Judas
[Petit Bolchen, Bourgogne]
Soirée ordinaire sur les terres de Judas. Le domaine somnole à la quiétude des candélabres qui éclairent l'antre du Von Frayner. Chacun s'occupe comme il peut ou comme il le doit, le seigneur lui est dans les cuisines où il joue avec ses chiens. Il lance à même le sol les os qu'il pioche directement dans les casserons , regardant avec un rictus découvrant ses canines ses Lévriers se disputer la manne. Qu'il est distrayant d'observer les bestes aux longues pattes et aux torses côtelés qui chahutent insouciants dans la grande pièce. Lorsqu'ils s'attrapent au cou, simulant un massacre, ils se lâchent bien vite. Délaissent l'oreille pointue pour les membres osseux qui les portent fièrement, cherchent l'approbation où le courroux qui couve dans le timbre rauque de leur maistre. Les jeux de la guerre ne distraient pas que les hommes, c'est tout un règne qui s'y prête. La senestre vient tapoter le poil ras et luisant, claquant le saillant musculeux et sec d'un geste reconnaissant ou détaché. Le groupe de Lévriers n'a pas de nom, Judas ne s'encombre pas de fioriture... Un râclement de gorge et tout accoure, fidèlement.
La maisonnée n'est pas aux heures fastes, la nuit s'annonce paisible... En apparence. Vêtu d'une simple chemise, de braies brodées et d'une ceinture de cuir qu'il délie complètement, il a l'air débraillé. La décontraction n'est pas habitude du marchand d'esclaves, pourtant avec ses cheveux lâchés tombant sur ses épaules et ses gestes joueurs c'est un Judas délesté de toutes les obligations de son rang qui agite le silence a peine crépitant de l'immense pièce. Il a chassé les servantes, juste pour jouir d'un moment de relâchement loin de leur yeux.
Les crocs se plantent dans l'irrésistible ouvrage cuirassé, attirés par les gestes provocateurs de leur maistre et l'odeur animale de la peau tannée... Ils répondent au jeu avec ferveur. Une pensée démagogue zèbre...Les hommes devraient tous êtres des chiens parfois, pour le plaisir de les voir obéir sans rechigner. Pour apprendre la loyauté, l'amour inconditionnel et obsessionnel, démesuré... Abjecte. Pour s'écraser un peu sous la pure race et mourir avec humilité.
Décrivant un cercle large il tire sur la ceinture au bout de laquelle l'un de ses protégé s'encagne, grognant d'excitation. Pour un peu, l'animal ne toucherait plus terre. Ramenant le lien qui les unit au plus près de son visage, Judas se met dangereusement au niveau de la gueule aux babines toutes retroussées. Pupilles qui se jaugent, il en est une qui ne défie pas mais qui craint malgré son pouvoir ignoré... D'un mouvement malheureux, il pourrait défigurer celui qui l'asservit... Et c'est d'un jappement presque honteux qu'il lâche prise, provoquant le rire orgueilleux du Von Frayner.
Pleutre hein...
La main flatte le compagnon qui vient serpenter dans les jambes, léchant les pieds nus jusqu'à se coucher, soumis.
Mais bon chasseur.
Faute d'épouse ou encore d'enfant, la meute de vènerie était l"un de ses meilleurs investissements, aussi ne fallait-il pas trop remettre en cause sa passion presque envahissante pour les sacro-saints longs museaux...
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Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles...
Soirée ordinaire sur les terres de Judas. Le domaine somnole à la quiétude des candélabres qui éclairent l'antre du Von Frayner. Chacun s'occupe comme il peut ou comme il le doit, le seigneur lui est dans les cuisines où il joue avec ses chiens. Il lance à même le sol les os qu'il pioche directement dans les casserons , regardant avec un rictus découvrant ses canines ses Lévriers se disputer la manne. Qu'il est distrayant d'observer les bestes aux longues pattes et aux torses côtelés qui chahutent insouciants dans la grande pièce. Lorsqu'ils s'attrapent au cou, simulant un massacre, ils se lâchent bien vite. Délaissent l'oreille pointue pour les membres osseux qui les portent fièrement, cherchent l'approbation où le courroux qui couve dans le timbre rauque de leur maistre. Les jeux de la guerre ne distraient pas que les hommes, c'est tout un règne qui s'y prête. La senestre vient tapoter le poil ras et luisant, claquant le saillant musculeux et sec d'un geste reconnaissant ou détaché. Le groupe de Lévriers n'a pas de nom, Judas ne s'encombre pas de fioriture... Un râclement de gorge et tout accoure, fidèlement.
La maisonnée n'est pas aux heures fastes, la nuit s'annonce paisible... En apparence. Vêtu d'une simple chemise, de braies brodées et d'une ceinture de cuir qu'il délie complètement, il a l'air débraillé. La décontraction n'est pas habitude du marchand d'esclaves, pourtant avec ses cheveux lâchés tombant sur ses épaules et ses gestes joueurs c'est un Judas délesté de toutes les obligations de son rang qui agite le silence a peine crépitant de l'immense pièce. Il a chassé les servantes, juste pour jouir d'un moment de relâchement loin de leur yeux.
Les crocs se plantent dans l'irrésistible ouvrage cuirassé, attirés par les gestes provocateurs de leur maistre et l'odeur animale de la peau tannée... Ils répondent au jeu avec ferveur. Une pensée démagogue zèbre...Les hommes devraient tous êtres des chiens parfois, pour le plaisir de les voir obéir sans rechigner. Pour apprendre la loyauté, l'amour inconditionnel et obsessionnel, démesuré... Abjecte. Pour s'écraser un peu sous la pure race et mourir avec humilité.
Décrivant un cercle large il tire sur la ceinture au bout de laquelle l'un de ses protégé s'encagne, grognant d'excitation. Pour un peu, l'animal ne toucherait plus terre. Ramenant le lien qui les unit au plus près de son visage, Judas se met dangereusement au niveau de la gueule aux babines toutes retroussées. Pupilles qui se jaugent, il en est une qui ne défie pas mais qui craint malgré son pouvoir ignoré... D'un mouvement malheureux, il pourrait défigurer celui qui l'asservit... Et c'est d'un jappement presque honteux qu'il lâche prise, provoquant le rire orgueilleux du Von Frayner.
Pleutre hein...
La main flatte le compagnon qui vient serpenter dans les jambes, léchant les pieds nus jusqu'à se coucher, soumis.
Mais bon chasseur.
Faute d'épouse ou encore d'enfant, la meute de vènerie était l"un de ses meilleurs investissements, aussi ne fallait-il pas trop remettre en cause sa passion presque envahissante pour les sacro-saints longs museaux...
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Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles...