[RP]Une rencontre improbable... Etape Angevine.

[il y a deux jours, en Touraine...]

Le groupe s’était arrêté sur le chemin.
Après s’être suffisamment reposée, la blonde n’a pu s’empêcher de s’approcher de la ville pour essayer d’obtenir quelques nouvelles.
Traverser ce duché après tant de temps ne la laissée finalement pas indifférente.
Qui l’aurait cru, elle pouvait encore ressentir finalement...
Des nouvelles, elle n’en avait pas eu tant que ça.
Mais suffisamment pour sortir une plume et un parchemin afin d’écrire au recteur.
Son Doc était devenu recteur ! Même elle avait du mal à y croire.
Une tourterelle attrapait, non sans difficultés, partirait quelques temps plus tard vers l’université.
Alors qu’elle s’apprêtait à retrouver le groupe pour reprendre le chemin, une voix l’interpella :

Hé vous là ! Arrêtez-vous !

Corps qui se crispe, épaules qui se redresse,
Doucement elle tourne la tête vers le garde.

Quoi ?

Il avait sorti son épée.
La main légèrement tremblante, il la pointé droit sur elle à quelques mètres.

Vous...vous êtes recherchée ! Alors déposez vos armes et suivez moi bien gentiment.

Le cœur accélère alors la cadence.
Non pas qu’elle ait peur de l’affronter, juste qu’elle ne sait pas pour quelle raison exactement elle est recherchée.
Un éclair traverse l’esprit.
Un regard au dessus de son épaule.

Tu as raison...

Jouer les innocentes, meilleures des solutions trouvées dans l’instant.
Elle fixe ses yeux sur le garde qui regarde derrière elle afin de voir à qui elle parle...mais personne...

Heu...excusez-moi mais...pouvez-vous me dire pourquoi je suis recherchée exactement ?

Le garde se redresse surpris.

Le BA ça ne vous dit rien !

Et voilà qu’il n’a pas l’air content maintenant.
Les lèvres d’Aphélie s’étirent dans un semblant de sourire.

Ha...ça...oui...oui vous avez raison.

Ne pas chercher à démentir alors qu’autre chose de plus important ce joue un peu plus loin.
Les bras en avant, les paumes de main tournées vers le ciel, elle s’avance doucement.

Allez-y...arrêtez moi.

Le garde sourit, fier de son autorité et s’approche chaînes en main.
Elle le laisse attacher une main, puis au moment ou il allait s’occuper de la deuxième...
Elle lui décroche un grand coup dans la mâchoire.
Il recule sous l’effet de surprise.

Saleté !

Elle fait tourner la chaîne autour de sa main et s’en sert comme un fouet pour faire voler l’épée qu’il avait reprit en main.
La main du garde en prend un coup au passage, alors qu’il essai de ramasser l’épée,
Aphélie fonce droit sur lui et enroule la chaîne autour de son cou.

T’aurais pas du venir seul !

Elle sert...sert encore...jusqu’à l’évanouissement de l’homme.
Quelques minutes plus tard, derrière un buisson et recouvert de feuillage,
Le garde se retrouve saucissonné.
Elle avait bien pensé à l’emmener, mais un prisonnier de plus aurait fait désordre.

Avec un peu de chance on le retrouvera, sinon...

Elle grimpe sur sa monture et fonce à toute allure pour rattraper le groupe, laissant l’homme inconscient seul face à son destin.

[Saumur, arrivée tardive...]

Ils passèrent les portes de Saumur que peu de temps avant elle,
Ce qui lui permit de suivre les traces.
La chaîne avait été enroulée autour du poignet et cachée par un foulard.
Entrer dans la ville en la brandissant aurait fait désordre...
Elle arrive au moment ou Crokie donnent ses ordres à l’intendant.
Elle aurait aimé l’interrompre pour lui parler de son souci,
Mais ce n’était pas le moment, elle pouvait clairement le lire sur le visage du colosse.

Plus tard alors...

Elle avait assisté, silencieuse, à la scène du Duc obstiné,
A la patience de Mal...
Et les a regardés partir à l’intérieur.
Un regard au dessus de son épaule...

Il a de la chance...j’lui aurais simplement répondu qu’il n’avait pas le choix et que son entêtement tuer un peu plus la princesse à chaque minutes...

Haussement d’épaules.
Elle descend de sa monture et s’avance dans la cours.
Pourquoi aller dans une taverne, alors que des écuries leurs faisait face ?
Et puis avec un peu de chance, elle trouvait de quoi enlever cette foutue chaîne !
Le borgne sort alors de la demeure.
Elle entrouvre la bouche pour l’interpeller, mais son pas décidé la rebute.

Ok...à toute Mal !

Elle lève le bras enchainé dans sa direction, avant de reprendre la route des écuries entrainant le canasson derrière elle et glisse les doigts dans sa bourse pour en sortir le contenu.
L’escargot est bien évidement caché dans sa coquille, elle claque la langue.

Fait pas la gueule ! j’te laisserais vadrouiller toute à l’heure...

Il retourne à sa place initiale et avant d’entrée dans l’écurie elle lance derrière elle :

Hé ! Si quelqu’un pouvait dire à Crokie que je squat là ça serait parfait !

N’attend pas de réponse bien évidement.
Un regard au dessus de l’épaule...

Si il a besoin...

