Afficher le menu
Information and comments (1)
<<   <   1, 2, 3   >   >>

[RP] Accepte la mort; puisque c'est toi qui viens à elle.

Anaon
    La voix de Judas éclate et le regard de l’Anaon se porte bien peu sur la meute qui recule, trop préoccupé par la lame tenue par Cerdanne. Les azurites s’en décrochent uniquement pour se sceller dans les azurs de la femme avec une intensité son nom. Des lèvres frôlent sa main et c’est le murmure de Judas qui brise sa contemplation glaciale. Tendue? A peine voyons… A cela elle n’offre ni réponse ni geste. Si Judas faisait preuve de douceur ces derniers temps, l’Anaon, elle, en est avare.

    Le duo s’éloigne, laissant au silence de la salle une Roide plus raide que les dallages de pierre froide. Bien vite, tout échos se meurent dans la distance, laissant le crépitement seul des flammes animé l’atmosphère. Lourd. Le calme se fait lourd alors que l’esprit chahute dans le corps inébranlable. De jalousie? Nullement, ou de manière infime peut être, mais la présence de la mercenaire vient de briser le sentiment de sécurité qui l’étreignait à chaque fois qu’elle était à Petit Bolchen. Derrière le sang-froid qui en a fait reculer plus d’un, c’est la trouille au ventre qui sévit chaque jour. Anaon, le genre de femme à dormir la tête sur une arbalète et l‘épée à porté de main.

    La tête se tourne mollement vers le feu de l’âtre. La cou se crispe sous le saillant des muscles qui s’y tendent. Les narines se raidissent. Chaque crissements, chaque craquement agacent désormais les sens exacerbés de la mercenaire. Les bras se resserrent sur sa poitrine couverte d’une chemise seule. Pas de corset, pas de stylets. Un simple poignard coincé dans sa botte, maigre défense pour rassurer ses nerfs à vifs. Grimace. Le regard se porte vers les escaliers. Là-haut la chambre et sa précieuse dague. Elle aurait l’air fine, si elle venait à recroiser le duo, dague ceignait en plus sa cuisse. Elle passerait probablement au yeux de Judas pour une amante jalouse et possessive. Hésitation. Ah! Qu’importe l’image qu’elle donne d’elle, à partir du moment ou elle peut calmer ses nerfs.

    Mouvement, le visage se tourne prestement et sa vision se heurte sur une Nyam à demi-nue et qui ne semble pas remarquer sa présence. Le menton se rehausse imperceptiblement. Toujours ces ressentis contraire qui s’éveillent à la vision de la gamine trop blonde… mais à l’affection, l’Anaon préférait le dédain. Par mépris, les yeux retournent au feu, se désintéressant totalement des pas feutrés de la gosse, puis le corps s’anime lentement, prêt à remonter à l‘étage.

    Son avancé est de courte durée. Au bout du hall d’entrée, Moran est arrivé et il ne faut pas longtemps à la mercenaire pour repérer l’éclat métallique qui luit dans sa main. Ma parole! Tout le monde est à cran ce soir?! Surprise, pourtant, quand le sénéchal interpelle le…le… le rideau? Une claque, quand une voix grave s’en échappe. Perplexe, sur la défensive, la balafrée s’approche de quelque pas, une main glissant sur la cuisse, maudissant un fois de plus l’arme qui ne s’y trouve pas. Quand elle voit l’intrus, elle se fige.

    Baudouin… Baudouin?! La nuit à la Rose Noire lui revint en mémoire. Elle revoit le vieux gardien rôder dans le salon et se souvient qu’elle ne s’était détendu qu’à l’instant ou il avait quitté la pièce. Diable qu’est-ce qu’il foutait là? Pour Cerdanne? Drôle de façon d’essayer de lui parler. Des soirées étranges, elle en a vécu, mais celle-ci promet de battre des records.

    A distance raisonnable des deux hommes, la voix impavide de la balafrée se fait entendre.

    _ Ainsi la Rose Noire distille ses épines hors des pavés de Paris?


_________________

Absente jusqu'au 11 Mars
Moran
Suivre qui ?

Le regard du Lisreux glisse vers l'intérieur de la pièce. Une silhouette se détache, en dehors des deux autres femmes, jamais bien loin de Judas.
Cette silhouette, le géant s'en souvient, dans un autre lieu, des gouttes dévalant sa peau, un verre à la main porté à des lèvres méprisantes.
Oui il se souvient de cette femme dont il n'avait pu soutirer aucun mot, le soir de sa rencontre avec le Von Frayner.

Et ce vieillard la suivait ? Pourquoi ? Qu'est-elle pour lui ? et lui pour elle?
D'autres questions submergent le boiteux tandis qu'Anaon s'était quelque peu approchée.
La main est retirée du bras du cachottier, mais il fait un signe de tête exigeant que l'inconnu entre dans la pièce à la vue de tous.


