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[Rp] Balbuzard et oisillon

Eusaias
Les marécages palinginois avaient été dépassés depuis quelques temps et quittant enfin le sous-bois le château de Digoine se dessinait. L’une des plus belles forteresses Bourguignonne, un des joyaux appartenant à la famille Blanc Combaz, se dressait dans la plaine devant eux. Les sabots de sa monture créaient, à chaque pas dans la boue, un bruit désagréable de succion.

Eusaias fit faire demi-tour à Créstien son destrier et alla rejoindre le coche aux armes des Blanc Combaz ? Il le menait d’une main, l’autre reposant sur sa cuisse. Arrivée à hauteur du coche la main gantée frappa contre la cloison à l’aide de la chevalière frappée d’un corbeau.

Lionel, mon fils, regardez devant vous se dresser le magnifique bastion. Mon fils, ma Vie, aimez chacune de ses pierres, aimez ses vastes forêts et même les marécages car ce domaine mon Parfait, sera votre bien assez vite.

Le nez aquilin restait tendu en direction du bastion. Les éperons talonnèrent les flancs de la monture et celle-ci s’élança en direction de la grille, comme s’il chargeait en pleine bataille. La dite grille se dressa bien assez vite, les gardes préférant éviter les coups de sang du duc. Déjà un garde accourait pour aider le cocher à s’arrêter sans brusqueries.

Sautant du cheval il le confia à un valet d’écurie avant de rejoindre le coche. La porte s’ouvrit à la volée.

Mon sang ! Mon héritier ! Sois le bien venu dans le plus beau domaine de l’infinie Bourgogne !

Et au paternel de tendre des bras accueillants à son fils.
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Lionel.blanc.combaz
Yeux ecarquillés, tête sortie par la fenêtre du coche, nez au vent, l'enfant engrange tout. Le paysage, les odeurs, la vue de son père à cheval. Maman a disparu, on ne lui a rien dit, mais il a entendu Père crier et dire des mots qu'il ne comprend pas mais qui ont fait rougir Bru. Un grand sourire s'affichait déjà sur le petit visage, mais ne fait que grandir à l'approche du destrier portant son père.

Lionel, mon fils, regardez devant vous se dresser le magnifique bastion. Mon fils, ma Vie, aimez chacune de ses pierres, aimez ses vastes forêts et même les marécages car ce domaine mon Parfait, sera votre bien assez vite.

L'enfant hoche la tête avec véhémence. Il ne sait pas pourquoi il faut aimer les pierres, mais l'avalanche de mots tendres lui tourne trop la tête pour penser une seconde à poser la question. Sa Vie. Maman ne l'appelle jamais, jamais comme ça ...Bientot le coche s'arrête, et la porte s'ouvre...

Mon sang ! Mon héritier ! Sois le bien venu dans le plus beau domaine de l’infinie Bourgogne !

C'est décidé, c'est le paradis.. Il ne sait pas trop ce que tout ca veut dire, mais y a "mon" devant. Et pis en plus, Père lui tend les bras, même que alors !Ni une ni deux, l'enfant s'y jette en riant, puis lève des yeux emerveillés devant la bâtisse qui se dresse devant eux.

Père, c'est grand ! C'est chez toi ? Euh, vous ? C'est graaand !

Blotti contre l'imposante stature paternelle, le petit lion est aux anges. Et comme son père semble d'excellente humeur, rien ne le retient de poser le milliard de questions qui le tarabustent.

Père, c'est quoi un héritier ? Père, ou est passée maman ?

Oh, elle ne lui manque pas, sa mère, hein. Meme si c'etait marrant de chanter avec elle au bord de l'eau, elle ne l'appelle jamais "mon" quoi que ce soit, et ne lui tend jamais les bras, elle. Pourquoi poser la question alors...?

Elle va pas venir nous embeter, dis ?

Ben c'est vrai quoi, qui veut d'une rabat joie dans ces moments là ?
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Eusaias
Chez nous, Lionel… Chez nous tous.

La question sur maman venait d’être envoyée, mais une interrogation sur le mot « héritier » le tira d’un mauvais pas.

