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[RP] Ce qui est tatoué est à moué

Sebilia
Bourganeuf... Rien que le nom, déjà, ça va pas.

Bourganeuf... Bourganeuf... Bourganeuf...

Ca tombe à plat sur sa langue et lui tire une grimace écoeurée. Non seulement le coin pullule de gueux crasseux, mais en plus on se pèle le fondement sur les chemins. Qu'est-ce qu'elle fout en Limousin, elle se le demande.

Pense aux bottes !

Ah, oui, les bottes...

Sourire carnassier, noisettes dans le vague... Du haut de son canasson, elle avait presque oublié...
A Limoges, un tisserand lui a promis des bottes à faire pâlir un saint. Déjà qu'un saint, dans l'imaginaire de Seb, ça a le teint aussi blanc qu'une fesse de vierge, pour arriver à encore le faire pâlir, les bottes promettaient d'être exceptionnelles.
Y'a qu'un seul petit problème, elle n'a plus vraiment d'argent, la précieuse. En même temps, est-ce que c'est sa faute, à elle, si elle a tout dépensé à Bourges ? Non, non, bien sûr que non ! La faute au tisserand tout ça, celui qui lui a extorqué une somme indécente en échange d'une robe mauve brodée d'or.


Elle en jette, cette robe, n'empêche.

Hochement de tête. C'est vrai qu'elle en jette la robe... Mais la haquenée* équipée tout confort - sambue** dernier cri et tout le tralala - pour pouvoir se déplacer sur les routes en portant la robe, ça a un peu fait un trou dans sa bourse.

Ca, par contre, c'est pas pratique.

C'est rien d'le dire !


Regard mauvais en direction du cheval et de sa maudite selle. Elle a faillit tomber dix fois au moins entre Bourges et Bourganeuf, c'est un coup à se casser le cou sur un caillou ça, ou pire, déchirer sa belle robe toute neuve !

C'est peut-être pour ça qu'on dit qu'il faut souffrir pour être belle ?

P't'être oui... Moue boudeuse. Mais j'préfèrerais être belle sans souffrir.

Quand des bruits de sabots lui parviennent au loin, elle se fige, sur la jument, et manque encore une fois de tomber.

Foutrecul !

Alors, déjà, les dames ça cause pas comme ça, et ensuite, tu vas nous faire repérer !

Moue boudeuse, deuxième du nom. C'est vrai que c'est pas le moment de faire du bruit.
Dans une alternance de manoeuvres laborieuses et de jurons étouffés, la jument est placée en position d'assaut, Seb attend sa victime.


J'espère que les bottes iront avec cette robe...

* : Cheval de taille moyenne réservé autrefois aux femmes.
** : Sorte de siège qui permettait aux femmes de monter en amazone.

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Rodrielle
"Prom'nons-nous dans les bois, pendant que le loup n'y est pas..."

Accrochée à la bride de Baäl, l'italienne était encore sur les routes. Seule. Enfin un contrat lui avait été donné, quelques jours plus tôt, par un commanditaire trop vieux pour faire le travail tout seul. Objectif : tuer une blondinette qui n'avait pas accepté de devenir sa femme (ce qui, entre nous, n'avait pas été étonnant vu la tête du vieillard). Et bien qu'il s'agisse d'une donzelle, la Corleone n'avait eu aucun scrupule pour accepter l'offre ; elle avait besoin d'argent pour faire vivre sa petite famille en création, et puis pour payer son nouveau commerçant d'armes : et oui, le shopping chez l'aînée Corleone se faisait du côté des armes, poisons, drogues et de l'alcool ! A chacun son addiction.

Le contrat avait donc été réalisé avec brio et l'italienne repartait enfin chez elle, petit pactole dans une bourse attachée à sa taille et sourire béat sur le visage. Dieu que c'était bon de tuer ! Il n'y avait rien de mieux que cette sensation de pouvoir, cette exaltation lorsque la dague s'enfonce dans le corps d'une pauvre faiblarde... Elle en frissonnerait encore de plaisir !

