Alan.de.t
[Loches, Tourraine - 25 Octobre 1459]
Avec un jour de retard, le Talleyrand parvint enfin à Loches. Après plus d'une semaine de voyage depuis le Lyonnais-Dauphiné avec un petit détour au Limousin, Alan voyait enfin approcher la Tourraine. Le petit groupe était allé bon train mais avait rencontré quelques soucis, l'obligeant à retarder son arrivée d'une journée. Aux portes de la ville, la compagnie se scinda et Alan prit la route de la ville basse. Il devait y retrouver son valet qui l'avait devancé pour tenter de joindre la Licorneuse qui occupait ses songes depuis plusieurs mois. Les dernières nouvelles qui lui étaient parvenues n'avait pas été des plus réjouissantes puisque le Borgne n'avait pas pu remettre la dernière missive à la destinataire, piégée à Tours.
Le Nuitel menait sa monture dans les rues de Loches. La peur et le désarroi se lisait sur les visages des quelques personnes qu'il croisait. Le siège de Tours les affectait tous, du plus jeune au plus vieux. Chacun craignait pour son avenir si les Ponantais parvenaient à faire tomber la capitale. Toutes ces mines défaites inquiétaient Alan qui n'avait pas pris toute la mesure des évènements. Il s'enquit de l'adresse d'une auberge auprès d'une vieille mendiante et lui tendit quelques unes des ses vivres avant de repartir.
Il piqua Farengo du talon et le poussa dans une étroite ruelle où les habitations s'affaissaient vers la chaussée, privant de lumière les pavés éparses de la voie. Dans cette atmosphère oppressante et étouffante luisait pourtant une lumière inespérée vers laquelle convergeait quelques ombres. Le Nuitel parcourut rapidement le chemin qui le séparait de la lueur. Un brouhaha se faisait grandissant et le bruit des brocs s'entrechoquant, des éclats de rires et des engueulades se fit plus distinct. Le Talleyrand se froissa d'un haussement de sourcil et laissa s'échapper un murmure rauque entre ses dents serrées :
- Foutre, ne pouvait-il trouver un lieu plus paisible ?
Il gagna la porte et mit pieds à terre. Laissant son destrier à un jeune lad, il pénétra au coeur même du...
- Foutre de Foutre ! s'exclama-t-il.
Ce que le Talleyrand avait pris pour une taverne se trouvait être un lupanar en pleine effervescence... Il se retrouva au beau milieu d'un cohue-bohu monstrueux où les gouges s'escambillaient avec entrain, faisant le bonheur d'un poignée de pelés. L'une d'entre-elles s'approcha de lui en posant sa main sur son épaule mais fut reconduit d'un simple regard, le regard noir du Talleyrand, typique des ses instants de ire... Il se fraya un chemin sans ménagement au travers des différents couples... trio... groupes... Bref, il cherchait son valet. Il caressait l'espoir de s'être tromper d'endroit, de s'être fait refiler une mauvaise adresse lorsqu'une main se posa sur son épaule.
- Trouvons nous un siège, Messire, lança le Borgne.
- C'est une plaisanterie ?! lâcha sèchement le Nuitel, qui tentait visiblement de retenir sa main...
- Hum... Laissez moi m'expliquer... Je...
- Dehors, sombre abruti !
Saisi par le col, le Borgne se résigna donc à sortir. Une fois dans la ruelle, il reprit vivement anticipant les représailles de son Maitre.
- Ne me frappez pas, Messire. Ce n'est pas pour mon plaisir que je loge ici... Vraiment pas... insista-t-il en voyant la mine du Talleyrand, visiblement pas convaincu. Messire, la guerre ravage ce pays, il n'y a plus une auberge de libre en ville ! Elles sont toutes pleines de réfugiés, jusqu'à 7 par chambrée ! Ils fuient tous ! Les Ponantais ne se contentent pas d'assiéger Tour...
Il hésita un instant...
- Et bien quoi ? Parle !! s'exclama le Talleyrand d'une voix vacillante.
- Ils... Ils mènent chaque soir des assauts meurtriers contre les murs de la ville...
