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[RP sanglant] Minuit dans le jardin du Bien et du Mal

Melilou
[Par delà les nuages]

Un sentiment de flottement. L'engourdissement généralisé de son corps qui ne lui répond plus. Au loin, des bruits. Du métal que l'on choque, des voix que l'on fait crier, des pas rapides et désordonnés. On piétine, on courre. Qui est là?

Des yeux qui voudraient s'ouvrir, mais qui reste désespérément clos. Rien qu'une ouïe altérée par la souffrance...c'est tout ce qui lui permet de se savoir en vie.

Une brûlure interminable, si forte qu'elle ne sait même plus où elle a mal. La sensation que son corps tout entier lui échappe, l'impression d'assister, impuissante, à une mort inéluctable. L'attente.

L'attente de la délivrance, éternelle ou pas. Mais le temps vient à manquer, et ses dernières forces la quittent. Bientôt, elle le sentait, son âme s'élèverait pour rejoindre le Très-haut en une dernière épreuve: la pénitence. Et son corps resterait là, froid, rigide et meurtri dans ses chairs.

Ainsi s'achèverait la courte vie de la jeune Melilou. Le corps étendu sur les dalles gelées d'une écurie, une fourche dans un bras, et des larmes encore chaudes roulant sur ses joues pâles.

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--Thanatos


[le domaine d'Attigny - Les écuries ]

Le combat fait rage, le tueur ne ménage pas sa peine et fait tomber une pluie de coups sur son adversaire. En vain, elle part, elle esquive. Il s’arrête pour reprendre son souffle. Ses bras sont las, ses jambes sont cotonneuses. Il se déplace lentement pour récupérer, sans lâcher des yeux le maître d’arme, ne portant aucune attention aux obstacles qui jonchent le sol, outils, cordages, harnais et autres qui ont chu durant la bataille. C’est d’ailleurs dans un licol qu’il s’emmêle les pieds, manquant de tomber ; c’est à croire que les monstres ont une bonne étoile ou bien est-ce là le signe d’une divine protection, toujours est-il qu’en trébuchant il se met hors de portée d’une attaque qui aurait du lui être fatal.

Il est tellement à son combat qu’il ne sent pas la lame d’Oniki entailler son bras. Son talent de combattant lui permet de repérer dans la défense de son adversaire une ouverture consécutive à son assaut. Après s’être rétabli d’un pas, il tend son bras, prêt à frapper …

Attigny à moooiiii !

Utere dum liceat !


Il sursaute, son regard se porte vers le fond des écuries. Toute une troupe armée jusqu’aux dents vient de pénétrer dans la bâtisse. Par le Sans Nom, il ne pourra donc pas finir sa terrible besogne. L’arrivée des renforts provoque un flottement qui lui laisse le temps de réagir, les archers n’osent tirer car Melilou et Oniki occupent leur angle de tir, quant à cette dernière elle est encore toute retournée de l’échec de sa botte. L’assassin en profite pour bousculer le maître d’arme qui tombe lourdement sur le sol. Il se précipite ensuite vers son cheval tout harnaché qu’un garçon d’écurie a négligemment attaché à un poteau. Il sectionne d’un geste la lanière de cuir qui retient l’alezan et le monte dans la foulée.

Les portes à l’arrière des écuries sont fermées. Il n’a d’autre choix que d’affronter les soldats qui bloquent le passage à l’autre extrémité. Ultime poussée d’adrénaline, il talonne sa monture qui se cabre dans un hennissement plein de défi. Il se jette alors à bride abattue sur ses opposants. Il se rapproche de plus en plus vite vers la troupe désemparée qui ne sait comment manœuvrer dans cet espace confiné. Les sabots tambourinent violemment le sol à mesure que le cheval accélère, pendant cette charge furieuse, il trouve enfin son échappatoire : à quelques mètres au-dessus des soldats, un treuil, une poulie suspendue, une corde fixée à un anneau. Avant d’aborder les premiers rangs de ses ennemis, un vif coup d’épée tranche la corde, la poulie écrase le crâne d’un des hommes ; les autres, par réflexe, s’écartent. Et le tueur se précipite dans la brèche.

Enfin le monstre retrouve l’air libre. Il talonne de plus belle son canasson …
--Landeric_


[le domaine d'Attigny - les écuries]

Landeric est là, interdit, immobile, l’épée à la main, il ne peut rien faire et reste pantois. S’il donne l’ordre de tirer, les flèches risquent de transpercer le maistre d’arme qui semble en bien mauvaise posture, aussi le vieux garde et les archers suivent le combat sans pourvoir se décider à agir.

