Minouche
[ Grandir reclus... ]
- ...C'est fuir son siècle -
- Alors t'as perdu ta maîtresse gamin ?
- C'est... Compliqué.
- Pas la première 'dirait.
- Oui.
- Comment ça se fait ? Tu la fuis ?
- Non. Elle est partie du domaine, j'suis resté.
- Pourquoi faire ?
- Être écuyer.
- Tu l'étais pas déjà ?
- Si, m'enfin, pas brillant quoi.
- T'as fait quoi là-bas ?
Le marchand est bavard. Le môme lui, préfére apprécier le peu de chaleur offerte par les rayons divins, et suivre un rapide passage d'un lapin apeuré par la force des sabots d'un des meilleurs amis de l'homme. Le temps est passé à une lenteur étouffante pour cette année de service. Minouche n'a pas envie de se remémorer cette cage d'or où il a tant appris de la bouche d'un vieil hibou sarcastique. Non pas que ses enseignements ne valaient pas une bourse menue d'or, mais sa dureté et son perfectionnisme ont eu bien du fil à retordre face à l'appel du dehors d'un mini-maraud.
- ... Etudier.
- T'as point plu hein ?
- Pas vraiment. 'Suis parti une fois.
- Ah ? La guerre ?
- En Berry. Suivi Dame Jusoor, pour apprendre un peu...
- Mouahahahaha... Et qu'est ce qu'on t'a donné comme poste freluquet ?
- La protéger.
- Bien grand mot que cela.
Le minot grommelle. C'est qu'il se fout de sa tronche en plus le richard ! D'accord il n'a pas suivi longtemps, mais quand même, ça doit faire top respectueux d'avoir fait partie d'une armée. C'est sûr. En plus il a escorté un chouilla. Obligé le respect. Normalement... Il croit. Son corps ne tient plus, gigote. Raaaaaaaaaaah il est où ce trou paumé ?!
- Te fais pas de bile petit, Mortagne n'est plus très loin.
- Pourriez pas le faire un peu... Avancer ?
- Mon canasson ? T'es pas fou ? C'est une bonne bête, il n'a pas besoin d'être brusqué.
- Ah. Il est pas brave ?
- Si fait ! Le meilleur sur le marché.
- Évidemment.
Tout compte fait, ce n'était pas une si bonne idée de répondre à l'affirmative à la proposition d'accompagné le riche personnage dans son voyage... Manquerait plus que des voleurs s'invitent pour compléter le mauvais il.
Sur un pessimisme poignant, le sale gosse croise les bras, signe clair que l'on peut identifier "tu me lâches les chausses ou je mords", assez longtemps pour finalement s'endormir paisiblement. La fin s'avérait longue d'attente...
Ce n'est qu'après une rude journée hivernale que le duo sourient d'apercevoir enfin les toits du village tant désiré par leurs corps frigorifiés. La joie est telle pour le nain qu'il se permet de descendre de charrette pour courir à perdre haleine jusque l'entrée. Distribution de laisser-passer effectuée, l'enfant reprend sa course jusqu'au campement regroupant l'Ordre qui lui a tant manqué. Et surtout une personne... Il oublia un instant que ce genre de groupe détient des gardes. Juste un instant. BOM !
Hola petit gars, où vas-tu donc ?
Le choc lui vaut un horrible mal de tête et un nez brûlant. Les deux hommes en armures ne peuvent empêcher de laisser éclater un rire gras face à la comique scène. Surtout lorsque la légère ligne de sang dérivant sur la rigole de l'ange n'est pas fausse.
Gnirmffffffff... 'oir 'arie Alize... 'Chon écuyer. 'Nouche.
Quelques répétitions plus tard, l'enfant parvient à se faire comprendre et à laisser le doute s'emparer des deux gardiens. L'un d'eux s'en va quérir la Violette, laissant l'autre au plaisir de contempler l'effet tordant de la rencontre entre une jambe de fer et un corps pas plus haut que trois pommes. Et pourtant, ce corps a grandi... Fichue vie.
