Soren
[ Roulotte de Loh...Dans une situation embarrassante]
J'entends du bruit venant de l'intérieur de la roulotte. Il y a du monde. Mon regard fixe le sol. Je cherche à distraire mon attention en attendant. Un léger grincement se fait entendre. La porte s'ouvre et je tourne la tête vers celle qui a répondu à mon appel. Loh Un instant, elle reste comme figée. Me reconnait-elle? Oui. Elle prononce mon nom. Je lui souris. Elle vient se coller à moi. J'éclate de rire. La surprise passée, je referme à mon tour les bras autour d'elle. Toute la tension accumulée ces derniers jours disparait au travers de cette simple accolade. Je l'ai enfin retrouvé. Rien d'autre ne compte. Elle m'entraine à l'intérieur. Je ne l'ai pas encore lâché. Face à elle, mon regard vient se perdre dans ses prunelles d'azur. Nul besoin de mots. Tout ce que j'ai envie de lui dire passe par ce regard. Je réajuste la fleur qu'elle porte chaque jour dans ses cheveux. Je remets en place une mèche rebelle.
C'est alors que j'aperçois Suyzanna dans une tenue légèrement débraillée.
Suyzanna ! Heureux de vous retrou
Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase. Je me retourne à nouveau vers Loh, confus de la situation que je viens de créer. Je vais laisser le temps à la saxonne de passer une tenue plus convenable en présence d'un homme.
Loh trépigne d'impatience. Je comprends que l'heure des retrouvailles est arrivée. J'imagine comme son esprit doit bouillonner à l'intérieur. Les femmes ont tout prévu. Pour la grande visite, je serais vêtu de rouge et de noir. Ce sont mes couleurs, celles que j'ai choisi sitôt l'annonce de mon bannissement du Jutland.Elles me représentent bien. Braies, chemise, ceintures, tablier et cape sont bien vite enfilés. J'ai aussi pris le temps de cirer mes bottes avec un morceau de lard de porc. Je n'oublie pas d'accrocher à ma ceinture mon poignard danois: se présenter totalement désarmé eut été des plus inconvenant.
Dehors, je jette mes braies dans un feu qui réchauffe quelques voyageurs. Dans les flammes se consument les derniers souvenirs d'une aventure qui aurait pu tourner mal. Bien mal!
[Devant le château de madame la vicomtesse...]
Adossé au pommeau de ma selle, je scrute la bâtisse qui se dresse devant nous. Ainsi c'est donc ça le château des Gorron. Depuis notre visite à la hérauderie de Champagne, je me l'étais mille fois représenté. Il n'était parfois qu'une simple bicoque de bois entourée d'une palissade chancelante, perché en haut d'une motte. D'autres fois, il était immense, fait de pierres blanches, avec des terres de chasses tout autour. Ouais! On peut dire que la réalité se situe bien entre ces deux extrêmes. Instinctivement, j'évalue ses défenses. C'est une seconde nature chez moi.
Depuis le début du voyage, le corbeau du camp de Rachelle est venu se percher sur la croupe de mon bidet. Bah, je lui dois bien ça après tout . Il m'a été fort utile. Et puis Il est peut-être dit que les nobles partent à la chasse avec leur faucon tandis que les bannis se contentent d'un corbac! Son pelage est d'un noir parfait qui s'agence d'ailleurs bien avec mes vêtements.
A côté de moi, j'ai l'impression que Loh est submergée par les émotions. Je serre plus fort ma main contre la sienne. Je suis avec toi Loh. Je serais toujours là à tes côtés. Toujours. Je jette un regard évocateur vers Syuzanna. Elle comme moi savons que même à cet instant, il faut être vigilant et paré à toutes les éventualités. Toutes. Mon regard passe de Syu à mon poignard danois. Elle a compris je crois. Et s'il le fallait, je la sais aussi déterminé que moi pour cette petite damoiselle brune.
Toc! Toc! Toc! Trois coups de marteaux cognent contre l'huis de la porte. Mon corps se crispe légèrement. Mes muscles se contractent. Le moment espéré depuis des semaines maintenant est enfin arrivé.
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J'entends du bruit venant de l'intérieur de la roulotte. Il y a du monde. Mon regard fixe le sol. Je cherche à distraire mon attention en attendant. Un léger grincement se fait entendre. La porte s'ouvre et je tourne la tête vers celle qui a répondu à mon appel. Loh Un instant, elle reste comme figée. Me reconnait-elle? Oui. Elle prononce mon nom. Je lui souris. Elle vient se coller à moi. J'éclate de rire. La surprise passée, je referme à mon tour les bras autour d'elle. Toute la tension accumulée ces derniers jours disparait au travers de cette simple accolade. Je l'ai enfin retrouvé. Rien d'autre ne compte. Elle m'entraine à l'intérieur. Je ne l'ai pas encore lâché. Face à elle, mon regard vient se perdre dans ses prunelles d'azur. Nul besoin de mots. Tout ce que j'ai envie de lui dire passe par ce regard. Je réajuste la fleur qu'elle porte chaque jour dans ses cheveux. Je remets en place une mèche rebelle.
C'est alors que j'aperçois Suyzanna dans une tenue légèrement débraillée.
Suyzanna ! Heureux de vous retrou
Je n'ai pas le temps de terminer ma phrase. Je me retourne à nouveau vers Loh, confus de la situation que je viens de créer. Je vais laisser le temps à la saxonne de passer une tenue plus convenable en présence d'un homme.
Loh trépigne d'impatience. Je comprends que l'heure des retrouvailles est arrivée. J'imagine comme son esprit doit bouillonner à l'intérieur. Les femmes ont tout prévu. Pour la grande visite, je serais vêtu de rouge et de noir. Ce sont mes couleurs, celles que j'ai choisi sitôt l'annonce de mon bannissement du Jutland.Elles me représentent bien. Braies, chemise, ceintures, tablier et cape sont bien vite enfilés. J'ai aussi pris le temps de cirer mes bottes avec un morceau de lard de porc. Je n'oublie pas d'accrocher à ma ceinture mon poignard danois: se présenter totalement désarmé eut été des plus inconvenant.
Dehors, je jette mes braies dans un feu qui réchauffe quelques voyageurs. Dans les flammes se consument les derniers souvenirs d'une aventure qui aurait pu tourner mal. Bien mal!
[Devant le château de madame la vicomtesse...]
Adossé au pommeau de ma selle, je scrute la bâtisse qui se dresse devant nous. Ainsi c'est donc ça le château des Gorron. Depuis notre visite à la hérauderie de Champagne, je me l'étais mille fois représenté. Il n'était parfois qu'une simple bicoque de bois entourée d'une palissade chancelante, perché en haut d'une motte. D'autres fois, il était immense, fait de pierres blanches, avec des terres de chasses tout autour. Ouais! On peut dire que la réalité se situe bien entre ces deux extrêmes. Instinctivement, j'évalue ses défenses. C'est une seconde nature chez moi.
Depuis le début du voyage, le corbeau du camp de Rachelle est venu se percher sur la croupe de mon bidet. Bah, je lui dois bien ça après tout . Il m'a été fort utile. Et puis Il est peut-être dit que les nobles partent à la chasse avec leur faucon tandis que les bannis se contentent d'un corbac! Son pelage est d'un noir parfait qui s'agence d'ailleurs bien avec mes vêtements.
A côté de moi, j'ai l'impression que Loh est submergée par les émotions. Je serre plus fort ma main contre la sienne. Je suis avec toi Loh. Je serais toujours là à tes côtés. Toujours. Je jette un regard évocateur vers Syuzanna. Elle comme moi savons que même à cet instant, il faut être vigilant et paré à toutes les éventualités. Toutes. Mon regard passe de Syu à mon poignard danois. Elle a compris je crois. Et s'il le fallait, je la sais aussi déterminé que moi pour cette petite damoiselle brune.
Toc! Toc! Toc! Trois coups de marteaux cognent contre l'huis de la porte. Mon corps se crispe légèrement. Mes muscles se contractent. Le moment espéré depuis des semaines maintenant est enfin arrivé.
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