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[RP] Errons, errons, petits patapons

Karyaan
[Le Mans, Palais des Comtes du Maine, bureau de la Comtesse]

Bonjour Baronne

Léger sourire en coin de la Comtesso Sorcièro Licorneuse quand son amie entra dans son bureau.
Elle jeta un bref coup d'oeil à Paul qui compris aussitôt qu'il devait les laisser seules. Attendant que la porte soit refermée, elle s'approcha d'Erraa et lui tendit simplement le courrier qu'elle avait reçu de la Duchesse de Champagne.


Apparemment... votre fille est comme vous, elle a la bougeotte

Sourit

Voulez vous répondre à la Duchesse ? Ou souhaitez vous que je m'en charge ?

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"La parole est l'arme du faible, l'épée l'arme du sot, j'ai choisi d'être faible et de m'entourer de sots."
Soren
[ Champagne, Bourgogne... Dans le coin où parait-il on boit bien! ]

Je suis en quête d'une bonne taverne, avec de la bonne bière! Ici, toutes vantent les qualités de leurs vins mais aucune ne met la bière en évidence. For fanden! Pas envie d'être malade à boire du vin une fois encore! Je ne suis point un diacre tout de même pour boire du vin régulièrement! La belle époque... Tenue par dame Cybella ou quelque chose comme cela... et sieur Leodagand! C'est cette taverne que l'on m'a conseillé pour le bière! Je déambule dans les rues de nevers à sa recherche. Je suis morose, soucieux et dubitatif, et ce depuis le départ de cette petite auberge après Sainte-Menehould. Je me suis refermé sur moi-même pour mieux réfléchir à la présente situation, juger le pour et le contre, trier le vrai du faux à propos de ces doutes qui m'assaillent. Syu peut-elle être une traitresse? Une phrase si simple, un fait presque banal... mais ô combien lourd de conséquences potentielles futures! Les saxons n'ont pas la réputation d'être de fins diplomates, d'habiles manipulateurs. Mais qui me dit d'abord qu'elle est bien saxonne?

Et puis il y a Loh et ses mauvaises manies! A peine arrivée à Nevers qu'elle est partie vadrouiller sans demander son reste. L'insouciance de l'enfance...pas encore le poids des responsabilités et des tracas adultes. J'espère qu'il ne lui arrivera rien. Désormais je ne sais même plus si je dois espérer que Syu se trouve en sa compagnie. Serait-ce plus ou moins risqué? Depuis notre départ de Compiègne, rien de facheux n'est arrivé. Y penser attirera t-il le mauvais oeil sur nous? Heureusement, je ne suis pas supersticieux.

Et ces bateaux qui n'arrivent pas! Ah, je n'aime guère cette situation! Trop de dangers tout autour! Trop peu de contrôle sur tout ceci! Il n'y a guère de raisons de trainer ici trop longtemps. Sans bateau, il vaut mieux reprendre la route au plus vite, à cheval! Traverser le Berry, puis la Touraine et nous attendrons facilement le Maine...si toutes ces frontières sont ouvertes!

Oui... La fin du voyage est déjà proche. Que nous attend-il en Maine? Que va t-il se passer une fois arrivée à destination? les choses vont-elles se compliquer ou s'éclaircir? Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que les problèmes vont s'accumuler! Oui, je vois tout en noir aujourd'hui! Ah, la voilà enfin cette taverne!

_________________
Erraa
[Le Mans, Palais des comtes, Bureau de la comtesse]

Seule avec la comtesse, devant ce courrier, les émotions se succédaient. La joie, l'incrédulité, la colère puis encore la joie. Cette lettre était elle la réponse qu'elle cherchait ou bien un espoir qui serait comme tant d'autre déçu trop vite?
Ne pas poser de question. C'était l'accord qu'elles avaient passé. Ne pas se demander comment cette lettre pouvait arriver pile quand il fallait.

Je vous remercie infiniment Comtesse, Vous ajoutez encore une ligne à la longue liste des services que je vous dois. Vous êtes la meilleure! Je vais répondre merci. Votre temps est précieux et je ne veux pas le gaspiller plus que je ne l'ai déjà fait.

Lettre en main la baronne repartit vers son bureau. La journée passa sans qu'elle s'en rende compte. Perdue dans la contemplation de ces quelques lignes se demandant qu'elle était la marche à suivre. Fallait il foncer tête baissée pour aller chercher cet enfant? Vérifier qu'il s'agissait bien d'Audrey avant de faire quoi que se soit? Oui, il fallait vérifier. Cela éviterait bien des soucis de savoir précisément de quoi il retournait.

Et si cette petite n'était pas la mienne? Après tout il y a eu d'autres seigneurs à Gorron. Mais oui c'est ça! Ni le nom ni l'endroit ne correspond. C'est forcément une fille de Gaelant! Sauf que Gaelant se balade en ce moment du coté du paradis solaire a tout les coup devant une bière bien fraîche à discutailler avec Aristote en personne!

Retour à la case départ. Comment démêler le vrai du faux?

Et si simplement c'était une voleuse? Ou pire une tueuse! Si cette femme avait assassiné ma petite fille et volé son médaillon pour essayer de se faire une place dans une famille noble?

Une chose à la fois. D'abord l' hypothèse la moins dramatique...enfin pour elle. Est ce tout simplement la fille de Gaelant? Erraa attrapa son nécessaire à écriture. Elle tenait la plume au dessus d'un beau papier à entête mais aucun mot ne venait. Encore un dilemme. Comment demander à une femme qui a perdu son fiancé si la fille qu'on a trouvé est l'héritière de l'homme qu'elle a aimé et qu'elle ne reverra plus. Surtout que si c'est la fille de l'ancien propriétaire de Gorron ce n'est pas celle de Mary.
Enfin les mots s'accrochaient les uns aux autres et la lettre prenait forme peu à peu.

Citation:
De moi, Erraa De La Huchaudière
A Marylune De La Mirandole,

Bonjour mon amie,

Te souviens tu qu'il y a des années de cela j'ai eu une fille avec Raisin? Et qu'il l'avait emmenée loin de moi ce fameux jour où il a eu une crise de démence?

Après tout ce temps j'ai décidé de la retrouvé et Karyaan m'a beaucoup aider. Elle a reçu une lettre de la duchesse de Champagne et il y a une petite qui aurait environ 14 ans comme ma fille qui porte le blason des Gorron autour du cou.

Je te vois déjà te demander "mais pourquoi m'écrit elle pour me raconter tout ça?" Et bien voila : Raisin a emporté notre bébé en Bretagne et cette fille vit en Champagne, elle est connu sous le nom de Loh alors que mon enfant s'appelle Audrey.

Je sais que ce que je vais te demander peut raviver des mauvais souvenirs et je m’excuse d'avance mais cette inconnue pourrait elle être l'enfant de Gaelant?

Tu sais ma proposition de la dernière fois tient toujours. Tu es chez toi à Gorron. Si tu veux, tu peux venir sans invitation, sans protocole et sans tralala.

Que le Très Haut veille sur toi et sur ta fille.
Erraa


Après avoir lu, relu et re-relu sa lettre, la Gorron se dirigea vers le pigeonnier. Elle prit une petite bête et lia le papier avec un morceau de soie rose. Et elle le libéra pour que le message aille bien au destinataire.
Il ne restait plus que la partie la plus dure : l'attente!
Soren
[ Nevers, A la frontière entre la réalité et le coma éthylique... A la belle époque ]

J'avais enfin trouvé la fameuse belle époque quelques instants auparavant. Combien de temps s'était-il écoulé depuis mon entrée dans cette taverne? Je ne le sais. Et si je compte le nombre de chopes de bière que j'ai devant moi? Voyons, je bois un chope tous les... Oh et puis for fanden! Je m'en fous! Tout ça n'a pas d'importance!

Je commande une énième chope de bière. Je pense qu'ainsi, j'aurais gouté à toutes les sortes disponibles à la belle époque! Chez moi l'alcool n'a pas d'effet inhibiteur, il ne fait qu'accentuer mon humeur actuelle. Si je suis joyeux, je deviens carrément fol dingo. Si je suis morose, je sombre dans la folie la plus noire... ce qui n'est pas loin d'arriver en ce moment. L'oeil vitreux, je fixe intensément une tête de sanglier accrochée sur le mur devant moi. M'aidera t-il ce monstre féroce? Me dira t-il où se trouve la réalité? Il n'a pourtant pas l'air bavard Porcinet! Il sourit bêtement! Ma tête ne lui revient pas ou quoi? Se moque t-il de moi? J'aurais eu ta peau pour moins que ça tu sais...si un quidam ne l'avait pas eu avant moi!

La tête me tourne. L'ivresse est proche. Mes bras sont lourdement appuyés contre le comptoir. Ma tête dodeline de gauche à droite. J'ai du mal à la garder fixe. Il fait bien chaud ici! On dirait que les propriétaires cherchent à endormir leurs clients! La cheminée chauffe bien trop fort! J'essaie de me redresser sur les jambes. Je vais aller souffler un peu sur les flammes pour les atténuer! A moins que je ne laisse le froid glacial entrer dans la pièce en ouvrant toute grande la porte principale? For fanden! Quand on a la chance d'avoir un danois dans son auberge, on le traite en invité de marque, non? Et comment bien traiter un danois si ce n'est qu'en mettant une ambiance nordique dans la pièce principale? Au moment où j'allais me relever, un moche mioche me tire par la manche.


Qu'est-ce que tu veux toi l'avorton? Je t'ai déjà dit que je n'ai pas de bâton de réglisse avec moi! Quoi? Je ne t'ai jamais parlé? Bah! Si ce n'est toi, c'est donc ton frère...car vous ne m'épargnez guère vous, vos bébés et vos vauriens!

Ça cogne dans la caboche! J'ai bien trop parlé moi! Le gamin me tend un vélin?

Pour moi? Comme c'est gentil...

Je le déplie et essaie d'en prendre connaissance. L'homme qui a rédigé cette missive devait être sacrément saoul! Son écriture est toute floue, ses lettres sont doublement formées. C'est tout à fait illisible. La seule chose que je reconnais, c'est le sceau du Berry. Je m'assois lourdement sur une chaise qui passe par là. Tant pis pour elle, maintenant elle doit supporter mes fesses. Elle n'avait pas qu'à passer si elle ne voulait pas se faire taponner!

Euh... gamin? Tu sais lire le berrichon toi? Même quand c'est écrit par un ivrogne? Oui? Alors lis-moi le contenu de cette missive.