L’héritier ça veut dire, que tout ce qui est à papa, sera à vous Lionel. Cela peut paraitre pas très intéressant ainsi, mais vous comprendrez en grandissant que beaucoup voudraient être mon héritier, mais moi j’ai choisi ! C’est vous ! Pour votre mère, soyez rassuré, elle ne nous embêtera pas en Bourgogne… Vous savez, elle est dure, mais vous la remercierez plus tard j’en suis convaincu.

Et au paternel de guider l’héritier à travers la cour. Les escaliers sont grimpés deux à deux, comme un enfant s’empressant de rejoindre les jouets de sa chambre, mais ceux-ci ne conduisent pas à une chambre, mais au sommet de la muraille qui encadre le château.

Une main se pose sur un merlon, l’autre bras toujours occupé à porter Lionel.

Tu vois, c’est beau ! On voit tout d’ici, mais c’est interdit d’y venir sans votre mère ou moi. Je serais très déçu que vous ne m’obéissiez pas mon Lionel alors faites-moi plaisir et ne venez jamais ici sans nous.

Puis il redescend afin de continuer la visite. De la forge s’élève le martellement joué par le forgeron, le regard du père se fait sérieux.

Ici c’est IN-TER-DIT, ce qui veut dire vous ne pouvez pas venir ici avant d’être grand comme Cassian. C’est dangereux et en plus il y a des loups !

L’argument parfait pour calmer les jeunes téméraires avait été joué tôt, mais bien joué. L’index se tendit vers l’écurie.

Là-bas tu pourras aller voir, il y a les chevaux, mais ne vous approchez pas trop deux, certains sont plus brute que des mules. J’en mourrai si vous étiez blessé.
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Lionel.blanc.combaz
L’héritier ça veut dire, que tout ce qui est à papa, sera à vous Lionel. Cela peut paraitre pas très intéressant ainsi, mais vous comprendrez en grandissant que beaucoup voudraient être mon héritier, mais moi j’ai choisi ! C’est vous ! Pour votre mère, soyez rassuré, elle ne nous embêtera pas en Bourgogne… Vous savez, elle est dure, mais vous la remercierez plus tard j’en suis convaincu.

Front plissé de concentration, il écoute. Faut dire que ça en fait des choses nouvelles à apprendre. La chose qu'il comprend le mieux, c'est que papa l'a choisi, lui, et que papa c'est le chef, alors il est tout fier. Bombant le torse, un grand sourire sur son petit visage, il hoche gravement la tête pour imiter son père. L'ambiance est solemnelle, et le petit mime suit le mouvement. Oui, maman est dure. Là de suite, il préfère papa, qui lui fait des cadeaux et le choisit et l'appelle son sang. Mais si papa dit qu'il faut être rassuré, alors il l'est. S'accrochant au cou paternel pendant l'ascension des marches, il tend le sien pour mieux voir, arrivé en haut.

Tu vois, c’est beau ! On voit tout d’ici, mais c’est interdit d’y venir sans votre mère ou moi. Je serais très déçu que vous ne m’obéissiez pas mon Lionel alors faites-moi plaisir et ne venez jamais ici sans nous.

Proumis.

Nouveau hochement de tête solemnel. Décevoir papa, ce serait grave, très grave, puisque c'est lui le chef du chef du chef... Tiens, papa lui dit "tu", des fois, et des fois, "vous" ! Mais le pauvre enfant n'a décidément pas de chance avec les questions qu'il veut poser, car son père ne cesse de bouger d'un endroit à l'autre. Ses yeux s'ecarquillent d'emerveillement au spectacle du feu de la forge. Il ouvre la bouche pour s'extasier, mais la voix de son père le rappelle à l'ordre.

Ici c’est IN-TER-DIT, ce qui veut dire vous ne pouvez pas venir ici avant d’être grand comme Cassian. C’est dangereux et en plus il y a des loups !

Proumis.

Bon alors la haut, c'est non, sinon le chef est décu. Et ici, c'est non, sauf s'il est grand comme Cass... qui c'est lui ? Il a pas peur des loups alors, Cass...truc ? Et vers les chevaux, c'est non, sinon le chef meurt. Lionel ne veut pas que le chef meurt, ah ça non alors. Le chef le tient dans les bras, le chef le protege et l'aime. Secouant la tete avec véhémence, il promet encore une fois

Proumis papa.