Entrez, nous allons vous présenter au maître des lieux. Nous verrons si votre présence est désirée par lui autant que par la personne que vous suivez.
_________________
Cerdanne
[L’antre aux fioles]

Si elle retient ces mots, c’est qu’elle ne s’est pas farci tout ce chemin à pied pour en repartir en pleine nuit.
C’est parce qu’elle a besoin, là, à cet instant précis, de Judas et de son commerce.
Un peu également parce qu’elle l’aime bien, ce nobliau pédant et complètement tordu.
Le Judas est bel homme et son regard amusé le voit enfin dans sa tenue débraillé…
Oui vraiment bel homme.
Elle le toise tandis qu’il entoure de douceur la brune Anaon.
C’est vrai qu’elle est bien pâlotte la mercenaire ...la lame qui prolonge sa main à l’air de la fasciner.
Le sourire de la Provençale s’étire et elle esquisse un salut courtois au couple.

La lame regagne lentement son lit contre sa hanche, signe de bonne volonté de sa part, regard marine fixé sur ceux de l’Anaon.
Les couleurs ne reviennent pas pour autant sur les joues de la brune et Cerdanne hausse brièvement les épaules.
Le suivant dans les couloirs du domaine, elle s’adressa enfin au VF.


Ne vous déplaise ma visite se voulait courtoise.
Vos chiens...Vous avez une belle meute.
Il doit être agréable de chasser avec eux. …
Mais pour garder votre domaine…On entre ici comme dans un moulin…

Mais c’est vrai…Vous ne m’attendiez pas. Vous m’en voyez…


Sa main déjà luit de la lame argentée et le sursaut de son hôte lui arrache un grognement.
Cette maison est pleine de fantômes qui déambulent et vous surprennent au moment ou l’on s’y attend le moins…
L’obstacle qui les a surpris, elle le reconnait.
Chaine pendante, elle avait le même air perdu qu’à l’auberge Angevine. Toujours aussi frigorifiée mais le cheveu sec.
Blond, blond, blond…
Les doigts accompagnèrent la lame dans son fourreau mais resta étroitement nouée au pommeau…


Mon cher Judas…
Vos nuits sont aussi noires que les miennes…
A la différence que je ne m’entoure pas de femmes.
On leur donne un doigt….elle vous mangent le bras.
Le rire est bref, sarcastique.
Fort heureusement, vous êtes passé maitre dans l’art du dressage.

La surprise passée, les voilà qui suivent la frêle silhouette vers l’antre de toutes les folies…

Nourrir les chiens…
Me laisserez vous vous accompagner ?
Je me suis toujours demandé quelle main nourrissait et quelle main châtiait…

_________________
Baudouin.
Les yeux noirs ne quittaient pas la main du gardien des lieux posées sur son bras lorsqu'une jeune femme qu'il connaissait s'avança vers lui, étirant sur ses lèvres un fin rictus. Elle semblait plus fatiguée que la dernière fois qu'il l'avait croisée, courtisée ou courtisant Jules. Elle était pourtant toujours aussi belle et mystérieuse. Le genre de femme qui lui plaisait, et pour cause. Il s'inclina pour la saluer. Courtois.

Le bonsoir, Ma Dame. Ne savez-vous pas que la Rose Noire est partout?

Il lui sourit aimablement avant de reprendre son air impassible tout en regardant à nouveau Moran. Sa présence n'était certainement ni désirée, ni désirable. Il se doutait déjà que Cerdanne serait furieuse de le voir ici, et il aurait droit... à une scène. Mais le vieux était coutumier de la chose et si avec la mère de sa fille, ce genre d'esclandre avait le don de le rendre tout à fait lymphatique, l'effet avec Cerdanne était tout le contraire. Soit il devenait d'une ironie crasse, voire de mauvaise foi, soit - pire! - il entrait dans une colère monstrueuse ce qui avait pour conséquence de faire monter le ton un peu plus, agaçant Cerdanne, l'énervant tout autant et au final... Il avait envie de la gifler, de se gifler, de la violer et il n'arrivait plus du tout à maîtriser quoique ce soit. On est un sanguin ou on ne l'est pas.

L'idée que les choses prennent un tel tour ne l'enchantait guère, cela va sans dire. D'autant que rencontrer Judas lui était bien désagréable. Cet homme le débectait et le fait même de se trouver dans la même pièce que lui, en présence de Cerdanne qui plus est, tendait à lui donner la nausée.

Il soupira ravalant la réplique qu'il allait sortir au garde de la demeure, posa sa main sur son pommeau et entra dans la pièce sus-dite.

Un bref instant, il prit son inspiration, faisant le plein de calme, de patience et de tempérance, puis son regard fit le tour de la pièce, dubitatif.
Judas
La porte de la pièce aux poison est poussée, Nyam est écartée dans un coin comme une ombre qui dérange. Pas d'humeur le Von Frayner, pas d'humeur... Inflexible, les iris gris se teinte de reproches, comme si la mercenaire pouvait se permettre de s'inviter et de descendre le seul homme en qui Judas place sa confiance... Remettre en cause les talents et l'assiduité de Moran, un luxe que Judas ne laissait à personne d'autre que lui-même. Petite effrontée... Narquoise et désinvolte, l'Angevine est un appel à la correction brutale, il est certain que plus d'un a dû y laisser la tête... Y perdre la raison. Et quand raison n'est plus, c'est folie qui s'invite.

