Quand vint leur tour:
[ Maël de Morrigan-Montfort, Duc De Rhuys, Vicomte de Frozay et chevalier de Pont l'Abbé VS à Bioul de lanngroez, baron de trebeurden]
Attendant calmement son tour au contraire de son destrier qui piaffait, le colosse regardait, appréciateur, les joutes se dérouler....
Calme le colosse, enfin....Pas si calme que cela ce qui expliquait que le colosse piaffait....
La monture sentait l'énergie qui se dégageait du mestre de guerre, une énergie qu'il fallait évacuer...
Enfin les hérauts crièrent son nom....
Il mit des jambes doucement ce qui suffit déjà à faire partir kheldar au petit galop, la nuance n'était pas trop de mise avec des jambes enfermées dans de l'acier...Voix et mains devaient prendre de l'importance...
Il prit une lance juste avant de rentrer et se présenta dans la lice pour s'arrêter au bout de celle-ci alors que de l'autre côté Bioul se présentait....
Là, il "rassembla" sa monture...Bougea le bras gauche doucement car celui-ci tenait les rênes...Après avoir bougé, il eut confirmation que sa targe était bien fixé à l'épaule gauche...
Il leva sa lance en guise de salut à Bioul et à la foule.
En redescendant la lance, il baissa d'une chiquenaude la visière de son armet et il entendit le petit bruit habituel du bouton poussoir s'enclenchant....
'Bien... 'pensa t-il.
Paré...Il resserra un peu sa prise sur les rênes tout en baissant la main...Juste de quoi faire sentir au cheval que ce n'était pas encore le moment.....
A ce moment là, le colosse pense à beaucoup de choses...La guerre, les sacrifices, la perte de sa famille, un amour perdu qui était loin...
Le sourire de sa petite fille qui lui manquait temps...
Il en voulait à la terre entière quand il ne pouvait en vouloir à personne, la vie était dure et ne faisait de cadeaux à personne....
Il serra involontairement les dents...
Plongée dans ses pensées ses yeux captèrent pourtant le mouvement des drapeaux s'abaissant signalant le départ de la joute...
Des réflexes imprimés à la dure se mirent en branle, des réflexes de guerre...
Les jambes du colosse serrèrent d'un coups les flancs du destrier alors même que la main gauche se dirigeait vers l'avant....
Une grognement monta dans la gorge du Duc De Rhuys alors même que le cheval prit un appui énorme propre à se cabrer .
Mais à mi hauteur, il piqua sur le devant et s'élança en hennissant ....
Maël se concentra alors donna encore plus des jambes...
Le destrier répondit immédiatement à l'appel et accéléra encore, il devait être le plus rapide possible à la frappe....
Des gerbes de terre se soulevaient au passage des sabots de la grande monture noire...
Maël se pencha alors encore plus et observa Bioul et nota une certaine instabilité....
Il n'en fallut pas plus au colosse pour savoir ou frapper...
Une frappe centrale était de mise quand l'adversaire n'était pas stable...
Maël se pencha encore plus et prépara sa lance à la frappe ...
Quelques mètres avant le choc, il se souleva légèrement des étriers chaussés à fond et appuya son séant sur le troussequin arrière de la selle de guerre pour encaisser le choc....
Il eut alors la vision fugitive du sourire de sa petite fille décédée....
Alors c'est dans un cri de rage quasi naturel que le cri de guerre de sa famille résonna:
-"Evit ma zud!!!!!!!!" (1)
Et il frappa avec une technique allemande matinée d'italienne qu'il avait appris pendant le temps où il avait été mercenaire en ces contrées...
Il déploya légèrement le bras avant de le verrouiller et se pencha de côté très légèrement encore mais les deux choses faites il démultiplia son impact sur Bioul....
-"Creeekkkk!!!"
La lance se brisa sur Bioul touché de plein fouet...
Il continua sa course, avait-il fait chuter Bioul?
Il le saurait en fin course...
Sa main gauches suivit le mouvement de son corps se redressant, encore, encore et encore provoquant une traction qui signifiait au destrier de ralentir...
Celui-ci ralentit enfin et Maël l'arrêta en bout de lice...
Le colosse n'avait pas trop senti l'impact de lance de Bioul....
Il fit volter sa monture...
Il était déclaré gagnant...
Quelque chose le gênait, à la cuisse droite...Il y avait un peu de sang qui coulait sous la plate du cuissot, il avait réouvert sa blessure faite pendant la guerre, le choc avait suffit...
Il grogna sous son armet:
-"Merdasse de poisse, Aleno va faire une crise..."
Balançant au sol ce qui lui restait de lance, il enclencha le bouton poussoir de son armet et releva sa visière....
De même , il se pencha sur sa monture et desserra la protection de tête du destrier, le "chanfrein " qui glissa sur le poitrail du destrier montrant la grande tête noire de celui-ci...
Il le caressa comme une brute avec force tapes amicales ce qui semblait plaire au destrier.
Et le Maréchal De Bretagne parcourut la lice en saluant la foule...:
Et il se porta à la rencontre de Bioul...
Tout en passant devant la foule qui exultait, il vit Roxanne et cria en la montrant du doigt...
-"Cette victoire est pour toi petite cousine!"
Et il continua vers Bioul...
hrp: (1) cri de guerre breton signifiant: "¨Pour ceux que j'aime"
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Une guerre à mener?De Morrigan-Montfort à vostre service...