[Saumur, casa d'el grognon]

Enfin rentré, sa piaule lui a un peu manqué en fait.
Il fout sa grande clef dans la serrure..rien n'ce passe.
Le sourçil non caché par son bandeau se hausse, qu'est-ce qu'elle a cette foutue porte!? Maleus force mais rien y fait elle ne s'ouvre pas.

Un soupir puis il pose sa besace et se dirige vers une vieille souche d'arbre dans laquelle est plantée une hache.
La hache récuperée, le borgne se dirige de nouveau à l'entrée de sa maison, retire son mantel qu'il jete en boule sur sa besace, remonte ses manches de sa chemise et commence à exploser la porte à l'aide de l'objet coupant.

La porte ne resiste pas à la fureur borgnesque et au bout d'une bonne demi heure de coups de hache et de coups de pied il n'en reste plus grand chose.
Satisfait, le borgne récupere son mantel et sa besace et franchit le palier.
Quelques pas dans sa petite maison que déjà le visage de Mal' se fait grimaçant..rongeurs et araignées ont squattés la piaule en son absence.

La besace et le mantel usé par les "dawas" successifs et les coups d'épées meurtriers sont posés sur la vieille table bancale où sont restées quelques bouteilles vides.
Le borgne descend ensuite dans la cave chandelle à la main, il marche sur quelque chose qui emet un couinement et il hausse les épaules...faut qu'il songe à se procurer un chat..si possible un gros chat bien hargneux.
Il récupere enfin quelques bouteilles, remonte et s'assure de bien fermer la trape.
Ceci fait, le borgne débouchonne une des tanches et boit quelques lampée de gnôle tout en s'asseyant sur le rebord de son plumard.
L'oeil se ferme quelques instants qui paressent une éternité, tout ce qui s'est passé depuis le sud ouest le revenant en mémoire...déplaisant à souhait..mais heureusement il est tiré de ses pensées par un bruit d'ailes..le temps d'ouvrir l'oeil qu'il voit le pigeon se poser au sol après avoir franchit la porte inexistante.
Nouveau haussement de sourçil alors qu'il se penche et récupere la missive.
A peine le temps d'ailleur de prendre la lettre dans sa main que son corbac, présent lui aussi, fonça sur la pauvre volatile pour le picorer vivant.

"Bon app' le piaf.."

Il tire sa dague, ouvre la missive puis passe en mode lecture.



Le rire du borgne résonne dans la la petite maison, pour qui ils se prennent..pensent-ils réellement que les menaces lui font peur?
Ce n'est qu'une menace de plus à rajouter sur une liste sans fin.
Quant à la princesse il s'en balance..qu'elle meurt ou qu'elle vive ça n'a aucun interet pour lui, ce qui est fait est fait.
La missive est déchirée et jetée dans la cheminée sans feu.

Le grognon baille et s'étend sur le lit..autant dormir en attendant que ça bouge...
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[Saint-Hilaire en Lignières - Castel Plaix - Appartement du Gambiani]

Quelques pas dans le salon qui s'ouvre dès que l'on met les pieds dans les appartement. Une bouteille sur la petite table l'attend et il ne se fait pas prier pour en prendre une gorgée. D'ici peu l'alcool allait devenir de plus en plus rare et euh... mauvais! La bug Berrichonne était la bière qu'il aimait et quant aux vins, un Sancerre se défendait bien et sa cave avait été soigneusement construite mais maintenant il devait laisser ça derrière. Les chemins l'attendaient et le passage en Touraine ne serait pas d'un réconfort pour son goût des bons vins et alcools!

Le jeune Seigneur haussa les épaules. Il était quand même capable d'amener un Sancerre 1444 dans son sac et bien sûr il avait pensé à l'indispensable, de l'herbe à fumer! Fallait dire que Saint-Hilaire aurait été un domaine bien plus convoité s'il n'y aurait pas poussé que du coton et du chanvre... S'en allant vers le fond de la pièce vers trois grandes fenêtres situées entre deux portes latérales il regarda une dernière fois le paysage de Saint-Hilaire. Castel Plaix allait lui manquer mais le Château serait toujours là à son retour ainsi que ce paysage majestueux. Sa décision était prise ainsi ses bottes noires tournèrent vers la droite en direction de la porte en face.

Il poussa la porte et se retrouva dans sa salle d'armes. Il marqua une pause. Tant d'objet de valeur et d'histoire se trouvait dans cette pièce mais ce qui attira le plus son attention était le pantin auxquelles étaient fixés ses armes personnelles. Sur le pantin, une armure de style Romain aux muscle dessinés, une lourde épée bâtarde, une surnoise rapière à laquelle à son fourreau était accroché un médaillon en souvenir du passé et une fine dague avec un tranchant assuré. À sa droite il y avait là une malle de bois finement ouvragé portant le blason de Saint-Hilaire ainsi que son bouclier adosser à celle-ci. Il mit un genoux par terre salissant quelque peu son pantalon beaucoup trop Noble pour ses mannières et ses mains iront trouver le couvercle de la malle de mannière presque religieuse. Il l'ouvrit doucement laissant peu à peu la lumière ambiante éclairer le contenue. Nul richesses, nul pierres précieuses, nul objets d'une quel conque valeur marchande, simplement un tas de vêtements qu'il se réservait pour les jours de campagne ou plutôt, de rase campagne...