Une petite allumeuse... Voilà ce que devient Cerdanne lorsqu'y est son intérêt. Lorsqu'elle se tait, ce n'est pas pour faire silence, c'est pour suggérer. Lorsqu'elle parle, ce n'est pas pour exprimer, c'est pour détourner. Et lorsqu'elle fait l'amour, Cerdanne, à quoi peut-elle bien jouer...? Et ses mots qui se taisent ou ses piques qui se dressent, là sur sa bouche cousue de mimiques bavardes sont autant de provocations appelant à la joute. Celle du verbe, mais inévitablement celle du corps. Un petit allumé, comme la torche qu'on a trop frottée, Judas voyait en les manoeuvres des femmes ses plus grandes faiblesses. On ne venait pas en sa demeure par hasard, et tout avait un prix. L'Anaon s'était payée son affection en acceptant ses lubies despotes et ses désirs humiliants. Si le Chardon voulait jouer, elle devrait donner un peu de sa personne.

Voyons combien tu l'aimes... Ton addiction.

Les prunelles se défont d'elle pour venir dévêtir avec intérêt les moindres parcelles de peau laiteuse visibles. Et d'une poigne de gaucher il vient pincer les joues qui rougissent, faisant se fermer en une moue boudeuse les lèvres purpurines. Tuant l'espace qui les sépare, il réalise combien sa visiteuse sait se faire le jouet du diable.


Celle-ci pour châtier.

Et la dextre de venir se plaquer impudiquement sur l'entrejambe sans relief de la brune.


Celle-là pour nourrir.

Envie érigée, loin du tumulte de la grand salle Judas en oublierait presque la présence de la Frêle, impitoyablement dévorée par celle de l'impertinente.

Ne joues pas avec moi, Cerdanne...

Je ne suis qu'un homme. Tu es une sorceresse.
_________________

Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles...
Baudouin.
[Et là, c'est le drame*]

Si la femme a un sixième sens qu'on appelle l'intuition, l'homme aussi peut avoir le même dans le cas où quelqu'un touche à ce qu'il croit posséder. Baudouin, depuis longtemps avait compris qu'il ne possédait plus Cerdanne, l'amour rend aveugle, certes, mais pas complètement idiot. Pourtant, il avait beaucoup de mal à se le mettre dans le crâne. Elle n'était pas à lui mais il se comportait avec elle en vieil amant aigri, ce qu'il était d'ailleurs.

Vous l'aurez compris aussi, le vieux était quelque peu lymphatique. Lui, le breton au sang chaud, autrefois fier croisé en Terre Sainte, puis vaillant soldat de France, était devenu un portier grincheux, et lorsqu'il était loin de SA porte, il devenait juste un vieux soupe au lait. Parfois, cependant, le vieux cerbère avait des coups de sang imprévus et c'est ce qui se passa là.

Il s'avança dans la salle, s'approchant de l'âtre, légèrement voûté, la mine sombre. Certainement, le garde de Bolchen lui emboîtait le pas.

Une voix sortant d'une pièce attenante à la grande salle, un froncement de sourcils du vieil homme et déjà, il se jetait sur la porte, pressentiment oblige. La porte poussée, il se retrouva face à son pire cauchemar: Cerdanne dans les bras d'un autre. Et encore ça, il aurait pu le supporter mais là, Cerdanne était dans les bras du pire du pire.


Cerd...

Son sang ne fit qu'un tour. Il se jeta sur l'homme en question, lui collant un violante droite, plein de hargne et de fureur. Tout vacillait. La vie, l'amour, les rêves, sa fille, il n'y avait plus que de la haine brute et cette douleur qui lui oppressait le poitrail et son sang qui battait dans ses tempes.

Fils de chien! Pervers! Ôtes tes sales pattes de là! Ne la touche pas, sottard**! Truandaille***! Vil bric****!

La nausée le prenait et il ne voyait plus rien tant il était aveuglé par sa colère. Son souffle devenait plus court, ses yeux exorbités étaient parsemés de rouge et tout en l'injuriant, il l'assénait de coups sans même savoir s'il touchait son but ou pas, il vomissait toute sa hargne, tout ce qu'il avait tant retenu, bien à tort.

* Merci Groland
** Couillon
***Voyou
****Coquin
Judas
On est jamais plus touché que par les mots. Car des coups, ce ne sera pas les premiers, ce ne sera pas non plus les derniers. Judas attisait une haine certaine auprès des amants(e)s éconduits, comme si sa seule existence en pourrissait mille autres. Etre détesté, on ne sait jamais bien ce que ça fait tant qu'on en porte pas les stigmates.

La scène est rapide, interrompue par l'imprévu au moment où il oscille entre désir de corriger et désir de posséder. Un homme, dont il ne remet pas le visage tout desuite, accusant le coup d'une main leste et d'un verbe fleuri. ça réveille... Et pour autant, que faire quand on est surpris? Pris sur le fait, pris par surprise, touché de mépris? Les pas s'étaient feutrés dans le velours avant la pernicieuse attaque, et Judas n'avait rien vu venir, rien entendu non plus si ce n'est les paroles a double tranchant de son invitée.

