Irella
Le temps lui filait entre les doigts à la vitesse des nuages qui courent dans le ciel normand. La jeune veuve était envahie par la tristesse depuis son arrivée et ce n'est que très rarement qu'on l'avait vue sortir de sa chambre de l'auberge des Anges Protecteurs. Certes, il y avait eu mes épousailles d'Esquimote et Len qui l'avait aidées à reprendre goût à la vie, mais il fallait maintenant affronter la terrible épreuve des funérailles d'Anorion.
Les diacres de Montmirail ayant succombés tous les deux dans le voyage qu'ils avaient entrepris, Feuilllle avait gentiment accepter dofficier pour l'occasion. Une date avait été fixée, donnant le temps à l'officiante de se rendre jusqu'au village.
Tak avait été au petit soin pour elle, outre le fait qu'il avait organisé son escorte de Dieppe à Montmirail, celui-ci avait été d'un grand secours pour l'épauler dans les moments les plus désagréables qu'il soit.
Cet après-midi-là, la veille des funérailles, Irella avait préparé la petite église Saint-Nicolaïde , disposant près de l'autel les tréteaux sur lesquels reposerait le cercueil et avait placé les cierges qui seraient allumés en temps voulu. Il était convenu avec Tak qu'il s'entourerait de trois hommes de confiance pour porter la bière au coeur de l'église.
La nuit qui s'en suivit ne lui procura pas un sommeil réparateur, gambergeant tant et tant sur la vie qu'avait été la sienne avec celui qui était le sel de sa vie. Pourtant, il allait falloir faire bonne figure. Alors, levée avec l'aube, elle s'était préparée en se vêtant de noir, s'était coiffé du mieux qu'elle pouvait bataillant sans cesse avec les mèches rebelles qui refusaient la discipline, et avait terminé en accrochant son collier, présent d'Anorion qu'elle ne quittait que le soir au coucher et qu'elle serrait contre son coeur quand le chagrin la submergeait.
Enfin elle avait descendu les escaliers qui menaient de sa chambre à la salle commune de l'auberge et avait prévenu Tak qu'elle prenait un peu d'avance pour se recueillir avant que tout le monde n'arrive.
En approchant de l'autel, le froid qui régnait dans l'église l'envahit. Un frisson la parcourut. Elle enveloppa plus étroitement dans son châle sombre et s'assit sur le premier banc.
- Mon Dieu, Donne-moi la force d'affronter l'impossible.
Donne-moi le courage d'accompagner dignement l'âme de mon époux jusqu'à Toi...
La jeune femme resta un long moment prostrée et ce n'est que le grincement de la porte qui la fit sortir de sa torpeur méditative.
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Les diacres de Montmirail ayant succombés tous les deux dans le voyage qu'ils avaient entrepris, Feuilllle avait gentiment accepter dofficier pour l'occasion. Une date avait été fixée, donnant le temps à l'officiante de se rendre jusqu'au village.
Tak avait été au petit soin pour elle, outre le fait qu'il avait organisé son escorte de Dieppe à Montmirail, celui-ci avait été d'un grand secours pour l'épauler dans les moments les plus désagréables qu'il soit.
Cet après-midi-là, la veille des funérailles, Irella avait préparé la petite église Saint-Nicolaïde , disposant près de l'autel les tréteaux sur lesquels reposerait le cercueil et avait placé les cierges qui seraient allumés en temps voulu. Il était convenu avec Tak qu'il s'entourerait de trois hommes de confiance pour porter la bière au coeur de l'église.
La nuit qui s'en suivit ne lui procura pas un sommeil réparateur, gambergeant tant et tant sur la vie qu'avait été la sienne avec celui qui était le sel de sa vie. Pourtant, il allait falloir faire bonne figure. Alors, levée avec l'aube, elle s'était préparée en se vêtant de noir, s'était coiffé du mieux qu'elle pouvait bataillant sans cesse avec les mèches rebelles qui refusaient la discipline, et avait terminé en accrochant son collier, présent d'Anorion qu'elle ne quittait que le soir au coucher et qu'elle serrait contre son coeur quand le chagrin la submergeait.
Enfin elle avait descendu les escaliers qui menaient de sa chambre à la salle commune de l'auberge et avait prévenu Tak qu'elle prenait un peu d'avance pour se recueillir avant que tout le monde n'arrive.
En approchant de l'autel, le froid qui régnait dans l'église l'envahit. Un frisson la parcourut. Elle enveloppa plus étroitement dans son châle sombre et s'assit sur le premier banc.
- Mon Dieu, Donne-moi la force d'affronter l'impossible.
Donne-moi le courage d'accompagner dignement l'âme de mon époux jusqu'à Toi...
La jeune femme resta un long moment prostrée et ce n'est que le grincement de la porte qui la fit sortir de sa torpeur méditative.
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