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[RP sanglant] Minuit dans le jardin du Bien et du Mal

Melilou
[Domaine d'Attigny - Le parc - Non loin des écuries]

Elle a presque remonté l'allée, maintenant. Sauvée. Elle en est persuadée. Encore et effort et tout ira bien. Elle se retourne encore, instinctivement, mais non, elle ne rêve pas. Son poursuivant a disparu, et elle se persuade qu'elle a pris de l'avance. Mais alors qu'elle revient au chemin pour regarder devant, la voilà qui heurte de plein fouet un mur bien plus grand qu'elle. Le temps de comprendre, elle est déjà à terre, le visage rapé par les gravillons et le genou gauche meurtri par la chute.

Des larmes jaillissent de ses yeux fermés, ses dents se serrent à lui couper la langue et l'eau salée de ses paupières vient piquer allègrement l'éraflure de sa joue. C'est de colère qu'elle pleure. De colère contre elle même et contre le sort qui s'acharne. Comment avait-elle pu être aussi sotte, et croire ainsi qu'elle parviendrait à semer la bête qui la traquait?

Dans un dernier élan, toujours au sol, elle fait volte-face et se retrouve presque nez à nez avec celui qui lui veut du mal. Elle tente de reculer comme elle peut, le séant au sol, mais ses mouvements désordonnés sont parasités par le flottement de sa houppelande, qui ne fait en cet instant que l'empêcher de s'enfuir.

L'homme s'approche, Melilou lutte toujours. Ses mains la brulent, sa poitrine s'enflamme. Elle voudrait bien crier, mais la peur l'en empêche. Elle est si fatiguée, et son genou lui fait si mal...

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--Thanatos.
[Domaine d'Attigny - Le parc - Non loin des écuries]



Totalement désespérée et les joues couvertes de larmes, la fluette jeune fille essaie vainement d’échapper à son agresseur. Ses efforts pour se hisser loin de lui n’ont d’autres effets que crotter ses vêtements, déchiqueter ses paumes et épuiser ses dernières ressources. Le tueur avance toujours d’un pas assuré, elle est maintenant à sa merci, les choses sérieuses vont pouvoir commencer.

D’un pas plus long que les autres, il se porte à sa hauteur. Il appuie fermement avec son talon sur la poitrine de Melilou pour la bloquer dans sa progression. Elle tente de crier sous la douleur, mais aucun son ne s’échappe. Bouche ouverte, elle suffoque. La tête affolée de la jeune femme est si divertissante à observer, il appuie toujours plus fort alors qu’elle tambourine désespérément sur son mollet. Il la regarde de toute sa hauteur sans le moindre remord. Combien en cet instant se seraient offusqués, combien se seraient attendris et auraient tourné les talons, combien auraient renoncé en lâches qu’ils sont ? Quel pouvoir prodigieux que d’être capable de dispenser la mort sans hésitation. La proie avait beau être faible et facile à attraper, il n’en restait pas moins qu’il se sentit envahi par un sentiment de toute puissance. Elle aurait pu faire deux têtes de plus que lui cela n’aurait rien changé ; sa soif morbide lui conférait une telle énergie qu’il aurait pu vaincre le Très-Haut en personne.

L’heure est venue, il se penche vers elle. Un de ses genoux repose à terre, l’autre comprime le buste de Melilou afin de la retenir au sol. Autour de cet étrange couple, tout n’est qu’ordre et beauté. Le calme ambiant est à peine perturbé par le crissement des gravillons. Le temps est comme suspendu. Voilà un endroit magnifique pour mourir, on se serait cru dans l’antichambre du Soleil. La bise printanière qui soufflait jusqu’à maintenant tombe subitement, les branches et les feuilles de la végétation renaissante cessent leur mouvement. Herbes et broussailles, arbres et buissons, tous retiennent leur respiration, impatients de s’abreuver du liquide vital qui s’épanchera bientôt du corps de la jeune femme.