Drôle d'étreinte, pas celle escomptée... Le poids et la colère d'un homme, de plusieurs années son ainé. C'est en essuyant un filet de sang à la commissure de ses lèvres que les yeux foncés du seigneur ont enfin une brève occasion de dévisager son assaillant. Le gardien de la Noire, lui qui si souvent l'a vu statufié dans un recoin a l'écart au coeur du bordel de la Haute. Incompréhension. Comment, pourquoi, et Moran? Et Anaon? Crochet sournois, la vue se brouille, une larme ou un soupçon d'amertume? Comment en est-on arrivé à une telle situation? Gout métallique dans la bouche, catalyseur d'une réaction. Enfin.

Rendre coup pour coup? Assurément pas. Un rire cynique roule dans la gorge meurtrie, avant que les mains viennent encercler sa jumelle. Rire nerveux, battant un rythme pulsé dans la pression des doigts qui ceignent le cou du cerbère.


Mais... tu es fol, vieillard! D'où que tu viennes, tu as mis un pied dans la tombe!

Car c'est avec la fermeté de sa trentaine qu'il étrangle le mal qui veut l'atteindre, et son rire hystérique se meurt en une quinte de toux terrible qui transforme le faciès en un masque au vilain rictus. La folie, seule justification d'un tel affront, d'une telle ignominie. Attaquer Judas chez lui, et devant ses esclaves! Attaquer Judas, avec des pattes de gueux et des espoirs pleins les coups et la ferveur des enragés! Pour... Pour une femme?! Une pauvre femme... Sexe faible, engeance inférieure, créature de commodité... La vie ne tenait-elle qu'aux charmognes des femelles?

La vie, la vie! N'y tenait-il pas plus qu'à une... Femme?! Car les coups signent un arrêt de mort à celui , pauvre de lui, ose tout et surtout l'intolérable. Intrus, individu indésirable, comme les insectes qu'on écrase sous le talons et qu'on balaye d'un revers de genêts en rang. Blessée dans l'orgueil autant que dans les chairs, la jeunesse prend le dessus , regardant bleuir les veines qui lézardent les tempes, attendant que monte aux yeux des marées d'écumes.

Ecoutez les geignements de la beste humaine ... Ceux qui excitent les gardiens de petit Bolchen. Bientôt ils fondent sur les deux adversaires, hurlant leur fiel comme de fous, tremblants sur leurs griffes haut perchées. Leur ronde macabre gronde à leurs oreilles, et les crocs gniaquent à l'aveuglette.

Ecoutez les geignements de la beste humaine... Au milieu des chiens, qui de tous est le plus animal?

_________________

Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles...
Iris.
Soirée douceur au Petit Bolchen. Tout le monde semblait apaisé, les femmes à leurs occupations toute en tranquillité, l'Homme aux siennes bien plus cruelles même contre des animaux aussi étranges que les chiens du Maistre. Tout était calme, ou presque. Il fallait bien que quelqu'un vienne troublé ce calme inhabituel du domaine.

Les lourdes portes du domaine avaient grincé et une voix féminine résonna dans le hall, suffisamment fort pour réveiller les habitants de la maisonnée. Une voix féminine, et connue. Froncement de sourcils, inquiétudes. En ce moment, l'Iris se sentait étrange, vulnérable. Toute intrusion nouvelle dans sa vie déjà fragile était perçue comme le début de la fin, de sa fin. Curieuse, inquiète, la Soumise s'était levée et avait observé, dans l’entrebâillement de la porte de sa chambre, le visage brun qui demandait son Déchu. Plissement de nez. Il lui fallait comprendre cette venue imprévue. C'était pour cette raison que l'Iris avait foncée dans la chambre de la Frêle pour la réveiller. La petite était adorée par le Von Frayner, elle avait plus de chance de rester avec lui et d'écouter. Bonne idée.

La Soumise observe enfin ; Frêle qui descend sans comprendre. Le mensonge était le meilleur moyen de faire bouger la petite qui faisait tout pour ne pas se faire ruer de coups ; parce que même si elle n'avait plus sa place, Iris avait encore de l'influence -même minime- sur les jugements de Judas et avait par conséquent la possibilité d'influencer la petite. Celle-ci arriva donc à la hauteur du Maistre et compris trop tard son erreur... Mais le plan avait marché. L'Iris observait, silencieuse, l'avancée de la rencontre. Nyam avait sa place et amenait le groupe vers la pièce aux fioles. Étrange.

Mais ce fut la suite qui fut le plus étrange... Ce n'était pas bon, lorsque le Von Frayner amenait quelqu'un dans cette pièce, même si la Soumise n'y avait jamais mis les pieds. Que cherchait la brune ? Que demandait-elle ? Drogue ? Contrat ? Il fallait qu'elle en sache plus, vite. La curiosité était trop importante... L'Iris descendit donc l'escalier à pas feutré, croisa Anaon et Moran à qui elle offrit un sourire inquiet, puis resta à l'écart en observant les scènes futures.