Le nivernais s'exécute. Mais qu'est-ce que c'est long! Si long que ma mâchoire inférieure se détache de sa consœur supérieure et qu'un flot de bave a toutes les peines du monde à ne pas aller à la rencontre du sol ou pire, de mes propres braies! Le regard dans le vide, mon cerveau met plusieurs instants à connecter les syllabes entres elles, à regrouper des mots, puis former des phrases et constituer des idées qui se tiennent.

Hum... Les frontières du Berry? Fermées? Pas bon ça! Je dirais même que ça pue le crottin de cheval ça! Et dire qu'on avait prévu de prendre le risque de passer si on n'avait pas eu de réponse à mes missives! Je m'approche du comptoir et commande un broc d'eau. Oui, oui, vous avez bien entendu! Un broc d'eau! Je précise... de l'eau fraiche! Très fraiche! Froide! Glacée! Je m'en asperge la tête! Ça fait un bien fou... même si ça donne des frissons partout partout dans le corps! Encore un! Et un autre! Finalement, je passe par dessus le comptoir, trouve l'endroit où le tavernier s'approvisionne en eau et me plonge la tête tout entière dedans! Je manque de suffoquer... même quand j'extirpe la tête de l'eau. La fraicheur extrême agit comme un fouet corporel, faisant dissiper une bonne partie des effets de l'alcool. Ma respiration reprend un rythme normal. Je peux enfin prononcer quatre syllabes d'affilé sans bégayer!


Dix sous pour toi petit si tu me retrouves Syuzanna NicDougall. Tu ne peux pas te tromper, il n'y a pas beaucoup de femmes à Nevers qui portent l'épée! Elle a des cheveux roux incendiaires, à faire damner un saint du royaume de Dieu! Ah... et si tu trouves un roux qui porte épée et robe, qui jure comme un diacre et qui boit comme un danois, c'est elle aussi!

Et tu auras vingt sous de plus si tu me retrouves Loh de Chaudière. C'est une petite fille brune... non, non... plus vieille que toi quand même! Elle a une fleur blanche dans les cheveux et elle embrasse comme une déesse!


Je cligne des yeux pour essayer de ramener un peu plus de lucidité encore à la surface. Comment pourrait-il reconnaître Loh avec le dernier détail que je lui ai donné ?

Dis-leur qu'on a un grave problème. Dis-leur de ramener leurs fesses à la belle époque au plus vite! Dis-leur qu'on va devoir remonter vers la Champagne car la route du Berry est fermée. Ah! Et dis-leur que je les aime! Qu'ils fassent bien attention en traversant la grand route!

A peine le gamin parti que je réalise que je dis n'importe quoi! Un souffle alcoolique s'échappe de mes poumons. Ça fait toujours ça de moins dans le corps! Ce message bouleverse tous nos plans! Il faut repartir par la porte Nord, contourner le Berry par l'orléanais, contacter le prévôt de ce duché... Tout ça avec une bonne quantité de bière dans le corps.... Bière? Hum... Les effets secondaires de la bière ne tardent plus à se faire sentir. J'ai besoin de sortir dehors pour me soulager!

Contre le mur de l'écurie je pousse un "Huuuuuuum! C'est booooooooon!" de derrière les fagots. J'ai à peine le temps de sceller les montures que le gamin revient en me tendant à nouveau la main... mais pas de Loh ni de Syu dans ses parages! J'ai envie de l'enguirlander quand je découvre qu'il est porteur d'un nouveau message. Je le regarde quand même d'un œil noir... avant qu'une joie immense inonde mon visage. Laisser-passer obtenus! A la dernière minute! Oublié le détour par la Champagne! Il était moins une! Je tends au gamin une pièce de cinquante sous pour cette excellente nouvelle!


Trente sous de plus si tu me retrouves au plus vite Syuzanna et Loh! Dis-leur de me retrouver à la porte Ouest! Ah et... oublie tout ce que je t'ai dit de leur dire auparavant, c'est compris?

Je scelle les chevaux au plus vite et me dirige vers la porte Ouest. L'heure du départ a sonné sauf que... Mince! Il y a encore de la bière qui demande à sortir de mon corps par le tuyau d'évacuation naturel! Le nombre de pauses-pipi risque de ralentir salement notre allure vers Bourges.
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Syuzanna.
[Port de Nevers, tout au bord de l'eau]

Elle contemple rêveusement le port, vide de bateau. Est-ce qu'elle se ferait remarquer si elle sautait dans l'eau tête la première ? Elle s'approche un peu plus du bord. Il faudrait d'abord qu'elle ôte ses vêtements. Elle n'est pas du genre pudique, la Saxonne. Elle s'apprête à déboucler sa ceinture, lorsqu'un gamin la tire par la manche de sa chemise. Posant un regard furibond sur le morpion, elle attend tout de même qu'il ait fini de déblatérer avant de le renvoyer garder les moutons d'un coup de pied dans le derrière.

- C'est vous Syuzanna NicDouggal ? s'enquiert-il en zozotant.

La rousse hoche la tête, attendant la suite.

- Ah, je vous z'ai tout de suite reconnu ! Y'a un M'sieur qui m'a dit d'trouver eune Dame aux cheveux enflammés et avec une épée. Y veut qu'vous l'rejoigniez à la porte Ouest.

