Oniki
[Domaine dAttigny La Chapelle Sainct Louis]
Loffice avait déjà débuté depuis un moment maintenant et Melilou, dordinaire ponctuelle, navait toujours pas paru. Cétait dautant plus étonnant que son entrée au service de la Vicomtesse était récent et quelle semploya, à chaque instant, à ne point décevoir sa bienfaitrice. Dun autre côté, Melilou avait un côté « tête en lair », lorsquune chose la passionnait, elle n'en sortait plus, et lune de ses grandes passions était les livres. Peut être avait-elle voulu profiter du retour des beaux jours pour faire un brin de lecture dans le parc, à lombre du feuillage salvateur dun arbre. Mais elle avait forcément dû entendre sonner les cloches annonçant les vêpres, aussi absorbée était-elle
Elle ne pouvait donc être dans le parc. Son absence inquiétait la Vicomtesse dAttigny et cela se ressentait, elle ne cessait de jeter des regards nerveux vers la place se dame de compagnie, jusquau moment où elle sadressa à Oniki :
Citation:Oniki, je suis inquiète, je ne voye poinct Melilou ? Cela me contrarie de vous mander cela, mais pourriez-vous vous assurer discrètement auprès de nos gens sy quelque bonne asme lauroit aperçue
?
Oniki acquiesçât et se leva derechef pour rejoindre la sortie le plus discrètement possible afin de ne point déranger les fidèles. Au sortir de la Chapelle, elle reprit machinalement lépée quelle portait toujours au côté. Elle était persuadée que la jeune femme ne pouvait se trouver dans le parc, sans quoi elle se serait hâtée de regagner la Chapelle ; elle devait sans nul doute être dans ses appartements. Le Maître dArmes décida donc logiquement de commencer ses recherches par là. Elle traversa la cour intérieure dun pas rapide, et prit la direction du donjon. Elle gravit les deux étages et rejoint les appartements de Melilou.
Elle frappa à la porte, mais personne ne lui répondit. Après plusieurs tentatives, elle entra dans la pièce sans permission, mais celle-ci était déserte. Elle visita les différentes pièces, même le petit scriptorium, mais aucune trace de Melilou. Cette fois-ci, elle sinquiétait vraiment
Si elle était montée rapidement, elle redescendit bien plus vite encore. Arrivée dans la cour, elle interpella jardiniers et palefreniers, leur demanda si ils avaient aperçu Melilou aujourdhui, mais là encore, personne ne lavait vu. Elle sétait volatilisée. Elle les envoya les quelques personnes quelle avait interrogé à sa recherche dans le parc.
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En deuil de sa sur...
--Thanatos.
[Domaine d'Attigny - Dans les écuries]
Le tueur enrage de voir sa victime lui échapper. Il en a assez de lui courir après, il était si proche dassouvir son macabre caprice, la garce ! Dans son ultime sursaut, elle a réussi à le renverser. Le temps quil se rétablisse, emmêlé dans sa cape et gêné par son épée, elle a déjà repris sa course folle. Mais elle est exténuée et ne réussit pas à le semer. Elle parvient contre toute attente à rejoindre les écuries, elle y trouvera peut-être la protection de quelque lad. Il lagrippe pour lempêche dentrer, mais elle lui échappe encore. Ses cris désespérés ont très probablement attiré lattention. Quimporte, toute raison a quitté la bête depuis bien longtemps, elle na plus quune chose en tête : se repaître de sang.
Il sengouffre dans les écuries à la suite de la jeune femme. Elle na guère eu le temps de séloigner, il se jette sur elle, elle heurte violemment le sol avant de se retrouver écrasée sous le corps de son assaillant. La poussière tourbillonne dans les rais de lumière filtrant à travers les interstices du toit. Lassassin se redresse lentement en maintenant sa victime au sol. Elle se débat, elle lutte, elle gesticule, elle brasse de lair, si seulement elle pouvait comprendre que cest inutile. Et ces cris qui nen finissent pas, pourquoi naccepte-elle pas simplement de mourir. Les chevaux des stalles voisines sirritent dun tel remue-ménage. Quelle soit maudite ! Pour la faire taire, il se relève complètement et lui assène un formidable coup de botte dans lestomac, ce qui a pour effet immédiat de lui couper le souffle. Il profite de ce moment de répit pour jeter un il aux alentours, les lieux sont déserts, cest parfait.