Il en sortit un gilet marron d'un l'usure sur les épaules témoignait de son age porté sous une armure. La couture qui avait servit à le réparer lui rappella oh combien deux cotes cassées peuvent faire souffrir... Il l'enfilla redressant son col sur son cou. Une paire de braie marron avec de multiples réparations sur les genoux suivait. Une paire enlevé, l'autre remise, il se pencha à nouveau vers la malle pour en sortir une robe noir qu'il enfilla par dessus son gilet laissant bien le col dépassé. Enfin, il se redressa pour décrocher le bustier d'armure. Une fois les sangles tendues il prit la petite dague pour aller l'attacher à sa cuisse droite tout juste sous le pan de robe. Le fourreau de sa surnoise rapière lui tomba entre les mains, le tranchant vérifié elle alla retrouver le confort de sa hanche gauche. En la malle, plus que deux bouts de vêtements... Un foulard noir qu'il porta à la hauteur de son cou et un long mantel marron qu'il mit sur ses épaules afin de recouvrir le tout. Restait que le plus important, sa bâtarde qui alla trouver son dos laissant dépasser le manche à la hauteur de son épaule droite et le bout vers la hanche gauche. Fin prets, il se retourna vers la sortie prenant son bouclier au passage avec cette buse cambrée sur celui-ci et de l'autre main il aggripa une lance doublement ferrée.

Retournant au salon, son sac y trainait, il se vit dans un grand mirroir. Le Gambiani avait l'air d'une phalange à lui seul avec tout ses armes mais après tout, n'y avait-il pas eu légende Berrichonne qui racontait qu'il avait chargé une Armée Bretonne seul à dos de mûle?! Fallait reprendre la route et il ne savait pas se qu'il allait y rencontrer, il allait être près à faire face à n'importe quoi!

[Saumur - À la recherche d'un Borgne Bourrue]

Le voyage s'était bien passé, pas de souccis à ce niveau. Il savait aussi que son fillot allait le rejoindre sous peu à Saumur mais vallait mieux préparer le terrain... Il savait à peu près ce qu'il allait trouver là bas mais fallait commencer par trouver où le Borgne se pieutait! Il n'eue pas à fouiner longtemps dans les quartiers louches de la ville Angevine pour trouver l'info qu'il voulait. Le Gambiani avait été longtemps à la charge d'un et d'un autre dans ce domaine et maintenant s'en était rendu une seconde nature. Marchant vers le lieu indiqué son cheval en renne, il trouva une chaumière mal entretenue, une porte défoncée?! et c'était là rien de surprenant depuis que le Borgne avait quitté Dampierre...

Il attacha son mérens à un arbre non loin y laissant sa lance adossée au mur de la maisonné et entra à l'intérieur pour constater la piètre état du lieux... Sa main alla trouver le manche de sa rapière par précaution et survolla la pièce du regard. S'étirant pour voir dans la chambre il vit des miettes de papier au sol et un Borgne l'oeil fermé sur le lit... Il retourna à la cuisine où une bouteille à demi vide s'y trouvait et en prit une gorgée... L'alcool allait vraiment être mauvais pour les jours à venir... Il prit place à une chaise posant les pieds sur la table et sortie sa pipe et un peu d'herbes...

Norf!!!! Maleus réveilles-toi vieil canaille!!!!! J'ai pas de feu....!

Sourire en coin pour les grognements qui allait suivre...
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[Enfin le calme… Ou presque…]

Enfin tranquille… Enfin libéré du paquet qu’il a embarqué… Enfin le calme et plus les piaillements de la Princesse… Même si ce calme c’était déjà installé quelques heures avant son arrivée… Peut-être a-t-elle découvert que ne pas manger et ne pas boire était mauvais pour la santé ? Peut-être goûte-t-elle aux joies de la douleur physique comme à celle des délires comateux des mourants… ?

El Diablo sourit alors qu’il abandonne sa captive aux bons soins de son intendant… Ce chauve qui s’occupait de requinquer les soldats à l’époque où ils combattaient côté à côté… L’vieillard comme il était surnommé, juste parce qu’il était plus vieux qu’eux… Oui, il saura s’occuper de la blonde le temps qu’il se délasse, le temps qu’il puisse penser enfin à ce qui le préoccupe… Juste un peu, pour mettre les choses au clair avec cette folie qui s’est emparé de lui…

Les bottes claquent sur les dalles qui recouvrent le sol, laissant la lourde porte se refermer derrière lui… Il n’a jamais mis les pieds dans cette demeure mais Georges lui en a fourni les plans, ils l’ont façonné à deux, comme lui le voulait… Rapidement il commence l’escalade des marches, le bois grinçant sous son poids alors qu’il les monte quatre à quatre… Vite, se dépêcher avant que la douleur sourde de sa nuque vienne à nouveau se faire sentir…

L’azur étincelant glisse sur les huis, en ouvrant un d’un coup d’épaule… Jackpot, le bureau. Longue inspiration du colosse qui vient passer sa main valide sur sa nuque, massant sa chair entre ses doigts puissant, soupirant longuement avant d’aller se glisser dans le large fauteuil… Doucement les paupières se ferment, juste ce qu’il faut pour contenir les éclairs blancs qui se décident enfin à danser devant ses pupilles… Être mercenaire n’a pas que des avantages, chaque combat laisse des traces, certaines plus indélébiles que d’autres.