...Bon, sa petite tête se demande bien où c'est permis d'aller... Mais de toutes les questions qu'il a en tête, ce n'est vraiment pas la plus urgente. Les petites mains repartent à la découverte de cette cicatrice qui l'intrigue tant sur le visage de son père.Procédons par ordre.

Papa, quand que ca sera namoi, tout ça alors ? Quand je sera grand ? Mais où tu nabiteras, vous, quand ce sera namoi ?

Les yeux bleus se plantent dans ceux du paternel.

Et c'est qui, Cass.. cassi... euh, le grand qui a le droit d'aller là bas ?

De toutes celles qui lui trottent en tête, il en a soigneusement choisi deux, avec bon espoir d'avoir une réponse au deux. Toute façon, ils s'en fiche, si papa répond pas, il répétera. Il veut bien en laisser tomber plein des questions, sur les chevals et comment ça s'appelle l'endroit ou y a le feu et l'homme qui tape fort sur un truc, et quand est-ce qu'il sera grand et pourquoi maman est dure et prend jamais dans les bras et pourquoi papa lui dit tu et vous, mais ces deux là faut pas pousser, il veut savoir !
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Cassian_darlezac
[Quand on est fils de Duc…]

« Par la malepeste, fichu corniaud que vous êtes ! Quand comprendrez-vous donc que je me fiche de vos vaches, de vos veaux, de vos cochons, dindons que sais-je encore ? On vous en a volé ? Parbleu ! Mais volez en à votre tour au lieu de venir couiner ici ! » C’est excédé que l’adolescent se leva du trône paternel. « Je suis las, la réunion est clause, l’on vient de me faire savoir que mon père vient de rentrer, allez le trouver ou allez trouver ma sœur, Volkmar, Maud, ou la grosse Lulu, si ça vous chante.

C’est ça oui : blablablablabla… De toute manière je ne vous écoute plus, je ne vous vois plus, vous n‘existez même plus, alors pouêt-pouêt ! »


Ce n’était guère la première fois qu’il mettait ainsi fin à une réunion. Puéril ? Sans doute. Mais ces futilités sans intérêt avait le don de l’exaspérer. D’autant que ce n’était pas son jour, son père ayant décidé de revenir au bercail avec le fils prodige. Cet infâme rejeton sensé sans doute remplacer la disparition d’Alycianne et la mort de Karyl aux yeux du très haut. Il ne reverrait probablement jamais Alycianne, maigre compensation que de voir un moufflet inconnu et qu’il n’a jamais voulu gambader dans les couloirs quand c’est sa sœur qu‘il voulait y voir.

Laissant ses aigreurs de côté, il prit le chemin de la cours ou père et fils bavassait ; la forge c’est le mal, les chevaux ça peut être vilain. Et c’est avec amusement qu’il se rapprocha. S’il n’entendait rien de la frêle voix du rejeton, la voix paternelle portait assez pour qu’il eut vent de la conversation. Ainsi en arrivant à leur hauteur se permit-il un petit conseil tinté d’ironie :
« Et ne vas jamais aux latrines tout seul, mon petit, c’est bien trop dangereux ! Une chute pourrait s’avérer regrettable et provoquer… la MOOOORT ! Etouffé dans… enfin noyé par… bref… je veux dire que ce serait là chose regrettable, n’est-ce pas Papa ? »

Son regard survola l’héritier sans s’y attarder, ne voulant pas se laisser attendrir. Il l’aurait même totalement ignoré si une petite voix nicher au plus profond de lui-même ne lui avait pas souffler ses quelques mots : « Il faut être gentil Cassian, il ne faut pas méchant. Sinon je me mets dans une colère très grondante et m’énerve très beaucoup ! Il est mignon, tu crois que si je lui dis "argueli-gueli" en tapant des mains il comprends ? »

Alycianne… Souvent sa voix lui venait à l’esprit sans qu’il sache pourquoi. Au début il lui arrivait de se réveiller en pleine nuit et de parcourir tout le château à sa recherche. Vaine recherche d’un pauvre fol qui entend des voix. Chaque nuit depuis sa disparition des torches brulait le long des remparts, ainsi même dans le noir elle pourrait retrouver sa route. Jamais elle n’était revenu, jamais elle ne reviendrait. « Je suis là Cassian » « Non point. Tu es morte, va faire joujou avec Karyl ! » Et pourtant…

« Bonjour Papa, et voilà "mini-Parf"’ je suppose ? »
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Eusaias
Et bien Cassian c’est lui, ton grand frère. Il ne le sait pas encore mais grâce à toi il pourra toujours jouir de son fief.