Le meurtrier pose une main sur la bouche de sa victime et porte l’autre à sa taille pour saisir son poignard … Il tâtonne, il jette un œil à sa ceinture, la seule arme qu’il a sur lui est son encombrante épée. L’euphorie vient de lui faire commettre sa première erreur.
Oniki
[Domaine d’Attigny – La Chapelle Sainct Louis]

L’office avait déjà débuté depuis un moment maintenant et Melilou, d’ordinaire ponctuelle, n’avait toujours pas paru. C’était d’autant plus étonnant que son entrée au service de la Vicomtesse était récent et qu’elle s’employa, à chaque instant, à ne point décevoir sa bienfaitrice. D’un autre côté, Melilou avait un côté « tête en l’air », lorsqu’une chose la passionnait, elle n'en sortait plus, et l’une de ses grandes passions était les livres. Peut être avait-elle voulu profiter du retour des beaux jours pour faire un brin de lecture dans le parc, à l’ombre du feuillage salvateur d’un arbre. Mais elle avait forcément dû entendre sonner les cloches annonçant les vêpres, aussi absorbée était-elle… Elle ne pouvait donc être dans le parc. Son absence inquiétait la Vicomtesse d’Attigny et cela se ressentait, elle ne cessait de jeter des regards nerveux vers la place se dame de compagnie, jusqu’au moment où elle s’adressa à Oniki :

Citation:
Oniki, je suis inquiète, je ne voye poinct Melilou ? Cela me contrarie de vous mander cela, mais pourriez-vous vous assurer discrètement auprès de nos gens sy quelque bonne asme l’auroit aperçue… ?


Oniki acquiesçât et se leva derechef pour rejoindre la sortie le plus discrètement possible afin de ne point déranger les fidèles. Au sortir de la Chapelle, elle reprit machinalement l’épée qu’elle portait toujours au côté. Elle était persuadée que la jeune femme ne pouvait se trouver dans le parc, sans quoi elle se serait hâtée de regagner la Chapelle ; elle devait sans nul doute être dans ses appartements. Le Maître d’Armes décida donc logiquement de commencer ses recherches par là. Elle traversa la cour intérieure d’un pas rapide, et prit la direction du donjon. Elle gravit les deux étages et rejoint les appartements de Melilou.

Elle frappa à la porte, mais personne ne lui répondit. Après plusieurs tentatives, elle entra dans la pièce sans permission, mais celle-ci était déserte. Elle visita les différentes pièces, même le petit scriptorium, mais aucune trace de Melilou. Cette fois-ci, elle s’inquiétait vraiment…

Si elle était montée rapidement, elle redescendit bien plus vite encore. Arrivée dans la cour, elle interpella jardiniers et palefreniers, leur demanda si ils avaient aperçu Melilou aujourd’hui, mais là encore, personne ne l’avait vu. Elle s’était volatilisée. Elle les envoya les quelques personnes qu’elle avait interrogé à sa recherche dans le parc.

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En deuil de sa sœur...
Melilou
[Domaine d'Attigny - Non loin des écuries]

C'est fini. Tout est fini. La donzelle sait qu'elle va mourir ce soir, dans ce parc que les vêpres ont vidé de leur promeneurs, dans ce domaine dont elle n'avait pas encore eu le temps de parcourir le dixième. Mourir sans retourner à Varennes, sans pouvoir embrasser son filleul. Mourir sans revoir Oniki, sa chère amie. Elles ne s'étaient pas vues depuis deux longues semaines, et ce soir, après la messe, aurait dû être veillée de retrouvailles.

Elle pleure la pauvresse, les yeux verrouillés par la peur, car la faucheuse pointe son horrible minois, s'appuyant de toutes ses forces sur sa poitrine. Elle ne peut pas lutter. Son assassin est presque deux fois grand comme elle, et sans doute bien deux fois plus fort. Elle couchée de tout son long, lui la surplombant de sa hauteur et de sa haine.

Pourtant, dans sa lutte, elle ouvre les yeux. En guise de faucheuse assise sur sa poitrine, c'est une botte qu'elle voit en premier. Une botte cavalière à talonnette de fer, que l'assaillant appuie contre son torse pour l'empêcher de bouger d'abord, et l'étouffer ensuite. Elle cherche son air, et rassemble son dernier courage pour mitrailler le mollet maudit de coups de poing. Presque, même, parviendrait-elle à relever le buste en vue de le mordre. Qu'importe la manière, pourvu qu'il la lâche, qu'elle puisse gagner du temps. Mais c'est sans compter sur la détermination de l'homme qui, toujours l'écrasant, se rapproche un peu plus et met un genou à terre. Le second vient remplacer le talon sur la poitrine déjà entamée par le fer. Elle abandonne. Par Aristote, faites que cela soit prompt et sans détours. Qu'il l'achève dans les règles de l'art et sans faire de manières. Ses muscles se relâchent, sa tête retombe...elle s'abandonne à son sort.

