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Suite du RP La Magie des mots

[RP fermé] Au delà des apparences

.mathilde.
Suite du [RP] La magie des mots . Merci JD Batcat

A rendez vous exceptionnel, mesures exceptionnelles. Après s'être vêtue d'apparat, malgré ce qu'elle s'était toujours fixée, à savoir ne jamais aller en taverne autrement qu'habillée simplement, désireuse au fond d'elle de plaire en tout point au mystérieux inconnu talentueux, Mathilde pris sa journée auprès des instances ducales expliquant qu'aujourd'hui elle avait besoin de repos. De repos... tu parles, c'était simplement une jolie excuse pour pouvoir attendre toute la journée l'arrivée tant attendue de l'éventuel commis envoyé par la tenancière de la taverne pour la prévenir de la présence de l'artiste dans le dit établissement. Pour rien au monde elle ne souhaitait rater ce message, et elle ne se voyait pas attendre de l'aube au coucher du soleil dans une taverne, encore moins dans cette tenue.
C'est donc après avoir effectué les travaux minimum exigés quotidiennement au conseil, qu'elle prit ses affaires emportant quelques dossiers héraldiques avec elle, afin de ne pas perdre intégralement une journée en délaissant ses charges. Car oui, rester plus de 2h sans rien faire de constructif et d'utile, Mathilde en était tout bonnement incapable. Et connaissant les caprices de l'inspiration, elle savait pertinemment qu'il n'existait aucune garantie de pouvoir s'occuper de ses commandes relatives à l'atelier toute la journée.

Poussant la porte de son antre, la mine encore marqué d'un sommeil agité, non de cauchemars mais de rêves passionnés. Allez savoir pourquoi, les hormones surement.
La brune au teint d'ivoire prédisposa, tout autour d'un fauteuil à bascule, les outils dont elle pourrait avoir la nécessité si l'illumination créatrice la frappait au cours de sa songerie.
Des pigments naturels issus d'ocre terrestres prélevés aux 4 coins du royaume sur des sols sublimement colorés dont la couleur variait à la chaleur, à la gomme d'arabique issue de la sève d'un majestueux cerisier pluri centenaire qui dominait l'une des allées principales des Jardins de Saint Nectaire, à l'épaississant constitué d'amidon de mais prélevé des champs dont elle avait la charge, pour finir avec quelques gouttes de miel pour mieux adhérer aux couleurs. En clair tout le nécessaire d'une peinture parfaite. Son atelier était une véritable caverne d'Ali baba en la matière, important depuis plusieurs années des produits de toutes parts ainsi que des textiles, car la duchesse s'adonnait aussi par moment à diverses coutures et broderies.
Aujourd'hui serait un moment privilégié à passer avec son enfant, au creux de sa bulle, entourée de créations magnifiques inspirant le rêve, l'espoir et l'amour, bien loin des ravages de cette guerre qui grondait au dehors.
Une fois tout à porté de main, elle s'assis confortablement dans le fauteuil ancien de bois dont les bases arrondies la bercèrent paisiblement, posant une main câline sur son ventre arrondies, fredonnant un air doux empli d'émotion, finissant par se dire que finalement, en communion avec son bébé, l'idée de lui conter des histoires et lui parler un peu du monde extérieur était bien plus séduisante que celle de peindre.

Il est vrai, que Mathilde avait une vision bien à elle du monde et des gens en général, aussi elle n'était pas persuadée que lui transmettre ses méfiances envers la nature humaine serait la meilleure des choses à faire, alors elle lui décrit le monde comme elle le rêvait du haut de ses jeunes années, passant ses journées à gambader en fraiche campagne entourée des plus belles créatures florales que la terre eut crée, d'animaux sauvages et de parfum champêtre qui ravissait ses narines à chaque bouffée d'air frais. Le tout saupoudré de la légendaire innocence d'une enfant en quête de voyage et d'évasion et de la douceur d'un nid de plume.
Oui vous aussi vous avez du mal à croire que Mathilde eut put être cette petite fille un jour? et pourtant... si. Mais les déceptions et les souffrances forment et détruisent les gens de manières méconnaissables, et maintenant elle est ce que vous savez, ou du moins pensez savoir car dans le fond, personne ne la connaît vraiment, à quelques exceptions prêts.
A revivre ses souvenirs heureux chantonnant pour le bien être de son ange, la duchesse n'avait pas remarqué que le soleil disparaissait à l'horizon et c'est une fois plongé dans une semi pénombre qu'elle réagit. Mon dieu que le temps passe vite lorsque l'on se sent bien... trop, beaucoup trop.
Elle percuta par la même occasion que nul messager n'était venu la trouver, la tavernière l'aurait elle escroquée? l'homme l'aurait elle "abandonnée"? vous voyez le monde... bien qu'en vérité, rien de tout cela n'était de mise, mais la méfiance... est quelque chose qui ne permet pas de relativiser, pas sur l'inconnu, pas quand on attend tellement de quelque chose, aussi insignifiante soit elle aux yeux des autres. Elle se releva légèrement courbaturée, s'étira de tout son long avant d'attraper son manteau fourré d'hiver et de murmurer à son ventre "aller, on y va" .