C'est donc avec une certaine naïveté et sans s'inquiéter que l'italienne passait par ce petit chemin de terre, perdu dans une forêt aux abords de Bourganeuf... Ville qu'elle ne connaissait pour y avoir vu partir quelques (très) vielles connaissances dans sa jeunesse. Rodrielle passait donc par là, perdue dans ses souvenirs et embrumée par son récent contrat.

La seule chose qu'elle ignorait encore, c'est que c'est ici, sur ce lieu et à cet instant, que sa vie allait encore une fois être bouleversée. Elle n'avait pas fini l'aventure, la Corleone...

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Sebilia
Les sabots se rapprochent, avec eux la proie.
La précieuse, en équilibre précaire sur sa selle toute féminine - et ô combien exaspérante -, claque les rênes et essaie de garder une contenance quand la jument immaculée avance pour couper la route de l'étalon noir.


Halte làààAAAAAAH !

C'est décidé, c'est la dernière fois qu'elle monte en amazone, robe ou pas ! Un coup d'oeil rapide vers le bas, la robe n'a rien, ouf. Soulagement suprême alors que l'esprit revient à ce qui se tramait avant que la précieuse n'ait glissé de sa stupide selle complètement mal faite, atterrissant heureusement sur ses pieds.

Halte... Toussotement. ...là !

La jument est laissée à l'abandon tandis que rapière et main-gauche se libèrent de leurs fourreaux respectifs pour venir menacer la voyageuse.

Ca t'apprendra à vouloir voyager en robe, ça...

Regard furieux vers la proie. Non mais de quel droit elle se moque, celle là ? Surtout vu comment elle est habillée, non mais franchement ?

Tu t'moques de moi, la gueuse ? J'vais t'passer l'envie moi. Donne ta bourse, p't'être que j'te laisserais la vie.
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Rodrielle
L'étalon ralentit ; quelqu'un barre l'étroite route sur lequel la Corleone était. Froncement de sourcil. Qui pouvait bien l'embêter ? Au fur et à mesure qu'elle approchait, la Tatouée découvrit une jeune femme, brune, visiblement bourgeoise et pas réellement dégourdie. Évidemment, elle ne rata rien de la Chute, ce qui la fit inaudiblement pouffer de rire. Ce ne serait probablement qu'un contre-temps, rien de plus.

Alors qu'elle ne fut pas son étonnement lorsque la donzelle sortit rapière et main-gauche en s'approchant d'un Baäl menaçant ! Donc, au lieu de froncer les sourcils, la Tatouée les haussa. Arrivée près de la donzelle, l'italienne se redressa pour supplanter la demoiselle. Regard hautain, malveillant, l'italienne ouvrit la bouche pour répondre lorsque la brunette reprit. Mais sur qui elle était tomber encore ?! C'était pas le moment d'énerver la Corleone qui était encore sous "le choc" de son contrat. Encore une qui savait pas sur qui elle tombait...

Commence déjà par me parler sur un autre ton, Ragazza, on verra après si j'ai envie de m'foutre de toi !

La Corleone braqua alors son cheval pour apeurer la gamine - lui envoyant par conséquent quelques éclaboussures de terres et de boue - puis recula.

Aller, dégages ! Sinon j'te fais bouger moi-même et tu verras qui gardes sa vie !

Oui, l'italienne aussi avait manger du lion au déjeuner ! Et tout dans ses paroles, ponctuées de son si bel accent italien, et dans ses gestes faisaient comprendre à la jeune fille qu'elle était prête à se battre... encore.




Ragazza = petite

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Sebilia
Ca te dit rien cette voix ?

La précieuse fixe l'étalon qui se cabre devant elle, impassible.

Non...

Les noisettes s'élargissent devant la boue qui pend des sabots, qui vole, qui vient se répandre...sur sa robe mauve brodée d'or !
Les paupières papillonnent, incrédules, la tête se penche d'un côté, puis de l'autre. La réalisation de l'impensable, l'improbable, se fait dans l'esprit d'une Seb sous le choc qui en laisse tomber sa rapière. Les lèvres généralement boudeuses se contractent, les noisettes viennent happer le visage de la voyageuse, pleines de haine.


Gouge famélique ! T'sais combien qu'elle m'a coûtée c'te robe ?!