Et puis soudain, l'étreinte qui se desserre. Une main qui se décale, qui cherche quelque chose, de l'autre côté, plus loin. Et l'autre main qui se fait hésitante, et qui laisse à la donzelle terrifiée un instant de répit. Il n,'en faut pas plus pour qu'elle reprenne courage et foi en son salut. Dans un cri que seul l'effort de la dernière chance peut se permettre de produire, elle pousse de toutes ses forces sur ses avant-bras et se dégage en partie. Une autre poussée des jambes et elle se tient debout, ou presque. Volte-face. La course contre le mal, deuxième tour. Elle trébuche et tombe, mais se redresse aussitôt et jette un oeil en arrière avant de s'élancer. Son assassin, dans sa maladresse, a mis trop de temps à réagir et s'emmêle les pinceaux. Dans son regard elle lit l'incrédulité, la rage et, l'espace d'une seconde...l'impuissance. Il a fauté.

Non loin de là, des hénissements. Les écuries! Ce rappel à la vie donne à Melilou le regain d'élan dont elle avait besoin. Elle court comme une possédée, hurlant pour signaler sa présence. Que quelqu'un l'entende et elle serait sauvée. Et elle hurle, la pauvresse, a s'en défaire la gorge. Son attaquant est juste là, derrière, elle l'entend. Il n'aurait qu'à tendre le bras pour la saisir...

La porte des écuries est là. Enfin. alors que Mélilou déploie des efforts considérables pour la tirer, l'homme la rattrape, saisit son bras et tente de la ramener en arrière. Mais la rage, rage de vaincre, rage de vivre, confère à la jeune fille une force qu'elle ne se connaissait pas, et elle parvient tout de même à tirer le battant. C'est quand elle s'engouffre enfin dans la bâtisse que l'assassin termine de la maîtriser, la plaquant au sol dans un nuage de poussière et de foin.

Et elle hurle, la pauvresse, elle hurle. A qui voudra l'entendre.

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--Thanatos.
[Domaine d'Attigny - Dans les écuries]

Le tueur enrage de voir sa victime lui échapper. Il en a assez de lui courir après, il était si proche d’assouvir son macabre caprice, la garce ! Dans son ultime sursaut, elle a réussi à le renverser. Le temps qu’il se rétablisse, emmêlé dans sa cape et gêné par son épée, elle a déjà repris sa course folle. Mais elle est exténuée et ne réussit pas à le semer. Elle parvient contre toute attente à rejoindre les écuries, elle y trouvera peut-être la protection de quelque lad. Il l’agrippe pour l’empêche d’entrer, mais elle lui échappe encore. Ses cris désespérés ont très probablement attiré l’attention. Qu’importe, toute raison a quitté la bête depuis bien longtemps, elle n’a plus qu’une chose en tête : se repaître de sang.

Il s’engouffre dans les écuries à la suite de la jeune femme. Elle n’a guère eu le temps de s’éloigner, il se jette sur elle, elle heurte violemment le sol avant de se retrouver écrasée sous le corps de son assaillant. La poussière tourbillonne dans les rais de lumière filtrant à travers les interstices du toit. L’assassin se redresse lentement en maintenant sa victime au sol. Elle se débat, elle lutte, elle gesticule, elle brasse de l’air, si seulement elle pouvait comprendre que c’est inutile. Et ces cris qui n’en finissent pas, pourquoi n’accepte-elle pas simplement de mourir. Les chevaux des stalles voisines s’irritent d’un tel remue-ménage. Qu’elle soit maudite ! Pour la faire taire, il se relève complètement et lui assène un formidable coup de botte dans l’estomac, ce qui a pour effet immédiat de lui couper le souffle. Il profite de ce moment de répit pour jeter un œil aux alentours, les lieux sont déserts, c’est parfait.

Il doit maintenant immobiliser la malheureuse sinon il n’y arrivera jamais. Il observe autour de lui et se yeux tombent alors sur une fourche dressée le long d’un botte de foin. Il s’assure que sa proie est bien dans l’impossibilité physique de s’enfuir puis s’en va saisir l’outil aux dents pointues. Après une prompte inspection, il conclut que les pics sont suffisamment effilés pour l’office qu’il leur réserve. Il revient alors vers Melilou. La pauvre rampe à quatre pattes sur le sol tel un misérable insecte. Il saisit son épaule et la retourne brutalement, il pose de nouveau son pied sur sa poitrine pour la plaquer au sol. Et là …

Il frappe avec force l’épaule gauche de la jeune femme. Les pointes de la fourche traversent la chair, brisent les os et viennent se figer dans le sol de terre battue. Un cri de douleur sorti tout droit des pires cauchemars résonne entre les murs des écuries. Les chevaux à proximité s’agitent de plus belle. Les jeux sont faits, elle est à sa merci. Pour bloquer définitivement la jeune femme, le tueur pose son pied sur son bras droit et appuie de tout son poids.

