Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Une chapelle abandonnée

--Aymeric.de.wroclaw


Cela commença par les retrouvailles de deux moitiés, comme le quartier P et le quartier Q s'unissent pour ne former qu'un tout, la pleine Lune. Ils ne sont réellement heureux que l'un avec l'autre, ces longues séparations le leur a bien fait comprendre. Alors, que faire pour rester ensemble ? C'est une histoire triste, à la Roméo et Juliette : ce serait trop simple si l'un était royaliste et l'autre ponantais. Tous deux ponantais, tous deux jeunes, mais l'un ne peut pas se décider à quitter le Limousin où il se sent chez lui dorénavant, et l'autre a soif de voyages, et sa mère veut la marier à un très vieux et très riche noble (très noble, tant qu'à faire), sans parler de sa famille plutôt nombreuse et envahissante (et pas seulement de comtés). Que faire, donc, pour ne plus être séparés ? L'idée avait été évoqué sur le ton de la plaisanterie, avant d'en discuter sérieusement. Et finalement, ils s'étaient mis d'accord, chevauchant tous deux, comme au bon vieux temps, jusqu'à la Cour des Miracles.

Se marier.

Mais puisque l'affaire était délicate, il fallait un officiant peu regardant : c'est là-bas, dans la fosse puante de Paris, qu'ils trouveraient ; parce que s'il faut de tout pour faire un monde, alors la Cour des Miracles est un monde à elle-seule. Juchés sur leurs chevaux, trottant l'un à côté de l'autre sur les pavés glissant de crasse, ils haranguèrent quelques badauds méfiants avant d'entendre parler de l'homme de la situation. Un nom étrange pour un homme étrange, parait-il. Aymeric laissa filer le mendiant qui leur avait indiqué la direction d'une rue, avant de se tourner vers sa compagne de route, sa fiancée, un petit sourire moqueur au coin des lèvres :


Je suis sûr que j'arrive avant toi...

Il donna un coup de talon sur chaque flanc de sa monture et galopa à toute allure, renversant les gens, écrasant des légumes parfois pas frais, laissant derrière lui un rire juvénile, de ceux qu'on pousse lorsqu'on s'apprête à faire une grosse bêtise.
--Scopolie
Depuis un certain temps, être en vie tient du miracle, et on le doit au Très-Haut. Depuis que ces meurtriers, qui s'unissent sous le nom de Basilisks, ont fait de la Cour leur terrain de chasse, rien ne va plus : les mendiants se cachent avec les voleurs, les contrebandiers se font discret, les catins n'arpentent plus les rues, et moi je ne sors plus de l'église où seuls quelques rares paroissiens s'aventurent. Tous les craignent, personne ne les respecte. Ils ont fait tant et tant de victimes que plus personne n'ose les contester ; mais un jour sortira de l'ombre un nouveau groupuscule qui viendra les chercher dans leur antre, comme on débusque un ours, avec des armes et du feu. Cet état de désordre n'est qu'une transition avant que l'ordre ne reprenne son droit, avant que les hères se sentent au pied du mur et ne décident de faire face. Lorsque ce jour arrivera, j'irai cracher sur les dépouilles de ces monstres.

On frappe à la porte. Je me redresse flegmatiquement, tout courbaturé de la beuverie de la veille, allongé sur un des vieux bancs. Les gens savent pourtant que l'église est fermée à cette heure, la nuit tombe vite en hiver. Ils repasseront : je suis serviteur du Très-Haut, pas des paroissiens. Je cale ma tête au creux de ma paume, les yeux paisiblement fermés, avant que les coups ne retentissent de nouveau. Saleté d'écho. Foutu impatient. Ah, si c'est pour une confession, la pénitence va être lourde ! Je vais l'envoyer en pèlerinage à Rome, ça lui apprendra ! Époussetant ma robe de bure, je pense à relever mon col pour cacher le tatouage qui orne mon cou, avant d'entrouvrir la lourde porte. Ma tête dépasse de l’entrebâillement, j'observe avec mes yeux rougis les deux jeunes gens qui se tiennent la main. J'espère pour eux qu'ils ne viennent pas demander l'aumône, sinon ils vont recevoir des coups de bâton.


Qu'est ce que vous voulez ? Soyez bref, je suis fort occupé.

Le bois du banc est entrain de refroidir à cause d'eux, comme si ma couche improvisée avait besoin de ça pour être inconfortable.

_________________
Aurile.
Bim Bam Bim Boum…..


Claquement des sabots de sa monture sur les pavés des ruelles sombre de la cour, alors qu’en passant devant le cimetière étrangement elle restera muette tandis que son regard sera rivé sur les tombes, avant de se fixer un peu plus loin a l’endroit où l’Andalou repose… Léger battements de cils de la jeune fille. Presque trop facile en effet cette jeun proie a la cour la silhouette ne s’y trompe pas en venant lentement vers elle tandis que l'expression de son minois ne changera pas d'expression…Parfois la Pestouille laisse venir, parfois elle attaque de front…toujours surprenante toujours détesté lorsqu’elle vous apparait pour ensuite bien souvent vous attendrir… aurait’elle besoin de préciser qui avait dit…. « toujours là quand on l'attend le moins, comme un soleil derrière les nuages gris… »

L'homme s'éloigne et elle continue au pas cadencer de sa monture le chemin qu'elle se destine... La jeune poitrine se soulève au rythme lent de sa respiration, elle n’a pas peur, elle n’a jamais peur, elle invite au défis, elle agace tout votre être autant qu’elle vous attire… Les mirettes bleutée se posent sur les passants des ruelles sombres pour ensuite suivre les courbent d’Aymeric qui se présente a côté elle… Puis une autre plus loin qui la regarde étrangement…Le visage s’incline légèrement sur le côté pour reconnaitre au fur et a mesure l’accoutrement de la personne… ses armes, sa posture… tout est étudier lentement en apparence dans le moindre détail jusque l’épée menaçante qui se luit devant son visage encore enfantin…


Je suis sûr que j'arrive avant toi...