Pas autant que la haquenée et sa selle bancale...

T'en sais quoi, hein ? Hein ?!

C'est qu'elle a le culot de répondre, en plus, la proie. Comme si ruiner sa robe toute neuve ne suffisait pas !
Elle a qu'une envie, la Seb, c'est se tirer de ce comté de crasseux qui parlent mal. Manque juste les écus pour ses bottes. Et une nouvelle robe...


Ca te dit rien ce tatouage ?

Elle relève pas, la précieuse. Sa robe est souillée, alors souillée pour souillée, elle contourne légèrement l'étalon et fonce sur la voyageuse, s'accrochant à celle-ci pour la désarçonner.

T'as ruiné ma robe !

Y'a des choses avec lesquelles on rigole pas, chez Seb. Dans sa tête elle revoit les images de la boue, gouttes marrons qui s'élèvent des sabots de l'étalon avant de retomber sur le tissus mauve pour s'y étaler. Dans un cri de bête sauvage, la main-gauche de la précieuse cherche une veine à taillader dans la proie.

Ca te dit vraiment rien ce tatouage ?

Hein ?

Hésitation... Les noisettes se contractent, la moue devient indécise. Pour la première fois, Sebilia voit vraiment le visage de la voyageuse.
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Rodrielle
    Si elle avait su !


Si elle avait su que ce qui énerverait la môme ne serait pas l'attitude de la Tatouée mais la boue qui ont éclaboussé sa robe, l'italienne aurait surement pris une autre route pour éviter ses caprices.

Combien la robe lui a couté ? Haussement de sourcil. S'quoi cette question à la noix ? Et, encore une fois l'italienne tente de répondre mais n'en a pas le temps. Houla, ça y est, elle l'a chauffé ! La rage reprend la Tatouée qui soupire pour ne pas lancer un coup de sabre de cavalerie dans l'air.

Mio Dio ! Mais qu'est-ce que t'as comme soucis ?! Tu veux que je t'la ruine vraiment ta robe ? Tu veux ?

Bon, ok, question réplique, elle aurait pu trouver mieux notre italienne. Mais elle n'eut par réellement le temps de chercher plus piquant : la môme s'approchait déjà d'elle comme une furie et l'attrapa ensuite pour la faire tomber.

NAN MAIS CA VA PAS !

Et voilà la Corleone, normalement d'une fierté inimaginable, qui tomba par terre sur la gamine. Un cri de colère s'échappa alors de sa gorge et Rodrielle se releva en amenant avec elle la jeune femme. Quitte à se battre autant le faire debout. Visage de haine, regard sombre, l'italienne n'attendit même pas pour mettre un coup de poing à la donzelle qui l'aurait surement fait, si seulement elle n'avait pas eu cet infime moment d'hésitation.

Mais cet instant de questionnement, l'italienne ne s'en occupa pas. Trop concentrée par la bagarre, elle ne s'inquiétait pas du visage en face d'elle qui, si elle y faisait attention, lui serait familier.



Mio Dio = Mon Dieu.

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Sebilia
Le coup de poing lui arrache l'air des poumons et c'est dans un hoquet violent qu'elle reprend son souffle, offrant à la voyageuse un regard incrédule.

Mam..?

...

Les lèvres frémissent devant la femme qui la bat. La précieuse retombe en enfance. Oubliée la robe, la boue, les bottes... Elle en oublie même de se défendre, laissant glisser au sol sa dernière lame, accusant d'autres coups violents qui ne manqueront pas de laisser leurs marques sur sa chair.

Ma..?
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Rodrielle
Le poing se lève pour un second coup... Qui ne fut pas donné. La Tatouée remarque alors l'incrédulité de la jeune femme qui fait tout tombé et l'appelle... "Mamma ?" L'italienne se stoppe dans ses mouvements et la regarde, sourcils froncés. Que voulait-elle dire ? La Corleone ne comprenait pas, ou plutôt ne voulait pas comprendre. Deux pas de recul.

Quoi ?