Il commence à développer un talent certain pour l’éviscération, mais sans son poignard c’est une autre histoire. Et bien tant pis, il entaillera les chairs de la pointe de son épée et terminera le travail à la main. Il dégaine lentement son arme sous les yeux effrayés de Melilou, un sourire sadique apparait sur ses lèvres. La lame découpe la houppelande avant d’écarter les pans ainsi formés pour dénuder sa poitrine. La pointe s’enfonce alors doucement dans la peau tendre de la jeune femme.
Aranwae
Le prouvaire avoit finit son labeur et parcouru la nef en direction de la sortie. Il entendit la Vicomtesse s'enqu"rir de sa Dame de compagnie.
Discrètement, il tendit l'oreille tout en s'approchant mais n'odit rien de tangible.

*Melilou, peut estre en avoit elle s'en retourné en sa demeure ? Où diable estoit la pauvrette?*

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Melilou
[Les écuries - Face à face avec la Grande Faucheuse]

Son meurtrier s'est littéralement jeté sur elle, la projetant de tout son poids sur les dalles glacées des écuries. il la maintient sous lui, de tout son poids. C'est la fin. Il n'y a plus d'espoir. Personne n'est là, personne ne viendra. Elle va mourir assassinée alors même que tout le domaine se recueille le temps des vêpres. Ironie du sort.

Elle sait bien, dès lors, qu'il est inutile de chercher à se défendre, que cris et gestes affolés ne feront guère que brasser du vent, et que rien n'empêchera l'assassin de venir à bout de sa sinistre besogne. Quoique sinistre...pas tant que ça. A voir son sourire démoniaque, on dirait bien qu'il n'a jamais été aussi heureux de toute son existence. Mais pourtant, elle continue à hurler sans retenue et sans relâche. Elle n'est plus maître de son corps et de sa voix, la peur a définitivement pris les rênes de sa conscience déjà embuée par la douleur.

Le visage déformé par un rictus que seul le Sans-Nom peut octroyer au genre humain, l'homme se redresse et libère la jeune fille du poids qui l'étouffe. Pour mieux lui asséner un ignoble coup de talon au creux du ventre. Un nouveau hurlement se perd finalement au fin fond de la gorge de Mélilou. Le souffle coupé par la violence et la douleur du choc, elle ne peut que subir et tenter de se replier sur elle même en un ultime réflexe de protection. La douleur l'aveugle, et sa raison la quitte. Jamais elle n'aurait pensé qu'elle pourrait mourir de douleur et de folie.

Puis le tueur finalement s'éloigne. Elle tente bien de se trainer le long des pierres froides, mais tout effort est inutile. La douleur a définitivement raison d'elle et la cloue sur place.
Qu'il en finisse, ne cesse-t-elle de se dire. Aristote, seigneur des hommes, est-ce là ma punition pour t'avoir offensé par ce baptême si mal mérité? Est-ce ainsi que tu puni ceux qui ont déshonoré ton...AAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHH!!!!!!!!!!

Une douleur insoutenable envahit tout son bras gauche. Une brûlure innommable. Des pics acérés comme des lames transpercent sa chair et terminent leur course dans le bruit sourd de la roche elle aussi entamée. Un voile noir s'abat sur ses yeux, la pauvresse est aveuglée par le mal. Elle pleure, elle hurle, la folie est bien là. Et décuple lorsqu'enfin la donzelle comprend que c'est la fourche des lads qui se trouve plantée en son épaule. Clouée au sol.

L'assassin s'est maintenant saisi de son épée, avec laquelle il joue comme s'il s'agissait d'une vulgaire aiguille. Il peut bien faire ce qu'il veut de toute façon, elle a atteint un seuil de douleur qui ne saurait s'amplifier. Qu'elle croit du moins. Parce que lorsque la lame vient s'enfoncer dans la chair de son ventre déjà meurtrie par le talon de son bourreau, c'est la fin de sa conscience. Le voile noir qu'elle avait entrevu quelques instants auparavant s'abat sur elle comme une dernière sentence. A peine entend-elle, avant de s'évanouir, la voix horrifiée d'Oniki hurlant son nom, là, tout près, de l'autre côté de l'écurie.

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Beeky
[Le domaine d'Attigny - la cour d'honneur du castel de l'aigle ]

L’office avoit pris fin et la chapelle se vidoit de ses fidèles comme un monstre de pierre vomissant sa marée humaine. Chascun retournoit à sa tasche et s’éparpilloit de par le domaine.