Le visage du rapace s’illumina lorsqu’il se rappela le visage vert de Cassian qui apprenait que le seul héritier possible pour Digoine était Parfait et quand sans le «petit lion » il n’y aurait plus de Digoine. Alors que des petites mains jouaient avec sa cicatrice, la patte paternelle allait se poser sur l’épaule de Cassian.

Cassian, mon fils, mon vassal, voilà le jeune héritier Blanc Combaz et Saint Just, monsieur ton frère. Sâches que je vous aime tous les deux autant et que je ferai toujours mon possible que vous deux et ainsi que vos sœurs puissiez être toujours unis et devenir de puissants seigneurs en France et en Empire.

Puis le rapace porta son attention sur « le petit lion ».

Mais Digoine sera à Parfait quand je ne serais plus de ce monde… Enfin j’espère que demain sera pas la veille ni l’avant-veille.

La patte qui tenait l’intrépide paon, libéra l’épaule. Et le Balbuzard se tourna vers le donjon. Eusaias estima que ce n’était la peine de rester exposer au froid mordant et de faire attraper la mort aux enfants.

Venez rentrons. On va faire préparer du lait de chèvres pour mes garçons, ainsi que des pains d’épices. Papa lui va plutôt s’offrir une soupe au vin et un morceau de cerf séché.

Le « bec » paternel se tourna vers le plus grand des deux mâles.

Cassian, tu as assez appris la politique, désormais il va te falloir apprendre à ferrailler. Je vais être ton maitre d’arme, car je veux que tu sois le meilleur, après moi, dans ce mal fichu royaume. Puis, il va falloir penser à te marier…
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Lionel.blanc.combaz
Un grand jeune homme blond intervient juste au moment ou Lionel pensait obtenir ses deux précieuses réponses, avec des histoires de latrines et de mort. Mais sa moue renfrognée est vite remplacée par un large sourire quand son père lui apporte réponse à l'une de ses questions. Et quelle réponse ! Un grand frère ! Qui farce, en plus ! Youpla boum tralala, l'enfant de bonne composition tape dans ses mains de plaisir, zappant pour l'instant l'histoire de grâce et de fief. Il faut connaitre ses priorités dans la vie, et si le petit lion a déjà une qualité -ou défaut selon les goûts- c'est bien celle de ne pas lâcher le morceau jusqu'à ce qu'il ait obtenu satisfaction.

T'es grand ! Et tu farces bien. C'est vrai que tu as pas peur des loups ? Ouah....

Mais déjà papa reprend la parole, et on écoute quand papa parle. C'est le grand chef. Mais, bonne nouvelle, son frère l'appelle papa. Alors tant que maman est pas là pour l'interdire, lui aussi, na. En plus c'est vachement plus facile à dire que "père".

Cassian, mon fils, mon vassal, voilà le jeune héritier Blanc Combaz et Saint Just, monsieur ton frère. Sâches que je vous aime tous les deux autant et que je ferai toujours mon possible que vous deux et ainsi que vos sœurs puissiez être toujours unis et devenir de puissants seigneurs en France et en Empire.

Ecoute attentive. Alors dans l'escarcelle de questions, on a toujours celle sur "quand ca sera à moi" en n°1, et puis après on demandera c'est quoi un fief, c'est quoi jouir, et c'est quoi un vassal... Ah, oui, et surtout c'est qui mes deux soeurs ! Et est-ce que papa les aime autant, elles aussi ? Mine concentrée, il compte sur ses doigts boudinés." Un do croi cacre....chisse.. Oops, papa me parle."

Mais Digoine sera à Parfait quand je ne serais plus de ce monde… Enfin j’espère que demain sera pas la veille ni l’avant-veille.