Toujours sur la défensive, elle tentait d'assimiler ce que la brunette voulait lui dire. Pourtant, ce n'était il n'y a pas si longtemps, non ? Pourtant... Rodrielle avait tout occulté, tout renié pour ne plus souffrir de ses erreurs. Pourquoi ne voyait-elle pas ce qui se dessinait clairement devant elle ? Ce petit nez, ces yeux étincelants... Elle avait tout de Jacknight. Et d'elle.

Non...

Et si, Rodrielle ! Elle est devant toi ! Elle n'est pas morte comme tu le croyait ! Vois la vérité en face ! C'est ta fille, et personne d'autre. Tes souvenirs te reviennent en pleine figure, encore plus fort que le coup de poing que tu venais de lui donner.

Qu'est-ce qui t'fais croire ça ?

Le ton de sa voix était dur, révélant son refus de croire à cette rencontre. Trop dur. Elle avait besoin d'une preuve. Elle n'y croirait pas, sinon.

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Sebilia
Les noisettes observent, glissant de l'oeil tatoué aux lèvres qui nient l'évidente réalité. Dans un vieux réflexe, une main tâtonne dans le vide à la recherche de celle du jumeau. Absence cruelle... Elle est seule, aujourd'hui, pour affronter l'instant et soutenir les prunelles maternelles.

Ce qui m'fait croire...ça ?

Les mots sortent, mécaniques, et lui brûlent la gorge aussi sûrement qu'une menace de larmes lui brûle les yeux. On n'oublie pas le visage de sa mère. On ne devrait pas oublier celui de ses enfants... Pourtant, la mère demande une preuve. Ne l'a-t-elle donc jamais aimée, pour l'avoir si vite oubliée ?

Elle a même pas remarqué ton départ...

La moue enfantine reprend des années, se durcit. De quel droit ? De quel droit peut-elle encore remettre en cause son existence ?

T'as oublié ta propre fille ? Et ton fils, tu t'en souviens ?

Les noisettes se font défiantes et jaugent la Corleone mère. Pas question de lui offrir le spectacle de ses larmes ou de sa douleur.

C'est elle qu'a délaissé ses enfants, t'as rien à lui prouver !

Ouaip, j'ai rien à lui prouver ! Hochement de tête entendu avant d'ajouter à l'intention de la mamma : Tu nous as abandonnés, crois c'que tu veux !

Dans une indifférence toute feinte, la précieuse ramasse sa main-gauche et l'essuie sur sa robe avant de la remettre à sa ceinture.
La robe ruinée, la boue, la saleté, les mèches rebelles échappées du chignon élaboré... Quelque part, dans un coin de son esprit, la crise de nerf ronge son frein.

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Rodrielle
C'est long, cinq ans. C'est long pour des enfants abandonnés par leur mère. C'est long pour une mère qui a fait la plus grosse erreur de sa vie, à l'époque. Les traits changent, comme ceux de Rodrielle qui, rattrapée par l'âge, voit chaque jour sur son visage une ride de plus, une cicatrice de plus. Comme pour une jeune fille encore enfant à l'époque, devenue femme aujourd'hui. Seule le souvenir peut tout faire renaître. Le souvenir ou les paroles de la jeune femme, qui ne peuvent venir que d'une seule personne...

Sebilia ?

Incrédule, elle n'ose encore y croire. L'improbabilité du moment la laisse encore réticente quelques secondes, mais enfin l'évidence s'offre à elle. C'est elle. Plus vieille, mais c'est elle, sa fille, son sang, sa chair. Elle a grandit, vieillit, elle est devenue femme à présent et, lorsque ses sourcils se froncent sous la colère, elle lui ressemble. A elle et son défunt époux.

Et la Corleone tombe, à genoux, la tête entre ses mains. Elle crierait presque, si elle le pouvait. Elle ne cherche pas à comprendre les quelques paroles insensées de son enfant. Non, le souvenir de ce jour d'horreur vient l'a hanter de nouveau. Elle se revoit revenir, blessée au bras et fatiguée, chez elle puis apercevoir une lettre, écrire d'une fine et petite écriture en patte de mouche. Elle se rappelle encore de certains mots.... "abandonné", "partir", "tristes", "Adieu". La douleur qu'elle avait ressentit se jour-là vient une nouvelle fois l'assaillir et amènent ses mains à quitter sa tête pour rejoindre son ventre meurtri.