Haussement de sourcil de la Saxonne. La porte Ouest ? Est-ce déjà l'heure du départ ? Tant pis, songe-t-elle en soupirant. La baignade dans le port est annulée.

Pour remercier le gamin, la Saxonne fouille dans sa gibecière, et fourre dans ses mains dix sous. Le petit s'en va sans demander son reste, cherchant visiblement quelqu'un d'autre.

Sans plus attendre, Syu se dirige vers l'atelier du Maître Forgeron. Celui-ci devait poser un nouveau fer au cheval de la Saxonne. Parvenue devant l'atelier, elle constate avec plaisir que son alezan est prêt. Payant le Sire, elle se hisse souplement sur le dos de sa monture, et lui flatte l'encolure d'une main. Elle arrange les plis de l'épaisse peau de mouton qu'elle a installé sur la selle pour la rendre plus confortable, et serre légèrement les cuisses. Répondant au signal, l'animal se met en route au pas. Les gens de Nevers la regardent passer. Quasiment tous la dévisagent. Visiblement, ils n'ont jamais vu une femme vêtue à la manière des Saxons. Elle leur sourit à tous, ou presque, de ce petit sourire fier et hautain qu'elle arbore parfois. Cela fait du bien d'être dans ses oripeaux traditionnels.

Après quelques minutes de zigzagues au milieu de la foule bruyante, elle parvient enfin à la porte Ouest. Le Danois est déjà là, prêt au départ. Il ne semble pas tout à fait frais. Et il pue la bière à des lieux à la ronde. Il n'y avait qu'à le renifler d'un peu trop près pour être ivre.


- Alors, Soren Eriksen ? lance-t-elle en souriant. Avez-vous apprécier la visite de la ville ?
_________________
Marylune
(RP avec l'accord de LJD Helena)


Madame, vous avez du cou...

La Baronne n'était pas dans le petit salon... ni dans sa chambre, ni... Ah! Cette tache rose sur la rivière, ce ne pouvait qu'être sa robe!

Madaaaaaame! Une lettre pour vouuuuuus!

Suzanne était sortie du futur domaine d'Helena et courait vers la rivière en passant par les champs. Plus elle approchait, plus elle arrivait à voir les silhouettes de sa maitresse et de la petite soeur de celle-ci qui serait bientôt sa vassale. Toutes les deux étaient confortablement installées dans une barque et se laissaient porter par le courant qui semblait plus calme que leur conversation animée. En effet, la Baronne avait un air boudeur et Helena un air plutôt découragé. Que s'était-il donc passé entre les soeurs? Ah... la blondinette portait une robe bleue. Ça expliquait tout...

Madame!

La rouquine se tourna vers la servante, surprise.

Une... une lettre madame.
De qui?
Hum... de la Baronne de Gorron, madame.


Gorron... ça lui faisait toujours le même effet. Elle ne s'en remettrait sûrement jamais. Helena jeta un oeil inquiet à sa soeur. Voilà à peine un an que Gaelant était porté disparu. Un an et la douleur de sa soeur ne s'estompait presque pas. Elle ne pleurait plus, mais son coeur se serrait à chaque fois. La blondinette prit les rames et rapprocha la barque du bord de la terre ferme pour que les deux Mirandole débarquent. De toute façon, la ballade avait duré assez longtemps... ça et la dispute vestimentaire.

Plus tard

It's impossible, Helena.
Mais qu'est-ce que t'en sais? Il te l'a peut-être caché!
Gaelant? Hiding something from me? Non non non. Il était franc et honest. Je l'ai cru quand il m'a dit être vierge et I still believe it was the truth.
(*Me cacher quelque chose? *je crois toujours que c'était la vérité)

Et si tu te trompais...?
How dare you? (*Comment oses-tu) t'attaquer à quelqu'un qui n'est plus là pour défendre son honneur? Mon fiancé, Helena! C'était mon fiancé!


Il y eut un moment de silence. Les deux soeurs se jaugeaient du regard pendant que Suzanne quittait subtilement la pièce. Elle n'avait pas envie de se retrouver entre deux Mirandole qui se disputent. C'est très mauvais pour la santé vous savez?

Je refuse d'y croire, you hear me? (*tu m'entends?)
Oui j'entends madame la Baronne. À force de hausser la voix comme tu le fais, c'est sûr que mes tympans vont en prendre un coup!


''Madame la Baronne?'' Voilà qu'Helena se moquait de son titre de noblesse...

Hé bien, madame la vassale de la Baronne en question, si vous ne voulez pas devenir sourde, vous devriez vous taire. Ça vous ferait du bien de temps en temps.
En tant que vassale, ne devrais-je pas vous porter conseil?
I... I... Rfffff!
Mettons cette histoire au clair. C'est tout ce que je suggère.
... You... I... Alright. (*D'accord)


Et quand on pense que Marylune avait dit son dernier mot...:

But you're wrong! (*Mais tu as tord) Gaelant n'a jamais eu d'enfant! You'll see! (*Tu vas voir!)
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(Deuil royal... bannière à venir)
Soren
[ Non loin de Saint-Aignan, dans le Berry, à la frontière avec la Touraine ennemie]

Cette fois, nous avons eu moins de chance. Il n'y avait pas de taverne à la croisée des chemins. La nuit est tombée. Loh semble morte de fatigue. Enfin, elle n'a rien dit, ne s'est pas plainte, rien. Le voyage est éprouvant, même pour moi. Cela fait plusieurs jours que nous chevauchons sans trop nous arrêter. Bourges ne fut juste qu'un arrêt on ne peut plus bref... et je ne prévois pas d'autres arrêts agréables avant... Vendôme, à la frontière mainoise.

