Zoyah
[Octobre 1459...quelque part...entre une pierre plate, une motte de terre et une touffe d'herbe]
Journée maussade où l'automne quitte progressivement la scène, traînant son lourd jupon mordoré et laissant paraître doucement l'hiver gris et dépouillé.
Les feuilles fragiles des arbres avaient bruni et ne formaient plus qu'un tapis cramoisi aux pieds des majestueux feuillus.
Certaines s'accrochaient encore aux branches des arbres, les couronnant de brun et parfois encore d'or et d'orangé pour les plus tenaces.
Des nuages gris et lourds s'amassaient dans le ciel et même le vent froid qui soufflait ne semblait pouvoir les déloger.
Ce n'était pas un temps à guerroyer...ni même à voyager.
Pourtant, les routes étaient inhabituellement empruntées ces temps -ci... piétaille, troupiers, armée en branle, cavaliers, messagers, paysans fuyant les combats, voyageurs.
Reste à savoir à quelle catégorie appartenait le groupe de personnes qui stationnait à l'abri du chêne en contre-bas de la route.
Du reste, cela n'a aucune importance pour la suite de l'histoire...
Afin de ménager leurs montures, ils avaient stoppé leurs pérégrinations et faisaient une halte au bord d'un ruisseau.
Le « quelque part » n'est pas vraiment identifiable et c'est également le cas des personnes qui s'y trouvent.
Parmi eux, une petite silhouette drapée dans une cape noire, appuyée contre un arbre était accroupis. Une jambe repose au sol, tandis que l'autre sert d'appui à un petit écritoire portatif.
Une main gantée de cuir foncé s'active au-dessus de l'écritoire.. .rapidement, le vélin se noircit.
L'écriture reste soignée bien que l'auteur semble coucher les mots avec empressement.
Quelques longues mèches noires et ondulées s'échappent de la capuche et viennent caresser le vélin.
D'un souffle, elle les chasse et les envoie se fondre dans la nuit de l'étoffe qui la recouvre.
Elle, c'est la baronne de Valençay... méconnaissable sous ces frusques sombres du parfait cavalier.
Habillée à la garçonne pour le côté pratique, elle appréciait également le fait de n'attirer l'attention de personne.
L'occasion pour elle d'écrire à sa maisonnée et de donner quelques consignes.
Le courrier était adressé à son intendant... enfin, plus précisément à son cocher, mais comme il ne savait pas lire, la missive était au nom de l'Intendant.
Le cocher teuton avait une mission à accomplir... une de celle qui le mènera en dehors du Berry.
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Journée maussade où l'automne quitte progressivement la scène, traînant son lourd jupon mordoré et laissant paraître doucement l'hiver gris et dépouillé.
Les feuilles fragiles des arbres avaient bruni et ne formaient plus qu'un tapis cramoisi aux pieds des majestueux feuillus.
Certaines s'accrochaient encore aux branches des arbres, les couronnant de brun et parfois encore d'or et d'orangé pour les plus tenaces.
Des nuages gris et lourds s'amassaient dans le ciel et même le vent froid qui soufflait ne semblait pouvoir les déloger.
Ce n'était pas un temps à guerroyer...ni même à voyager.
Pourtant, les routes étaient inhabituellement empruntées ces temps -ci... piétaille, troupiers, armée en branle, cavaliers, messagers, paysans fuyant les combats, voyageurs.
Reste à savoir à quelle catégorie appartenait le groupe de personnes qui stationnait à l'abri du chêne en contre-bas de la route.
Du reste, cela n'a aucune importance pour la suite de l'histoire...
Afin de ménager leurs montures, ils avaient stoppé leurs pérégrinations et faisaient une halte au bord d'un ruisseau.
Le « quelque part » n'est pas vraiment identifiable et c'est également le cas des personnes qui s'y trouvent.
Parmi eux, une petite silhouette drapée dans une cape noire, appuyée contre un arbre était accroupis. Une jambe repose au sol, tandis que l'autre sert d'appui à un petit écritoire portatif.
Une main gantée de cuir foncé s'active au-dessus de l'écritoire.. .rapidement, le vélin se noircit.
L'écriture reste soignée bien que l'auteur semble coucher les mots avec empressement.
Quelques longues mèches noires et ondulées s'échappent de la capuche et viennent caresser le vélin.
D'un souffle, elle les chasse et les envoie se fondre dans la nuit de l'étoffe qui la recouvre.
Elle, c'est la baronne de Valençay... méconnaissable sous ces frusques sombres du parfait cavalier.
Habillée à la garçonne pour le côté pratique, elle appréciait également le fait de n'attirer l'attention de personne.
L'occasion pour elle d'écrire à sa maisonnée et de donner quelques consignes.
Le courrier était adressé à son intendant... enfin, plus précisément à son cocher, mais comme il ne savait pas lire, la missive était au nom de l'Intendant.
Le cocher teuton avait une mission à accomplir... une de celle qui le mènera en dehors du Berry.
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