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Avec un jour de retard, le Talleyrand parvint enfin à Loches. Après plus d'une semaine de voyage depuis le Lyonnais-Dauphiné avec un petit détour au Limousin, Alan voyait enfin approcher la Tourraine. Le petit groupe était allé bon train mais avait rencontré quelques soucis, l'obligeant à retarder son arrivée d'une journée. Aux portes de la ville, la compagnie se scinda et Alan prit la route de la ville basse. Il devait y retrouver son valet qui l'avait devancé pour tenter de joindre la Licorneuse qui occupait ses songes depuis plusieurs mois. Les dernières nouvelles qui lui étaient parvenues n'avait pas été des plus réjouissantes puisque le Borgne n'avait pas pu remettre la dernière missive à la destinataire, piégée à Tours.
Le Nuitel menait sa monture dans les rues de Loches. La peur et le désarroi se lisait sur les visages des quelques personnes qu'il croisait. Le siège de Tours les affectait tous, du plus jeune au plus vieux. Chacun craignait pour son avenir si les Ponantais parvenaient à faire tomber la capitale. Toutes ces mines défaites inquiétaient Alan qui n'avait pas pris toute la mesure des évènements. Il s'enquit de l'adresse d'une auberge auprès d'une vieille mendiante et lui tendit quelques unes des ses vivres avant de repartir.
Il piqua Farengo du talon et le poussa dans une étroite ruelle où les habitations s'affaissaient vers la chaussée, privant de lumière les pavés éparses de la voie. Dans cette atmosphère oppressante et étouffante luisait pourtant une lumière inespérée vers laquelle convergeait quelques ombres. Le Nuitel parcourut rapidement le chemin qui le séparait de la lueur. Un brouhaha se faisait grandissant et le bruit des brocs s'entrechoquant, des éclats de rires et des engueulades se fit plus distinct. Le Talleyrand se froissa d'un haussement de sourcil et laissa s'échapper un murmure rauque entre ses dents serrées :
- Foutre, ne pouvait-il trouver un lieu plus paisible ?
Il gagna la porte et mit pieds à terre. Laissant son destrier à un jeune lad, il pénétra au coeur même du...
- Foutre de Foutre ! s'exclama-t-il.
Ce que le Talleyrand avait pris pour une taverne se trouvait être un lupanar en pleine effervescence... Il se retrouva au beau milieu d'un cohue-bohu monstrueux où les gouges s'escambillaient avec entrain, faisant le bonheur d'un poignée de pelés. L'une d'entre-elles s'approcha de lui en posant sa main sur son épaule mais fut reconduit d'un simple regard, le regard noir du Talleyrand, typique des ses instants de ire... Il se fraya un chemin sans ménagement au travers des différents couples... trio... groupes... Bref, il cherchait son valet. Il caressait l'espoir de s'être tromper d'endroit, de s'être fait refiler une mauvaise adresse lorsqu'une main se posa sur son épaule.
- Trouvons nous un siège, Messire, lança le Borgne.
- C'est une plaisanterie ?! lâcha sèchement le Nuitel, qui tentait visiblement de retenir sa main...
- Hum... Laissez moi m'expliquer... Je...
- Dehors, sombre abruti !
Saisi par le col, le Borgne se résigna donc à sortir. Une fois dans la ruelle, il reprit vivement anticipant les représailles de son Maitre.
- Ne me frappez pas, Messire. Ce n'est pas pour mon plaisir que je loge ici... Vraiment pas... insista-t-il en voyant la mine du Talleyrand, visiblement pas convaincu. Messire, la guerre ravage ce pays, il n'y a plus une auberge de libre en ville ! Elles sont toutes pleines de réfugiés, jusqu'à 7 par chambrée ! Ils fuient tous ! Les Ponantais ne se contentent pas d'assiéger Tour...
Il hésita un instant...
- Et bien quoi ? Parle !! s'exclama le Talleyrand d'une voix vacillante.
- Ils... Ils mènent chaque soir des assauts meurtriers contre les murs de la ville...
Quique amavit cras amet > lat. "Qu'il aime à nouveau, celui qui a aimé"
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