Les ruelles étaient désertes, un vent glacé soufflait entre ses oreilles, de quoi regretter cette journée passée au chaud d'une cheminée et d'un amour sans limite, elle rehaussa son écharpe jusqu'à couvrir son bout du nez gelé tant l'air froid lui brûlait la paroi nasale.
Au moins ainsi elle pourrait souffler un peu de chaleur d'entre ses lèvres pour éviter cela.
Elle poussa la porte de l'établissement de la veille, encore immergé dans un monde lointain, une sérénité débordante et un regard vague, très différent de d'habitude. Mais cela ne dura pas car il n'y avait rien dans la pièce capable de la maintenir dans cet état second, sauf peut être lui et sa poésie, mais lui ne semblait pas être là... encore une fois.
Elle s'assura tout de même auprès de la tenancière que sa déception n'était pas le fruit d'une anxiété instinctive, mais non, il n'était pas venu, encore. Ô désillusion quand tu nous tiens....long soupire...
Bon, peut être avait il du retard? peut être lui était il arrivé quelque chose? La rencontre manuscrite fut si belle qu'elle ne pouvait se résoudre à perdre espoir, pas maintenant, pas si vite...
Elle prit une place au fond de la taverne comme à son habitude lorsqu'elle souhaite être seule ou attend quelqu'un en particulier, commandant une tisane fumante panachée de miel d'acacia, et replongea au fin fond de ses songeries, le regard noyé dans la voie lactée scintillante que lui offrait ce soir dame nature, au travers d'une fenêtre la préservant de la rustre température.
Deux tasses désespérément vides, des paupières qui clignaient lourdement, il était temps. Temps de repartir, de se rendre à l'évidence, d'accepter cette déception, de tourner la page, de se renforcer et de ne plus laisser sa naïveté de romanesque imaginer que des gens sur cette terre puissent être simplement beaux. Elle en connaissait, mais jamais cela n'avait été si rapide et si simple entre eux, il y avait eut comme dans toute relation, des hauts et des bas, mais l'amour l'avait remporté, fraternel, familial, maternel ou marital, toujours. Peut être était ce là ce problème, il n'existait nul amour entre les deux inconnus, rien à se rattacher... mais l'amour de la poésie n'en était il pas un?

Les douze coups de minuits frappèrent dans le glas vibrant de la haute tour religieuse. Lasse de ressasser et de se plonger à corps perdu dans des interrogations sans réponse, consciente de son état de fatigue, elle paya la tavernière et partie pour s'engouffrer dans la nuit profonde. Minuit passé, c'était beaucoup trop tard et pas sérieux du tout, elle s'était laissé aller à une passion à laquelle elle n'aurait jamais dû s'attacher.
Mais voilà qu'à 2 mètres de la porte, il apparut, là, bel et bien vivant, celui dont elle avait sondé le regard au devant de cette taverne, celui en qui elle pensait avoir aperçut l'âme au travers de ses écrits.... le poète. Son visage de porcelaine se fendit d'un sourire rayonnant, mais rien d'autre, bien trop épuisée pour exprimer d'avantage ce qui lui traversait le coeur, son esprit étant pour le moment complètement anéanti.
Puis, réalisant cette entrée quelle n'osait plus attendre, elle se permit de laisser son regard vagabonder sur l'allure du jeune homme. Non qu'elle s'attendait à rencontrer un prince, mais elle qui avait passé des heures à se faire belle pour ses beaux yeux, aurait pensé que, de son côté, il aurait mit autant d'effort à lui plaire, qu'elle. Il n'en était rien.
Une allure débraillée, une démarche légèrement bancale, des résidus de paille entres les cheveux, un regard marqué du probable mal de crâne qui le sillonnait.
Bon rien de dramatique en soit... mais tout de même il aurait pu faire un effort... tout petit! Ca sans parler des heures interminables durant lesquelles il l'avait fait attendre... enceinte en plus !
Mais bon, elle était contente qu'il soit venu, et la salua humblement abrégeant la conversation avant même fut elle commencée, espérant tout de même qu'il lui glisse son nom avant qu'elle n'eut totalement disparue, histoire d'avoir un petit quelque chose à quoi se raccrocher, s'attacher.