***Musique : Desaparecido de Manu Chao***
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- ...C'est fuir son siècle -
- Alors t'as perdu ta maîtresse gamin ?
- C'est... Compliqué.
- Pas la première 'dirait.
- Oui.
- Comment ça se fait ? Tu la fuis ?
- Non. Elle est partie du domaine, j'suis resté.
- Pourquoi faire ?
- Être écuyer.
- Tu l'étais pas déjà ?
- Si, m'enfin, pas brillant quoi.
- T'as fait quoi là-bas ?
Le marchand est bavard. Le môme lui, préfére apprécier le peu de chaleur offerte par les rayons divins, et suivre un rapide passage d'un lapin apeuré par la force des sabots d'un des meilleurs amis de l'homme. Le temps est passé à une lenteur étouffante pour cette année de service. Minouche n'a pas envie de se remémorer cette cage d'or où il a tant appris de la bouche d'un vieil hibou sarcastique. Non pas que ses enseignements ne valaient pas une bourse menue d'or, mais sa dureté et son perfectionnisme ont eu bien du fil à retordre face à l'appel du dehors d'un mini-maraud.
- ... Etudier.
- T'as point plu hein ?
- Pas vraiment. 'Suis parti une fois.
- Ah ? La guerre ?
- En Berry. Suivi Dame Jusoor, pour apprendre un peu...
- Mouahahahaha... Et qu'est ce qu'on t'a donné comme poste freluquet ?
- La protéger.
- Bien grand mot que cela.
Le minot grommelle. C'est qu'il se fout de sa tronche en plus le richard ! D'accord il n'a pas suivi longtemps, mais quand même, ça doit faire top respectueux d'avoir fait partie d'une armée. C'est sûr. En plus il a escorté un chouilla. Obligé le respect. Normalement... Il croit. Son corps ne tient plus, gigote. Raaaaaaaaaaah il est où ce trou paumé ?!
- Te fais pas de bile petit, Mortagne n'est plus très loin.
- Pourriez pas le faire un peu... Avancer ?
- Mon canasson ? T'es pas fou ? C'est une bonne bête, il n'a pas besoin d'être brusqué.
- Ah. Il est pas brave ?
- Si fait ! Le meilleur sur le marché.
- Évidemment.
Tout compte fait, ce n'était pas une si bonne idée de répondre à l'affirmative à la proposition d'accompagné le riche personnage dans son voyage... Manquerait plus que des voleurs s'invitent pour compléter le mauvais il.
Sur un pessimisme poignant, le sale gosse croise les bras, signe clair que l'on peut identifier "tu me lâches les chausses ou je mords", assez longtemps pour finalement s'endormir paisiblement. La fin s'avérait longue d'attente...
Ce n'est qu'après une rude journée hivernale que le duo sourient d'apercevoir enfin les toits du village tant désiré par leurs corps frigorifiés. La joie est telle pour le nain qu'il se permet de descendre de charrette pour courir à perdre haleine jusque l'entrée. Distribution de laisser-passer effectuée, l'enfant reprend sa course jusqu'au campement regroupant l'Ordre qui lui a tant manqué. Et surtout une personne... Il oublia un instant que ce genre de groupe détient des gardes. Juste un instant. BOM !
Hola petit gars, où vas-tu donc ?
Le choc lui vaut un horrible mal de tête et un nez brûlant. Les deux hommes en armures ne peuvent empêcher de laisser éclater un rire gras face à la comique scène. Surtout lorsque la légère ligne de sang dérivant sur la rigole de l'ange n'est pas fausse.
Gnirmffffffff... 'oir 'arie Alize... 'Chon écuyer. 'Nouche.
Quelques répétitions plus tard, l'enfant parvient à se faire comprendre et à laisser le doute s'emparer des deux gardiens. L'un d'eux s'en va quérir la Violette, laissant l'autre au plaisir de contempler l'effet tordant de la rencontre entre une jambe de fer et un corps pas plus haut que trois pommes. Et pourtant, ce corps a grandi... Fichue vie.
***Musique : Desaparecido de Manu Chao***
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