Les arcs sont bandés, les flèches prêtes à être tirées mais le scélérat à beau jeu en se servant des corps d’Oniki et Melilou comme rempart. Il se sort d’embarras en fondant, à la rapidité de l’éclair, sur le pauvre Landéric. Le vieux soldat, ainsi rudement bousculé, perd l’équilibre sous le poids de son harnachement métallique et chute lourdement sur le sol.

Il n’en faut pas davantage à l’agresseur pour enfourcher sa monture et les charger de front. Les cris, la poussière, la surprise envahissent les écuries et voilà le funeste cavalier qui se crée une brèche en assommant un archer, l’autre s’écartant de justesse d’un coup d’épée assassine.

Il va s’échapper, il s’échappe, bientôt il sera trop tard. A n’en point douter, un sourire maléfique doit orner son visage, il se croit sauf, il savoure sa demi-victoire en talonnant hardiment son destrier.

Alors dans un dernier sursaut de haine, Landéric se relève et délaissant son épée, il s’empare de l’arc du blessé gisant encore au sol, une mare de sang s'échappant de son crâne fendu. Le soldat tremblant de rage bande l’arc, ferme un œil, ajuste au mieux et la flèche part en un sifflement qui fend l’air chargé de poussière. Le destin est en train d'écrire son épopée et l'issue est suspendue à la flèche, comme une plume au-dessus d'un feuillet.

Aristote ne lui est point favorable, la flèche atteint sa cible en se plantant, avec un bruit de chair écrasée, dans l’épaule droite du fuyard mais le cavalier s’éloigne sur sa monture et disparait de son champ de vision.
Melilou
Tout semble flooter autour de la jeune fille. Au loin, elle entend Oniki qui résiste, se bat, contre le monstre de l'écurie. L'évanouissement la guette encore une fois. Combien de fois a-t-elle sombré depuis le début du drame? Elle ne compte même plus. Alors qu'elle sent à nouveau son corps la lâcher, un cri retentit, là bas, de l'autre côté de l'écurie.

Attigny à moooiiii !

Utere dum liceat !


La voix lui fait office de coup de fouet. Une décharge, un sursaut de force et d'existence. Landéric! Les gardes. Sa maîtresse. Ils sont là. Enfin.

Ses yeux s'ouvrent comme des billes. La délivrance est là. Comme si elle s'imaginait qu'ils ne la verraient pas, la donzelle fait fi de la douleur qui la ronge et agite vivement le bras qu'il lui reste encore. Sa voix est cependant bien trop faible, et de sa bouche voulant crier ne sortent que murmures rauques et râles incohérents.


Là! Par pitié! Là! tente t-elle d'hurler.

Que la donzelle se rassure, on ne voit qu'elle, et sa fourche verticale. Mais le tueur fait barrage, et la jeune fille comprend, en regardant le vieux Landéric, qu'il se trouve dans une impasse et risque la vie du maître d'arme à la moindre attaque trop hâtive. Son hésitation joue contre lui, et déjà l'assassin se rue sur le vieux garde, le bouscule et le renverse. L'instant d'après, le tueur est en selle et lance la charge contre l'armada de gardes massés devant la grande porte. Face à ce destrier au grand galop, les pauvres ont à peine le temps de réagir que déjà le criminel perce leur rang à grand renforts de sabots. Il est trop tard. Avant de le laisser filer vers une liberté impensable, Landéric tente un dernier coup dans lequel il met toute sa rage. Une flèche transperce les airs, sifflante, et vient se planter dans l'épaule du meurtrier. Vascillant à peine, l'assassin tient le galop pour dispaître dans un nuage de poussière.

Si il est une chose que la donzelle gardera en mémoire plus que toute autre, plus que la peur et la souffrance, c'est le silence. Le silence qui d'un coup vint s'abattre sur l'écurie une fois le cavalier disparu au loin. Les sabots qui s'éloignent, une épée lâchée au sol, tombant en un fracas de fer et de pierre. Puis, plus rien. Un court instant de reprise, qui lui parut une éternité.