Pourquoi continue à combattre ? Pourquoi chercher à sauvegarder ce corps en état de marche alors que le vide s’est installé à l’intérieur ? Le cœur continue son office de pompe, les poumons n’arrêtant pas de s’emplir et de se vider, l’esprit étant toujours aussi vif, peut-être plus… Mais à quoi bon vivre alors que l’on est mort ? Index et pouce ensanglantés qui viennent se poser sur les paupières lourdes, massant les yeux d’un colosse fatigué…

Et pourtant les idées fusent dans l’esprit embrumé qui se noie dans la folie offerte par la disparition de son âme-sœur… La Princesse apprendra à souffrir… Elle apprendra la haine et la rage… Comme les autres. Oh non, pas la douleur physique, celle là, tout le monde peut l’endurer si facilement, ou se laisser sombrer dans l’inconscience pour l’oublier… Ce qui l’attend est beaucoup plus intéressant, beaucoup plus… Diabolique.

Là, dans son bureau, il ne sait combien de temps s’écoule, laissant ses pensées vagabonder au loin… Que penserais-tu de ce que je suis en train de faire ? Crois-tu qu’il faut que je continue ? Ne préférais-tu pas que je te rejoigne de l’autre côté ? Apprendre la souffrance aux autres est un jeu, mais jouer n’est pas vivre… Souffrir et prendre le plaisir sont les seules choses qui me montre que je ne suis pas insensible… Oh si tu savais comme je t’envie ! Est-ce que…

Porte qui s’ouvre à nouveau, les paupières s’ouvrent d’un seul coup alors que la main s’écarte de son visage… Douleur pas encore atténuée qui l’agace plus qu’autre chose… L’azur métallique toise les deux hommes qui viennent d’entrer l’un après l’autre. Maleus et le Pair. Mais qu’est-ce qu’il fout là lui encore ? Les sourcils se froncent alors que le borgne prend la parole pour lui expliquer ce que veut le nobliau… Sans lui laisser le choix, il tourne déjà les talons et quitte la pièce…

Long soupire qui s’échappe de la gorge de la Montagne de muscle qui reluque le fiancé de sa belle cousine de bas en haut… Un sourcil se hausse lentement alors qu’il vient poser ses deux larges mains sur le bois brillant de son bureau, relevant le regard jusqu’à l’ancré dans celui de son vis-à-vis… Il le foudroie tout simplement, colosse en manque de calme qui se voit même dérangé dans sa propre demeure… L’azur flamboyante alors que les mâchoires se serrent et se desserrent compulsivement, pour contenir les envies de meurtres qui font leur apparition… Il faut qu’il reste vivant, qu’il donne les courriers, qu’il rejoigne Fitz…

« Alors comme ça vous voulez voir la Princesse… Ne pouvez-vous pas vous contentez de la chance que l’on vous offre ? Pourquoi risquer votre vie pour simplement voir cette Blonde ? Seriez vous amants ? »

Sourire qui s’esquisse au coin des lèvres alors que ses larges paumes claquent sur la table, lui arrachant à peine un tressaillement alors qu’une vague de douleur remonte de sa main gauche… Le regard ne faiblit pas et le colosse se dresse de toute sa hauteur pour surplomber cet homme qui semble ne pas être effrayé, pas pour le moment… L’azur pétille d’amusement alors qu’il s’élance d’un seul coup, sa large main se refermant sur le visage du Duc qu’il soulève littéralement du sol…

« Vous voulez la voir ? Et bien soit ! Vous allez la voir. »

La montagne de muscles entraîne l’hôte de marque, le faisant traverser les escaliers sans toucher le sol alors qu’il dévale les marches le plus vite possible… Oh oui tu vas la voir… Et tu vas peut-être même me servir à la remettre sur pieds ! Peut-être serre-t-il trop fort, peut-être étouffe-t-il le air… Toujours est-il qu’il ne pipe pas un mot !

L’huis renforcé est ouvert d’une main blessée, arrachant un grognement au colosse qui catapulte le Pair dans la chambre, refermant la porte derrière en levant une main apaisante vers son intendant qui le regarde en ouvrant à nouveau des yeux ronds…

« T’en fais pas Georges, Messire ne reste pas… Il est juste venu voir la Princesse… », tournant le regard vers le duc qu’il a envoyé au sol, sourire au coin des lèvres, « Vos désirs sont exaucés, vouus pouvez même lui parler si ça vous chante… »

Le ton se veut volontairement railleur alors que les bras musculeux se croisent sur le torse puissant… Il barre la seule porte de sortie, campé sur ses jambes, attendant que le Pair face ce qu’il n’a à faire pour le sortir de son château d’un coup de pompe bien senti dans son fondement royal…
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"Mercenaire rôliste, cherchant une troupe ? Contactez moi..."

Le dédain... Un ROYAL dédain, entremêlé de faux airs de "même pas mal"... C'est tout ce que notre Duc avait à offrir du haut de son presque mètre soixante-dix -taille plus que convenable pour l'époque mais quasi un nain face au troll immonde qui venait de le soulever comme un vulgaire fétu de paille-, et de la largeur de son ventre sensiblement bedonnant, quoi que le régime forcé de ces derniers jours l'avait considérablement déballoné, ce gentil ventre tout confort qu'il s'était patiemment constitué à grand renforts de victuailles, de bons vins et d'exces de tranquilité farnientesque...

