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[RP] Boire et...déboires.

Aimbaud
AAaaïeuh !

Fit Aimbaud quand la harpie lui sauta au visage pour y laisser l'empreinte de sa paume. Il alla, un instant étourdi, s'empresser de suivre du regard la direction qu'avait pris le carreau d'arbalète une fois dévié de sa cible. La pointe de fer, faute d'avoir fait de la purée de cervelle de voleur, s'était plantée dans un pieu. Puis l'espèce de poissonnière débraillée repartit à la charge. Se croyait-elle invincible avec ses tactiques de femmelette et sa force de pain d'épice ? Elle se rua, hargneuse tel bélier, pour ficher impudiquement son genoux contre une coque d'armure en fer blanc très privée et fort protectrice. Loupé grognasse.

Alerte ! Saisissez-les !

Répondit-il à Armoria, sans la regarder (car au langage de charretier qu'il avait entendu derrière lui, il n'avait pas reconnu une blonde altesse, mais s'imaginait plutôt une bonne grosse soudarde en faction). Cependant il s'affairait à recharger son arbalète, fulminant de colère, prêt à repartir en traque.
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Armoria
Et, de fait, une bonne grosse soudarde en action, entendant cette vibrante injonction à se lancer sus aux fuyards, aurait obtempéré dans la seconde.

Mais bon.

Là, c'était Armoria. Et Armoria n'aimait non seulement pas être dérangée lors de son rituel vespéral, mais en plus, elle n'aimait pas avoir à courir après avoir été dérangée lors d'icelui. Et elle n'aimait pas, non plus, qu'on lui donne des ordres. Combo, Aimbaud !

Aussi, plutôt que de partir à toutes jambes tenter d'attraper les autres, là-bas, elle resta plantée là, la main valide venant se ficher sur sa hanche, la tête se penchant légèrement vers le côté gauche. Ce que tout homme normal interprète par "alors là, mon gars, ça va ièch' des bulles".

Ou quelque chose d'approchant.

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Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
--Lulu_la_nantaise


Grouille ch'te dis ! On s'barre !
Y' a l' aut' assassin y va nous r'tirer d'ssus c'te goujat !
Pis à force d'nous louper va bien finir par nous avoir c'te foutu soldatesque !


Et la Lulu d'prend' la paluche à l'aut' encombrant quess d'mandait bien pourquoi qu'elle était allée s'fourrer l'nez dans ses embrouilles vu que parti comme c'était l'allais finir pendue avec c'te gode'lureau d'malheur !

Pis d'tracer vite fait bien fait jussqu'à la sortie du camp, pis d'tourner à gauche'pis à droite, pis à droite encore dans c'te foutu ramassis d'ruelles tortueuses oussqu'on se niquait les pieds vu qu'elle avait paumée ses chausses en se caltant.
Core'heureux remarqu' qui z'ait point eu l'idée d'mette des fichues torches partout !
passque là ça aurait singilièr'ment compliqué la fuite...

Bout d'un p'tit moment l'en peut plus la Lulu !
Pis mine de rien on est encor singulièrement loin chez elle vu qu'c'ta l'aut' bout d'la ville et qu'si elle s'était cognée le ch'min à pince à l'aller c'tait dans la perspective d'prend' du bon temps vec le colonel !
Pis d'gagner sa croûte par la même occas.

Mais là ses panards z'en peuvent pus, refusent d'avancer plus.
Pis son g'noux qui lui fait un mal de chien vu qu'au lieu d'lui écraser les roupettes de c'te fichu soldat comme prévu, c't'elle qui s'est éclatée le genoux contre cette foutue cotte de maille et qu'là après s'êt barrée à courir comme des dératés ben ça pisse le sang, qu's'en est point croyab' !
Va quand même point d'venir douillette comme une d'moiselle après avoir roulée sa bosse comme elle s'est esquintée à le faire pour monter sa p'tite affaire...
Alors elle s'arrête là.
Pis elle r'prend son souflle.
Pis l'aut' puceau pour la suite ben l'attendra.
Pis tien en parlant d'puceau...

Dis donc mon p'tit chéri, maint'nant qu'on est tiré d'affaire, t' viendrais point r'mercier ta Lulu en lui f'sant un p'tit mamour ?
Et d'lui faire un clin d'oeil genre viens z'y voir, tu s'ras point déçu.