Il doit maintenant immobiliser la malheureuse sinon il ny arrivera jamais. Il observe autour de lui et se yeux tombent alors sur une fourche dressée le long dun botte de foin. Il sassure que sa proie est bien dans limpossibilité physique de senfuir puis sen va saisir loutil aux dents pointues. Après une prompte inspection, il conclut que les pics sont suffisamment effilés pour loffice quil leur réserve. Il revient alors vers Melilou. La pauvre rampe à quatre pattes sur le sol tel un misérable insecte. Il saisit son épaule et la retourne brutalement, il pose de nouveau son pied sur sa poitrine pour la plaquer au sol. Et là
Il frappe avec force lépaule gauche de la jeune femme. Les pointes de la fourche traversent la chair, brisent les os et viennent se figer dans le sol de terre battue. Un cri de douleur sorti tout droit des pires cauchemars résonne entre les murs des écuries. Les chevaux à proximité sagitent de plus belle. Les jeux sont faits, elle est à sa merci. Pour bloquer définitivement la jeune femme, le tueur pose son pied sur son bras droit et appuie de tout son poids.
Il commence à développer un talent certain pour léviscération, mais sans son poignard cest une autre histoire. Et bien tant pis, il entaillera les chairs de la pointe de son épée et terminera le travail à la main. Il dégaine lentement son arme sous les yeux effrayés de Melilou, un sourire sadique apparait sur ses lèvres. La lame découpe la houppelande avant décarter les pans ainsi formés pour dénuder sa poitrine. La pointe senfonce alors doucement dans la peau tendre de la jeune femme.
Oniki
Loffice sachevait lorsquOniki arriva dans la cour. Une bourrasque fit voler ses boucles brunes, elle leva les yeux vers le ciel qui sétait obscurci, réprimant un frisson. La Vicomtesse sortit de lEglise après les fidèles et Oniki la rejoint rapidemment pour lui dire quelle navait point trouver Melilou dans le château, mais la mine plus que soucieuse de la Vicomtesse la fit taire.
Citation:Oniki, il fault aller seller les chevaux et parcourir le domaine, quelque chose ne tourne pas rond !
Prenez Landeric avec vous et la doublette darchers sur les remparts de la porte principale.
Faistes sonnez le toscin ! vite !!
Voyant qu'Oniki ne répondait pas, Landeric prit les choses en main et se chargea de faire sonner le tocsin ainsi que de rassembler les archers
Le Maître dArmes avait les yeux fixés sur la porte des écuries. Elle venait dapercevoir quelquun sengouffrer dans les écuries, mais elle nétait pas sure de ce quelle avait vu tant cela sétait passé vite. Cependant, son instinct lui disait que quelque chose clochait, un mauvais pressentiment la prit au ventre.
Comme mue par un marionnettiste invisible, elle sentit ses jambes sactionner, sans pour autant se souvenir de lavoir penser, puis courir, son épée lui battant le flanc
pendant ce temps, ses pensées sentrechoquaient dans sa tête, au rythme de sa course
qui est cet homme ? pourquoi semblait-il si pressé ? et pourquoi ce mauvais pressentiment ?
Elle parcourut la distance la séparant des écuries en moins de temps quil nen faut pour le dire et poussa violemment la porte dans un grand fracas
Il lui fallut quelques temps pour que sa vue shabitue à lobscurité. Elle avançait sans se soucier du bruit quelle produisait lorsquun cri effroyable retentit. Ce quelle vit la pétrifia. Melilou était à terre, se tordant de douleur, le corps agité de convulsions, une fourche plantée dans le bras
Son sang ne fit quun tour, elle hurla le nom de son amie
lhomme quelle avait vu se précipiter quelques instants plus tôt dans les écuries était penché au dessus de son amie, son épée découpant la peau de sa victime comme un tisserand le ferait avec le tissu le plus vulgaire
une aura malveillante et perverse se dégageait de cethomme qui semblait prendre plaisir à torturer ainsi Melilou
Oniki sortit son épée de son fourreau. Elle avait perdu sa sur il y a peu, elle ne laisserait personne lui prendre encore un être cher. Son regard devint froid, cruel et la rage embrasa son cur lorsquelle se précipita dans la direction de cet homme
de ce monstre
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En deuil de sa sur...
--Thanatos.
Là, calme-toi, tout sera bientôt fini
pffit, envolée la souffran
La fin de sa phrase est couverte par un cri strident provenant du fond des écuries. Pas moyen dêtre tranquille cinq minutes, voilà maintenant quun autre moucheron hurle à ses oreilles. Il vient à peine de commencer sa besogne mais il doit déjà sinterrompre. Alors que lintruse se précipite sur lui, il vérifie la prise de la fourche dans le sol en la secouant un peu, puis il se dresse face à la forcenée. Sa tenue et sa façon de manipuler son épée ne laissent pas place au doute, cest une guerrière, rien à voir avec la petite précieuse qui gémit à ses pieds.