Aym'ric se met talonner sa monture pour partir d’un trait la laissant stupéfaite, un instant... elle se reprends... elle tire sur les lanières de cuir de sa monture qui se cabre legerement pour ensuite la talonner a son tour. Laissant apercevoir alors que son manteau de cuir s’entrouvre la lame de son épée tandis que les autres armes resteront a l’abris a l’interrieur…

Petit rire narquois alors qu’elle s’élance a son tour pour découvrir où il se trouve en prenant sur une ruelle de gauche, de droite, tout droit pour monter le gallop de sa monture en puissance, laissant le bruit des sabots battre les pavés avant de le rejoindre plus loin au détour d’une autre et de lui passé d’vant, lui coupant quasiment la route en laissant a son tour un rire espiègle pour se diriger a l’endroit convenue…



Devance moi si tu y arrive !!!


L’cœur qui bat a chamade elle s’arrêtera ensuite pour descendre lentement de sa monture, nulle besoin de l’attacher celle-ci est dressé par Isatan même. C’est pas la pauvre bête qui risque d’être volé, c’est l’voleur qui risque sa vie… De circonstance elle ne montrera pas a Aym’ric la tension qui fait battre ses tempes alors qu’elle s’apprête a rejoindre son autre…enfin vont’ils le faire… ? seul a l’abris de tout les regards hormis le vilain qui se dresse devant euxet qui apparemment en sera seul témoin. Domage pour lui pensa la Pestouille… elle laissera donc Aymric lui répondre…


Souvent elle vire
À l’orage
La vie chavire
À la marge
Une fille difficile
Du feu sous les cils
Désaccordée
Une fille indocile
Faut-il la confisquer ?
La capturer ?
La conjurer ?
Faut-il l’échapper ?
Faut-il l’aimer ?
Souvent rétive
Aux regrets
Et fugitive





Aurile… un prénom qui sonne et raisonne étrangement… une apparence qui dérange et ne ressemble en rien a sa noblesse de sang et de rang… Rien de commun avec la petite nobliote sage et toute bien paré… et pourtant elle a été reçue chez les plus grand…elle sait ce tenir…quand elle veut…a la fois douce et fragile…a la fois incapable d’avoir la moindre chaleur en son cœur… petite fille toujours étrange … lentement sa tête se penche en arrière pour lui présenter sa gorge a la peau si tendre, faisant alors briller le pendentif logé… La bague au serpent qui s’enroule…dernier vestige d’une époque dont on aurait peut être confié a la relève a la gamine peut être prometteuse. Offerte la môme… n’offrant aucune résistance en apparence. Laissant une chance galante aux plus âgée des trois…

C'pour un suicide

Ces mots sont dit d'un ton ironique, taquine, elle en ait pas loin quand leur proche apprendront ce qu'ils projettent de faire
_________________


~L'Aurible Pestouille~15 ans~Fibre naturelle d'un kilt et d'une jarretière~
--Scopolie
Contre toute attente, contre mon attente, alors que je dévisageais le jeune homme, c'est la jeune fille qui prit la parole. Je détourne lentement mon regard aviné sur elle, plus pour l'observer que pour l'écouter. C'est un joli brin de fille ; on n'en trouve pas des comme ça dans le coin, ou elles sont très vite défigurées par la maladie, déformées par la faim, massacrées par des hommes en rut et dépouillées par des voleurs. Elle est propre, je pourrais presque sentir son parfum si je n'avais pas le nez qui coulait comme une chute d'eau. Et lui, élégant, arrogant et armé... J'en conclus qu'ils ne sont pas d'ici. Ils ne sont pas les premiers à vouloir fuir leur famille qui ne consent pas à leur mariage, pour venir se réfugier à l'autre bout du monde, dans la nature ; mais où ont-ils donc la tête, ces fous ? Certains tueraient, et ont déjà tué, voir pire, pour n'avoir qu'une infime partie de ce que ces enfants de riche ont depuis qu'ils sont dans le ventre de leur génitrice. L'amour, aussi pur qu'il lui soit possible d'être, ou le divertissement, cette perpétuelle recherche de sensations fortes, n'excusent pas cette folie qui les ont poussé dans la Cour des Miracles. Pire qu'une prison ; on y rentre par subterfuge ou par naissance, on y sort par petit morceau dans le bec des corbeaux.

Suicide ?

Je viens juste de comprendre le sens de sa phrase. Je me tourne vers l'insolente qui vient parler de suicide à un curé. Et le respect alors ? Mes épaisses paupières se plissent lourdement pour protéger mes yeux de la lumière matinale, tandis que je l'engloutis toute entière dans mes pupilles sombres et dilatées par l'alcool. A une autre heure de la journée, j'aurais pu en rire ; mais après le réveil, je suis plutôt grognon, c'est pourquoi je lui réponds sèchement :

Vous vous êtes passés la corde au cou à l'instant même où vous êtes venus dans la Cour des Miracles ; car ici, le miracle, c'est qu'une société encore plus corrompue que Oanylone n'ait pas été détruite par le Très-Haut et ses soldats angéliques. Restez ici et attendez que la Mort vienne vous prendre... Si les voleurs ne le font pas avant.

Je jette un coup d’œil expert à son chevalier-servant. Je ne lui donne pas trois minutes en combat face aux scélérats qui peuplent les environs. Son épée lui a sûrement été très utile en duel, mais ici, on se retrouve vite seul contre toute une bande. Au moins, il mourra pour protéger sa belle ; une mort digne comparée à toutes celles auxquelles j'ai pu assister. Retour sur la jeune fille, la plus causante, la plus isolante aussi. Dommage, j'en aurais tiré un bon prix au bordel du coin. Elle aurait réchauffé le cœur et les braies de plus d'un homme en mal d'amour. La main sur la poignée de la lourde porte, j'allais la refermer lorsque l'éclat d'un médaillon attira mon regard : une bague serpentine qui serait du plus bel effet chez un orfèvre.