Même pas mal... M'enfin... Un peu plus, un peu moins, au diable ses varices et ce beau visage qui fit son succès aupres de belles autunoises en pamoison... Mais pour qui le prend-il, ce berzeker d'opérette...? Oui, il aime Fitz... Il l'aime plus que nul au monde. Mais dans ce cerveau de minus habens monstroïde et dépourvu de sens commun, il semblerait que les mots "noblesse" - Celle du coeur tout autant que du sang -, "amitié" et "fidélité" n'aient pas plus de sens que "Abigéat", "Naturalibus" ou encore "Sclauneur", lesquels, cher lecteur, n'ont aucun rapport avec notre histoire mais c'est bien ce que notre infortuné (et déformé) Pair est en droit de se demander ! Adoncques, oui, l'amitié ancienne, pure et sincère qu'Erik éprouve pour sa Princesse vaut bien ce petit voyage manumilitaresque que lui impose le sicambre -fier ou pas, là n'est pas la question-. Que peut bien y comprendre un tel individu ?

Du dédain ainsi qu'une légère pointe d'ironie lorsque, jeté à bas comme un paquet d'immondice avec une certaine violence, se remetant dans un mouvement de tres grande élégance, pour ne pas dire de complet détachement, ses mandibules en place, il rétorqua au taulier démesuré :

Monseigneur est vraiment trop bon avec son humble serviteur ! Monseigneur devrait faire attention... Pour un peu, Aristote risquerait de faire de votre inimaginable Seigneurerie son bras droit...

Mais pas le temps d'en faire plus... ELLE est là, étendue dans toute sa maigreur, le visage émacié, la respiration laborieuse, les paupières refermées avec presque violence sur des yeux absents... ELLE semble parfaitement inconsciente... Erik ne prend même pas le temps de se relever tandis que son geolier se contente de barrer le seul acces derriere lui... Il glisse presque jusqu'à ELLE à la maniere d'un enfançon imitant la course d'un cheval. Il se retrouve presque aussitot à son chevet, éploré, inquiet mais au moins... Un léger souffle, irrégulier, ténu mais... ELLE vit ! Comme à deux ou trois occasion déjà pour tout le cour de leur longue compagnie, il la tutoie, de cet air dont userait un père pour sa fille valétudinaire, se saisissant avec tendresse de l'une de ses mains :

Princesse ! Dis-moi quelque chose... Que je sache que tu es encore du monde des vivants...

Se reprenant tout de même :

Ces monstres ne vous ont-ils point alimentée ? Avez-vous la pépie ? Altesse... Sur ma vie, je vous jure que je leur ferai payer tout cela, dussé-je y passer le reste de mes jours ! Parlez Altesse, je vous en conjure, parlez moi...

Mais le temps est au silence : il craint que si une voix surgit de cette gorge, celle-ci ne soit résumée à un malheureux filet... Et cette odeur... Un mélange de vanille défraichie et de... Pisse ! Ces êtres là ne méritent pas d'autre noms que celui de Fils de la Bête Sans Nom !
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Duc de Corbigny

Loin :

Il y a des voix. Elle les entend. Elle en reconnaît certaines, du côté mort comme du côté vie. De chaque côté, toutes ces voix mêlées forment un chant distinct. Côté vie, discordant. Côté mort, harmonieux. Une voix sort du lot, côté vie. Une silhouette. Côté mort aussi, quelqu'un s'avance. Attendre pour mieux les distinguer.

A présent, elle sait qui ils sont.

Elle se retrouve projetée à Murat, et dans le passé. Mais ici, le temps compte-t-il encore ?

Côté vie, un promis. Côté mort, un mari. Le promis lui en veut encore, sans cesser de l'aimer pour autant. Le mari ne lui en veut plus, ayant appris la vérité dans l'au-delà qui déchire les voiles. Voici qu'une fois encore, elle se retrouve entre eux, à devoir choisir. Asterius et Morgennes. Celui qu'elle a abandonné, contre celui qui l'a trahie.

Aller voir le traître, et lui dire qu'elle a pardonné ? Aller voir le trahi, au risque de le faire souffrir encore ? Et qui est cette autre silhouette derrière lui, qu'elle ne distingue pas encore ?

A Vautorte :

Il y a des voix. Elle ne les entend pas. Dieu que la chair semble morte quand l'esprit hésite à la laisser ! On l'appelle, on prend sa main avec tendresse. Elle ne sent rien.

Loin :

On l'appelle, on prend sa main avec tendresse. Elle le sent. Le mort comme le vivant font assaut de douceur, chacun la veut pour lui. Rien ne change, jamais. Elle est entre eux, et le doute la déchire. Mais qui est cet autre, juste derrière Asterius ? Pourquoi ne se montre-t-il pas ?

A Murat, elle avait choisi Morgennes, pour le Roy. Le Roy qui est à présent derrière Asterius.

Philippe, que dois-je faire ? Revenir, cette fois encore ? Cette fois encore, choisir douleur et souffrance ? A quoi bon ?

Ma sirène... Si vous n'êtes plus là pour me sauver, qui le fera ?

Seul point chaud côté froid, la main d'Asterius. Seul point froid côté chaud, celle de Morgennes.

Mais qui est cet autre ?
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Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique

Les deux cavaliers marquèrent l'arrêt à la sortie du bosquet. Ils restèrent quelques instants à observer les environs, avant de se remettre en route, en direction du massif château de Vautorte.

Eikorc était certes une connaissance de Kilia, mais d'après ce que Balestan avait pu en juger sur les événements récents, il n'était guère rassuré de l'entreprise de Kilia. Balestan avait confiance en son jugement, mais il se doutait que les intentions de Kilia ne se limiteraient pas à parlementer avec Eikorc pour connaître les raisons qui l'avaient poussé à enlever Armoria, Erik et Fitzounette.
Il avait insisté pour l'accompagner, conscient toutefois que sa présence ne changerait pas grand chose si jamais la rencontre devait mal tourner. Au moins aurait-il fait ce qu'il pensait être nécessaire.

