis dans l'autre, marmonnant des morceaux de phrase, secouant la tête. Entre deux allers et retours, quelques grains de maïs furent jetés à Maraud, sur la table qui trônait contre un mur.
Ca doit être simple, d'être un oiseau...
Elle regarda un temps le corbeau, d'un air rêveur, puis repris ses enjambées tout en se croisant et tordant les doigts dans tous les sens avec nervosité. "Je dois me soigner..." Oui, c'était un bon début. Après, il lui suffirait d'expliquer à quel point il était important pour elle d'entrer au paradis solaire, et donc d'obtenir le pardon pour ses péchés. Dans ces conditions, il était évident qu'elle devrait rester éloignée de son plus grand péché... La brigande comprendrait, bien entendu... Bien entendu ?
Mais oui, elle va comprendre. Murmura-t-elle pour elle-même, se voulant rassurante.
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