C'pour un mariage.

La voix est ferme, presque autoritaire. Menaçant ? Le jeune homme s'exprime enfin. Je rouvre légèrement la porte, me recule d'un pas pour les laisser entrer. L'affaire me plait ; une union dans la clandestinité, c'est dans mes cordes. Surtout lorsqu'il y a possibilité de paiement pour la prise de risque et mes honoraires. Je les accueille avec le sourire, de ceux qu'on se force à faire pour cacher une pensée derrière.

Alors dans ce cas, entrez mes Enfants. Béni soit votre amour qui vous a fait braver tous les dangers de ce lieu de perdition, pour finalement vous réfugier dans la Maison du Seigneur et vous unir devant lui. Rentrez avant d'attraper froid.

Soudain retournement de situation, qui pourrait passer pour un subterfuge ou la dévotion d'un curé isolé. Peu importe au final, tant que je gagne quelque chose dans cette histoire. Lorsque la jeune fille passe devant moi, je plonge mon regard dans la vallée où se cache un trésor : cette bague, je la veux.

_________________
Aurile.
[L’Adorable Aurible-« pas envie que tu grandisses » tu disais !]



Je suis fait de la même matière que les rêves...



On la croit apprivoisée, alors qu’elle est sauvage
On la croit insensible alors qu’elle est touché
On la croit joyeuse alors qu’elle est triste
On la croit femme alors qu’elle est animal…


L’sourire d’Aurile s’fait malicieux. L’Aurile a décidé d’pas rester à cogiter, sert a rien t’façon c’pas lucratif du tout, autant s’défouler, pis d’abord la p’tite conversation avec l’tuteur lui a r’mis les idées en place. Son p’tit doigt se pose sur sa joue gauche pour en effleurer la fine griffure féline, le mini kilt est de tout c’qui est plus mini et a moitié dépenaillé vue qu’elle a grandit pis qu’il commence a être bien usé a force, ‘reusement les braies de peau blanche dissimulent les formes qui commence a bien s’dessiner chez la jeune fille, bande de voyeurs va pensiez qu’elle avait rien sous son kilt comme son père, Tss. L’regard de biais glissé en retour a c’lui du curetons véreux scintille brièvement d’une lueur défiante alors qu’elle a bien r’marqué ses yeux gluant glisser sur sa poitrine, non pas de convoitise de ses chairs, mais de c’qu’elle a d’plus cher… et là il sait pas sur quelle pente il s’lance le cur’ton…



Vous vous êtes passés la corde au cou à l'instant même où vous êtes venus dans la Cour des Miracles ; car ici, le miracle, c'est qu'une société encore plus corrompue que Oanylone n'ait pas été détruite par le Très-Haut et ses soldats angéliques. Restez ici et attendez que la Mort vienne vous prendre... Si les voleurs ne le font pas avant.

Ah ouais quand même, haussement d’un sourcil, genre comme tu m’impressionne vrai qu’ici c’est dang’reux… Puis…Flegmatique, c’étais l’allure que renvoyait la jeune fille tandis qu’elle écoutait l’cur’ton véreux. Oh bien sûr, qui connaissait la pestouille, savait qu’elle aurait pût être prête da réagir avec véhémence. Et pourtant sa poitrine de soulevait a un rythme régulier, une respiration paisible accompagnait les dire de l’homme alors que malgré sa jeunesse elle encaissait les mots…pour qu’il remonte au cerveau et d’exploser pour l’atteindre ensuite en pleine poitrine….ça fais mal mais il ne faut rien dire….et Grandir. Un bref r’gard complice a Aym’ric puis la p’tite menotte se glisse dans la sienne, genre aussi faire percevoir a l’homme qu’elle s’rai presque une jeun oie blanche, genre les dindes qui pourrai v’nir l’voir pour un mariage a la régulière en battant des cils…

Alors une fois que l’homme eut terminé elle entrouvre ses lèvres histoire d’lui répondre delicieus’ment sauf que Aym la d’vance en allant droit au but. La Loupiotte incline gracieusement son minois, pour lui adresser un sourire espiègle… Il est des fois ou la Pestouille peut être déstabilisante, peut être est ce le cas ce jour, il faut dire que ces derniers temps elle a beaucoup changé, elle a tellement encaisser que ce qu’elle vient d’entendre qui autrefois aurai engendré une énorme colère et crée incident diplomatique …Aujourd’hui, il n’en est rien… peut être que l’âge de la maturité est amorcé…Ou réserve t’elle sa foudre a quelqu’un d’autre… Ou bien cache t’elle son émoi au mot qui claque. Elle vacille juste une seconde puis se crispe son si jeune corps pour se reprendre la laissant sans voix dans un premier temps puis juste un souffle..


P’tain…Mariage…

Réplique a peine audible puisque le cur’ton enchaine.

Alors dans ce cas, entrez mes Enfants. Béni soit votre amour qui vous a fait braver tous les dangers de ce lieu de perdition, pour finalement vous réfugier dans la Maison du Seigneur et vous unir devant lui. Rentrez avant d'attraper froid.

Une grande inspiration est prise. Un pas s’amorce puis un autre déjà pour rentrer au chaud. Elle évite les yeux glaireux du cur’ton qui plonge a nouveau, faisant mine de n’avoir rien r’marqué. Un r’gard de biais a Aym, genre pour c’donner du courage, parcque la plus grande peur de la pestouille va se produire est ‘elle sûre. Puis ensuite le r’gard bleuté observes tout sur son passage, les objets, les meubles autant que les f’nêtres. Sa menotte toujours agripper a celle d’Aym’ric, parcqu’un mariage elle avait toujours r’fusé et avec quiquonque pour elle Aimer c’est mourir et l’mariage c’est juste pour créer des alliances et au mieux tomber sur un vieux dont il reste juste a l’ach’ver la nuit d’noce…Un mariage c’pire qu’un guerre pour elle, allez comprendre alors que tant d’jeunette s’marie en peu d’temps et enchaine les mioches.