Aha !Parfait, c'est lui ! La voilà la réponse deux ! Il va pouvoir poser les autr...Hé ! Attends, mets sur pause là ! Plus de ce monde ? Plus de ce monde c'est comme quand on mourre ? L'enfant regarde, un peu affolé quand même, son père, puis son frère. Le lait de chèvre et le pain d'épices lui arrachent à peine un sourire. On entre à l'intérieur, papa parle à son grand frère, et toujours silencieux, l'enfant assimile, réfléchit. Et enfin, profitant d'un moment de silence entre la question du père et la réponse du frère...

Non. Je vo pas tu mourrez, papa. Je vo pas le chateau, ca pas graffe. Mourre pas !

Lèvre un peu tremblante, mains accrochées dans les joues de son père, il le regarde aussi sévèrement que Bru quand elle lui fait la leçon.

C'est cré cré impotent ! Compris ?

Et de se tourner vers son grand frère pour trouver du soutien.

Dis-y toi, au chef, on veut pas il mourre !
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Cassian_darlezac
« Bien sûr que non ! Je me bâfre chaque jour un loup chassé de mes propres mains au petit déjeuné, minus, comme tout homme digne de ce nom ! » Non point, quand il voyait un loup il faisait comme tout le monde, il se carapatait en criant, faisait un crochet à un de ses valets pour faire diversion ou n’importe quoi d’autre lui permettant de se tailler en vitesse. Un sourire marqua tout de même la réponse du grand frère, décidément ce marmot était encore plus stupide que prévu, au moins serait-il vaguement amusant...

Mais il n’eut pas le temps de traumatisé plus longtemps l’enfant, déjà le père reprenait la parole. Eusaias se trompait sur un point d’ailleurs, l’adolescent avait très tôt compris que Digoine ne lui appartiendrait jamais. Il n’avait jamais eu la prétention de vouloir hériter des terres mais ce n’était pas autant qu’il avait espéré qu’un autre en hérite. Là était le hic : une jalousie teintée d‘envie.

Bref tout ce que son père tentait de lui expliquait il le savait, il n’était pas totalement stupide, c’est juste qu’il peinait à l’accepter. Mais c’est quand il lui proposa maladroitement de boire du lait de chèvre que sa mine se fit réellement boudeuse. Et, bien que son père se rattrapa ensuite, la réponse ne tarda guère.


« Je ne pense pas que sa grâce proposerait du lait de chèvre au marquis de Nemours si elle l’accueillait à sa table, si ? Or j’ai le même âge que le marquis de Nemours et en tant que jeune homme majeur il me plait de manger ce dont j‘ai envie. Le vin et la venaison me conviendront parfaitement ! » Oui il savait parfois être aussi chiant et susceptible qu’une bonne femme. « Cela dit j’ai hâte que l’on commence l’entraînement et te promets d’être l’élève le plus brillant qu’il t’ai été donné d’avoir !
Quant au mariage… j’ai certes quelques vagues noms à soumettre mais je ne suis pas encore assez doté, voyons. Je ne tiens à épouser la lie de la noblesse sous prétexte que je ne suis que seigneur ! »


Et ? On s’arrête là ? Ah non c’est vrai, mini-Parf était en pleine ébullition, ne restait qu’à le rassurer, ou pas, regard sévère de circonstance : « Non point. Mais l’on côtoie la mort chez les Blanc Combaz petit, on la côtoie même beaucoup. Papa mourra un jour, c’est la vie. Et ça ne sert à rien de pigner ainsi ! » Oui l’on mourrait beaucoup autour d‘eux, l’on mourrait même trop à son goût. Et quelque part au fond de lui il espérait pour eux tous que le gamin n’aurait jamais à l’apprendre.
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Eusaias
Les sourcils du balbuzard formaient "V" tellement ils étaient froncés. Ses deux fils l'avaient quasiment déjà enterré par leur propos. Alors que la Paon portait un coup de grâce, le balbuzard reprit la parole pour couper court à "ses funérailles"

Allons les enfants pas la peine de parler ça maintenant, je ne suis pas encore assez vieux et l’homme qui me tuera au combat n’est pas encore né !