Garde le sens des affaires la Lulu !
Aymon
Un pt'tit...mamour ?

Ouhlà, ça y est, se dit Aymon, elle a perdu la tête, la gigolette. On a toute une armée au train, menée par un fou avec une arbalète et une blondasse hystérique. Et sous prétexte qu'on est cent mètres plus loin, elle se croit tirée d'affaire ? Et elle veut faire des "mamours" ?
Bon, ce n'est pas que la perspective n'est pas tentante, mais là, vraiment, pour un adolescent inexpérimenté, ça risque d'être un brin difficile de se mettre dans l'ambiance. L'expérience du déniaisement est déjà assez stressante en soi, alors si en plus on a un bataillon de types en armure au train, là non, non vraiment, c'est impossible.

Ecoute, Lulu, t'es jolie tout ça, tu m'plais beaucoup, sûr, rien à r'dire, t'as des arguments. Mais là, là, on a pas l'temps, tu vois ? Les soudards à nos trousses, y s'en viennent nous écorcher vifs ! Déjà, ils m'ont l'air de point goûter qu'on les éveille comme ça, à la brutale. M'étonnerait qu'y z'aient envie de nous faire des mamours, eux.

Il est nerveux, notre jeunot. Il lui semble entendre des cliquetis d'armures et des aboiements de chiens à tous les coins de rue. Un bruit dans la ruelle le fait sursauter, il se retourne : un chat de gouttière fouille un tas de vieux tonneaux. Il vient nonchalamment se frotter contre eux, histoire de dire "c'est bon, vous venez d'outrepasser les limites de mon territoire, mais je n'vous en veux point, vous ne m'avez pas l'air de mauvais bougres" et s'en retourne à sa quête d'ordures.

Bon, Lulu, j'vois bien qu't'es z'épuisée, pis t'as été ben gentille et généreuse avec moi. Vrai, j'te dois une fière chandelle, t'es une sainte. Pour la tendresse, on attendra un peu, mais là, faut t'soigner, t'as l'genou ensaignanté, on va essayer d'arranger ça avec un bout d'mon chainse.

Non, là il ne rêve pas, y a bien du bruit de mauvais augure dans les environs. Mais dans l'espèce de cul-de-sac où l'a entraîné la fille, il ne voit guère d'échappatoire disponible. Déglutissant avec difficulté, il parcourt la ruelle des yeux sans grand espoir, quand son regard s'arrête sur raminagrobis qui fouille toujours ses vieux tonneaux...

Le Chat !

Décidément, la gueule de bois, ça lui réussit, à l'escogriffe. Il n'y aura bientôt plus de place dans sa caboche, si ça continue, avec toutes ces idées.

Lulu ! Le chat ! Les tonneaux ! vite !

Avec un geste significatif de la main, il exécute deux larges enjambées, vire le matou, s'introduit avec quelques difficultés dans le tonneau qui est par bonheur assez spacieux.

Allez, viens t'cacher ! Tu veux qu'ils t'égorgent, ou quoi ?
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Avoir la classe, c'est beaucoup trop "courant principal". Je suis un vaurien doublé d'un pleutre, avec un surcroit de fainéantise : ça, c'est "souterrain".
--Lulu_la_nantaise


Bon, c'est vrai que l'moment était mal choisi pour songer à la gaudriole quesse dit la Lulu !
Mais en même 'vec toutes ses émotions l'aurait point r'fusée un p'tit moment de t'dendresse !
Pis l'aut' qu'en avait après leurs basques, c'est qu' c'était un enragé c'te gars là !

Mais l'jeunot l'était ben él'vé pis mine de rien l'en avait dans l'ciboulot !

Bon, Lulu, j'vois bien qu't'es z'épuisée, pis t'as été ben gentille et généreuse avec moi. Vrai, j'te dois une fière chandelle, t'es une sainte
Pis vl'à t'y point qu'y la soigne c'te mignon !
Fallait quesse reprenne la Lulu !
L'allait quand même point tomber amoureuse d'un p'tit jeune comme ça ben qu'avec un peu d' esspériensse ça soit fougueux comme un étalon ces bestiaux là !
P'tête ben qu'est pourait l'prend' comme associé pis d'temps en temps...

