Aphykit
Cela faisait de longs mois que la Vagabonde n'avait pas usé ses bottes sur le sol périgourdin, des mois qu'elle était personae non grata dans le comté, à juste titre certes, mais la frustration n'en demeurait pas moins tenace.
Munie d'un laisser-passer, elle avait pu arpenter à sa guise les venelles des cités, saluer ses amis sans avoir à se dissimuler des autorités.
Les agréables rencontres s'étaient le plus souvent terminées en franches parties de rire, où les souvenirs du temps passé côtoyaient les projets le plus fous.
Douceur d'une époque révolue...
Cet après-midi, le soleil répandait sur la campagne ses rayons bienfaisants et la Brunette fut tentée de chercher un peu de calme, loin de l'animation de la cité.
Délaissant un instant ses compagnons de route,non sans avoir pris soin de leur assigner quelques tâches, et consciente qu'ils seraient plus occupés à roucouler qu'enclins à la suivre... elle s'éloigna de l'auberge. Ce dont elle avait le plus besoin, à présent, c'était de se retrouver seule.
Elle franchit la porte de la ville et s'enfonça dans le sous-bois. Ce chemin, elle l'avait parcouru, et elle savait où elle désirait se rendre. Peu de personnes connaissaient cette petite crique dissimulée des regards par des buissons drus.
La voilà enfin dans la crique, la douleur dans son flanc devenait lancinante... la blessure reçue en Lorraine, ne semblait pas cicatriser comme elle l'avait espéré. Il allait falloir qu'elle regarde, puisqu'elle ne souhaitait pas la montrer.
Le soleil inondait la crique, l'air était d'une fraîcheur tout à fait acceptable, la Brunette s'assit et s'adossa à un rocher. La douleur irradiait tout son abdomen. Elle ferma les yeux, et inspira profondément, elle devait se calmer et garder la tête froide. Il allait falloir nettoyer cette plaie, coûte que coûte. Elle finit par se décider à relever sa chemise et à porter son regard sur sa hanche. La fine estafilade s'était transformée en une sorte de bourrelet purulent... elle posa ses doigts dessus, une douleur fulgurante lui coupa le souffle, des larmes roulèrent sur ses joues, d'une pâleur extrême.
Un peu plus loin, un oiseau piaillait... serait-il le messager annonciateur du renouveau printanier ? ou son guide... vers d'autres horizons...
A nouveau, elle ferma les yeux, comme à Nancy, elle se sentit seule. Il n'était pas là...
Elle secoua sa tête, s'obligea à ouvrir les yeux, attrapa sa besace et en sortit une pièce de tissu propre... il fallait nettoyer la plaie rapidement. L'eau claire de la Dordogne serait bien la seule chose qu'elle pourrait utiliser pour l'instant. Elle verrait une autre fois pour consulter un médicastre ou pour acheter quelque onguent ou baume.
Elle s'assit à nouveau, tamponna la plaie, ferma les yeux dans une sorte de léthargie bienfaisante... Elle revoyait le visage de son bourreau Lorrain. Un jour... elle se vengerait.
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Munie d'un laisser-passer, elle avait pu arpenter à sa guise les venelles des cités, saluer ses amis sans avoir à se dissimuler des autorités.
Les agréables rencontres s'étaient le plus souvent terminées en franches parties de rire, où les souvenirs du temps passé côtoyaient les projets le plus fous.
Douceur d'une époque révolue...
Cet après-midi, le soleil répandait sur la campagne ses rayons bienfaisants et la Brunette fut tentée de chercher un peu de calme, loin de l'animation de la cité.
Délaissant un instant ses compagnons de route,non sans avoir pris soin de leur assigner quelques tâches, et consciente qu'ils seraient plus occupés à roucouler qu'enclins à la suivre... elle s'éloigna de l'auberge. Ce dont elle avait le plus besoin, à présent, c'était de se retrouver seule.
Elle franchit la porte de la ville et s'enfonça dans le sous-bois. Ce chemin, elle l'avait parcouru, et elle savait où elle désirait se rendre. Peu de personnes connaissaient cette petite crique dissimulée des regards par des buissons drus.
La voilà enfin dans la crique, la douleur dans son flanc devenait lancinante... la blessure reçue en Lorraine, ne semblait pas cicatriser comme elle l'avait espéré. Il allait falloir qu'elle regarde, puisqu'elle ne souhaitait pas la montrer.
Le soleil inondait la crique, l'air était d'une fraîcheur tout à fait acceptable, la Brunette s'assit et s'adossa à un rocher. La douleur irradiait tout son abdomen. Elle ferma les yeux, et inspira profondément, elle devait se calmer et garder la tête froide. Il allait falloir nettoyer cette plaie, coûte que coûte. Elle finit par se décider à relever sa chemise et à porter son regard sur sa hanche. La fine estafilade s'était transformée en une sorte de bourrelet purulent... elle posa ses doigts dessus, une douleur fulgurante lui coupa le souffle, des larmes roulèrent sur ses joues, d'une pâleur extrême.
Un peu plus loin, un oiseau piaillait... serait-il le messager annonciateur du renouveau printanier ? ou son guide... vers d'autres horizons...
A nouveau, elle ferma les yeux, comme à Nancy, elle se sentit seule. Il n'était pas là...
Elle secoua sa tête, s'obligea à ouvrir les yeux, attrapa sa besace et en sortit une pièce de tissu propre... il fallait nettoyer la plaie rapidement. L'eau claire de la Dordogne serait bien la seule chose qu'elle pourrait utiliser pour l'instant. Elle verrait une autre fois pour consulter un médicastre ou pour acheter quelque onguent ou baume.
Elle s'assit à nouveau, tamponna la plaie, ferma les yeux dans une sorte de léthargie bienfaisante... Elle revoyait le visage de son bourreau Lorrain. Un jour... elle se vengerait.
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