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[RP] Accepte la mort; puisque c'est toi qui viens à elle.

Cerdanne
[Partager mon âme
ma dépouille
ma beauté
Léguer mes entrailles
mes organes
mes pensées
Redonner le printemps
l’innocence
l’étincelle
Rallumer la perversité du destin
Mourir à ta place
peut-être
demain.
Sybille Rembard. ]


Mais lâche le Judas!!

Les doigts toujours mêlés à ceux de Judas, elle se penche encore et encore, pesant de toute son âme vers Baudouin, de toute sa rage pour délier l’emprise du VF.
Le regard noir de Baudouin l’hypnotise.
A travers le rideau de ses cheveux, entre fumées acres et volutes insidieuses, elle entend les cris, les aboiements, elle s’entend, elle l’entend…le vieil ours.


Tu as dit quoi ??? Tu as dit quoi !!!!
C’est moi qui te hais…Moi !
Tu entends ! Moi !


Des mois, des années à tenter de fermer une page.
Des mois à tenter de rassembler les débris de sa chair.
Des nuits maudites à baigner dans le sang de ses cauchemars et cette vie qu’elle a perdu et qui jamais, jamais ne se remplacera.
Et qui la hante… qui la hante.


C’est moi qui te hais ! Moi !

Suffoquée, partagée entre haine et folie, elle sombre.
Cherchant d’un regard halluciné une dague relâchée trop vite.
Et ce qu’elle voit, ce qu’elle devine c’est la silhouette de la mercenaire bretonne.
Sa posture, ses gestes et l’ombre immense qu’elle projette lui arrache un hurlement…


Non !

Mouvement désespéré….
Le carreau le cueille en plein spasme.
Sa main lâche celle de Judas et bouscule le corps agonisant…
Engourdie, noyée par le chaos, à genoux au pied de Baudouin, elle grimace.
Les mots ont un gout de fiel, le regard marine brule…


Regarde ma haine de t’avoir trop aimé…
Regarde !

_________________
Baudouin.
[Accepte la mort, puisque tu viens à elle. "O mort, puisque tu es là, viens donc à mon secours". Alfred de Musset, les Caprices de Marianne]

Il n'y a plus rien. Plus rien qu'un corps sans vie. Le cerbère a trépassé, fauché par un carreau en plein poitrail.

Il n'aura pas eu le temps de lui dire qu'elle fut son tout, il n'aura pas eu le temps de lui redire ce qu'il lui a déjà dis mille fois dis. Il n'y a plus rien à dire. Mais ne le sais-tu pas, Cerdanne? Ne sais-tu pas que vous ne vous êtes pas compris? Que vous vous êtes lamentablement râtés, tout ça pour... rien.

Son corps inerte est encore chaud de la vie qui s'en va. Il n'y a plus haine, ni amour, ni tristesse, ni joie. Il n'y a plus de peur, plus de regrets, juste une vie achevée.

Le carreau l'a frappé en plein torse, lui arrachant un souffle. L'ultime, celui de l'inachevé, celui qui le raccrochait encore à cette vie, si factice.
Un mot, un seul, quatre petites lettres, si petites, si chéries. Un murmure en même que son âme s'échappe.


Kory...

Que reste-t-il du vieux cerbère? Un corps sans vie, une vieille besace, quelques babioles, un épée, et une petite fille de deux ans qui pleure et réclame son père.

La vie est tout. Cerdanne. La mort n'est rien. Baudouin. Tout est consommé.
Judas
Il ne l'a pas lâché. La tempête est passée, les cris se sont confondus.

Lâche-le, lâche-le... Non, Judas ne l'a pas lâché, ses doigts se sont raccrochés comme des serres au vieux fol, aussi fort qu'il souffre. Il entend vaguement ce qui se crie, des je t'aime à vomir, des mon amour en folie. Comment... Pourquoi? Le gardien de la Rose est-il l'amant du chardon? Qu'est-ce qui lie les hommes entre eux, et les déraisonne à en crever? Judas en reste fasciné autant qu'halluciné. Vaguement sonné, il accuse les cris de Cerdanne comme un sourd. Non, il ne le lâchera pas. C'est l'Angevine qui a mené le mal en sa demeure, Cerdanne a fait entrer l'ours a défaut du loup. Peste soit des amants maudits, Judas n'en a cure, qu'on les pende haut et court, peu lui chaut! Ou qu'on les écorche, comme ils le malmènent. L'ombre qui le domine lui est étrangère, Judas ne perçoit pas le courroux de la mercenaire. A demi aveuglé, a demi éprouvé. Elle survient, elle achève de sang froid. La Roide... Une giclée de sang laisse son sillon éclaté, irisé de vermeil sur le visage seigneurial, on a abattu la beste, l'animal n'est plus, un sanglot sonne le glas. Stupeur, il est des réponses aux problèmes tellement radicales qu'on ne les envisage pas, et lorsqu'on les emploie, tout se fait coi.

Il ne l'a pas lâché. La mort l'a fauché. L'Anaon* l'a emporté.