J'ai allumé un feu de camp. Les chevaux paissent non loin de là. Ce soir, il va nous falloir prendre des tours de garde. Le prévôt du Berry nous a averti que des bandes de brigands rodent sur leurs terres, profitant de la guerre pour rançonner, piller et se divertir. Ouais! Je n'ai pas très envie qu'ils se divertissent avec nous. D'ailleurs, n'eut été du temps froid, je n'aurais pas allumé de feu de camp. Nous sommes bien trop visibles ainsi. Mais sans feu, nous allons tous mourir gelés... ou dévorer par les loups qui se font entendre par moments. Il ne fait pas bon s'aventurer en forêt de nuit ce soir. Là-haut dans le ciel, la lune brille. La lune.. j'ai toujours été attiré par elle, malgré ce que l'on en dit, malgré le fait qu'elle hébergerait l'enfer! La lune est d'une telle beauté! Beauté... Je détourne mon regard vers Loh. Je la trouve belle, désirable, attirante. Elle a un sacré caractère... que l'on a plaisir à découvrir! Elle mord dans la vie comme une enragée et elle donne envie de s'y accrocher. Elle est jeune... Elle est si jeune! Cet après-midi, pendant une pause, j'ai badiné un peu avec elle. Nous nous sommes retrouvés je ne sais comment allongés sur une couverture pendant que je l'embrassais. Je la sentais déstabilisée. J'aurais aimé savoir ce qu'elle avait en tête à cet instant précis. J'aurais aimé savoir ce qui l'avait déstabilisé. Elle ne me l'a pas dit. Nous nous sommes relevés et avons repris le chemin.

Je dévie mon regard vers la route qui serpente devant nous. Au loin la Touraine.. La Touraine et sa frontière... La Touraine qui n'a pas répondu à ma demande de laisser-passer. Ses frontières sont-elles fermées? Si j'en crois ce que j'ai entendu dans le Berry, j'en ai peur. La paix est installée, mais elle est précaire. Ces deux-voisins là ne s'aiment pas et se méfient l'un de l'autre. Si le Berry a fermé ses frontières, la Touraine doit en avoir fait de même... et je n'ai pas vraiment envie de me retrouver face à face avec une armée tourangelle accompagnée de la Grande Faucheuse! Décidément les problèmes s'accumulent. Verrons-nous vraiment un jour les terres de Gorron?

J'ai soigneusement évité de porter mon regard sur elle jusqu'à présent. Elle qui occupe mes pensées de façon si négative et si douteuse. Non! Il y a trop de points d'interrogations partout. Ça me donne mal à la tête de penser à tout ça! Il y a un abcès à crever si je ne veux pas sombrer. Je m'approche de l'endroit ou Syuzanna. est allongée. Je m'accroupis et lui secoue l'épaule.


Oh Syu.... Réveillez-vous! Je sais que ce n'est pas encore le moment de votre tour de garde, mais j'ai besoin de vous parler. Maintenant. Et c'est sérieux. Prenez une lampée de votre flasque de fort si vous voulez mais j'ai besoin de toute votre lucidité.

Je jette un coup d'oeil vers Loh. Inutile de l'inquiéter avec mes idées noires, elle n'a pas besoin de ça. Hum... A t-elle bougé? Dort-elle? Pendant que Syu se réveille, je m'approche d'elle. Je suis tout près. Je la regarde comme je l'ai regardé cet après-midi. Je la dévore littéralement du regard. J'ai envie de la prendre dans mes bras, croiser mes bras sur son ventre et couvrir sa nuque de baisers. J'ai envie de placer mes mains sur ses épaules, la caresser de mon menton barbu, descendre le long de ses bras en effleurant sa peu de la paume de mes doigts de guerrier, trouver ses mains et y déposer un baiser dans le creux. J'ai envie de ses doigts sur mon visage, de son regard dans le mien... Je soupire de dépit. Ce n'est ni l'endroit ni le moment! J'ai besoin de me ressaisir. Je cligne des yeux pour chasser ces pensées et revenir à la réalité qui est bien plus hostile que cela. Je m'approche du feu, m'enroule dans ma couverture et attends Syu.
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Syuzanna.
Elle sent qu'on la secoue. Doucement, mais on la secoue. Aurait-ele été transportée dans un navire durant son sommeil ? Ou est-ce le Félon qui, l'ayant retrouvé, cherche à présent à l'étrangler ? Mais depuis quand étrangle-t-on par l'épaule ?

Syu ouvre les yeux en grands, révéillée à présent. Sa main gauche trouve tout de suite sa dague, qu'elle place sous la gorge de son adversaire. La lueur du feu, quoique vacillante, la fait bientôt abaisser son arme. C'est seulement Soren Eriksen. Elle soupire discrètement en se redressant sur son séant. Parler ? Maintenant ? Au beau milieu de la nuit ? Oh non, songe-t-elle. Il va lui parler de ses craintes amoureuses. Elle n'est vraiment pas la bonne confidente pour ce genre de choses. Boire avant d'aller s'entretenir avec lui ? Par les Dieux, qu'est-ce qu'il a en tête ? Il ne va quand même pas lui demander d'être son témoin lors de son mariage ?

