Ninouchka
[dimanche soir à l'Herminette]
La bourgmestre rentrait chez elle, exténuée par une journée bien remplie, trop remplie peut-être.
Une dernière journée de mandat de maire était toujours un peu difficile. Il fallait tout mettre en ordre, clôturer les comptes, établir le bilan économique de la mairie, ranger les documents, répondre aux derniers courriers, etc ... tout cela sans oublier les rendez-vous donnés aux uns et aux autres pour des transactions commerciales, des remises de prime ou tout simplement faire la causette avec les villageois.
Elle avançait à pas pressés dans les rues de Blois. Elle avait hâte de retrouver son époux, son calme qui lui permettait à elle de retrouver sa sérénité. Il avait toujours eu cet effet sur elle. A son contact, son impatience, sa nervosité, ses râleries, son côté bouillant se calmaient.
En approchant de chez elle, elle fut surprise par le manque de lumière. D'habitude, surtout quand il savait qu'elle rentrerait tard, Pépin allumait des bougies en plus grand nombre et en mettait aux fenêtres. Il faut dire qu'ils habitaient l'avenue du Parc et que celle-ci, un peu à l'écart du centre du village, n'était jamais éclairée. Elle ne bénéficiait pas des lampes à huile dont profitait le plein centre de Blois.
Elle pressa le pas, inquiète tout à coup.
Elle pénétra dans la maison, appelant son époux à plusieurs reprises malgré l'évidence. La maison était vide ... l'atelier aussi ... Il faisait un calme à couper au couteau partout.
Elle oublia qu'elle avait faim, qu'elle avait soif, elle se laissa tomber dans un fauteuil, l'esprit agacé par mille questions.
Il faut croire que sa fatigue était telle, qu'elle finit par sombrer dans un sommeil inconfortable, plein de rêves trop réalistes où se mêlaient des comptes qui ne tombaient pas juste, des pillards, des mines fermées parce qu'elles menaçaient de s'effondrer, des étals de marché vides ...
Elle se réveilla en sursaut, certaine d'avoir entendu du bruit. Elle se leva et se rendit compte qu'elle était complètement courbaturée , appela plusieurs fois Pépin, sûre qu'il venait de rentrer.
Après avoir fait le tour de la maison avec un brin d'anxiété, elle dut se rendre à l'évidence ... elle était la seule à occuper les lieux.
Elle se chauffa une tasse de lait et devant l'heure avancée de la nuit, presque certaine que le lendemain elle serait à nouveau maire et qu'il faudrait assumer, elle finit par aller se coucher, le coeur et l'esprit plein d'inquiétude.
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Dame de Talcy
La bourgmestre rentrait chez elle, exténuée par une journée bien remplie, trop remplie peut-être.
Une dernière journée de mandat de maire était toujours un peu difficile. Il fallait tout mettre en ordre, clôturer les comptes, établir le bilan économique de la mairie, ranger les documents, répondre aux derniers courriers, etc ... tout cela sans oublier les rendez-vous donnés aux uns et aux autres pour des transactions commerciales, des remises de prime ou tout simplement faire la causette avec les villageois.
Elle avançait à pas pressés dans les rues de Blois. Elle avait hâte de retrouver son époux, son calme qui lui permettait à elle de retrouver sa sérénité. Il avait toujours eu cet effet sur elle. A son contact, son impatience, sa nervosité, ses râleries, son côté bouillant se calmaient.
En approchant de chez elle, elle fut surprise par le manque de lumière. D'habitude, surtout quand il savait qu'elle rentrerait tard, Pépin allumait des bougies en plus grand nombre et en mettait aux fenêtres. Il faut dire qu'ils habitaient l'avenue du Parc et que celle-ci, un peu à l'écart du centre du village, n'était jamais éclairée. Elle ne bénéficiait pas des lampes à huile dont profitait le plein centre de Blois.
Elle pressa le pas, inquiète tout à coup.
Elle pénétra dans la maison, appelant son époux à plusieurs reprises malgré l'évidence. La maison était vide ... l'atelier aussi ... Il faisait un calme à couper au couteau partout.
Elle oublia qu'elle avait faim, qu'elle avait soif, elle se laissa tomber dans un fauteuil, l'esprit agacé par mille questions.
Il faut croire que sa fatigue était telle, qu'elle finit par sombrer dans un sommeil inconfortable, plein de rêves trop réalistes où se mêlaient des comptes qui ne tombaient pas juste, des pillards, des mines fermées parce qu'elles menaçaient de s'effondrer, des étals de marché vides ...
Elle se réveilla en sursaut, certaine d'avoir entendu du bruit. Elle se leva et se rendit compte qu'elle était complètement courbaturée , appela plusieurs fois Pépin, sûre qu'il venait de rentrer.
Après avoir fait le tour de la maison avec un brin d'anxiété, elle dut se rendre à l'évidence ... elle était la seule à occuper les lieux.
Elle se chauffa une tasse de lait et devant l'heure avancée de la nuit, presque certaine que le lendemain elle serait à nouveau maire et qu'il faudrait assumer, elle finit par aller se coucher, le coeur et l'esprit plein d'inquiétude.
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Dame de Talcy