Après plusieurs minutes, tentant de se ressaisir, l'italienne daigne enfin relever son visage (à présent blanc comme linge) vers sa brunette d'enfant. Elle voudrait tant lui expliquer, lui raconter... Mais pour l'instant, elle savait pertinemment que l'enfant n'entendrait rien. Et elle comprend.

Je suis si... désolée...

Surement que pour Sebilia, ce mot ne suffirait pas. Mais si pourtant elle savait à quel point il avait de sens pour la Tatouée qui ne s'excuse jamais quoiqu'elle ait pu faire ! Si seulement elle pouvait se rappeler, dans ses meilleurs souvenirs de jeunesse, à quel point sa mère pouvait être trop fière pour daigner être désoler envers quelqu'un pour comprendre ces paroles !

Rodrielle finit par se relever dangereusement. S'appuyant sur son cheval resté là, elle regarde Sebilia, sa scrute, prête à recevoir toute sa colère. Elle en avait bien le droit, après tout. Mais que devait-elle dire pour briser la glace ? Que devait-elle faire pour tenter de se faire pardonner, peut être, un jour ? Les mots se mélangent et se perdent dans la bouche italienne. Puis les émeraudes se baissent, un soupire s'échappe.

Je... Ne vous ai pas oublié. Je ne vous ai jamais oublié. Comment le pourrais-je ? Avec tout le mal que je vous ai fait...

Nouveau soupire. Elle ne savait pas quoi dire d'autres, les paroles n'étaient plus utiles. Elle ne pleurait pas non plus, elle ne pouvait simplement plus. Tout ce qu'elle souhaitait, la Corleone, c'est de recevoir toute la colère de sa fille à la figure pour riposter à sa façon. Tenter de tout calmer pour mieux recommencer. Peut-être.

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Sebilia
Seb grimace en entendant son nom. Dans la bouche de la Corleone mère, il lui semble étranger. Sourcils levés et moue inquisitrice, elle regarde la mamma tomber à genoux, tête entre les mains, avant d'entendre le murmure d'un regret.

désolée... Mais tuer était plus intéressant que mes enfants...

Les voix se fondent, l'esprit habitué ne cherche plus à comprendre qui a dit quoi et se contente de tout accepter.

Ah, t'avoues hein, on n'était pas assez intéressants pour toi, tuer c'était mieux !

Bras croisés, noisettes braquées sur la Corleone mère, la précieuse se raidit. C'est quand on ne cherche plus qu'on trouve... Il avait fallu des années aux jumeaux pour reléguer au loin le souvenir de leur mère et ne plus souffrir de son absence, et alors qu'ils étaient enfin en paix, ces retrouvailles improbables...

Moi aussi, j'tue, maintenant.

Un instant le regard s'adoucit, l'enfant recherche la fierté maternelle. Regarde, maman, ce que je suis devenue !

Mais pas comme elle !

Ouaip, pas comme elle. J'tue, mais pas comme toi !

Le regard reprend sa force et un doigt accusateur s'avance vers la génitrice pour bien lui faire comprendre que l'enfant refuse de lui ressembler. Elle tue, oui, mais elle n'abandonne pas ses enfants, elle. Bon, elle n'en a pas, d'enfants, mais quand même !

On n'a pas besoin d'elle de toute façon...

Non, on n'a pas besoin... On n'a... J'ai pas besoin d'toi ! J'ai b'soin d'personne !

Voilà ! Pas de frère, pas de mère, liberté !

Oui mais, quand même... C'est pas si drôle qu'ça d'être toute seule...

Elle sait plus trop depuis quand elle traine toute seule, mais c'est vrai que c'est pas aussi drôle que ce qu'elle avait prévu. Fallait qu'elle s'habille et se coiffe toute seule, qu'elle se prépare à manger toute seule, qu'elle porte ses affaires toute seule... Il fallait qu'elle cause aux gens, aussi des fois... Les tâches quotidiennes et la socialisation, ce sont pas vraiment ses spécialités, à la précieuse.