Maugréant dans sa barbe imaginaire, la Saxonne se lève tout de même, et le rejoint, non sans glisser au passage un regard sur la belle endormie. Loh est silencieuse depuis quelques temps, et cela ne lui ressemble guère.
Prenant lourdement place aux côtés de Soren, elle tente de s'éveiller pour de bon en l'écoutant lancer ses premières phrases. Au début, rien de bien choquant. Jusqu'à ce que...

La rousse bondit sur ses pieds avec l'agilité d'un chat. Les lèvres tremblants de colère, elle a une furieuse envie de lui enfoncer sa hachette dans le crâne, histoire de bien lui faire comprendre que de telles suppositions sont pour elles plus que de simples insultes. Mais, songe-t-elle en se calmant, l'assassiner, même sous l'emprise de la colère, n'est pas la meilleure tactique. Tout dou, le sang Saxon, se murmure-t-elle à elle-même en se rasseyant lentement. Bien, autant éclaircir cette situation. Comment procéder, si ce n'est en tabassant son interlocuteur ? En parlant peut-être ?

Elle se lance alors dans ses explications, essayant de ne pas s'embourber. Les propos sont infondés. Mais effectivement, la Saxonne n'a pas tout dit à ses compagnons de route. Mais connait-elle la vie de Soren Eriksen depuis sa naissance jusqu'à aujourd'hui ? Non. Alors pourquoi aurait-elle été étalé sa vie comme du beurre sur une tartine ?

Son discours fini, elle le regarde, une moue méprisante s'affichant l'espace d'une seconde sur son visage d'ordinaire joyeux. Ou neutre. Ou sinistre. Jamais, de sa vie, on ne l'a autant insulté et mise en colère. Sauf peut-être le jour où un homme avait planté sa hache dans le dos de son père.


- Satisfait ? s'enquiert-elle en croisant les bras.
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Soren
[ Entre vendôme et le Mans, pas loin de la frontière mainoise...]

Nous avions atteint vendôme, en plein coeur des terres tourangelle, sans trop de difficultés. Pendant la halte-restauration que nous avons faite dans ce village, j'ai même appris de la bouche de la douanière que les frontières étaient bien fermés mais que le prévôt nous avait finalement accordé ces fameux laisser-passer. Voilà au moins un problème de réglé! Prochaine étape : le Mans, capitale du Maine… et une nouvelle frontière à passer! J'espère que celle-ci sera moins compliquée que les deux précédentes. Il serait vraiment dommage d'avoir des difficultés de la part des institutions mainoises alors qu'une fille de leur noblesse rentre au bercail!

A peine avais-je pensé à cela que mon cheval se cabre. j'ai toutes les peines du monde à rester en selle. Je tire sur les rênes et lui flatte l'encolure pour essayer de le calmer lorsque j'aperçois la cause de tout ceci… une flèche! Plantée en plein dans le poitrail de la bête! Celle-ci a d'ailleurs un flot d'écumes qui sort de ses naseaux. Elle hennit toute la douleur que le métal lourdement enfiché dans son corps lui cause.

D'autres flèches se mettent immédiatement à tomber non loin de nous sans toucher personne fort heureusement. Tir trop court!


Foncez! Droit devant! Ne vous occupez pas de moi! Vite… partez loin! Le plus loin possible… On se retrouvera au Mans!

Ma bête se déchaîne. Elle veut me désarçonner! J'ai à peine le temps de donner une grosse claque sur le postérieur des montures de Loh et Syuzanna que la mienne s'effondre sur le côté, m'emportant dans son élan. Ma tête cogne lourdement sur le sol. Je lutte pour ne pas sombrer. Ce n'est pas le moment! Ma vue se brouille un instant. Mes membres sont tétanisés sous l'effet du choc!
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Loh
[Quelque part sur les chemins du Royaume de France.]

Je suis fatiguée. Blessée aux cuisses, ainsi qu'aux paluches. J'ai l'impression de voyager depuis des mois. Des années même. D'ailleurs, où sommes-nous? Je dors debout sur mon destrier. Je chancèle. Mais je ne tombe pas. Je ferme les mirettes, j'inspire et je repars. En silence. Digne d'un casse-croute célèbre!

Une nouvelle nuit. Je dors comme une souche. Entre deux souches. Ma cape de voyage me tient chaud. Le feu crépitant de Seurn également. Le regard de ma protectrice aussi. Sans eux, je pense que je me serais faite dévorer par les loups. Ou pillée! De corps et de biens! Étrange d'ailleurs que rien ne me sois arrivé avant de les rencontrer.

Je fronce les sourcils. Je me retourne. Dans mon rêve. Car dans la réalité, je ne bouge pas d'une carotte. Il m'est impossible de trouver un sommeil réparateur. Des idées se choquent et s'entrechoquent dans ma tête. Elles livrent une bataille féminine de cape et d'épée. Imaginez le grabuge.

Nous approchons du but, paraît-il. Je mange de moins en moins. Mon estomac se tord au point de provoquer un barrage de castors là où tout doit passer. Je dois paraître bien livide. Diminuant de vie.