Bonsoir... Mathilde enchantée.
Je vais paraître discourtoise mais... je suis au regret de vous annoncer que j'étais sur le point de m'en aller, un repos minimum forcé m'étant imposé.


Pas besoin d'avantage d'explication, ses azurs glissèrent simplement sur son ventre arrondi. Elle ne comptait pas rester, il était beaucoup trop tard, peut être allait elle tout gâcher, peut être pas.
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Batcat
Dans la relative quiétude d'une ville que la fraîcheur du soir avait engourdi, après en avoir écumé les tavernes et suite à une sieste inopinée et salvatrice sur un tas de paille dans une grange 'magique', Batcat désirant regagner son campement et dormir un peu jetait un rapide coup d’œil par la porte des établissements encore ouverts. Les douze coups de minuit retentirent du clocher tout proche pour résonner en lui et percer le cœur de la nuit murataise. Le jeune homme songea qu'il faudrait bien un jour que l'on cesse de sonner les cloches n'importe quand, et se demanda qui pouvait bien vouloir connaître l'heure en pleine nuit ?! Il songea qu'un tel vacarme nocturne ne saurait être justifié que pour annoncer un évènement exceptionnel ; et que de toute évidence aucun évènement spécial n'était sur le point de se produire... Pourtant, à peine eut-il entrouvert la porte que son regard croisa celui d'une élégante Dame dont le visage s'illumina aussitôt d'un sourire... Ce fut un tremblement de terre, non pas pour les Muratais, mais dans son esprit qui avait inconsciemment intégré l'idée qu'il était bien inutile d'espérer quoi que ce fût de la vie.

Le regard de l'homme trahit tout à la fois sa surprise et son bonheur de rencontrer enfin celle qui l'avait enchanté des jours durant de sa plume. Alors d'une démarche maladroite, il s'avança lentement à l'intérieur de la taverne, puis marqua le pas, sous l’œil bienveillant mais néanmoins inquisiteur de l'élégante brune qui semblait faire une inspection en règle de son apparence pas vraiment flatteuse. Il réalisa ainsi qu'il n’apparaissait pas sous son meilleur jour tant au niveau de ses vêtements, sommairement époussetés après s'être vautré dans la paille, que de son visage qui portait certainement les marques de la récente sieste qui s'était imposée à lui suite à un excès de chopines.
Batcat força, tant pour se donner du courage que pour se montrer sous un meilleur jour, un sourire, gêné, mais qui devait - du moins l'espérait-il - exprimer son respect, son admiration, sa reconnaissance pour celle qui de ses écrits, de sa beauté, de sa présence à une heure si tardive lui faisait un présent inimaginable, et exprimer aussi à quel point il était confus de n'être que lui-même, humble vagabond, mal fagoté... Il eut aimé trouver les mots justes pour dire tous ces sentiments qui jaillissaient dans son esprit, mais... rien. Il ne parvenait à émettre le moindre son. Il était certainement plus à l'aise pour coucher des mots sur le vélin que pour discuter simplement avec une Dame qui de toute évidence n'appartenait pas à son monde. Ses joues s'empourprèrent rapidement.

Puis la voix posée de la belle au ventre rond mit fin à une rencontre qui venait à peine de commencer :


Bonsoir... Mathilde enchantée.
Je vais paraître discourtoise mais... je suis au regret de vous annoncer que j'étais sur le point de m'en aller, un repos minimum forcé m'étant imposé.


Les yeux de Batcat accompagnèrent ses pensées et celle de... de Mathilde ! - il savait enfin comment se prénommait sa partenaire de jeu ! - en se posant sur son ventre, abritant le plus grand des bonheurs.


Mes respects, Dame Mathilde. Enchanté, Batcat, pour vous servir.

Confus, il bredouilla des bribes de phrases à la syntaxe approximative :

Je comprends. L'heure... ici... dans votre état... Je ne sais comment me faire pardonner...

Le jeune homme ne voulait commettre à nouveau l'erreur de faire patienter ainsi une dame de haut rang, à n'en pas douter, qui plus est enceinte. Alors il parvint à lui glisser avant qu'elle n'eut pris congé :

Malgré mon engagement dans l'armée, vous n'avez qu'à me dire où et quand, et je serai là pour vous.


Mathilde, qui de toute évidence était fatiguée, gardait un sourire énigmatique sur son visage, si bien que Batcat se demanda s'il ne venait pas de commettre un nouvel impair... Elle pivota tout en regardant fixement l'être démuni qui lui faisait face, puis détourna la tête et d'un pas lent mais sûr quitta la taverne. Tandis que le cliquetis indiquait que la porte venait de se refermer, le jeune homme eut l'impression que ce fut sur tous ses espoirs. Ses narines frémirent au passage d'une fragrance étourdissante qu'il connaissait si bien, sans qu'un sourire ne put éclairer son visage.