Là! Landéric! Là! dit-elle d'une voix cette fois un peu plus audible. Et le bruit des paires de chausses qui, soudainement, s'affairent à la rejoindre. Des hommes qui l'entourent et, derrière eux, une voix affolée. Une bousculade...la Dame d'Attigny s'est frayée un passage parmi les gardes, et s'est arrêtée net, le visage mué en une expression d'horreur:

Melilou! Par Aristote! Seigneur...

Puis, reprenant d'une voix forte:

Landéric venez prestement me porter assistance! Nostre Melilou a besoing de soings. Faistes prestement mander un brancard et faistes là mener jusqu'à mes appartements. Vite! Allez!

Alors que Landéric s'élançait déjà faire le castel, l'Attigny se tourna vers les gardes présents. La fourche! Vite! Délivrez là de sa torture et qu'on lui donne à boire!

Elle sentit qu'on la maintenait par les épaules, tandis qu'un garde se penchait au dessus d'elle. Courage...entendit-elle. Puis un hurlement déchira l'atmosphère...La délivrance. Enfin. Quelques instants plus tard, elle sentait ruisseler sur ses lèvres et jusque dans son corsage l'eau bienfaisante que sa maîtresse lui donnait elle même, lui soutenant la tête. Buvez ma fille, allons! Puis de nouveau, une pression sur ses épaules, sur ses chevilles. On la soulevait de terre, pour la déposer sur le brancard que Landéric venait de faire amener. Au pas de course, deux gardes s'en saisirent et se dirigèrent vers la sortie.

Alors qu'elle redécouvrait la lumière du jour, une immense fatigue l'envahit soudainement. Les portes des écuries étaient déjà presque invisible lorsqu'elle sombra dans un profond sommeil, qui devrait durer plusieurs jours.

Sauvée.

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Beeky
La blanche chemise, en partie déboutonnée, de Beeky laissoit entrevoir sa poitrine quy se soulevoit à un rythme effréné. La dame estoit restée en arrière, contemplant les vestiges du drame quy s’estoit déroulé en ses escuries. Lentement, elle laissa vagabonder son regard sur les stalles où les chevaux avoient retrouvé leur calme, alors qu’à terre gisoit encore le soldat au crasne pourfendu. Non loing de luy restoit ceste fourche assassine quy avoit meurtrie grièvement sa dame de compagnie.

La vicomtesse s’approcha du corps de l’homme d’arme encore chaud et fust prise d’un haut de cueur. La matière molle de la cervelle du pauvre archer se mesloit à la mare de sang dans lequel il baignoit. La dame, en un ultime effort, s’agenouilla près de la despouille, elle se signa et luy ferma les yeulx.

Lors, Attigny remarqua ses mains qu’elle fixa, interdite par la vision d’horreur quy s’imposoit à elle. Ses fines mains estoient maculées du sang de Melilou, elle en estoit couverte jusqu’aux poignets, sa blanche chemise souillée pareillement. C’en estoit trop, la vicomtesse se leva prestement et s’en alla vomir tripes et boyaux à l’extérieur des escuries. Epuisée par tant de tension, bouleversée par ces corps mutilés ou sans vie. Beeky estoit aussy blanche qu’un linge mais désormais l’abattement avoit laissé place à la colère quy l’habitoit soudain.

Le domaine d’ Attigny, ce havre de paix où l’on se plaisoit à cultiver les roses, ce petit paradis s’estoit vu souillé par un monstre quy avoit agi l’on ne sçavoit pourquoy. Peu importe, la vicomtesse mettroit le temps qu’il fauldroit mais ces crimes ne resteroient poinct impunis.

Sans relasche, ses hommes sillonneroient le duché pour se lancer sur la trace du fuyard car il estoit blessé à l’espaule, poinct il ne pourroit aller bien loing. Lorsqu’on luy ramèneroit sa carcasse de scélérat, elle le feroit passer en justice sur ses terres et que Dieu luy accorde alors sa miséricorde car la vicomtesse ne feroit poinct office de clémence. La pauvre petite Melilou devoit estre vengée et elle sauroit faire payer le prix du sang de son archer.

Résolue et s’accrochant à ceste idée, comme un bateau ivre à lueur d’un phare, Beeky regagna prestement le castel où sa dame de compagnie recevoit les premiers soings. Plus tard, les deux palefreniers viendroient chercher le corps inerte du soldat et le méneroient en la crypte. Lors, le Père Aranwaë s’occuperoit du salut de ceste vie quy avoit tragiquement quitté son enveloppe terreste.

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Defuncti voluntas mihi antiquior jure est.
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