Les gens des cuisines retourneroient aux communs, les cheminées ronfleroient de feux d’enfer et les marmites bientost se verroient agitées par de méchants bouillons. Les palefreniers retourneroient aux escuries après avoir déchargé les charettes de foin garées précipitamment près de la cour aux aliments. Les jardiniers feroient un dernier tour du coulombier afin de terminer de le curer. Demain il fauldroit épendre la fiente dans les carrés freschement retournés du potager.

La vicomtesse estoit restée un instant à prier seule, sa conscience devant s’accommoder de petits aménagements qu’Aristote ne voyoit probablement poinct d’un bon œil… Pourtant, elle avoit abrégé son recueillement car l’absence inexpliquée de Melilou commençoit à la plonger dans une inquiétude grandissante. L’ite avoit esté couvert par le son des cloches et Melilou demeuroit invisible. Pourtant, elle devroit estre là, se tenant d’un pied sur l’aultre, à vouloir s’excuser de son retard auprès de sa maistresse. Non poinct, la chapelle estoit vide et poinct la dame de compagnie n’avoit paru.

La d’Apperault croisa le regard d’Aranwaë, elle estoit inquiète mais poinct ne vouloit luy faire part de ses tourments. Il suffisoit d’un simple regard et il devineroit ce qu’elle redoutoit.


"Seigneur, sy un malheur estoit arrivé… Adoncques, que pouvoit bien cacher iceste disparition… ?"

Le ciel s'obscurcit soudain à l’arrivée de menaçants nuages noirs. Beeky leva la teste et un vol de corbeaux, au sombre plumage, passa au dessus du donjon. Le vent se leva et fict entendre sa plainte en de lugubres rugissements. Elle tressailIit.

Il falloit mener sérieusement les recherches, aussy alla-t-elle interroger ses gens au hasard de ses encontres. Arrivée en la cour, elle héla le fidèle Landeric quy estoit, comme tousjours, à son poste.


Mon brave n’avez-vous poinct vu d’asme quy ait franchi nostre pont-levis ? Nous cherchons la jeune Melilou…

Ah non, ma dame. Y a juste un messire quy portait des couleurs que je connaissais, alors je l’ai laissé entrer.
Et pis, j’ai bien vu qu’y portait une épée aussi, alors ça pouvait être qu’un gentilhomme…

La vicomtesse tiqua. En effect, en debut d’après midy, elle se souvenoit d’avoir croisé de loing ce cher … Tiens doncques, mais où estoit-il passé luy aussy ? Il estoit fort estrange qu’elle ne le vit poinct la saluer au sortir des vespres.Les idées se bousculoient dans la pauvre teste de Beeky, elle essayoit de trouver une explication à tout cela…

Enfin, déboucha du donjon son maistre d’armes. Essouflée, Oniki dévaloit les escaliers du perron pour venir à l’encontre de la maistresse du Domaine. A son air, poinct elle n’avoit trouvé sa Dame de compagnie.


Oniki, il fault aller seller les chevaux et parcourir le domaine, quelque chose ne tourne pas rond !
Prenez Landeric avec vous et la doublette d’archers sur les remparts de la porte principale.
Faistes sonnez le toscin ! vite !!

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Defuncti voluntas mihi antiquior jure est.
--Landeric_


[le domaine d'Attigny - la porte principale ]

Le vieux garde prit les choses en mains.

Maistre Oniki, je m’en vais sonner le toscin et rassembler nos hommes et on viendra vous enjoindre aux écuries. Partez devant, on sera pas long !

Landeric fit sonner le tocsin comme le manda la vicomtesse, cela lui rappela lorsque le castel avait été mis en alerte quatre jours avant la prise du château de Reims. Ca n’était jamais bon signe car toutes les fois, grand malheur arrivait, aussi espérait-il que sa maîtresse se trompa et s’affolait inutilement.

Il suffisait que la jeune personne soit tombée de cheval et une simple cheville foulée l’immobiliserait. Landeric avait bien vu que le destrier était fougueux et que la Melilou ne commençait qu’à peine à l’apprivoiser. Quelle idée d’offrir un pareil présent à une morveuse qui n’avait jamais fait la moindre campagne militaire. Parfois, la vicomtesse surprenait le vieux soldat, elle dépensait sans compter, s’en était presque honteux *soupire*. Son bon maitre, le Seigneur de la Veuve était beaucoup plus économe et fallait pas compter qu’il dépensa ses écus aussi sottement…

Quant au visiteur de la Grande Maison de Champagne qui avait disparu, eh bien, il devait s’être perdu dans le labyrinthe ou bien il faisait tranquillement le tour du lac.