Qu’on s’depeche !

p’tain Ric d’rentrer dans une église...une chapelle..

Même si elle r’ssemble pas a grand-chose, sur l’borgne va m’faire la moral des qu’il va savoir
!


Alors dans son cerveau elle grave, Pensez a couper la langue et les mains a n’importe qu’elle témoin.Un brin nerveuse quand même d'un seul coup, sa vrai nature ressort quelque peu un instant

Allez cur’ton bouge toi l’fion !

A et A vont s’marier pis c’est tout !
L'tralala d'leau d'rose tu l'garde pour l'prochain tour!


Elle s’penche alors vers Aym’ric pour lui souffler a l’oreille " J’ose espérer que tu m’as pas faite la surprise du niais a savoir une bague !" Sur que s’il en a amené une il va la garder bien planqué.
_________________


~L'Aurible Pestouille~15 ans~Fibre naturelle d'un kilt et d'une jarretière~
--Aymeric.de.wroclaw


C'est peut-être ses nombreuses rencontres qui ont développé son sens pour connaitre les gens. Et ce curé, il ne l'aime pas. Il parle comme un charlatan et change d'avis comme une girouette change de sens. C'est pour cela qu'il ne dit rien, qu'il garde les sourcils légèrement froncés et qu'il ne cesse de regarder autour d'eux. Il flaire le mauvais coup, mais puisque c'est pour une grande occasion, il va essayer de se comporter en jeune homme civilisé. Il fait abstraction du lieu où ils sont, paradis des voleurs et autres assassins dont on a oublié de donner une part d'humanité à la naissance. Sa main resserre celle d'Aurile, son cœur se met à battre plus fort encore. Il jette un coup d’œil à l'intérieur de l'église, le chemin menant jusqu'à l'autel semble éclairé d'une pâle lueur. Il déglutit bruyamment. Il s'imagine rebrousser chemin, comme la plupart des hommes avant lui.

Mais bientôt, le voilà entré avec sa Moitié, tout aussi pressée que lui de terminer la cérémonie. La fougue de la jeunesse, et leur longue séparation n'a pas affaibli leur ardeur. Un fin sourire étire ses lèvres à la remarque d'Aurile concernant son parrain borgne.


Un mercenaire d'sa trempe, faire la morale ? Je s'rais curieux d'voir ça... Si ça arrive, j'lui dirai qu'il est d'venu gâteux, juste pour l'plaisir de l'voir t'mettre une fessée... Mais est-ce que tu port'ras encore ta ceinture de chasteté à c'moment là ?

Il lui sourit, malicieux. Il ne compte même plus les fois où ce bout de ferraille lui a gâché la soirée. Mais bientôt, ce sera fini, ils seront officiellement unis, deux moitiés pour un tout. Main dans la main, ils se mettent face à l'autel, face au curé marmonnant à voix basse, mais pas une prière à en juger par le regard sombre qu'il lance à la jeune fille qui semble mener la cérémonie d'une main de maitre. Elle a toujours eu le don d'agacer le commun des mortels, de bousculer l'ordre établi. C'est en partie cela qui lui plait chez elle. Ça et ses phrases qui tombent toujours au bon moment. Il répond à son murmure, taquin :

Si, j'ai une bague... Dans l'poche droite d'mes braies... J'te propose pas de venir la chercher, tu l'auras bien assez tôt...

Le prêtre toussota, ce fut sa manière de réclamer le silence et leur attention. La cérémonie commença, en même temps qu'une forte pluie dehors.
--Scopolie
Finalement, j'aurais peut-être dû les laisser sur le parvis de l'église, à la merci des charognards et des fous. Ou mieux, les deux à la fois : les Basilisks.
Pour une fois qu'ils serviraient à quelque chose ceux-là.

Je referme la porte derrière eux, scellant ainsi leur sort. Le mariage. Quelle drôle d'idée de vouloir s'unir pour la vie à un autre : devoir supporter ses envies, ses faiblesses et son égoïsme comme si elles étaient nôtres. Comme si vivre en société n'était pas un mal assez pénible. Heureusement que l’Église a eu la bonne idée de contrôler ces unions, d'imposer d'être aristotélicien pour pouvoir le faire, et ainsi s'assurer que les fruits de ces unions seront bercés dans aristotélisme, répandant le pouvoir de l’Église à travers les âges. C'est ce que je m'apprête à faire avec eux. Servir l’Église, c'est me servir. Me servir, c'est le but de ma vie. Je me racle la gorge bruyamment pour m'éclaircir la voix et réclamer le silence tant ils sont bavards ces deux là. On croirait deux pucelles la veille de leur première fois. Quoi que c'est peut-être le cas.


Puisque la demoiselle a l'air pressée de se faire retrousser son...

Regard vers le bout de tissu coloré qui lui sert de jupe. Elle doit l'avoir depuis sa plus tendre enfance tant elle lui arrive haut sur les cuisses.

... Je vais passer les habituelles formules de politesse. J'imagine que vous êtes assez grands pour vous rendre compte à quel point le mariage est quelque chose d'important, d'indissoluble sans bonne raison et que je ne pourrais être porter responsable par vos parents de cette folie...

Je les regarde tour à tour, histoire de leur laisser une dernière chance de se défiler. Ils vont commettre la plus grosse erreur de leur vie. Tant pis, au moins j'aurais gagné une bague, quand ils sauront que mon silence a un prix. Je me place devant le pupitre, j'ouvre l'énorme vieux Livre des Vertus plein de feuilles déchirées et de notes personnelles. Je tombe sur une hagiographie, mais qu'importe, c'est pour faire croire que mes paroles sont inspirées des Saints Écrits.

Puisque vous êtes venus à moi, c'est que vous êtes prêts à vous unir devant le Très-Haut, un pacte sacré dont Il sera le gardien. Je me tourne tout d'abord vers l'insolente. Jeune fille, acceptez-vous de prendre pour époux ce jeune homme ici présent ?