La furie nest plus quà quelques mètres, sans même ralentir, elle fait tournoyer sa lame et balance un puissant coup de haut en bas. Sil ne lavait évité, le tueur aurait été tranché sous la violence du choc. Dans son mouvement desquive, il tente datteindre son assaillante. En vain, elle est aguerrie et très rapide, sa lame bloque le coup de lassassin. Dun bond, ils séloignent lun de lautre, puis ils commencent à tourner, se déplaçant en lents pas chassés, pour mieux se jauger. Son adversaire semble avoir récupérer son sang froid, elle a pour elle la vitesse et la technique ; il a pour lui la force et il est vicieusement rusé.
Quelle magnifique victime elle allait faire, deux pour le prix dune, cest vraiment une bonne journée. Durant ce temps dobservation, les écuries se sont faites plus calmes. Tout occupé quil était à torturer Melilou, le monstre navait jusque là pas entendu retentir le tocsin ; cest maintenant chose faite et il comprend hélas quil ne pourrait pas finir le travail. Avec un peu de chance, il aura le temps de finir ce duel en beauté et dachever rapidement la geignarde. Cest donc sans perdre plus de temps quil lance une attaque contre le maître darmes dAttigny. Un pas en avant, un coup de taille, les épées sentrechoquent. Il frappe à nouveau, le plus fort possible, sa seule chance est dépuiser son adversaire. Le métal résonne, les vibrations commencent à engourdir son bras. Malgré tout, il se relance dans une série dattaques agressives. La guerrière virevolte, un coup sur deux ne porte pas. Après quelques passes des plus brutales, ils se reculent tout deux pour reprendre leur souffle. Sans en avoir lair, le maître darmes sest interposé entre son amie et le tueur.
Oniki
Oniki fond sur le monstre et abat son épée de haut en bas, mais son adversaire pare de justesse le coup. Lespace dun instant, elle le sent ployer sous la puissance du choc, ses forces étant décuplées par la rage. Son regard croise alors le regard vicieux et ironique de lassassin qui semble se délecter de la situation, comme sil savourait par avance sa victoire et la possibilité de dépecer une nouvelle victime. Son regard lui fait horreur et lui donne lénergie nécessaire pour revenir à la charge avec encore plus de hargne et lui assène un coup dune puissance égale au premier sur le coté. Mais leffet de surprise nopère plus et son adversaire sait parfaitement manier une épée, il esquive le coup sans problème.
Elle a retrouvé le sang froid et laplomb nécessaire pour mener pareil combat. Les épées tournoient et sentrechoquent, les adversaires tantôt se rapprochent, tantôt séloignent le temps de reprendre leur souffle avant un nouvel assaut. Oniki sépuise, les coups quelle encaisse sont dune puissance inhumaine
cest le Sans Nom qui doit habiter cet homme et diriger son épée !
Les hommes ont toujours lavantage de la force sur les femmes, mais les femmes les surpassent bien souvent en technique et agilité. Narrivant à prendre lavantage, lassassin na pour seule solution que de lépuiser. Le Maître dArmes dAttigny en a pleinement conscience et sait quelle ne tiendra pas longtemps encore , que bientôt son bras va sengourdir et que ses attaques et parades vont perdre en vitesse et précision.
* Bon sang, mais que fait Landeric !? Personne nentend-il le fracas des épées ? * Cest sur ces pensées, quelle essuie encore un formidable coup sur le fort de lépée qui fait trembler sa garde, résonne dans sa main, puis le fourmillement sempare de son bras. Il lui faut achever ce combat rapidement sans quoi, elle va se faire tuer et son amie aussi, si ce nest pas déjà fait. Tant pis, il faut tenter le tout pour le tout et utiliser une botte secrète avec le risque que cela implique pour elle si le coup ne touche pas sa cible puisquelle ne pourra pas riposter instantanément. Le Maître dArmes avance dun pas pour se rapprocher de la bête, elle le jauge du regard. Son épée glisse sur le fil de la lame de lassassin, mais avant datteindre la garde, dans un léger mouvement circulaire et rapide, elle fait passer la pointe de son épée sur le dessus de la lame et avance dun pas de plus, dans une large fente, le bras tendu vers la poitrine du meurtrier
Mais, que se passait-il ? Non, cela était impossible. Personne n'échappait à cette botte... au lieu de s'enfoncer profondément dans sa poitrine, la pointe de son épée ricoche et ne fait qu'entailler l'avant-bras de l'assassin. Quelle chance démoniaque ! Le monstre venait de perdre l'équilibre et avait reculer d'un pas en arrière. Un pas salutaire... Malgré la vitesse de l'attaque du maitre d'armes, le coup avait raté.
Un éclat d'incompréhension passe dans le regard du monstre, qui comprend qu'il vient d'échapper à une mort certaine. La peur vient obscurcir celui d'Oniki, en misant tout sur l'attaque, elle est maintenant vulnérable...
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En deuil de sa sur...