Continuant leur progression vers la forteresse du colosse, Balestan aperçu plusieurs silhouette se mouvoir au sommet des remparts. Les défenses du château avaient bien évidemment été renforcées, comme il s'y attendait.

Leur objectif n'étant pas d'être particulièrement discrets, les deux cavaliers poursuivirent leur route jusqu'au pied du château, où ils hélèrent les gardes.

Holà ! Dame Kilia sollicite une entrevue avec Eikorc.
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Armoria est là, physiquement, c'est bien elle, et elle a survécu aux mauvais traitements mais l'esprit est ailleurs, Erik s'en aperçoit tres vite... Pas de temps à perdre -encore un gnion de plus ? Bah, au point où il en est, autant ressembler tout à fait à un Sapin de la Sainct Noêl !-, il se releve, lache un bref :

Tenez bon, Altesse : ce n'est plus qu'une question de minutes !

Puis se précipite vers le montagnimorphe barrant l'huis de sa stature imposante, lui intimant, un air de reproche et de dégout entremélés dans la voix :

Ah ! Elle est belle, ton otage, Maroufle ! Ne vois-tu donc pas qu'elle se meurt, la Princesse ! De l'eau et du pain, vite ! Ou tes courriers jamais n'aurais plus de raison de les mener à qui de droit !

Pas une once de crainte dans ce qui ressemble autant à des beuglements de colère qu'à des ordres qu'il aurait donné à un de ses propres valets. Le Pair -sévère- attend, digne dans la détresse de l'instant...
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Duc de Corbigny

Colosse amusé qui regarde le Pair-du- se lancé comme une âme en peine sur le corps de la GMF, laissant tout juste le temps au chauve de s’écarter de son passage… Le sourire s’étire de plus en plus largement alors que la détresse de l’homme se fait sentir… Il n’a pas relevé la moquerie dont l’Erik à fait preuve à son égard, c’est de bonne guerre, et il est las… Plusieurs jours qu’il n’a pas dormi… Trop…

Les paupières se ferment quelques secondes alors qu’il écoute le bourguignon parlé à la vanillée dont l’odeur sucrée à disparue… Il le sait, il a passé tout son temps avec elle depuis son départ… Il rouvre les paupières juste à l’instant où le nobliau se jette devant lui en gueulant des ordres comme s’il n’était qu’un simple laquai… Les sourcils se froncent alors que le regard se fait dur… La main droite se détend comme un serpent pour se referme violemment sur le visage de son vis-à-vis, une fois de plus…

Mais juste de la fermeté cette fois-ci, il inspire profondément, plusieurs fois, comme pour se contenir de broyer le crâne de cet abruti entre ses doigts… Il force cependant, lui tournant le visage vers le plateau que Georges a amené, le dit intendant s’était retourné vers les victuailles, les sourcils froncés… Lentement le colosse se penche pour venir parler dans le creux de l’oreille du Pair…

« Au lieu de gueuler à tort et à travers en me prenant pour ton chien… Regarde donc ce qu’il y a ici…
Donne lui à manger, je ne veux pas qu’elle meurt, mais il sera plus aisé de la maintenir en vie si c’est toi qui t’en occupe ! »

La main relâche la pression sur son visage, et le menton désigne le broc d’eau vers lequel Georges se précipite le plus vite possible pour remplir un grand verre d’eau, l’approchant près d’Armoria, recommençant à la faire boire en tenant sa tête dans sa paume… Le nez du colosse se plie en voyant le visage tiré de son ami et intendant, il force sur sa jambe pour s’occuper de cette femme, comme lui l’aurait fait… Il y a des années… Mais les temps changent…

Le fatigue se fait sentir un peu plus… Il respire un bon coup, chassant les restes de douleurs qui vrillent sa nuque par un effort de volonté conséquent, l’obligeant par la même occasion à durcir le regard qui fixe le pair… Il ne quittera pas la pièce, pas tant que Georges sera décidé à aider le Royaliste à réveiller la belle au bois dormant… Les mâchoires se contractent alors qu’il fixe le visage de la Princesse… Foutredieu ! Tu vas te réveiller oui ?!

Grondement étouffé de la part de la montagne de muscles qui croisent à nouveau ses bras sur son torse, prenant appui lourdement contre l’huis, le regard étincelant… Qu’elle vive bordel… Qu’elle vive pour que tout ça n’ai pas servi à rien !
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"Mercenaire rôliste, cherchant une troupe ? Contactez moi..."

Un intendant ? Des vivres ? Mais où donc ? Le Duc éperdu de voir -d'un seul et sale oeil, lequel se trouve dans un état de fatigue avancé- son amie au bord du coma ne s'était pas aperçu de la présence d'un tiers.

Keuf... Keuf...

Mais quelle manie de le prendre par la gorge pour un oui ou un non. Ca devient un tantinet désagreable, à la fin ! Enfin, une fois une bonne gorgée d'air inspirée, Erik se dirige d'un pas rapide, presque leste comparativement à l'état de déliquescence physique où il se trouve, vers le serviteur, s'empare du plateau, slalome comme un professionnel vers la paillasse de la Princesse, l'installe du mieux qu'il peut de maniere à ce qu'elle releve le buste, et commence à faire couler quelques gouttes d'eau sur le visage de l'inconsciente, déseche ses lèvres et, lui donnant quelques claques sans violence, parvient à lui faire entrouvrir cette bouche presque sans vie, y faisant couler, là encore, quelques goutelettes de cette bénéfique source de vie... A la moindre marque de conscience, aussi ténue soit-elle, une boulette de pain se trouve déjà entre ses doigts fébriles, pret a la nourrir enfin :

Altesse ! Pour le Royaume ! Revenez à vous !