De toute façon, il y avait assez de manouvriers et de gueux vivant sur le domaine pour qu’on les retrouve avant la nuité. Enfin, ça il n’en était guère assuré…
Oniki
L’office s’achevait lorsqu’Oniki arriva dans la cour. Une bourrasque fit voler ses boucles brunes, elle leva les yeux vers le ciel qui s’était obscurci, réprimant un frisson. La Vicomtesse sortit de l’Eglise après les fidèles et Oniki la rejoint rapidemment pour lui dire qu’elle n’avait point trouver Melilou dans le château, mais la mine plus que soucieuse de la Vicomtesse la fit taire.

Citation:
Oniki, il fault aller seller les chevaux et parcourir le domaine, quelque chose ne tourne pas rond !
Prenez Landeric avec vous et la doublette d’archers sur les remparts de la porte principale.
Faistes sonnez le toscin ! vite !!


Voyant qu'Oniki ne répondait pas, Landeric prit les choses en main et se chargea de faire sonner le tocsin ainsi que de rassembler les archers … Le Maître d’Armes avait les yeux fixés sur la porte des écuries. Elle venait d’apercevoir quelqu’un s’engouffrer dans les écuries, mais elle n’était pas sure de ce qu’elle avait vu tant cela s’était passé vite. Cependant, son instinct lui disait que quelque chose clochait, un mauvais pressentiment la prit au ventre.

Comme mue par un marionnettiste invisible, elle sentit ses jambes s’actionner, sans pour autant se souvenir de l’avoir penser, puis courir, son épée lui battant le flanc… pendant ce temps, ses pensées s’entrechoquaient dans sa tête, au rythme de sa course… qui est cet homme ? pourquoi semblait-il si pressé ? et pourquoi ce mauvais pressentiment ?

Elle parcourut la distance la séparant des écuries en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire et poussa violemment la porte dans un grand fracas… Il lui fallut quelques temps pour que sa vue s’habitue à l’obscurité. Elle avançait sans se soucier du bruit qu’elle produisait lorsqu’un cri effroyable retentit. Ce qu’elle vit la pétrifia. Melilou était à terre, se tordant de douleur, le corps agité de convulsions, une fourche plantée dans le bras… Son sang ne fit qu’un tour, elle hurla le nom de son amie… l’homme qu’elle avait vu se précipiter quelques instants plus tôt dans les écuries était penché au dessus de son amie, son épée découpant la peau de sa victime comme un tisserand le ferait avec le tissu le plus vulgaire… une aura malveillante et perverse se dégageait de cethomme qui semblait prendre plaisir à torturer ainsi Melilou…

Oniki sortit son épée de son fourreau. Elle avait perdu sa sœur il y a peu, elle ne laisserait personne lui prendre encore un être cher. Son regard devint froid, cruel et la rage embrasa son cœur lorsqu’elle se précipita dans la direction de cet homme… de ce monstre…

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En deuil de sa sœur...
--Thanatos.
Là, calme-toi, tout sera bientôt fini … pffit, envolée la souffran …

La fin de sa phrase est couverte par un cri strident provenant du fond des écuries. Pas moyen d’être tranquille cinq minutes, voilà maintenant qu’un autre moucheron hurle à ses oreilles. Il vient à peine de commencer sa besogne mais il doit déjà s’interrompre. Alors que l’intruse se précipite sur lui, il vérifie la prise de la fourche dans le sol en la secouant un peu, puis il se dresse face à la forcenée. Sa tenue et sa façon de manipuler son épée ne laissent pas place au doute, c’est une guerrière, rien à voir avec la petite précieuse qui gémit à ses pieds.

La furie n’est plus qu’à quelques mètres, sans même ralentir, elle fait tournoyer sa lame et balance un puissant coup de haut en bas. S’il ne l’avait évité, le tueur aurait été tranché sous la violence du choc. Dans son mouvement d’esquive, il tente d’atteindre son assaillante. En vain, elle est aguerrie et très rapide, sa lame bloque le coup de l’assassin. D’un bond, ils s’éloignent l’un de l’autre, puis ils commencent à tourner, se déplaçant en lents pas chassés, pour mieux se jauger. Son adversaire semble avoir récupérer son sang froid, elle a pour elle la vitesse et la technique ; il a pour lui la force et il est vicieusement rusé.