HRP : LJD Mathilde. Merci, et désolé d'être si lent...
.mathilde.
Après plusieurs mois d'éloignement forcé, loin du petit bourg de Murat où la quiétude avait finalement conquis le coeur de notre brune passionnée, l'autorisation de retourner à la vie active de son village était tombée. Les médicastres lui conseillèrent malgré tout de rester extrêmement prudente, et surtout bien entourée, car une rechute pourrait lui être fatale.
Seulement voilà, trois mois à endurer des vas et viens constants, jusque dans les moindres recoins de la plus secrète de son intimité, à ne plus pouvoir passer plus de cinq minutes seule dans sa salle de bain sans entendre tambouriner à la porte par un garde plus que collant, avait vite eut fait d'user la duchesse. Maintenant, elle comptait bien profiter de sa liberté retrouvée, quitte à déserter plusieurs jours le château familial.

Pas un jour, le souvenir de cet homme à l'âme si pure, ne l'avait quitté. Et le premier endroit où elle aspirait à retourner n'était autre que la grange aux milles et unes odes, ce lieu magique, culte de la poésie, où tous les espoirs, tous les rêves étaient permis.
Seulement voilà, après l'épreuve qu'elle venait de traverser, l'idée de recroiser le poète par inadvertance l'incommodait. Après l'avoir vu si radieuse il aurait l'impression de faire face à une revenante, et ça, elle ne le désirait pas, pour rien au monde elle ne voulait qu'il perçoive chez elle l'accablement de ces derniers mois. Ce serait lui faire déshonneur que de se montrer ainsi devant lui.
Prenant donc son mal en patience, elle amorça un tour du marché, puis petit à petit quelques gardes sur les remparts, reprenant sans sourciller activement ses charges royales et ducales. Tout ce qui pourrait meubler sa vie et lui faire oublier ce qui venait de se passer.
Seulement voilà, si il y a des choses qu'on peut sciemment effacer de notre mémoire, d'autres ne vous quittent jamais, et vous hantent jusqu'à la fin de vos jours.

Cette nuit là, le vent glacé soufflait sous les portes du château comme un ouragan aurait ravagé une chaumière de paille. Rien ne survivait au passage de cette force de la nature visiblement furieuse, réduisant à néant tout ce qui se trouvait sur son chemin. Plus un seul candélabre ne scintillait, portes et fenêtres claquèrent si violemment que les murs s'en fissuraient. La mort s'était emparée de la funeste demeure, et se dirigeait droit vers celle, qui, il y a trois mois de cela, la portait dans ses entrailles.

Des coups jaillissaient dans tous les sens, le lit ne ressemblait plus qu'à un champ de bataille sous un torrent de pluie battante, trempé jusqu'à la dernière couche, épongeant tant bien que mal la sueur qui dégoulinait du corps de la duchesse. Son front perlait à grosse goûte, son teint était cadavérique, des hurlements s'échappaient d'entre deux flash mortuaire qui violait son esprit, la laissant à l'agonie dans ses tissus de soies, bien loin de ce qui tourmentait la dame. Pour peu, on l'aurait cru possédée de démence à l'en faire exorcisée. Mais c'était sans connaitre LA tragédie.
Sursaut dans sa poitrine, elle se dresse brutalement, les yeux grands ouverts, la panique déchaînant son rythme cardiaque, le souffle coupé, la peur au ventre.

Quelques minutes s'écoulent.... rien. Rien d'autre que ce cauchemar qui la poursuit jour et nuit, lui refaisant vivre le pire moment de son existence. Mais quand cela allait il cesser ?! ou plutôt... cela s'arrêterait-il un jour?
Son entourage affirmait que oui, avec le temps, cela s'apaiserait, mais elle, n'en croyait pas un mot.
Le lendemain soir, son époux qui tentait de faire la conversation, lui annonça que les volontaires de guerre venaient de recevoir la permission de rentrer chez eux, ils étaient démobiliser. Il fallut quelques instants pour que cela fasse tilt dans la tête de Mathilde, mais une fois que ce fut fait, plus rien ne pu la retenir.
Batcat !

Elle avait levé le camp, se précipitant à toute allure dans une voiture pour se faire transporter jusqu'au village. C'est essoufflée qu'elle avait franchi le seuil de la porte de la grange, et c'est rassurée qu'elle pu lire les derniers mots, déposés fraîchement quelques heures auparavant. Mais tout de même une inquiétude demeurait. Et si il était vraiment parti?

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