Enfin là l'temps y pressait !
Alors la Lulu de s'planquer à son tour dans l'tonneau voisin...en r'grettant mine de rien d'point être dans l'même que çui d'Aymon...l'aimait bien l'jeunot.

Y''avait pu qu'a espérer qu'la soldatesque ait point l'idée de r'garder là, pis qu'c'matou d'malheur les trahissnt point !
Mine de rien commencait à avoir les chocottes la Lulu !
Aimbaud
Le carreau de fer rentré dans l'encoche prévue à cet effet, émit un "CLAC !". L'arbalète était rechargée. Mais derrière, la femme d'armes ayant reçu un ordre direct n'émit pas de "À vos ordres, chef !". Ça sentait la mutinerie à plein nez. Aimbaud fit volte-face dans un cliquetis de pièces d'armes, pour remédier à ce manque d'obéissance :

Qu'est-ce que vous gland....?! ... Votre altesse.....? Ah ah. Je... Euh. Ah ah ah. Qu... Quelle surprise.

Ou comment se mettre à transpirer par moins dix degrés.
Oui la présence d'Armoria provoquait toujours un désagréable changement de température chez notre spécimen bourguignon. La blonde altesse était comme un élément chimique perturbateur, une kryptonite extrêmement puissante qui annihilait les super-pouvoirs de notre héros... Il n'avait plus qu'à bégayer un monceau d'excuses, et laisser filer le couple de voleurs.


J.. vous avais pris, en fait.. euh pour... Parce que.. C'est.. eux, là... qu...

Mais NON, fit son esprit rebelle. Il allait se révolter contre l'orbe menaçante et kryptoniquement princière qui le retardait... Il allait cesser de bégayer des mots sans salive, et poursuivre son objectif principal : rattraper les intrus.

J... JE REVIENS !

Et c'est ainsi qu'Aimbaud se révéla être un excellent sprinter. Ayant décampé plus vite que son ombre, il rejoignit un groupe de soldats que le raffut avait ameuté, et leur fit des signes muets en braquant une fois le poing, une fois l'index, une fois l'avant-bras et encore une fois l'index avec des allez-venus répétés. Ce qui voulait dire, en code de tactique militaire du XVème siècle (je me permets de traduire mais ma version reste discutable, j'ai un tout petit peu étudié ça en amateur, d'ailleurs j'aimerais bien confronter mon point de vue avec des experts, si ça vous intéresse d'en parler de narrateur à narrateur, ou narratrice hein, on reste ouvert à tout... Pardon je reprends) : ce qui voulait dire donc "Tous avec moi ! Par ici !".

Ainsi le groupe d'hommes avança en la direction des fuyards avec un silence glacé, dans une ruelle des faubourgs. Les arbalètes aux aguets, le pas louveteux, il passèrent devant des tonneaux.

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Aymon
Mine de rien, ce tonneau était assez confortable. Un peu humide certes, mais solide et parfumé d'une agréable odeur de muscat. Tout était redevenu calme -- il avait simplement entendu quelques froissements d'étoffes alors que Lulu s'introduisait dans un des fûts, puis plus rien. A présent, mis à part le chat qui grattait çà et là, il n'entendait plus que le bruit de sa propre respiration, qu'il espérait peu bruyante. Il faut dire qu'il commençait un peu à siffler du nez.

Eh oui ! Dans cette vie où tout se paie, on ne peut pas impunément plonger la tête dans un tonneau d'eau glacée par moins dix degrés, et faire suivre cette ablution d'une course éreintante puis d'une immobilité totale, sans écoper d'un rhume carabiné. Dans le feu de l'action, il ne s'était pas rendu compte de la chose, mais il grelottait bel et bien. Et un fluide vert et gluant commençait lentement mais sûrement à s'échapper de ses narines...

Clink, clink, clink.

Des pas ! Plus précisément, les pas de soldats en armure, au moins cinq ou six à en juger par le raffut. Enfin, plusieurs, quoi. Ses talents de pisteur n'étaient pas assez développés pour les dénombrer.