Et là, tout s'accéléra.

Judas qui s'avance de la brune et inconnu qui lui fonce dessus... L'Iris ne put s'empêcher de pousser un léger cri d'effroi. Elle aperçu enfin la Frêle, assistant au spectacle, et ne réfléchit pas plus : l'Iris vint attraper la petite par le bras et l'attira hors de la pièce, loin de ces gestes violents qu'elle n'avait pas raison de voir.


Viens. Ne t'inquiètes pas.

Parce que même si la Frêle pensait que la Soumise la haïssait, cette dernière n'oubliait pas ce qu'était l'innocence et la jeunesse... Elle devait protéger la petite, pour qu'elle garde toute l'innocence qui - devait-elle le reconnaître- plaisait à Judas. Ce ne pourrait être que mieux, pour tous.
_________________
Anaon
    La rose noire est de partout... A ces paroles, l'Anaon aurait put sourire, ironique, mais voilà une chose qui lui fait bien trop défaut. En contre partie le visage se radouci quelque peu alors qu'elle offre au cerbère un léger mouvement de tête en guise de salut. La Rose Noire est de partout... Dieux qu'elle le sait bien pour en avoir porté pendant des mois le bourgeon avorté.

    Elle n'offre pas plus de réponse à l'homme, s'écartant alors pour laisser à ce dernier et au sénéchal toute la place du passage. Les azurites suivent calmement leurs progression. La curiosité si rarement éveillée se fait sentir au creux de la caboche brune. Étrange soirée.. mais peut on dire que Petit Bolchen est un lieux normal habituellement? Les prunelles féminines restent encore un instant rivées sur les deux hommes avant de se détourner quand la mercenaire se résout enfin à regagner l'étage. Non, ce n'est vraiment plus ses affaires.

    Le couloir abandonné un peu plus tôt, déjà peu chaleureux, s'est nettement rafraichit et d'un geste absent, la balafrée va refermé la fenêtre laissée ouverte. Elle n'a plus envie de froid pour la soirée. D'un pas trainant, elle rejoint la chambre Judas qu'elle a fait sienne pour les maigres jours qui l'accueilleront encore à Petit Bolchen. Trois chiens perdus du troupeau furètent devant la porte que la balafrée vient ouvrir dans un soupir. En quelque seconde, ils se sont engouffrés dans la pièce, oreilles dressées et œil brillant, farfouinant partout, le nez humant l'odeur adorée. Prends le Maistre, tu prends les cabots avec...

    La femme leur porte bien peu d'attention se dirigeant vers la commode sur laquelle elle a posé le barda qu'elle n'a même pas pris soin de déballer. Ce sera plus vite fait pour repartir. Une main vient caressé le fourreau de sa dague avant de glissé sur l'arbalète qu'elle empoigne. Ah, celle-là, elle avait galérer pour l'obtenir et ne s'en était servit qu'une fois en Bretagne pour louper royalement un sanglier. Ce jour là elle avait du courir vite. Inspectant son jouet encore tout neuf, elle s'avance de quelque pas avant de s'affaler lourdement sur le lit, visage face au plafond.

    Paris. Ce soupçon de nervosité, cette tension dans les veines. On s'y croirait presque. Tout le petit monde qui l'entoure vaquant à ses occupation, et elle, seule, fantôme ou ombre qui se contente d'attendre que le jour veuille bien se lever ou que le sommeil accepte de la faucher. Cet impression de décalage, d'être de trop dans ce qui se trame autour. De ne servir à rien. Jouissif. Personne ne t'attends et toi, t'attends personne. En somme, la liberté totale. Ouai, Paris. Manquerait plus que la bouteille sur la table de nuit et le tableaux serait complet.

    D'un geste sec, l'air presque absent, elle actionne le levier qui vient bander la corde dans un cric donc elle ne se lassera probablement plus. Elle se prend à se demander l'effet que çà fait de se prendre un carreau en pleine tête. Est-ce que tu clamses sur le coup? Ou bien ton esprit à le temps de réagir, quelque qu'infime seconde, avant de calancher? Mécanisme. Le doigt presse et la corde claque sans carreau à éjecter. Vibration sec qui fait aboyer l'un des chiens et sourire l'Anaon. A croire que celle-là n'a pas compris quand elle devrait sourire et quand çà ne sert à rien de le faire. Nouveau cric. La balafrée à trouvé son nouveau jeux de la soirée, bien décidé à agacer ces lévriers qui ne manquent pas non plus de lui casser les pieds.

    Le doigt s'apprête à actionner le déclencheur quand elle entend les chiens grogner avant que ne résonne une voix qui braille en bas. Échos rageur qui fait vibrer les murs. Le visage se redresse juste à temps pour voir les trois chiens décarrer en trombe, aboyant comme des hystériques. Qu'est c'est ce bordel encore?