Dis oui, accepte de payer le tribut de ton erreur.

_________________
Kirke
Un homme armé déambule dans une rue de la Cour des Miracles. Où exactement ? On ne sait pas. Il ne le sait pas lui même. Il y était peut-être passé, il y a quelques années.
Vêtu d'un mantel rouge, armé, il passe d’étals en étals. C'est Dieu, et il est venu commercer. Faut dire que le luxe, c'est son truc maintenant. Vous allez vous dire, ok, mais le luxe à la Cour des Miracles, c'est quoi ? Non, ce n'est pas les prostitués. Enfin si, mais ce n'est pas ce qu'il est venu chercher.

A ses côtés, Melchiore, son fidèle Melchiore, qui le suit à peu près partout dans ses aventures, sur son nœud, son héritage, son péage. Melchiore c'est un peu un brin de folie positif : il est marrant, mais ne le fait pas exprès. Melchiore, c'est celui qui lui permet de bien se marrer dans toutes les occasions, même les plus tristes, genre les enterrements. Il est marrant, et pourtant, Dieu ne lui en a jamais fait part. La fierté...

Bref, il est venu chercher de la drogue, et Dieu a bien choisi son lieu. Et puis il a emmené le petit Jésus, parce que à tous les coups c'est un connaisseur. Ça se sent.
Dans le brouhaha, l'odeur de fiente et de sang, il cherche, une silhouette, un style.

- Melkiche, faut trouver un marchand de drogue. Parait que ces plantes sont répandues dans le monde du luxe, il m'en faut. Dès que tu vois un de ces marchands, tu cries !

Mais quel rapport avec le mariage ? Dieu rôde, sa protégée n'est pas loin mais lui ne le sait pas. Et pourtant, mieux aurait été le monde, si cette Cour n'avait pas existé...
_________________

Avec un D, comme Dieu !
Melchiore
Jésus ne portait pas d'armes. Parce qu'il n'en avait pas l'utilité; ou parce qu'il ne savait pas s'en servir autrement que pour couper le saucifard. Nous laisserons les esprits tendancieux décider de la bonne option du pourquoi et du comment. Il n'avait de toute façon qu'à retourner sa capalacon- du côté boueux- pour se fondre dans le décor. Ceci, allié à sa dégaine de clopinard brinquebalant, et on aurait pu le prendre pour un habitué des lieux. Ce qui était pertinemment faux. Derrière sa sainte barbiche, relique des reliques, il ne demeurait jamais loin de Dieu. Par précaution. Des fois qu'un taré lui colle une croix sur le dos, comme ça, pour voir jusqu'à quel degré de proximité du sol il était capable de se trainer. Il y en avait que ça éclatait, de le voir ramper. Certains trouvaient jouissif de profiter de ces moments de grâce pour lui coller des coups de pied dans le nombril. Et puis, Kirke, c'était un gage de sureté absolue. Si l'on excluait les nombreuses fois où cette hypothèse avait trouvé ses exceptions. Mais, loué soit-il, il avait le don de lui remonter le moral, chaque fois qu'il ôtait sa fourrure dans un déhanché dont il avait le secret.

Voir Dieu à moitié court-vêtu plongeait Melchiore dans un état second. D'ailleurs, il avait dans l'idée d'engager un aquarelliste pour sacraliser ces moments. Sans doute ces icônes se pourraient vendre à prix d'o...

- Melkiche, faut trouver un marchand de drogue.
-Grumbl.


À n'en plus douter, Kirke avait du le surprendre plus d'une fois s'épousseter la moustache d'un reste de poudre suspecte. Mais de là à le prendre pour une tête chercheuse, il y avait erreur sur la personne. D'autant que le souvenir de sa dernière quête de stup en la capitale lui glaçait encore les sangs. Dans son sommeil, le douloureux souvenir le faisait grincer des dents: « Si j'retrouve ces deux givrées, je jure que j'leur ferai la peau! ». Aussi la perspective de tomber dans un nouveau coup fourré n'était pas pour le réjouir. Et avec ses parois nasales rayées, il lui serait difficile de sentir, à un mètre à la ronde, la cible idéale. Tout le monde, ici, avait l'air aussi suspect qu'un coupable jugé à la potence. Autant s'en remettre à la bonne foi de plus faible que soi.

Justement, la providence voulut qu'un gamin courût dans leur direction à cet instant précis. Melchiore n'eut qu'à tendre la canne pour le voir se vautrer à ses pieds. Puis, s'étant composé le visage du type vraiment navré, Jésus se pencha vers lui avec la bonne volonté de qui allait porter main secourable au petit infortuné. Il lui parla en ces termes angevins:

-Wesh gamin, ça boume? Pas trop mal? T'es du quartier? Z'y vas, sais-tu où nous pourrions humer d'la bonne pelouse à prix modique? Sois aimable.

Sourire indulgent: Et si tu fais bien en sorte que j't'en sache gré, j'évit'rai de te dépecer comme un mouton. Ha! Chiche?

L'oeil du morveux sembla s'affoler un instant, et son doigt crasseux désigna une venelle à deux pas de l'endroit où ils se trouvaient.
_________________
Aurile.
[A la faveur de la lune Rousse ... va-t-elle dire Oui ?! ]


On parle de lune rousse, au début du printemps, lorsque la présence de la Lune dans le ciel nocturne présage des gelées qui vont faire roussir les jeunes pousses….la chaleur du sol accumulée la journée peut monter haut dans l'atmosphère, sans obstacle. Ce qui fait que ces nuits sont plus froides que si le ciel était couvert, ce qui peut occasionner des gelées. Stop… nous en étions à une curé a la soutane retourné, une belle brune et un brun charmeur … Duo d’adolescent se cachant de leur parents pur accomplir leur besoin de complicité… En tout bien tout honneur…ou pas… Là, la narratrice esquisse un sourire amusée, face a tout ce que vous aller vous imaginer.