Nous on t'a oubliée. Un peu...
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Rodrielle
Les pupilles se relèvent vers sa fille lorsqu'elle ouvre la bouche, enfin. Mais ses paroles n'ont encore une fois aucun sens... Elle n'avait rien avoué ! Pourquoi disait-elle des choses pareilles ? Pourquoi certaines de ses paroles n'avaient aucun sens ?! L'italienne allait prendre la parole mais, enfin, la "petite" se libérait et avouait.

Elle tuait donc. La Corleone fut étonnée mais, évidemment, fière de ce que sa fille était devenue. Pour elle, il n'y avait rien de mieux que l'assassinat... Mais encore une fois, Sebilia mettait une nouvelle bannière entre elles deux. Y aurait-il donc aucun moyen de recoller les morceaux ? Ne serait-ce qu'un jour ?

Puis la blessure. Ils l'ont oublié. Est-ce vraiment la réalité ? Néanmoins, Rodrielle est blessée. Elle aurait dû s'en douter, pourtant. Alors c'est à son tour de s'expliquer, il était temps. La Tatouée posa une main sur l'épaule de la jeune fille pour attirer son attention puis la retira lentement ; peut-être serait-ce trop pour la brunette.

Écoutes, je n'ai jamais dit que tuer était plus intéressant que vous. Jamais ! -sa voix s'était élevée, d'indignation, mais Rodrielle reprit son calme - J'ai fait une erreur, je le conçois. La plus grosse erreur de ma vie... Je me suis laissait embourber dans une situation où il n'y avait aucune sortie. Je n'ai pas compris tout de suite l'erreur et le crime que j'avais commis dans ma famille...

Elle s'arrêta, soupira une nouvelle fois puis trouva une roche pour s'y assoir. Ses émeraudes recherchèrent enfin les pupilles de sa fille. Tout en eux respiraient la sincérité.

Au départ, je pensais vraiment vous protéger de tout ça, de ce monde où vous n'aviez pas votre place. Vous étiez trop jeunes, avec Aldaric, pour vivre dans l'assassinat, le mercenariat et tout le reste !

Et j'ai échoué ! En voulant vous éloigner de cet univers... impitoyable, j'ai fait tout le contraire et je vous ai éloigné de moi. Et je le regrette encore, chaque jour, chaque nuit, chaque heure... Il n'y a pas un instant où je ne souffre pas du mal que je vous ai fait. Alors je comprends que vous m'ayez oublié et que vous ne vouliez plus avoir besoin de moi. Ce serait normal... Je ne peux pas vous obliger de me reprendre dans votre vie


Elle stoppa son laïus, vraiment mal. Jamais elle ne s'était livrée autant. Mais aujourd'hui elle se confessait à la personne qui avait le plus besoin de l'entendre. Puis, elle fronça les sourcils.

Où est Aldaric ?

Voilà une nouvelle fois la peur qui lui vrille l'estomac...

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Sebilia
Les noisettes suivent, horrifiées, la main maternelle qui vient se poser sur son épaule, puis s'en va. C'est qu'on ne la touche pas, habituellement, la précieuse, il n'y a que son frère qui en a le droit.

Elle ment, elle va encore nous abandonner.

Tu crois ?

Elle aimerait bien y croire, pourtant. Croire au repentir de la Corleone mère. Croire que tout pourrait être différent. L'explication se tient. Ils étaient jeunes, l'assassinat n'était pas un environnement pour les enfants, il fallait les protéger...

Et quand elle nous protégeait de l'assassinat, qui nous protégeait de son abandon ?

Ca aussi, ça se tient.
Un peu perdue, Seb va retrouver sa rapière, abandonnée plus tôt, et l'essuie elle aussi sur sa robe avant de la remettre dans son fourreau. Elle n'ose plus regarder sa mère et se contente de donner des coups de bottes dans chaque caillou qui lui tombe sous le pied. Le regard est trop sincère, trop douloureux. Elle ne sait pas si elle doit accepter ou refuser l'explication, les excuses, la sincérité des émeraudes...
Elle relève la tête, pourtant, quand le nom de son frère résonne.


S'il était là, il saurait quoi faire, lui.