Ajoutant...

Saint Bynarr n'aimerait point vous voir ainsi le rejoindre...
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Duc de Corbigny

La gueuse n'se fit pas prier pour mettre pied à terre et soulager sa bête de son lest , si léger fût il...son esprit engourdi n'avait pas réellement saisi tout c'qu'avait dit l'géant mais elle avait repéré un chauve qui semblait détenir clefs et plans des lieux.. ça suffisait pour le moment ... ils restaient ici quelques temps avait-il dit... la brunette était suffisamment vive pour s'faire rapidement une idée d'l'endroit où elle était , en connaître ruelles et détours , planques et bonnes adresses... mais pour l'heure c'n'était pas c'qui lui semblait important... d'une main douce , elle caressa l'encolure d'sa monture , l'pauvre canasson était couvert de crasse et de sueur... elle fît passer la bride par dessus les oreilles d'la bête et la libéra d'son mors couvert d'une bave écumante et épaisse....l'oeil noir d'sa jument sembla la remercier .. la seule chose utile qu'sa mère lui avait enseigné était d'prendre soin d'sa monture et la gueuse en avait retenu l'unique leçon...des seaux avaient été soigneusement remplis d'une eau fraîche et claire .. Yrka laissait boire sa jument tout en la dessellant , frottant paille contre son pelage trempé.. rêvant pour elle d'une bassine et de linge propre.. d'un coup à boire et d'une bonne miche et... de draps frais...

voilà qu'la gueuse s'prenait à espérer conditions d'vie presque bourgeoises.. la fatigue rend parfois niais... elle secoua sa tignasse noire et se dirigea vers celui qui l'avait invitée à les rejoindre dans leur aventure , Fablitos ...

b'jour Fab , contente de te r'voir .. l'voyage s'est bien passé pour vous?... hum.. merci pour la flotte mais..j'ai ... comment dire... soif.. et l'eau n'me désaltère plus là.. * lui lance un sourire équivoque* tpeux m'indiquer l' bouge l'moins cher d'la place? j'roule pas sur les écus comme l'saucisson qu'on a transporté...

[Saumur, son église, ses ruelles typiques]

Ben voila, arrivé... Il était temps. Glaber n'avait jamais mis les pieds aussi loin à l'ouest. Sûr qu'il irait voir la mer océane. C'était pas bien loin. Jolies collines, c'est sûr. Quand j'serai roi, je ferai construire un château, ici. Le val de Loire, y'a pas à dire, ça a d'la gueule.

En attendant, c'était la sieste. Y'avait une petite là, qui lui faisait de l'œil depuis trois cruchons. Le tavernier du cru lui avait laissé une chambrette, tout la haut sous la charpente.

AAAAAAH ! LES FRAISES ET LES FRAMBOISES
LE BON VIN QUE L'ON A BU
AH! LES BELLES VILLAGEOISES,
NOUS N'LES REVERRONS PLUS !

J'AI RENCONTRE TROIS JOLIES FILLES
TROIS JOLIES FILLES DE MON PAYS,

J'AI CHOISI LA PLUS BELLE,
ET LA PLUS JEUNE AUSSI.
J'AI CHOISI LA PLUS BELLE,
ET LA PLUS JEUNE AUSSI.

J'LA MONTE DANS MA CHAMBRE,
LA COUCHE SUR MON LIT.

J'REGARDE ENTRE SES CUISSES,
ET J'Y VOIS LE PARADIS.
J'REGARDE ENTRE LES MIENNES,
J'APERÇOIS LE P'TIT CHRISTOS.

ET V'LA T'Y PAS QU'I'SE LÈVE, COQUIN !
ET MONTE AU PARADIS.

IL S'Y FENDIT LE CRANE,
ET LE CERVEAU JAILLIT.

lentement
NE PLEUREZ PAS MESDAMES,
LA MORT DU P'TIT CHRISTOS.
CAR AVANT MÂTINE,
IL EST RESSUSCITE !
IL EST RESSUSCITE...

Allez, en cœur ! on reprend !
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Les cons, ça ose tout. C'est même à ça qu'on les reconnaît.

Loin :

Le roi a changé de côté, ma sirène... Vous êtes la vie.

Elle se sent comme happée vers lui, et la silhouette qu'il cache en partie se fait plus précise. Elle est borgne, borgne et balafrée. La voix d'Asterius se fait sévère.

Allons, voudriez-vous laisser en plans tous vos projets ? Tout ce qui n'est pas terminé, à peine esquissé, allez-vous confier cette lourde tâche à d'autres ?

Il en appelle au devoir : ce devoir qui les a éloignés jadis. L'autre silhouette fait écho, d'une voix encore faible.

Ton devoir, Anaëlle. Ces sacrifices au nom du devoir, ils ne doivent pas être vains.

Le devoir. Dieu, le Roy, la Bourgogne. Sa famille. De l'autre côté, Morgennes ne dit rien, n'argumente pas. Il laisse parler les voix des disparus, l'attrait de la paix éternelle et de la félicité. L'appât est fort.