Aurile change d’humeur après s’être assuré qu’Aym se porte bien, oui elle en fait toujours trop, elle adore la discrétion quand ça l’arrange. Elle pivote un peu pour glisser sa petite main fine sous le bras d’Aymeric après avoir lancé un clin d’œil amusé au cur’ton.T'as beau t'app'ler l'grand curé d'la cour, t' vla tous seul comme un rat mort....


Dites ! z’êtes dur d’la feuille ?

C’qui la jeune fille ?

Moi ?!


Et de redresser un peu l’menton, si curton allait penser que c’étais facile, tout faux ! Quoique ça devais l’amuser, a moins qu’il soit stupide au point de croire qu’elle était jeune fille docile.
Espérant tout d’même qu’il n’est vue en elle, en eux, l’genre Roméo et Juliette.

Le jeune brunette observes le pseudo curé, abaisse son regard sur son livre, respiration calme qui soulève sa jeune poitrine faisant luire pour son plus grand plaisir de provocation la fameuse bagues accroché à une chaine de maillon grossier.
Alors sa main s’avance tandis qu’un petite rire amusé se laisse entendre, une légère impulsion et la voilà qui fait voler les pages de l’espèce de grimoire posé sur le pupitre.
Puis quelques pas sont entamé, que la main continue de ses gestes a la volé de faire tomber au sol ce qui passe sur son chemin. Claquement de fer des vieux chandeliers sur le sol. Chaises qui volent de ci delà pour voir l’une de celles-ci briser l’un des anciens vitraux. C’était sans savoir que le fracas qu’elle causait risquait d’attirer l’attention et surtout loin d’imaginer que le protecteur, rôdait dans l’coin. Pas possible, il y avait des lupanars bien mieux ailleurs qu’ici pour la brunette a son avis. C’est que pour elle bien sûr, Kirke avaient des idées très chaste sur la chose vue la façon dont il la protégeait. Bien qu’elle soit pas si sage que c’la la brunette, elle avait d’ailleurs délibérément omis de répondre a Aym concernant sa ceinture, Pas qu’elle l’ait plus mais elle avait quand même découvert certaines choses…


Oups, excusez moi, c’est juste pour voir si vous avez un peu d’écoute.
Ou me rendre compte si ce que vous entendez, vous le comprenez !

Et de rependre un peu plus fort !

J’ai dit vite fais !
Mais j’ai dis !

A et A !!


Puis de regarder Aymeric a coup sur il risque de ne pas apprécier, mais nafoute la môme. En l'observant a cet instant, elle a l'impression q'il n'est plus l'même, éteint... et s'il avait raison, comme le jour ou il lui avait avoué que c'etais libre qu'il la trouvait bien plus belle....Reflexion ... Se tenant a bonne distance et restant sur ses garde elle observes ensuite l’homme aux yeux globuleux, parfois elle attaque parfois elle préféré laisser v’nir. Dépend l’humeur et surtout un ancien avait dit une fois si c’étais le cas, Un combat se gagne pas a pas, coup par coup…


On reprends correctement ?

Je continue ?

Que quelqu’un s’oppose toussa tousha quand même ! Aussi...


T’façon pour la mioche a part eux trois , personne n’risque de v’nir. Pas eu d’faire part ! et si les basiliks décident de v’nir, elle connait comment se signaler aux ombres… Risquerait d’être un gros bordel.
_________________


~L'Aurible Pestouille~15 ans~Fibre naturelle d'un kilt et d'une jarretière~
--Belladone.


[Au coin de la rue, contre la chapelle]


Belladone vendait des plantes.
Elle vendait du laurier et de la ciboulette, des oignons et du cerfeuil, de l’estragon et de la sauge, de l’échalote, de l’origan et du basilic… parfois elle vendait des fleurs, en bouquet, en sachets, en couronnes.
Mais avec ça elle gagnait à peine de quoi payer le ratafia. C’était, en quelque sorte, sa devanture, son excuse auprès de la maréchaussée – quand elle traînait ses grolles devant sa lourde.
Belladone vendait d’autres plantes, et c’était là son véritable commerce. Quoi, si le môme avait tremblé en indiquant son échoppe aux deux seigneurs, ce n’était pas par crainte de l’ail ou du basilic… non. En fait, la profession de Belladone lui faisait une réputation pour le moins fuligineuse – il faut dire que sa clientèle était particulière.
Belladone vendait des plantes – oui. Elle vendait des racines de mandragore, des feuilles et des fleurs de Jusquiame, qu’on appelle aussi herbe aux chevaux, et de la morelle noire, ces petites baies qu’on appelle aussi raisin-de-loup, ou tue-chien… et certainement ça ne tue pas que les cabins. Elle vendait des feuilles de belladone, bien sûr.
On pouvait trouver son échoppe au coin d’une petite ruelle, tout contre la vieille chapelle qu’elle évitait comme le diable l’eau bénite. Il est d’ailleurs frappant que certains de ses clients, qui venaient par exemple lui acheter de l’huile de sabbat, faite de jusquiame ou de mandragore, daignent s’approcher ainsi d’un lieu saint… Il faut dire qu’à la Cour des Miracles, les lieux saints le sont un peu moins, et les sorciers plus téméraires.

Ce jour là Belladone était devant sa porte, elle prenait le peu de soleil qui tombait dans la ruelle étroite. Elle avait un pilon et avec elle broyait des feuilles de jusquiame. Les pupilles de ses yeux verts étaient dilatées – comme toujours quand elle travaillait avec ses plantes.
Un chien jappait non loin.
L’air était frais, et le vent avait emporté un peu des mauvaises odeurs – celle, acide, de la jusquiame, couvrait le reste.
Elle avait une sorte de robe grisâtre, qui avait dû être noire un jour, et qui flottait un peu dans la brise. Elle fredonnait une rengaine populaire.
Une journée tranquille, en somme.
--Scopolie
Oui, je le veux.
Et toi, p'tit brun ?
Oui, aussi.
Alors vous êtes mariés.