* Employé ici dans son sens premier: Le peuple des âmes resté sur terre en pénitence s'appelle l'Anaon.
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Nous sommes les folles plumes des inspirations sans règles...
Iris.
La Frêle est éloignée. Blessée, apeurée, celle-ci lâche vite l'inhabituelle geste de la Soumise pour s'enfuir. Regard vers la pièce aux fioles. Tout se bouscule. L'Iris est perdue, mêlée par l'envie d'aider Judas mais le besoin de vérifier que Nyam va bien. Et c'est sur le second chemin qu'elle décide de se lancer, après tout Judas est suffisamment entouré. Alors l'Iris rejoint la petite dans l'escalier et la voit rapidement avec l'Anaon, bien plus sûre d'elle que les deux autres filles. Elle sait comment réagir, la Roide, c'était elle qu'il fallait au Déchu.

Les chiens accourent enfin de la salle aux Fioles. Monstres à quatre pattes que la Soumise ne supportait pas. Mais, pour l'instant, ils n'étaient que de simples détails sur ce tableau anarchique. L'Iris fila donc rapidement à l'étage et retrouva la Frêle.


Nyam ! Nyam ! Il faut te soigner !

L'Iris avait pris les commandes au moins sur ce sujet là ; elle avait attrapé la Frêle par les épaules et la regardait droit dans les yeux, d'un air grave. Ce n'était pas le moment de repenser à leurs différents, elles auraient le temps suffisant pour cela. La Soumise attira alors la Frêle dans sa chambre et pris ce qu'il fallait pour stopper son sang de couler. Elle était là pour cela, après tout.

Il ne faudra jamais parler de ça. Jamais.

Entre ordre et conseil, Iris avait parlé dans un murmure. Le regard voilé d'angoisse, elle savait qu'un tel évènement ne serait pas bon à rappeler au VF si elles tenaient à leur vie. Elles en subiraient bien trop vite les conséquences...
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Cerdanne
Amour binaire

Tu es l’autre partition solitaire et inséparable.
La vie sans toi sera néantisée. Symbiose qui réjouit ou véritable angoisse ?
Ta présence enflamme la dichotomie de notre amour,
fusionne nos étincelles.
Crois-tu pouvoir survivre ?
Moi, je sais !
Je marche à la dérive dans un désert en décomposition
avec cette seule pensée.
Un jour tu ne seras plus.
Et je serai
Dépariée.
Sybille Rembard


Insupportable les odeurs, les cris, les volutes épaisses…
Inacceptable la chute, désespérément lente et qu’elle ne peut stopper, interminable la rivière sanglante qui serpente entre les éclats de verre...

Le silence.

Bouche ouverte sur un cri devenu inutile.
Le kaléidoscope tourne, tourne..

Alors Cerdanne agrandit le cercle.
Judas, immobile est bousculé, secoué, arraché à la dépouille de son ours.

Il est à elle, rien qu’à elle.

Peu importe le temps qu’il lui faut, elle soulève le corps alourdit dans la mort.
Elle le presse contre elle, prolonge un bref instant ce qui ne sera plus ;
Les étreintes oubliées, tronquées par sa haine farouche d’un amour volé.

Autre mort, autre quête.
Et ce besoin de fixer l’instant et d’emporter avec elle un brin de l’âme envolée.

Sad, facétieuse, narquoise, mauvaise teigne, amie de cœur avait forcé la Provençale à l’horreur.
Baudouin, lui, s’offrait sans retenue, abandonné entre ses bras.

Se retirer dans un coin plus sombre encore et fermer ses yeux sans témoin.
Caresser une dernière fois le front plissé de rides, laisser ses doigts courir sur lui, légèrement, follement.
Avant qu’ils ne le lui prennent, fossoyeurs tous autant qu’ils sont….

Halluciné le regard accroche le reflet de son ceinturon.
La main, sans vergogne s’acharne sur la boucle.
Regard fixé sur les croix patiemment cloutées sur le cuir fatigué.


Ta médaille de fous de Dieu va gouter des enfers, vieil ours…
Pas question qu’elle y échappe.
De là haut, tu pourras toujours grogner quand elle griffera mes hanches…

Regarde….


A genoux, elle y met toute sa force, toute sa dextérité et la lanière de cuir lentement cède.
Serpente un moment entre eux, lèche le sang qui déjà brunit et retrouve une taille chaude et vivante…
Les lèvres murmurent un dernier baiser, une dernière fois.


Un peu de toi, pour moi Baudouin de Brélidy.
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Judas
Qu'as tu fais...?

Ce que j'ai mandé.

Pourtant, ce n'était pas de ta main que j'attendais l'exécution. Roide ne portera jamais mieux son sobriquet. Judas reste interdit, essuyant nerveusement le sang qui a maculé son visage comme on chasserait une mouche trop audacieuse. La senestre se fige sur le visage, pinçant en étau les tempes affolées.

Ce n'est pas arrivé. Non, tout ça n'est pas arrivé.

S'extirpant de la masse humaine, de la rage fébrile qui nait sous les doigts du chardon, le Von Frayner se relève et titube, regagnant ses pénates par l'issue de ce moment de folie. Une vilaine nausée le gagne. Senestre triture l'oeil blessé, la douleur s'efface pour l'incrédulité. Sa silhouette se traine le long des tapisseries, progressant vers la première porte menant à l'extérieur. De l'air...

Croisant l'ombre affolée d'un Ayoub arrivant après la guerre, Judas le hèle de sa voix rauque sans stopper son avancée vers la bouffée d'air salvatrice.


Les chiens.. Donne le corps au chiens... Fais disparaître cette folie.


Un pas après l'autre, la voûte céleste voit l'homme rendre à la terre une salve biliaire amère dans un râle de dégout. Pour la première fois depuis très longtemps, le Maistre délèguera pour nourrir ses bestes...

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