Et la bouche du paternel vint écraser un baiser fort sonore sur une des joues de Parfait alors que sa patte gauche venait brasser la chevelure du blond Cassian. Ce fut d’ailleurs à l’adresse de ce dernier qu’il s’adressa :

Va donc, Seigneur Cassian nous faire porter des victuailles, ainsi que du lait et du pain d’épice pour ton frère.

Puis passant près d’un garde en poste, il regarda amusé le petit lion. La patte paternelle frappa le casque comme s’il toquait à une porte avant d’hurler dans les oreilles de la sentinelle en faction :

« Y’a quelqu’un dedans ? »

Le rire de hyène s’éleva dans la pièce et il rapprocha le petit lion du casque du « tourmenté ».

A toi mon fils !

En même temps il lança un regard en arrière afin de voir Cassian revenir avant de s’installer tous les trois au salon.
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Lionel.blanc.combaz
Moue boudeuse aux paroles de son grand frère. Il ne sait pas ce que "pigner" veut dire, mais ça a l'air pas bien. Croisant les bras et levant le menton, il décide qu'il faudra donc qu'il convainque son père tout seul.

M'en fiche. Je préfère papa, pas le chateau. Alors, il mourre pas, et pis c'est tout !

Fort heureusement pour l'oisillon qui se croit lionceau, le père vient à la rescousse en tranchant l'affaire, assurant son héritier qu'il n'héritera pas de si tôt. Un grand sourire rassuré aux lèvres, le petiot s'accroche donc au cou paternel. Le regard amusé que lui lance celui ci l'interpelle, et c'est avec un rire ravi qu'il apprend que papa est drôle, en plus d'etre le chef, parce que pour parler a l'homme, il lui tape sur le casque, c'est rigolo.

A toi mon fils !

Quoi à lui ? Le garde ne peut pas ne pas avoir entendu son père, avec sa grosse voix tonitruante, à quoi ça servirait que...Ah oui mais peut etre que c'est comme ça qu'on fait quand on est le chef, et lui, il doit apprendre pour le jour où il sera le chef ? C'est logique. Très solennellement, l'enfant se penche dangereusement en avant et martèle de ses petits points le casque du martyr .


Reveille toi mossieu, le chef il to parle !

Oui bon, le "mossieu" etait peut etre de trop, mais il ne fait pas encore bien le distinguo entre les serviteurs et les autres, le gosse. A trainer dans les jupons de Bru, il croit encore que tous les adultes sont au dessus de lui...
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Cassian_darlezac
Au jeune Corcelles d’obtempérer donc et de choper le premier grouillot venu avant d‘employer la manière paternelle. C’est qu’il a eut le temps de l’observer et d’apprendre lui.
« Toi là, avec la tête de hyène ! Dieu que tu es laid ! Mais tu n’as pas besoin d’être beau pour nous porter de quoi nous rassasier n’est-ce pas ? Tu as entendu le Duc, alors va donc le moche ! Ramène nous venaison, vin chaud ainsi que du lait et des douceurs pour l’autre attard… enfin pour mini-Parf‘. »

Reste à se gausser en voyant le môme tenter de martyriser le garde,. Par tous les saints, quel benêt ! Alors on s’approche, sûr de soi, et on essaie de se la raconter un peu en voulant montrer l’exemple.
« Non point, minus ! Inutile de lui dire qui est le chef, il le sait déjà ! Voilà comment il faut faire, regarde donc.. » L’attention se reporte alors sur le garde. 
« Dis donc, troufion, on ne t‘as jamais dit…» La phrase n'est pas terminée qu'il entre déjà en action ; tout en beuglant, le poing est lancé et rencontre le fer. Mais... marteler le fer à main nu ça fait mal. Serait-ce donc pour ça qu’on use d’épée ? Le jeune blond a comme l’impression d’avoir saisit là quelque chose d’essentiel, mais il n’a guère le temps de s’en féliciter.

Casque : 1 - Phalanges : zéro.

La main blessée est secouée vivement tandis qu’il se met à geindre.

« Aoutch ! Putain ça fait mal ; ça fait mal putain !» Et on se tourne vers le père, en ayant l’air aussi dépité qu‘en rogne.
« Tudieu, ton espèce de pécore vient de me briser au moins deux doigts ! » Qui a dit "ridicule" ? ! Qu'il se dénonce !

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