En quatre phrases, elle aurait eu ce qu'elle voulait, cette petite peste. Mais c'était encore trop long pour elle. Je l'observai, impuissant, faire tomber tout ce qui lui passait tout la main. Tout était en ruine, tout était poussiéreux, mais tout était à moi. A moi ! Sacrilège ! Je resserre brutalement mes doigts osseux sur les pages chiffonnées du grimoire, en l'assassinant du regard. Du regard. Pour l'instant. Ce n'est pas une morveuse qui va faire sa loi dans ma chapelle. C'est pas elle qui va me commander à la Cour des Miracles. Elle s'approche, mon regard se fait plus courroucer. J'étais prêt à la gifler comme il se doit, avant que je ne sente mon livre se dérober sous mes mains pour s'envoler en feuilles dans les airs. Elle !


Je vous marie, par les plaies de Christos ! J’enchaîne vos âmes, et pour l'éternité, vous serez ensemble sur la Lune ! Vous baignerez dans le jus pourri de l'autre ! Amen !

Mon visage était devenu rouge, boursouflé. Des veines saillantes étaient apparues sur mon front dégarni. J'étais en colère. J'avais les nerfs à vif. J'avais la main sur le manche du glaive caché dans les entrailles du pupitre. Mes yeux injectés de sang les fixaient l'un et l'autre, avec comme arrière plan mon église dévastée. Une larme perla, brillante. Je respirais aussi fort qu'un canasson après un galop.

Ce que j'ai lié, personne ne peut le désunir. Crevez à deux !

Qu'ils crèvent, ces deux misérables. Que leurs tripes nourrissent les pierres de mon église, que leur argent remplisse ma bourse, que leurs corps nourrisse la peur des gens envers ce saint lieu. Les vandales y sont punis comme il se doit, par Sa main, ce glaive que je lance de toutes mes forces vers eux avant de fouiller ma ceinture pour y trouver mon coutelas pour achever celui qui n'aura pas été touché par l'arme. Qu'ils crèvent tous.
_________________
--Aymeric.de.wroclaw
C'était censé être le plus beau jour de sa vie. Ou l'un des plus beaux jours, si on prend en compte la possibilité qu'il ait un jour des marmots avec la Pestouille. Un mélange détonnant. De la graine de brigand. De quoi repeupler l'Anjou et la Bretagne. Un "oui" du prêtre, aussi mal fagoté soit-il, aurait suffit à les rendre heureux pour la vie.

Amusé par le cirque que fait la brune, il ne bouge pas de sa place, devant l'autel. Il faut bien qu'au moins un d'eux se tienne correctement, et accessoirement, veille à ce que le curé ne s'énerve pas trop. Le bougre n'a pas l'air épais, mais il est peut-être coriace et complètement fou : il n'y a personne de sain d'esprit dans la Cour des Miracles.


Bon, on y va ?...

Aurile reprend place, et les deux adolescents dévisagent le prêtre qui est devenu rouge comme s'il était entrain de s'étouffer. Et c'est là que les choses commencèrent à déraper : ce sermon n'était pas celui d'un homme d'église ordinaire, plutôt la malédiction d'un vieil ivrogne. Aymeric fronçai les sourcils, serrai les poings. Sa main saisit celle de sa Moitié, et il commençait à l'entrainer d'un pas vers la sortie. Ils avaient eu sa bénédiction, si on peut dire ça, ils n'avaient plus besoin de perdre de temps à l'écouter. Mais il aurait dû continuer de l'observer, car il n'aperçut que trop tard, du coin de l’œil, l'arme fendre les airs : il n'eut pas le temps de se rendre compte de ce qu'il se passait, il était déjà propulsé contre le sol sous la puissance du coup.

Par réflexe, il s'était interposé entre le glaive et sa Moitié. Le prêtre n'étant pas un guerrier aguerri, peut-être ne risquait-elle qu'une blessure à l'épaule. Mais trop tard, la lame était rentré sèchement dans le haut du torse, laissant s'échapper un important jet de sang, avant de se retrouver allonger sur Aurile, des gargouillements de sang dans la bouche. La tête à la renverse, ses cheveux bouclés sur le sol, il glissa ses yeux vitreux vers sa dulcinée pour un dernier échange de regards, et des mots murmurés avec une coulure de sang au coin des lèvres :


Je t'aime...
--L_epervier


Un chapeau des plus dépenaillé complétement devenu difforme avec le temps et mangé par les mites.La cane claquant au sol donnant la cadence d’un pas probablement incertain le gentleman voleur profite du rare soleil qui perce les ruelles puante de la cour.

Les yeux verrons sont attiré par la vilaine a la robe lui donnant une allure qu’il apprécie. Le nez au vent est attiré par l’odeur de la jusquiame. P’tain d’mal de tronche qui r’monte de puis des lunes, a se demander si ce s’rai pas mieux de s’en faire décrocher une pour l’arracher, mais la providence est là et rare a la cour.

La démarche faussement théâtral d’un faux dandy et il s’approche de la vilaine brune. L’étal est assez bien chargé la voix qui donne l’appel est a son goût, des fois qu’elle est une envie de se faire payer en nature derrière l’église, ça lui conviendrai.

C’est sans compter sur les bruits qui lui parvienne de l’intérrieur, un haussement d épaules, les bagarres sont courante a la cour et mieux vaut se mêler que des siennes c’est déjà pas mal. Il se demandait si la jusquiame commençait pas a lui monter au cerveau.

Ce qui attire son attention c’est plutôt les éclats de voix qui se font entendre. Un froncement de sourcil en profitant tout de même de glisser sa main sur l’étal pour tatoner de l’herbe et de la porter a ses narrines prohéminante. Regarder l’étal de nouveau a la recherche d’autre chose tandis que l’autre main cale la cane entre ses cuisse pour aller a la recherche de chique dans son veston miteux et de s’en jetter au fond des chicos. Machouiller et d’entendre encore l’éclat de la voix.