Il est pas là. J'me débrouille seule maint'nant.

C'est réussi, t'as vu ton état ?

Les noisettes se baissent et se perdent dans les tâches sombres maculant la robe, puis sur les bottes elles aussi toutes crottées. Sourcils froncés, moue boudeuse, la précieuse frôle les bords de son visage du bout des doigts et y rencontre les mèches rebelles, prenant toute la mesure de son apparence négligée.

J'suis...sale !

Regard désespéré vers la mère retrouvée, comme si elle y pouvait quelque chose. Son frère, lui, saurait comment la calmer...

J'suis saaaaale !!

Un éclat de panique au fond des yeux, Seb ferme les mains en poings et se met à frotter le tissus et la peau. Les tâches doivent partir, toutes les tâches !
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Rodrielle
"Tu crois ?"
Que devait-elle croire ? L'italienne ne comprenait pas. Croire qu'elle pourrait rattraper le temps perdu ? Qu'elle disait la vérité ? Ou simplement qu'elle croyait vraiment que ses enfants la haïssait...

Oui, je crois, je suis certaine que je comprends votre colère, puisque je le suis également contre moi-même. Mais je crois aussi que je peux être là pour vous, aujourd'hui. J'ai fait du chemin et j'ai changé... d'une certaine manière... Enfin j'ai changé sur mes priorités.

Elle n'était pas douée pour les plaidoyers l'italienne, ça se voyait. Alors elle préféra se taire et attendre des nouvelles d'Aldaric. Nouvelles qu'elle n'aurait pas. Pas là... Mais où ? Vu le visage de la jeune femme, elle ne devait pas savoir où était son jumeau. Froncement de sourcils. Pourvu qu'il ne soit pas...

"J'suis...sale !"

Retour au présent. Les émeraudes retournent vers leurs jumelles. "Quoi ?" Le regard apeuré de Sébilia l'étonna... Oui elle était sale, et alors ? Mais la panique s'installait chez la jeune fille qui commençait à frotter la robe avec frénésie.

Seb ! Mais Seb tu n'auras jamais les tâches comme ça !

Elle aurait aimé rire, la Tatouée, si la situation n'avait pas été si grave précédemment. Mais préférant oublié pour un temps les regrets, les explications et la possible folie de sa fille, Rodrielle se leva et vint stopper Sebilia dans ses gestes. Elle lui releva enfin la tête d'un doigt son le menton.

On va aller la laver, ta robe. L'auberge doit pas être loin et j'ai s'qu'il faut dans ma besace en attendant. ou on ira en racheter une... D'accord ?

Peut-être était-ce ça, la solution : reprendre son rôle de mère où elle l'avait arrêté, sans lui donner le choix.

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Sebilia
Panique à bord, la précieuse s'acharne sur la robe et se rougit la peau, frottant sans distinction le propre et le sale.

J'suis saaaaaaaale !!

S'il était là, tu serais pas si sale.

J'suis saaale !

Le corps est maitrisé par la Corleone mère, le cri s'éteint et les noisettes se font lointaines.
Laver la robe. Non, mieux, en racheter une. Oui, racheter une robe. Une robe propre, une belle robe bien propre.


Et tu te laisses acheter ? Pour une robe ?

Oui, une nouvelle robe...

Elle va nous abandonner encore !

P't'être pas...

Aldaric serait pas content !

Il est pas là et j'suis sale.

Moue boudeuse façon Seb, la précieuse a fait son choix. Les muscles se détendent, le regard vient prendre appui sur les émeraudes maternelles.

Elle sera jolie, la robe ?

Son visage s'illumine d'un grand sourire innocent.
Quoi de plus banal qu'une fille qui va acheter une robe avec sa mère, après tout ? Une jolie robe. Une nouvelle robe, avec sa nouvelle mère. Si elle perd sa mère à nouveau, elle gardera peut-être la robe, et une robe gratuite ça ne peut pas se refuser.
Et puis, elle aime bien qu'on s'occupe d'elle, Seb, elle est pas douée pour ça. Son frère lui manque, d'un coup... Peut-être que sa mère peut le remplacer un peu. Peut-être...

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