Qu’elle magnifique victime elle allait faire, deux pour le prix d’une, c’est vraiment une bonne journée. Durant ce temps d’observation, les écuries se sont faites plus calmes. Tout occupé qu’il était à torturer Melilou, le monstre n’avait jusque là pas entendu retentir le tocsin ; c’est maintenant chose faite et il comprend hélas qu’il ne pourrait pas finir le travail. Avec un peu de chance, il aura le temps de finir ce duel en beauté et d’achever rapidement la geignarde. C’est donc sans perdre plus de temps qu’il lance une attaque contre le maître d’armes d’Attigny. Un pas en avant, un coup de taille, les épées s’entrechoquent. Il frappe à nouveau, le plus fort possible, sa seule chance est d’épuiser son adversaire. Le métal résonne, les vibrations commencent à engourdir son bras. Malgré tout, il se relance dans une série d’attaques agressives. La guerrière virevolte, un coup sur deux ne porte pas. Après quelques passes des plus brutales, ils se reculent tout deux pour reprendre leur souffle. Sans en avoir l’air, le maître d’armes s’est interposé entre son amie et le tueur.
Oniki
Oniki fond sur le monstre et abat son épée de haut en bas, mais son adversaire pare de justesse le coup. L’espace d’un instant, elle le sent ployer sous la puissance du choc, ses forces étant décuplées par la rage. Son regard croise alors le regard vicieux et ironique de l’assassin qui semble se délecter de la situation, comme s’il savourait par avance sa victoire et la possibilité de dépecer une nouvelle victime. Son regard lui fait horreur et lui donne l’énergie nécessaire pour revenir à la charge avec encore plus de hargne et lui assène un coup d’une puissance égale au premier sur le coté. Mais l’effet de surprise n’opère plus et son adversaire sait parfaitement manier une épée, il esquive le coup sans problème.

Elle a retrouvé le sang froid et l’aplomb nécessaire pour mener pareil combat. Les épées tournoient et s’entrechoquent, les adversaires tantôt se rapprochent, tantôt s’éloignent le temps de reprendre leur souffle avant un nouvel assaut. Oniki s’épuise, les coups qu’elle encaisse sont d’une puissance inhumaine … c’est le Sans Nom qui doit habiter cet homme et diriger son épée !

Les hommes ont toujours l’avantage de la force sur les femmes, mais les femmes les surpassent bien souvent en technique et agilité. N’arrivant à prendre l’avantage, l’assassin n’a pour seule solution que de l’épuiser. Le Maître d’Armes d’Attigny en a pleinement conscience et sait qu’elle ne tiendra pas longtemps encore , que bientôt son bras va s’engourdir et que ses attaques et parades vont perdre en vitesse et précision.

* Bon sang, mais que fait Landeric !? Personne n’entend-il le fracas des épées ? * C’est sur ces pensées, qu’elle essuie encore un formidable coup sur le fort de l’épée qui fait trembler sa garde, résonne dans sa main, puis le fourmillement s’empare de son bras. Il lui faut achever ce combat rapidement sans quoi, elle va se faire tuer et son amie aussi, si ce n’est pas déjà fait. Tant pis, il faut tenter le tout pour le tout et utiliser une botte secrète avec le risque que cela implique pour elle si le coup ne touche pas sa cible puisqu’elle ne pourra pas riposter instantanément. Le Maître d’Armes avance d’un pas pour se rapprocher de la bête, elle le jauge du regard. Son épée glisse sur le fil de la lame de l’assassin, mais avant d’atteindre la garde, dans un léger mouvement circulaire et rapide, elle fait passer la pointe de son épée sur le dessus de la lame et avance d’un pas de plus, dans une large fente, le bras tendu vers la poitrine du meurtrier…

Mais, que se passait-il ? Non, cela était impossible. Personne n'échappait à cette botte... au lieu de s'enfoncer profondément dans sa poitrine, la pointe de son épée ricoche et ne fait qu'entailler l'avant-bras de l'assassin. Quelle chance démoniaque ! Le monstre venait de perdre l'équilibre et avait reculer d'un pas en arrière. Un pas salutaire... Malgré la vitesse de l'attaque du maitre d'armes, le coup avait raté.

Un éclat d'incompréhension passe dans le regard du monstre, qui comprend qu'il vient d'échapper à une mort certaine. La peur vient obscurcir celui d'Oniki, en misant tout sur l'attaque, elle est maintenant vulnérable...