Tiens, en voilà de la vie! Alors que certains se veulent calme. D'autres désirent le contraire. Je suis réveillée. Je suis dans le brouillard. Il fait toujours nuit. Je grogne. Je repousse la personne qui tente de me poser sur mon cheval. Je grogne à nouveau. Je lui flanque une gifle. Qui que ce soit, sachez que ce n'est guère bon de réveiller une donzelle en pleine nuit! Il tape sur le popotin de ma jument. De quoi je me mêle?! Si ça avait été moi, nom d'une noisette... Hé bien à part ne rien comprendre et s'accrocher de toutes mes forces par mes mains meurtries à la bride en cuir de ma bestiole de voyage, je n'ai le droit de rien faire. Je suis une femme en fin de compte, non?
Syuzanna.
[Quelques part dans le Royaume Françoys]


Par tous les dieux des enfers ! On leur tire dessus ! Et voilà que Soren s'effondre, non sans les oblger à galoper. Bougre d'âne, elle aurait pu l'aider ! Mais elle juré de protéger Loh, et c'est le moment où jamais. Appuyant sur les flancs de son étalon, elle le force à galoper du plus vite qu'il le peut. Par chance, les chevaux, ça la connait. Dresseuse des montures du Clan, s'il vous plait. Non sans s'assurer que la jument de loh suit le rythme imposé, Syu s'éloigne de la zone de tir plus vite qu'il ne le faut pour le dire. Ceci effectué avec beaucoup de mal, tant elle désire aller fourrager dans les buissons avec son épée, histoire de calmer certaines ardeurs meurtrières. Mais la jeune fille avant tout.

Elle l'emmène vers ce qu'elle pense être le Maine. Mais après tout, qu'en sait-elle, elle, de l'endroit où cela se trouve ? Et elle n'a même pas les laissez-passer, réalise t'elle.

Faisant ralentir l'allure à son destrier, elle jete un oeil à sa protégée. Elle ne tiendra jamais le choc. Elle est toute pâle, et manque visiblement de vigueur. La Saxonne fouille dans sa besace et lance à la demoiselle un saucisson sec.


- Mange, ordonne-t-elle d'un ton qui n'autorise pas la désobéissance ou le refus.

Elle se retrouve seule à protéger Loh, et pour tout dire, cela ne l'enchante guère. Quatre yeux valent mieux que deux, toujours, en n'importe quelle situation.

Elle observe les alentours en se concentrant sur la route. Qui sait si derière ce buisson ne se cache pas un manant ? Elle lève le coude et se sasit de son épée, qui sort du fourreau avec un chuintement. Pas question de se laisser surprendre, si quelqu'un bondit.


- Allons-y, fait-elle en jetant un regard en arrière.

Soren Eriksen est loin, seul, aux prises avec des hommes étranges. Cela ne lui plait guère. Mais elle aurait agit de même, si cela lui était arrivé. La priorité est Loh. Il faut la mener à bon port dans les plus brefs délais. Lentement, la rousse Saxonne se remet en marche. Les dieux les protègent, songe Syu, priant en silence pour que sa mission ne se termine pas dans un bain de sang généralisé...
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Soren
[ Entre sol et cheval, pas loin de la frontière mainoise...]

Je reprends mes esprits. Les ai-je perdu longtemps? Je me rappelle mon cheval qui se cabre... la flèche.... la chute. J'ouvre les yeux... pour voir la pointe de six et sept lames pas loin de mes prunelles. Toute action serait irrémédiablement vouée à l'échec. A quelques pas de là, j'entends la voix autoritaire de celui qui semble être le chef de cette bande de... de quoi au fait?

Bandes d'abrutis! Z'avais dit de ne pas les toussé! Ca valait aussi pour les montures!

Visiblement, leur plan n'avait pas fonctionné comme prévu...

Maint'nant on s'retrouve séparés en deux! Avec c'lui là ici et les z'autres qui ont pris la fuite! J'espère que l'écorcheur et ses hommes vont r'trouver les donzelles, sinon titilleur, tu l'paieras d'ta vie!

Ouais! Ils n'avaient pas l'air d'être des tendres ceux-là! Ça m'a tout l'air d'être les restes d'une bande de mercenaires que la fin de la guerre a laissé à eux même, sans travail. Des personnes sans scrupules que ceux-là, j'en ai déjà croisé plusieurs fois de ce genre de bandes. Une fois la guerre terminée, ils errent dans les campagnes, pillent, rançonnent, tuent et violent ceux qui leur tombe entre leurs mains. Dans l'ordre qui les bottent. Hommes ou femmes. Ils ne font pas de cadeaux. Si leurs victimes ne leur sont d'aucune utilité, ils s'en débarrassent souvent de manière radicale. Et s'ils savent que Loh est noble, ils...

Fouillez donc selui là! En attendant d'voir si on va capturer les deux autres, z'veux savoir c'qu'ils pourraient nous apporter seux-là!

Ouais! Tout d'suite la Chèvre! Et s'il fait mine d'résister ne s'rait-ce qu'un brin, j'lui coupe la main!

Il y a tout un contraste entre les malfrats que l'on a rencontré à Compiègne et cette bande d'andouilles là! Je le confirme, ceux-là sont dangereux. Très dangereux. Dangereux car stupides et cruels!