_________________

Absente jusqu'au 11 Mars
Nyam
Le Maître était en colere et d'instinct elle avait ployé les epaules pour se faire toute petite. Cela ne l'empêcha pas de la saisir avec force, les doigrs imprimant leurs marques violacées sur la peau blanche et nue du bras. Propulsée en avant, se retenant de justesse de tomber, elle ouvrit la marche vers la salle detestée. Les poisons et les drogues la terrifiaient plus que tout et elle evitait avec soins les lieux... Mais pas ce soir visiblement...

A peine la porte ouverte, elle fut simplement oubliée dans un coin de la pièce, à son grand soulagement, gênée tout de même de voir le Maître toucher si intimement la femme étrange, alors même que la Roide était à Petit Bolchen. Mais le Maître était le Maître et elle ne se permettrait surement pas de commentaires. Elle se contenta de se reculer jusque contre les étagères chargées de fiole, disparaissent dans l'obscurité.

C'est alors que tout se précipita. Sans comprendre ce qui se passait, la Frêle fut projetée contre l'étagère alors qu'un homme se jetait sur son Maître en le couvrant d'injure. La planche céda sous son poids et elle tomba au milieu des fioles dont certaines se brisèrent, libérant drogue ou poison. Une longue entaille sanglante se dessina sur son bras droit nu. Les larmes aux yeux, elle pressa son autre main sur la plaie pour endiguer le flot vermeil.

Et puis la meute arriva. Les chiens jappant, claquant des mâchoires sur tout ce qui se trouvait là, excités par le sang et les cris. Paniquée, Nyam se redressa vivement en poussant un cri effrayé, se saisissant de fioles qu'elle lança à l'aveugle dans le tas où on ne distinguait plus les chiens des hommes. Les jappements de douleur lui apprirent qu'elle avait du faire des dégâts.

Enfin une main secourable l'attrapa et la tira de cet enfer. Son sauveur était une sauveuse... Et rien moins qu'Iris... Nyam ne pensa même pas que c'était à cause de la Soumise qu'elle se retrouvait dans les ennuis. Là, elle tremblait de terreur, pâle comme la mort. Tirant sur le bras, elle recula pour s'éloigner, elle voulait se cacher, s'échapper. Elle ne put que se réfugier dans les escaliers. Le regard d'azur était empli d'angoisse, de terreur, de panique mais aussi de gratitude et d'appel à l'aide.

Appercevant l'un des chiens qui ressortait de la salle, la Frêle lâcha un hurlement de terreur, tournant les talons pour courir jusqu'à l'étage, loin des chiens, loin de la folie des hommes. Elle percuta l'Anaon qui passait sa tête dans le couloir. Hystérique, la petite blonde débita d'une voix aigüe, serrant contre sa chemise son bras ensanglanté.


Un homme ! Le Maître et sa maitresse ! L'homme les a attaqué ! Et les chiens aussi ! Y a du sang !

Tremblante, elle ne savait que faire, fuir ou s'évanouir. .
_________________

*Frédéric Régent, Historien
Baudouin.
[La folie est le propre de l'homme. - Blaise Cendrars, Extrait du Bourlinguer]

Alors que les mains de Judas se refermaient sur sa gorge, alors même que la colère irradiait tout son être et qu'il cognait, encore et encore, plus rien d'autre n'existait pour le vieillard. Fol, il était, il le savait fort bien et le pied dans la tombe, cela faisait longtemps qu'il en avait un. L'autre, il le gardait sagement pour un petit bout de fille qui n'était autre que son engeance. Mais le deuxième pied menaçait sérieusement d'y plonger, dans cette tombe.

Un vent de folie soufflait sur la petite pièce aux poisons. Les yeux exorbités par la pression sur son cou, le souffle qui lui manquait et cette douleur lancinante dans sa poitrine qui l'oppressait de plus en plus terriblement. Baudouin avait le regard fixé sur Judas, les mains agrippées aux poignets du Von Frayer, tentant de se dégager. Dernier réflexe d'une vie qui s'étiole.

Tout allait trop vite. La meute arrivait. Un cri strident et puis de multiples projectiles volèrent en l'air. Au même moment, les chiens étaient sur lui et une nuée blanchâtre se répandait dans la pièce, les asphyxiants. L'odeur âcre prenait à la gorge et alors que le vieux cerbère après avoir été à moitié étranglé par Judas, menait une lutte sans merci avec la meute, la tête se mit à lui tourner, le faisant horriblement souffrir, tout son corps était endolori. L'odeur, la douleur, le goût du sang, et ces cris, animal. On n'y voyait goutte. Une chance pour Baudouin, les chiens survivants incommodés et étouffant tout autant que les humains décampèrent en jappant.

Lamentable, amoindrit, sérieusement blessé, il rampait au sol, ses forces le quittaient et l'oppression qu'il ressentait depuis un moment dans son poitrail lui coupait la respiration. A bout de force, il succombait, immobile. Les yeux levés vers le plafond, il sentait sa vie sans aller. Paralysé. Ses yeux le piquaient, de même que sa gorge, mais dans un râle, il murmura:


Cerdanne?

Sa colère l'avait aveuglé, il n'avait plus vu que le Von Frayner et tout s'était déroulé si vite qu'il n'avait pas vu ce que faisait le petit Chardon. Où était-elle? Tapie dans l'ombre? Morte? L'appel entre les lèvres du mourrant ressemblait plus à une prière. Sa dernière prière.
Judas
Quinte de toux.

