Iskander
[ Chambéry, le 14 janvier ]
Au sein des ténèbres et de la froidure, trouver juste un peu de lumière pour écrire, un peu de place ...
Laisser la plume tracer, courir, en voyant à peine les lettres se former.
Suspendre le tracé un instant. Les pleurs s'étaient arrêtés. Les enfants dormaient. Ou n'en pouvaient plus. Cet endroit sentait l'humidité, le gel, et les souillures que ceux qui y avaient résidé y avaient laissé. Nous aussi d'ailleurs. Et la paille surie.
Nous devions sortir de là. Impérativement. Mais sans pigeon, pas moyen de contacter notre avoyer. Pas tout de suite.
Une chose à la fois. Faisons confiance aux autorités locales d'abord. Nous verrons ensuite.
Plier la lettre et guetter un passage au soupirail.
Voir des gens s'arrêter, les héler, et les voir lâcher sur nous leurs urines matinales.
Puis un gamin des rues ... qui accepte de porter la lettre contre tout ce que je pouvais lui offrir : une promesse.
Messire Procureur,
Par la présente, je porte plainte contre les gardes de Chambéry pour traitement inique.
Mes compagnons et moi-même avons été dévalisés par des brigands de grand chemin, hier, entre Dié et Chambéry, en route pour Genève, où nous résidons tous.
Ils nous ont molesté, navré, assommés, moi-même et mes compagnons, Dame Vero de Beausoleil, Dame Aubanne de Barsac, les sieurs Thorvald et Lemagefreng. Nous avons retrouvé la fille de Vero, Anaïs, et Florian, le fils d'Aubanne et Thorvald, hurlants à pleins poumons, tout traumatisés par cette agression.
Ils nous ont pris tous nos écus, ducats, deniers, jusqu'au moindre penny, nos vivres, nos charrettes, nos tentes et tous nos biens. Ils nous ont juste laissé ces dromadaires que nous montons.
Vous n'y êtes pour rien, et cela s'est passé hors de votre juridiction, au Lyonnais Dauphiné, nous le savons.
Nous avons poursuivi notre route vers Chambéry, espérant y trouver secours et réconfort, et quelques nourritures pour Anaïs et Florian au moins. A 4 ans, les enfants ont faim, tout le temps. Nous les avons pris tout contre nous pour qu'ils ne meurent pas de froid.
Arrivés aux portes de Chambéry, les gardes nous ont à peine adressé un regard et, devant notre mine piteuse et navrée, sans même nous demander ce qui nous était arrivé, nous ont jeté à bas de nos montures et poussé dans ce cachot froid et humide, sans nourriture et avec à peine un filet de lumière du jour. J'ai pu à peine trouver un bout de parchemin et fait chauffer de l'encre sous mes aisselles pour vous écrire la présente.
Messire Procureur, je demande à ce que mes compagnons et moi-même soyons libérés, car nous ne pouvons pas être condamné pour notre infortune, je sollicite secours au moins pour les enfants. Et je demande réparation pour le traitement inique que vos gardes nous ont fait subir.
Nous ne sommes point des mendiants. Nous sommes des citoyens de la République libre de Genève. Nous travaillerons pour vivre, reprendre force et nous rendre justice contre les malandrins qui nous ont détroussé : nul ne peut faire de mal à un genevois qui restera impuni.
Dans l'attente de vous lire, je vous prie de croire, Messire Procureur, à l'assurance de ma parfaite considération.
Iskander
Conseiller au Consistoire des Bourgeois de la République libre de Genève
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Au sein des ténèbres et de la froidure, trouver juste un peu de lumière pour écrire, un peu de place ...
Laisser la plume tracer, courir, en voyant à peine les lettres se former.
Suspendre le tracé un instant. Les pleurs s'étaient arrêtés. Les enfants dormaient. Ou n'en pouvaient plus. Cet endroit sentait l'humidité, le gel, et les souillures que ceux qui y avaient résidé y avaient laissé. Nous aussi d'ailleurs. Et la paille surie.
Nous devions sortir de là. Impérativement. Mais sans pigeon, pas moyen de contacter notre avoyer. Pas tout de suite.
Une chose à la fois. Faisons confiance aux autorités locales d'abord. Nous verrons ensuite.
Plier la lettre et guetter un passage au soupirail.
Voir des gens s'arrêter, les héler, et les voir lâcher sur nous leurs urines matinales.
Puis un gamin des rues ... qui accepte de porter la lettre contre tout ce que je pouvais lui offrir : une promesse.
Messire Procureur,
Par la présente, je porte plainte contre les gardes de Chambéry pour traitement inique.
Mes compagnons et moi-même avons été dévalisés par des brigands de grand chemin, hier, entre Dié et Chambéry, en route pour Genève, où nous résidons tous.
Ils nous ont molesté, navré, assommés, moi-même et mes compagnons, Dame Vero de Beausoleil, Dame Aubanne de Barsac, les sieurs Thorvald et Lemagefreng. Nous avons retrouvé la fille de Vero, Anaïs, et Florian, le fils d'Aubanne et Thorvald, hurlants à pleins poumons, tout traumatisés par cette agression.
Ils nous ont pris tous nos écus, ducats, deniers, jusqu'au moindre penny, nos vivres, nos charrettes, nos tentes et tous nos biens. Ils nous ont juste laissé ces dromadaires que nous montons.
Vous n'y êtes pour rien, et cela s'est passé hors de votre juridiction, au Lyonnais Dauphiné, nous le savons.
Nous avons poursuivi notre route vers Chambéry, espérant y trouver secours et réconfort, et quelques nourritures pour Anaïs et Florian au moins. A 4 ans, les enfants ont faim, tout le temps. Nous les avons pris tout contre nous pour qu'ils ne meurent pas de froid.
Arrivés aux portes de Chambéry, les gardes nous ont à peine adressé un regard et, devant notre mine piteuse et navrée, sans même nous demander ce qui nous était arrivé, nous ont jeté à bas de nos montures et poussé dans ce cachot froid et humide, sans nourriture et avec à peine un filet de lumière du jour. J'ai pu à peine trouver un bout de parchemin et fait chauffer de l'encre sous mes aisselles pour vous écrire la présente.
Messire Procureur, je demande à ce que mes compagnons et moi-même soyons libérés, car nous ne pouvons pas être condamné pour notre infortune, je sollicite secours au moins pour les enfants. Et je demande réparation pour le traitement inique que vos gardes nous ont fait subir.
Nous ne sommes point des mendiants. Nous sommes des citoyens de la République libre de Genève. Nous travaillerons pour vivre, reprendre force et nous rendre justice contre les malandrins qui nous ont détroussé : nul ne peut faire de mal à un genevois qui restera impuni.
Dans l'attente de vous lire, je vous prie de croire, Messire Procureur, à l'assurance de ma parfaite considération.
Iskander
Conseiller au Consistoire des Bourgeois de la République libre de Genève
14-01-2012 04:18 : Le vagabondage est interdit dans cette ville. Vous avez passé la nuit derrière les barreaux, comme une loque que vous êtes (-1 PR).
14-01-2012 04:08 : Vous êtes affaibli : vous avez perdu des points à certaines de vos caractéristiques.
14-01-2012 04:08 : Vous êtes affaibli : vous avez perdu des points à certaines de vos caractéristiques.
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