Une brute aux cheveux longs, bruns et crasseux s'approche de moi. Il a un trou à la place de l’œil gauche. Il sent la charogne à des pas à la ronde et il lui manque au moins la moitié des dents de devant. Je n'ose imaginer l'état de ceux qui restent. Je comprends aux rires glauques qui fusent de la part de ses congénères qu'il se fait appeler mordeur.

L'homme se penche vers moi et me fouille sans ménagement. Je suis toujours sous la surveillance de ces épées ébréchées certes, mais nombreuses et bien trop proches de moi. Nom de nom! Il sort un vélin de ma chemise. J'essaie de me souvenir... Que pouvait-il y avoir dans celui-là? Des messages échangés récemment, il y en a eu plusieurs... Vite, vite! Réfléchir vite!


Hé hé... tu vas être content la Chèvre. Reste plus maintenant qu'à r'trouver les filles et on va s'faire un beau p'tit pactole.

En attendant, ligotez s'lui là! Et en marche! On va r'trouver seusses qui doivent s'trouver devant! Z'espère qu'ils z'auront d'bonnes nouvelles à nous donner.

Aussitôt dit! Aussitôt fait! Me voilà ligoté les mains derrière le dos, tiré sans ménagement sur le chemin de terre battue par une corde qui m'écorche les poignets.
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Loh
[Le Maine droit devant.]

Je donne l'ordre à ma jument de galoper. Comme ma protectrice me l'a appris. Je m'accroche aux brides de cuir. Sans regarder derrière moi. Ni à gauche. Ni à droite. Juste devant. Dans mon esprit, je suis seule. A croire que j'ai chevauché toute ma jeunesse! Mon souffle est aussi saccadé que celui de ma bête à quatre pattes. Ma cape fouette l'air dangereusement. Me griffant même légèrement la joue gauche dans l'action. Quelle violence dis donc!

Pourvu que je ne blesse guère mon destrier. Il n'a rien demandé lui. Enfin, elle. Le temps d'une infime seconde, je ferme les mirettes et je chatouille brièvement son encolure. Je pense alors aussi fort que je peux : " court. Court le plus vite possible. Sauve-nous la vie. Promis, tu seras ensuite libre de courir les pâturages! ". Mes noisettes redoublent de vivacité. Je les ouvre brutalement. Décidée comme jamais. Le Maine est droit devant. Je le sais. Je le ressens. J'arrive maman et papa!
Syuzanna.
[Un pas derrière Loh]

Tagadam, tagadam, tagadam... Les chevaux vont si vite que les sabots touchent à peine le sol. Pour plus de sécurité, la Saxonne ne quitte pas Loh d'une semelle. Et si elle-même n'est pas passée devant, c'est tout simplement parce qu'elle ne connait pas le chemin, et ne possède pas même de carte.

Mais la petite semble savoir où aller, aussi la rousse la suit sans discuter. Le vent fouette ses cheveux, et elle adore ça. Cette sensation extraordinaire de liberté. C'est grisant.

Deux chemins s'offrent à elles soudain, et Syu n'a même pas le temps de lire les panneaux de bois, que déjà, Loh tourne à gauche. Au passage, la Saxonne jete un oeil. Il lui semble bien voir écrit "Laval". C'est bien la bonne direction. Cette jeune fille a une boussole dans la tête où quoi ? Elle est formidable !

Elle sent son excitation. La petite est pressée de retrouver sa mère, son père, et peut-être même des frères et soeurs, allez savoir. Le passé et le futur de la jeune fille se verront enfin révélé. D'où elle vient, où elle va. Peut-être qu'un doux fiancé l'attend ? Ce genre de choses existent, et parfois, on destine des nouveaux-nés l'un à l'autre. Peut-être est-ce le cas pour Loh.
Mais il n'y a qu'un seul moyen de le savoir : poursuivre encore et toujours, leur route pour le château de la Baronne.

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Marylune
Les Mirandole s'étaient rendues en carrosse jusqu'à Gorron. D'abord, Marylune laissa échapper un profond soupir en reconnaissant les terres de son défunt fiancé, mais l'idée qu'Erraa s'en occupe au lieu de la laisser dépérir agissait comme un baume sur son coeur. La rouquine sentit la main de la blonde sur la sienne et troqua son regard bleu contre un plus rose.

Enfin, les deux jeunes femmes étaient arrivées. Elles entrèrent dans la demeure d'Erraa. Elle avait un peu changé la décoration et c'était une bonne chose. Marylune n'avait pas vraiment envie de revoir les meubles que Gaelant avait acheté pour leur vie à deux, ni les mêmes peintures et les jolies tapisseries. C'était dans un élan d'amour qu'il avait décidé de s'occuper de Gorron, afin d'y vivre avec celle qui aurait du être sa femme, Charlotte dont il aurait pris soin comme un père et de sûrement d'autres enfants s'ils avaient eu le temps d'en faire. Autrement, il serait resté dans son humble demeure de Montmirail, seul comme il l'avait toujours été avant que la Baronne cogne à sa porte, un sombre matin, une requête politique en poche.

Ainsi, la Baronne d'Entrammes et sa future vassale attendaient au rez-de-chaussez qu'on les annonces à la Baronne de Gorron.

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(Deuil royal... bannière à venir)
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