Du calme. Ce n'étaient peut être que de braves gardes de la ville effectuant une ronde. Ou bien des soudards de retour d'une taverne. Pas forcément la troupe d'excités de tout à l'heure. Ceux là avaient dû abandonner, si on en croyait Lulu... Prudence tout de même. Tiens-toi coi, Aymon, sinon...couic !

Les pas se rapprochèrent, parvinrent au niveau des tonneaux. Ils commençaient tout juste à s'éloigner lorsque le nez d'Aymon se mit à le démanger violemment, son diaphragme à se contracter, ses poumons à aspirer quelques rapides bouffées d'air, dans le genre "
aaah...aaaaah...aaaaaaah..." présageant d'un événement physiquement anodin, mais qui dans le cas présent pouvait signer l'arrêt de mort de l'ex-gardien d'oies.

"Pitié, pas maintenant", murmura intérieurement notre jeunet, joignant les mains devant sa bouche, en signe de prière peut-être, en espérant éviter le drame surtout...


TCHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!

Trop tard. Aristote, voyez-vous, n'a cure des enrhumés.
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Avoir la classe, c'est beaucoup trop "courant principal". Je suis un vaurien doublé d'un pleutre, avec un surcroit de fainéantise : ça, c'est "souterrain".
--Lulu_la_nantaise


Bon la Lulu c'est point quesse d'mandait ss' qu' elle fichait dans c'te fichu tonneau mais presque...

En gros ça puait la mauvaise vinasse et essi connaissait du côté de ss' qu'était boisson frelatée, y f'sait un froid d'gueux, l'était en t'nue légère en plein hiver, l'avait son g'noux qui l'élançait d'plus en plus, les pieds écorchés vu q'elle avait paumée ses grolles en trissant, l' était à la limite d'la flussion d'poitrine et la poitrine dans son cas c'tait comme qui dirait son fond d'commerce, pis c' t''idée qu'y z'avaient eu de se mett' dans c'te machin là...

Que ça sentait le piege à rat d'première classe à plein nez vu qu'là yavait pus l'moyen d'décaniller...
Pis l'aut' greffer qu'était toujours là à faire un raffut du diable !
Si z'en sortaient vivant c'tait promis qu'y aurait du "lapin" au menu d'sa taverne demain !

Enfin pour'l'moment ss' avait l'air calme.
Pouvait même entendre la respiration de cézigue tell'ment que ça l'était calme p'tête même un peu trop c'qu' augure jamais rien d'bon...

Du coup v'la la Lulu qui profite d'un trou dans c'te berdol de tonneaux de medre pour y coller un noeil...
Pis d'entendre aussi !

Pis pour ss' qu'était d'entendre on les entendait les soudards !
Pis même que l'bruit mine de rien ben y ss'rapprochait drôlement...
Ca si s'etions point pour eux voulait bien être pendue vu qu' cétait c' qui leur arriverait si les gars z'avaiet comme dans l'idée de j'ter un coup d'oeil par là.
Esse rassura en s'disant qu'logiquement la bêtise moyenne du soldat d'base était plutôt d'leur côté.

Y'avait qu'à point faire d'berdol vu qu'c'étit point l'moment pis à s'tirer fissa d'l'aut côté pis z'aurait pt'ête une chance d'sauver leur peau...
Quoique dans l'aut sens ça soit guère la solution vu qu'y faudrait r'passer d'vant l'camp pis qu'en fait z'étaient un peu coincés !

Bon et pis tant pis elle tient pu là d'dans la Lulu s'en fout va sortir de c'te piège à rat !
Pis c'te bruit d'armure qui ss'raproche !
Bon l'est pas dit qu'elle aura point essayée d'sauver sa peau !
là vl'à qui s'esstirpe d'son tonneau pis qui l'retourne et commence à escalader l'mur quand tout d'un coup....
L'éternuement façon Gargantua de l'aut' zigue !!

Bon lulu faut sauter là pis t'magner l'train !
Un coup d'oeil d'l'aut côté du mur histoire d'évaluer la hauteur pis d' pas s'péter une guibolle non plus !

V'là t'y point un cul-terrreux armé d'une fourche qui s'met à brailler comme un âne !

Voleuse ! C'est toi qui m'vole mon carré d'choux !
Je te tiens ! Au vol ! Au meurtre ! A l'assassin du bas-peuple ! A l'affameuse !


T'es point dans la merdre là ma Lulu !
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