B’jour belle brune, elle vient d’où ta came ? hum ?

Un sourit presque edentelé s’adresse a la plus ou moin jolie vendeuse, la cane est reprise en main et il fait le tour de l’étal pour decocher une planche de la veille chapelle et de regarder a l’interrieur.

P’tain j’connais c’te’ voix mais d’où ?
Et Mer.de… L’AURIBLE !
Bordel la môme est r’venue dans ses taudis !
Mouhaha c’est encore des butins d’planquer a la cour !
P’tin a force l’endroit va être des plus emplis d’caisses d’or !


Il fait légèrement commère le vilain, mais tellement longtemps qu’il a mit une chausse dans ses vilaines ruelles, qu’il se régal. Se retournant vers la brune, il lui tends une main en ricanant.

Alors qu’est ce t’as a proposer ?

Il sorti une fiole de son veston pour s’en jetter une bonne rasade, attendant la réponse de la geuse.Son attention néanmoins était toujours principalement porté sur l’interrieur de la vielle chapelle, y aller étais s’assurer qu’elle lui donne un joli pécule ensuite. Ce faire passer pour un libérateur manquait au vieux voleur. Et la thune débordait toujours sûrement non loin de la gamine comme quand elle était plus petite, elle avait toujours attiré la richesse. A moins qu'il choisisse le curé verreux. Il reste peu de temps pour choisir. Qu'est ce qui rapportera le plus. La demoiselle il savait plus ou moins mais l'autre ?
--Belladone.



Belladone posa son pilon et attrapa une gourde de cuir. L'air songeuse, elle vida une goutte d'eau sur la jusquiame pilée. Elle parut hésiter un moment, puis palpa doucement, de l'index, la pâte qui s'était formée au contact de la plante de de l'eau. Elle porta son index au niveau de son œil, puis en lécha légèrement le bout, l'air distraite.
« Mmmh... bonne récolte. »
Elle parlait paisiblement, avec détachement. Elle poussa un petit soupir de contentement, qui gonflait sa modeste poitrine sous ses hardes brunes. Bien qu'assez jolie, Belladone était plutôt maigrichonne et excitait ordinairement peu les hommes – c'était une chance, et cela lui avait évité d'être vendue à un bordel. En plus de cela, elle était constamment couverte de terre et de boue, et son exposition constante à des substances hallucinogènes la rendait extrêmement lunatique, et un poil sociopathique.
Elle attrapa une cuillère en bois, et entreprit de fourrer la jusquiame pilée dans sa gourde, qu'elle reboucha consciencieusement et posa sur ses genoux. Puis elle arrangea un peu son étal, et se rassit sur son tabouret de fortune.

« Boucan dans l'église, curé dans la mouise, disait la Daronne.
Ou la Baronne ? »
Ça gueulait à l'intérieur de la chapelle. Par habitude, par éducation, ainsi que par professionnalisme, elle n'aimait pas vraiment les curés, mais son voisin était un peu particulier. Et puis, d'ordinaire, on pouvait lui faire confiance pour être relativement discret.
Elle hésita à jeter un coup d'oeil, et haussa les épaules... d'autant qu'un client s'approchait. Chapeau usé comme le trèfle d'un larbin, l'air excentrique et vaguement arrogant, mais complètement paumé... elle savait les reconnaître.
« Jusquiame. Peut-être, même, de la mandragore. »
Et elle ajouta, plus bas encore : « Tarif salé. »
B’jour belle brune, elle vient d’où ta came ? hum ?
Sans répondre, elle lui fit un sourire, et puis détourna son regard vers le toit de la bicoque voisine, où un chat gris venait de surgir. Elle lui sourit, aussi.

L'enchapeauté n'était pas embêté. Passer derrière son étalage pour lorgner chez le curé. Elle ne l'avait jamais fait, elle même... entre voisins, il faut avoir ses manières. En fait, si elle avait installé son étal près de cette planche mal jointe, c'était plutôt pour pouvoir se planquer dans la chapelle si les gens d'armes venaient à passer... ça paie, d'être maigrichonne.
L'autre n'avait visiblement pas ses scrupules. Et apparemment, il connaissait les empêcheurs de tourner en rond qui lui gâchaient son après-midi en faisant râler le voisin. Comme-de-par-hasard.
« Hein, que j'en ai pas de chance, le chat ? »
Le chat, en effet, venait de s'installer tranquillement près d'elle. Il semblait à l'aise... chez lui.
« Longtemps que je t'ai pas vu, toi. »
Il ronronna un coup, et elle l'oublia aussitôt, tout comme elle avait oublié l'indiscret qui reluquait chez le curé et soliloquait dans son coin. Tout juste avait-elle entendu dire :
Taudis... emplis... d'caisses d'or...
Ha, il en tient un coup, l'enchapauté, pensa-t-elle.

Alors qu’est ce t’as a proposer ?
Belladone ignora superbement la main qu'on lui tendait et, sans le regarder ni lui répondre directement, se mit à farfouiller dans ses choses. C'est comme ça qu'elle appelait le foutoir qu'elle se trimbalait. Ses choses.
« Herbe-aux-poules et raisins-de-loup,
Le macchabée au fond du trou... »
Elle chantonnait presque, et tirait de son fatras des petits sachets, et des fioles en terre cuite, et des bottes d'herbes étranges.
« La fée des prés,
A court de blé,
là, là, là... »
En fouillant, elle lançait des regards en coin à l'asticot, qui de fait semblait plus intéressé par ce qui se passait dans la chapelle que par son commerce. Enfin, elle sortit un petit sachet et l'ouvrit : à l'intérieur, racines et herbes broyées dégageaient une odeur formidable, une odeur de charniers et de folie, de sexe aussi.
« Ah. Philtre des loups. Radis noirs... et Mandragore.
Dernière lune... »
Elle fronça le nez, l'air absente, puis :
« Quarante. »
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)