Devoir. Félicité.

Sacrifices. Paix.

A Vautorte :

Peu à peu, la nourriture se fraie un chemin. C'est encore par réflexe qu'elle déglutit, c'est encore mécanique. La machine a été malmenée, il faudra du temps pour qu'elle fonctionne à nouveau normalement, sans y être contrainte.

Loin :

Armoria, serrez ma main...

Morgennes lâche celle qu'il tenait, il la laisse glisser peu à peu, jusqu'à ne même plus l'effleurer.

Le borgne au visage couturé de cicatrices s'avance alors, et se saisit de cette main libérée. Snell.

Allez, viens... Reviens.

Elle se laisse guider, si petite entre ces deux hommes. Elle choisit la vie, cette fois encore.

A Vautorte :

"Altesse ! Pour le Royaume ! Revenez à vous !"

Royaume et devoir. Les paupières battent. A peine, pas assez pour s'ouvrir. De la gorge douloureuse s'échappe un murmure.

Philippe... Snell...
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Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique

A la réflexion, peut-être que seuls les pigeons qui lui sont destinés ont un flair incroyable, aussi Linon descend-elle dans la grande salle et attrape le fils de l'aubergiste

Tu connais Maître Ryllas? Le grand avocat?

Euh... ouais

Porte-lui ce billet sans tarder, il te récompensera généreusement.

Elle lui donne quand même une pièce en souriant quand le gosse lui lance un regard suspicieux, et lui crie une dernière instruction alors qu'il se précipite dehors

Et si tu vois mon fils, dis-lui de rappliquer fissa ! Il reste de l'eau chaude !

Ragaillardie à l'idée de la tête que va faire Marko en se voyant poursuivi par l'eau chaude jusque dans ses jeux, Linon rejoint sa chambre sourire aux lèvres et se plonge enfin dans le passionnant codex flamand...
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[Saumur – Château Colossal]

Saumur,
Autre ville, autre lieu,
Encore un ailleurs, un d’plus

Sourire dans l’vague et cernes sous ses yeux vert, bordés d’jaune violacé, dernière séquelle d’une dernière soirée nivernaise un rien agitée, séquelle d’nuits blanches passées à veiller, à panser ses plaies, intérieures, extérieures ou à penser tout court … La trogne dans l’vent, souv’nirs et pensées en oaï organisé, l’andalou ferme la marche d’la troupe. La carriole de Linon qui l’a accueilli au sortir du Berry, à été délaissée au profit d’Viento de Abril son fidèle compagnon d’voyage. Il suit en silence… r’pense à ses dernières semaines et à c’qui l’a amené là…

L’fond d’l’air est frais c’matin là. L’ciel d’la même couleur que l’âme andalouse : gris fer… les rênes sont tirées inconsciemment alors qu’les murs du domaine de Vautorte émergent de la brume pour s’dresser d’vant eux… l’château est à l’image du proprio, colossal… rester sur l’canasson, compagnons d’route à ses cotés… et tourner quelques minutes autour du groupe encore en selle… finir par s’arrêter et poser pied à terre… arrivée… récupérer ses fontes et ses armes… Mater les environs… penser à l’installation… clins d’œil aux Libertadiens… Répondre aux éventuelles questions d’usage par avance et s’trouver un endroit où s’poser…

S’détendre un peu et profiter d’la fraîcheur de l’eau tirée du puit pour entreprendre un décrassage en règle d’la bestiole… Il plonge la tête la première dans l’seau d’bois remonté du puisard histoire d’dégager la poussière incrustée dans sa crinière de jais. L’eau et l’savon ont un peu aplani les reliefs d’son visage, gommé les ombres des paupières. Il fouille dans ses fontes, choisit une chemise rouge sang et des braies en cuir propres, chausse sa vieille paire de bottes vestige d’un passé Béarnais révolu et, ainsi vêtu d’frais, presque r’posé, l’esprit plus ouvert et disponible en tout cas, l’andalou s’décide à mettre le cap sur la ville et ses tavernes.

b'jour Fab , contente de te r'voir .. l'voyage s'est bien passé pour vous?... hum.. merci pour la flotte mais..j'ai ... comment dire... soif.. et l'eau n'me désaltère plus là..

Volte à l’interpellation d’la merlette croisée en auvergne. Rencontre d’un soir à Montbrisson. La discussion à bâtons rompus qui s’en était suivie, s’passionnant au fur et à m’sure que godets s’vidaient, avait interpellé l’andalou. Il l’avait senti proche d’eux, proche de leurs idées, de leurs valeurs, de leur combat… avait lu du respect dans ses yeux et fini par balancer d’l’invitation à les suivre… confiance… toujours.

t’peux m'indiquer l'bouge l'moins cher d'la place? j'roule pas sur les écus comme l'saucisson qu'on a transporté...

L’taureau note l’sourire mutin, la fossette qui s’dessinent aux coins des lèvres et qui éclairent l’minois d’la gigolette.

Salut à toi Chica… j’fais aller… et toi, ça roulotte ?

Sourit amusé… De c'sourire goguenard qui n’le quitte pas alors qu’ses émeraudes fixent la brunette.

Nope… j’peux rien t’indiquer du tout la p’tiote, c’pas que j’veux pas hein… mais c’est la première fois qu’j’viens traîner mes bottes dans la région… Par contre, s’tu veux, on peut toujours aller s’faire une virée en ville… et l’godet l’est pour mézigue, c’moi qui rince…
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