Angriff!*

Les poudres volatiles mêlées les unes aux autres vicient l'air. Judas s'étouffe, portant une main souillée à son oeil qui lui fait terriblement mal. Dans le tumulte, il s'est pris un coup sur l'arcade, la paupière s'est bleuie dans la foulée. La senestre frotte frénétiquement l'orbite qui s'irrite au contact de la poussière douteuse qui s'est répandue au sol. Il hurle, de douleur, la brûlure est insoutenable. Les forces de son adversaire se sont évanouies pendant que croissait pernicieusement la cuisante piquûre... Mouvement réflexe, Judas a desserré le collier de ses mains. Une main féroce s'est néanmoins accrochée à son col, gardant empoigné le gardien qui s'est trainé à ses cotés. Les doigts agrippés ne lâcheront pas, pas avant d'avoir vengé, pas avant d'avoir lavé l'affront. Le cri laisse place à une supplique ultime, au premier qui la contentera.


Angriff*! Tuez.. le! Tuez.. le! Tueeezz... Le....

Massacrez-le, brisez-le, vengez-moi, vengez-nous.


* Attaque!
_________________

Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles...
Cerdanne
[...Elle voudrait ne pas vouloir
ne pas respirer
se noyer dans son sang chaud
sur un lit de neige froide
en tombant de la falaise de ses désirs....
Sybille Rembard]


Nous en étions aux mains…

Jeux pas vraiment vilains quoi qu’on en dise.
Jamais encore, elle n’avait été aussi près de mélanger travail et plaisir.
Et jamais elle n’en avait eu autant envie.
Cette lueur dans les yeux gris, elle la connaissait bien et ses propres prunelles devaient briller du même éclat.
Il aurait suffit d’une étincelle…

Nous en étions aux mains donc…

Mais elles avaient changé de prise.
Et leur chaleur l’abandonnèrent…
Frustration, surprise, colère…


Maudit sois tu, Baudouin de Brélidy…

Le temps d’enregistrer la scène.
D’admettre la réalité, elle volait déjà, déséquilibrée par son propre abandon aux mains du Von Frayner.
Bien fait pour elle !


Maudit sois tu, Baudouin de Brélidy…

L’instant d’après, elle payait son gout pour le noble brun d’une chute fracassante.
Rejoindre le sol et les débris de verre qui volaient en éclat sous le frêle poids de la jeune blonde.
Recevoir en pluie comme un cadeau maudit, les saveurs acres des voyages interdits.
S’assommer contre le sol, à moins que ce ne soit l’angle épais d’une étagère libérée de ses poisons…
La dague, contre elle, la menace tout autant que les volutes qui envahissent la pièce.

Les cris, les hurlements…
Entre haine et stupeur, elle hésitait encore..

Les chiens…
Ce sont eux qui l’extirpèrent de sa torpeur.
Secouant la tête, les doigts griffèrent le sol pour tenter de se relever.
Dans un grognement de douleur, les mains ensanglantées par les débris de verre, elle empoignait déjà sa dague et se jetait sur les deux hommes…

Enlaçant Judas, elle veut sa place et le menace d’une lame contre ses reins.


Lâche le Judas !
Il est à moi…
Ce vieux fol est à moi !


Les vapeurs, insidieuses pénètrent à toute vitesse entre ses lèvres. Respirer est difficile et réfléchir impossible.
Elle voudrait les mains du Von Frayner sur elle, encore…
Elle voudrait….
La dague est lâchée d’un geste Las...
Ses doigts se mêlent à ceux de Judas…


Stupide ! Fou !...Mon ours……..Laisse le Judas…
S'il te plait...

_________________
Baudouin.
[Ces robes folles sont l'emblème
De ton esprit bariolé ;
Folle dont je suis affolé,
Je te hais autant que je t'aime !
Charles Baudelaire, A celle qui est trop gaie.]


L'ai-je aimée un jour? Cette femme qui me méprise? Cette femme qui était tout? Mon monde, ma vie, ma joie, mon bonheur, ma femme, mon amante, mon amie. T'ai-je aimé un jour?

Le corps inerte, il ne sent plus rien. Sa vie s'en va. Seuls ses yeux contemplent l'étendue de son erreur. Il l'a aimé plus que sa vie, mais qui est-il pour elle? Un vieux fou, perdu, mort.

Les yeux noirs brillants croisent ceux de Cerdanne.

Tu vois? Nous n'avons rien compris? Nous avons tout gâché. Nous avons tout râté. Et je préfère croire que tu étais une chimère, tu ne m'as jamais aimé, tes mots étaient mensonges, ton corps n'était que fiel, promesses avortées. Tu n'es plus rien. Je meurs en paix. Enfin l'oubli, l'apaisement, loin de toi. Tu n'es pas mon amour, tu es mon âme damnée, ma perte, mais une fois perdu, je renais. Ce n'est pas vers la mort que je fais route, c'est vers la vie, sans toi.

