Leonce
[Paris, deux mois plus tôt]
...
MAAAAAAAARGUERITE !
Voix de stentor qui hurle à s'en décrocher la pomme d'Adam.
Ladite Marguerite, tremblante et écarlate, peine à ramasser son petit linge éparpillé à travers la pièce tandis que notre héros, le jeune, le bôôôô, le sémillant Léonce, plus fort qu'un mammouth, plus rusé qu'un renard, plus rapide qu'un... Bref, enfile ses braies en un tournemain et se carapate en direction de la sortie. Sortie qui se trouve également être l'entrée, pas de bol pour lui. Nez à nez avec le vieux Baron, dont il vient d'honorer la femme sous à peu près toutes les coutures.
Retraite stratégique, esquive, déplacement latéral et débâcle. En moins de temps qu'il ne faut pour dire ornithorynque, le frais le beau le grand le magnifiiiiiiiiique Léonce est remonté dans sa chambre, a attrapé sa besace, un ou deux chandeliers en argent au passage (après ça, il ne pouvait plus vraiment compter sur ses gages, alors il faut bien se payer comme on peut !) et a filé de l'autre côté de la Seine.
Paris, c'est fini. Démodé.
Pour 1460, je m'exporte en province !
[1460, Lyon]
...
Je sais, belle Agnès. A moi aussi cela me brise le cur de vous quitter. Mais vous allez vous marier dans deux jours, et moi je ne suis ni Prince ni Marquis ! Si je l'avais été, les choses auraient été teeeeeellement différentes... Je vous aurais enlevée, et nous serions allés vivre ensemble, d'amour et d'eau fraîche, dan mon palais, entourés de nos centaines de domestiques...
Oh Léonce, enlevez moi ! Je me fiche de vivre dans la misère, tant que je suis à vos côtés, je serais heureuse, à jamais ! Et puis surtout... Si le Vicomte découvre que j'ai été déflorée, il risque de me renvoyer au couvent !
Malaise.
Non Agnès, il ne faut pas. Vous et moi venons de deux mondes trop différents... Vous êtes promise à un brillant avenir, alors que moi... Je ne suis qu'un humble valet ! Allez donc à l'encontre de votre destin, vivez ! Moi... Je ne vous oublierai jamais, Agnès. Adieu !
Le meilleur moyen de prendre la fuite, dans ce genre de situations, est encore que la donzelle en question ne puisse pas vous rattraper. Dans le cas présent, il ne lui fallut ni plus ni moins que sauter par la fenêtre. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait cela, ceci dit, mais à chaque fois il se demandait si un jour il ne finirait pas par écraser un chien, ou un mioche...
Un quelconque édifice religieux tout proche sonne deux heures de l'après-midi. Il est l'heure pour notre Léonce de se mettre en chasse. Chasse à quoi ? Mais au boulot, voyons ! Déjà deux jours qu'il était sur Lyon, son point de chute, et il n'avait même pas encore commencé à chercher. Il fallait dire que la petite Agnès l'avait bien occupé.
Maintenant, le problème va être de savoir comment s'y prendre pour se trouver une bonne place. Ses pas le menèrent plus ou moins naturellement vers le château ducal... Bien emmitouflé dans ses nippes, balançant des regards gouailleurs aux gardes qui faisaient le pied de grue devant l'entrée, il attendait, planté là.
Le premier noble qui sort, il l'accoste. Et si c'est une femme, il l'accoste deux fois !
_________________
Et ouais.
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MAAAAAAAARGUERITE !
Voix de stentor qui hurle à s'en décrocher la pomme d'Adam.
Ladite Marguerite, tremblante et écarlate, peine à ramasser son petit linge éparpillé à travers la pièce tandis que notre héros, le jeune, le bôôôô, le sémillant Léonce, plus fort qu'un mammouth, plus rusé qu'un renard, plus rapide qu'un... Bref, enfile ses braies en un tournemain et se carapate en direction de la sortie. Sortie qui se trouve également être l'entrée, pas de bol pour lui. Nez à nez avec le vieux Baron, dont il vient d'honorer la femme sous à peu près toutes les coutures.
Retraite stratégique, esquive, déplacement latéral et débâcle. En moins de temps qu'il ne faut pour dire ornithorynque, le frais le beau le grand le magnifiiiiiiiiique Léonce est remonté dans sa chambre, a attrapé sa besace, un ou deux chandeliers en argent au passage (après ça, il ne pouvait plus vraiment compter sur ses gages, alors il faut bien se payer comme on peut !) et a filé de l'autre côté de la Seine.
Paris, c'est fini. Démodé.
Pour 1460, je m'exporte en province !
[1460, Lyon]
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Je sais, belle Agnès. A moi aussi cela me brise le cur de vous quitter. Mais vous allez vous marier dans deux jours, et moi je ne suis ni Prince ni Marquis ! Si je l'avais été, les choses auraient été teeeeeellement différentes... Je vous aurais enlevée, et nous serions allés vivre ensemble, d'amour et d'eau fraîche, dan mon palais, entourés de nos centaines de domestiques...
Oh Léonce, enlevez moi ! Je me fiche de vivre dans la misère, tant que je suis à vos côtés, je serais heureuse, à jamais ! Et puis surtout... Si le Vicomte découvre que j'ai été déflorée, il risque de me renvoyer au couvent !
Malaise.
Non Agnès, il ne faut pas. Vous et moi venons de deux mondes trop différents... Vous êtes promise à un brillant avenir, alors que moi... Je ne suis qu'un humble valet ! Allez donc à l'encontre de votre destin, vivez ! Moi... Je ne vous oublierai jamais, Agnès. Adieu !
Le meilleur moyen de prendre la fuite, dans ce genre de situations, est encore que la donzelle en question ne puisse pas vous rattraper. Dans le cas présent, il ne lui fallut ni plus ni moins que sauter par la fenêtre. Ce n'était pas la première fois qu'il faisait cela, ceci dit, mais à chaque fois il se demandait si un jour il ne finirait pas par écraser un chien, ou un mioche...
Un quelconque édifice religieux tout proche sonne deux heures de l'après-midi. Il est l'heure pour notre Léonce de se mettre en chasse. Chasse à quoi ? Mais au boulot, voyons ! Déjà deux jours qu'il était sur Lyon, son point de chute, et il n'avait même pas encore commencé à chercher. Il fallait dire que la petite Agnès l'avait bien occupé.
Maintenant, le problème va être de savoir comment s'y prendre pour se trouver une bonne place. Ses pas le menèrent plus ou moins naturellement vers le château ducal... Bien emmitouflé dans ses nippes, balançant des regards gouailleurs aux gardes qui faisaient le pied de grue devant l'entrée, il attendait, planté là.
Le premier noble qui sort, il l'accoste. Et si c'est une femme, il l'accoste deux fois !
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Et ouais.