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En deuil de sa sœur...
--Landeric_


[le domaine d'Attigny - Aux abords des écuries ]


La petite troupe, menée tambour battant par le vieux Landeric, se profilait au loin. Cliquetis d’armures, arcs et carquois bringuebalés, épées qui battent les flancs, chacun mène sa course au pas de charge.

La vicomtesse a donné ses ordres et il fault s’exécuter prestement sous peine de… enfin, la question ne se pose point en ces termes. Mélilou, la jeune Dame de compagnie est membre de la Maison d’Attigny et ils savent que leur maîtresse remuera ciel et terre pour la retrouver. Il n’est point vain chez les Attignatiens de chercher refuge, soutien et secours. La vicomtesse d’Apperault protège ses gens comme la prunelle de ses yeux. Honnît soit qui malheur leur voudrait…

Au sortir du sinueux chemin, le tournant dévoile les écuries. Bientôt chacun harnacherait sa monture et arpenterait le domaine de long en large, en quête de la jeune damoiselle. Alors qu’ils se rapprochent de la sellerie, le martellement des sabots et le hennissement des chevaux alarment les soldats. L'agitation est à son comble en les écuries. Tous se regardent, n’osant échanger une parole, mais tous ont compris que quelque chose n’allait pas.

D’un seul allant, Landeric défourailla son épée, les deux archers mirent la main au carquois et se saisirent de leur arc. Vite, ils franchirent la distance qui les séparait de la porte des écuries et c’est la vision de maitre Oniki croisant le fer avec un homme, dissimulé sous une cape, qui les clouent sur place de stupeur. Reprenant pied, Landeric lança d'une mâle voix
    Attigny à moooiiii !

Ses hommes, d'un même écho, lui répondirent en hurlant le cri de guerre de la Grande Maison
    Utere dum liceat ! (*)
L'assaillant n'en mènerait pas large, pour lui il était temps de détaler.


(*) Profite de la vie pendant que c'est possible
Beeky
[le domaine d'Attigny - Les escuries ]

Passés les premiers sons tintants du toscin, la vicomtesse s’estoit rendue prestement en ses appartements. Cape, hénin, houppelande et moult jupons se retrouvèrent à joncher le sol de la chambrée, à la vitesse de l’esclair. A peine boutonnée et laissant paraistre la naisssance de sa gorge, la vicomtesse endossa, en grande haste, une chemise de soie blanche. Braies d’un noir de jais et de hautes bottes cavalières finirent de vestir la dame quy s’apprestoit à chevaucher le temps qu’il fauldroit pour retrouver la jeune Melilou.

Quatre à quatre, elle dévala les marches du grand escalier du donjon et se retrouva en la grand cour d’honneur.

    Personne !
Vite, elle reprend sa course vers les écuries.

Au loing, bruits de fers entrechoqués, cris, hurlements. Flèches sorties des carcans quy bientost seront tirées par des arcs bandés et siffleront en fendant l’air. Beeky en reste le souffle coupé, que se passoit-il doncques ? Quel estoit ce remue-ménage au seing de son domaine ? La chose estoit pour le moins extravagante, de quoy l’inquiéter et lui donner des ailes pour rejoindre au plus vite l’attroupement.

La dame met la main au costé, hélas, poinct d’espée… Vieux reflexe hesrité d’une vie passée sur les champs de bataille et quy, ce jour, est révolu puisqu’elle est femme d’Eglise. Qu’importe, elle estoit frêle mais sçavoit se battre s’il le falloit, pourvu que l’assaillant se montra lourdaud et empoté. Elle court, elle court, elle ne perd pas de temps. Le rythme de son cueur s’accèlere, son souffle se fait plus court, encore quelques centaines de pieds et elle sauroit… Oui, mais voilà, l’angoisse l’assaille, sa gorge se noue, quelle horreur attendoit son heure pour se révéler à ses yeulx….

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Defuncti voluntas mihi antiquior jure est.
Aranwae
[A l'extérieur, tout près de l'écurie]

Le vicaire estoit pétrifié devant la scène de combat terrible enstre Oniki et l'estrangier.
Ils estoient à une bonne trentaine de pas et pourtant il pouvoit sentir leur souffle comme s'il y était, tout près, trop près.

Le prestre n'avoit poinct de terreur en luy, non, mais d'icelle remembrerie qui jadis avoit occis sa vie et si tant de son cuer.

Les hommes en armes de Landeric envahir l'espace et bien tost le dénouement arriveroit. Il n'en perdrait poinct une once.

Son instinct luy dicta aussy de reste en obscure sans poinct se méprendre sur l'issue probable.

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