Il sourit le vieil homme qui se meurt, la moitié de son visage ne le brûle même pas alors que le liquide jeté d'une fiole fini de le dévisager. Son sourire est intact. Et dans un râle alors que son dernier souffle approche, il murmure.


Je te hais, mon amour.

Le corps se tend, le poison se distille, le coeur s'emballe, prêt à exploser, secoué de spasmes, le calme surgit après la tempête, sa respiration est plus forte, saccadée, hachée. Son regard se pose sur elle, une dernière fois.

Fermer les yeux pour mieux voir la mort venir, doucement.
Anaon
" Il y a un adage qui dit qu'on fait toujours du mal à ceux qu'on aime, mais il oublie de dire qu'on aime ceux qui nous font du mal."
      - "Fight Club" -

    Chaos. Masse de cris étouffés qui grimpe les étages dans un échos assourdissant. Le corps s'est lentement levé de sa couche et s'est dirigé vers l'entrée à pas feutrés. La dextre s'est refermée sur un carreau qu'elle s'applique désormais à encastrer sur l'arbalète. Sang froid. Fameux sang froid qui lui glace les nerf alors que ses oreilles s'alarment des aboiements qui sévissent en dessous. Paris. On s'y croirait pas, on y est et son lot de problème qui va avec.

    Sourcils froncés, en proie au questionnement, le visage retourne à la chambre d'un pas à reculons. Prendre la dague avant de descendre? Pas la peine, la poignard et l'arbalète suffiront, mais c'est qu'en bas çà à l'air de vraiment pas sentir b... Choc. Alors qu'elle esquisse un pas pour ressortir de la chambre, Nyam déboule sans crier gare, se la prenant de plein fouet. Gast*! Heureusement que l'arbalète n'était pas bandée!

    Vif regard interrogateur à la tornade blonde avant qu'il ne se pose avec surprise sur la chemise ensanglantée. Horreur. Les azurites se plantent froidement dans les azurs de la gamine. Et la terreur qui s'entend dans ses paroles... Les traits se crispent. Le Maître et sa maitresse... sa maitresse... Ce mec se paye sa tête! Se sont là les dernières secondes de raison qu'il lui reste avant que l'instinct ne se mette soudainement en marche. L'instinct, terrible instinct qui lui colle la peur aux tripes. Le visage se tourne lentement vers les escaliers.

    Judas...

    Réaction. D'un geste violent elle dégage Nyam de son passage avant d'entamer une course folle dans le couloir. Dévalant les escaliers quatre à quatre, elle déboule dans le couloir alors que des chiens détalent de la pièce aux fioles et vienne droit sur elle.

    _ Loustoni*!

    Rageant contre ses cabots qui la bousculent sans remord, elle reprend sa course avant de s'arrêter brutalement dans l'embrasure de la porte, arbalète en main.

    Le cœur est prêt à se rompre de ce coup d'adrénaline soudain. L'estomac noué de peur de ce qu'elle peut trouver... Et le chaos. Étagères éventrés qui se vident de leurs immondices, dames de verre brisées qui exhibent leurs tripes poussiéreuses. Glapissement de chien à l'agonie. Et dans la nuée blanche qui exhale son dernier soupir en retombée de cendres, elle le voit enfin, Judas. Elle les voit ensuite, Cerdanne et Baudouin. Cric menaçant qui vient bander l'arbalète. Et le carreau menace le corps tressaillant du vielle homme. Qu'as-tu fais malheureux?! Tintement mécanique. L'arbalète se pointe sur la femme. La dague est au sol, mais les doigts de la brune se mêlent à ceux du Von Frayner. "Le maitre et sa maitresse". Crispation.

    Judas et Anaon. L'histoire d'un jeux aux règles jamais prononcés. Des baisers dans le dos comme des coups de couteaux. Jeux tortueux. Se jeter pour mieux se reprendre, s'aimer pour mieux se haïr. Histoire de convenance. On se tait sur ce que l'on sait, on est pas dupe, on se fait juste aveugle et sourd. Mais ce soir tu as perdu Judas. Ce soir je t'ai vu...

    Palpitation des joues qui se crispent d'avantage. Putain de Judas. Un jour ils se brûleront les ailes, mais ce soir, c'est l'Anaon qui s'enflamme la première. Mal en point l'amant, mais en cet instant elle n'a aucune pitié pour lui. Les azurites retournent se poser sur le corps du gardien de la Rose secoué de ses derniers spasmes de vie. Mais qu'à tu fais pauvre malheureux?! C'était par amour Baudouin?

    Le visage brûle, rongé par l'un des liquides maudits. Grimace sur les traits de la mercenaire. La compassion Anaon, depuis combien de temps n'a tu pas ressentis cela? Même dans les cœurs de pierres faut croire que les émotions fleurissent. La poitrine. Elle vise la poitrine. Fais taire les spasmes. Éteins la douleur. Sonne le Glas, l'âme s'en va.

    Le doigt presse la détente et la corde se débande dans son claquement funèbre.


* En breton
Gast: Putain
Loustoni: Saleté

_________________

Absente jusqu'au 11 Mars
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)