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[RP] Ce qui est tatoué est à moué

Rodrielle
Le regard fixé sur Sebilia, Rodrielle regarde avec incompréhension la conversation personnelle de sa fille. Et enfin elle ce souvient de ce détail qu'elle pensait insignifiant à l'époque ; sa Sebilia, déjà petite, avait toujours eu un "ami imaginaire". Son nom ? Elle ne s'en souvenait plus, mais elle se rappelait des discussions interminables de sa "Pupilla" avec cet ami. Quoi de plus normal, pour une enfant, d'avoir un ami pour jouer autre que son frère ?

Mais aujourd'hui, cela semblait plus grave qu'à l'époque (si tant est que ce soit cela). Mais la Corleone n'osait pas demander, se doutant que l'abandon avait joué un rôle là-dessus. Hochement de tête. Elle lui en parlerait plus tard. Pour l'instant, l'italienne se contente de retrouver son sourire maternel.

Bien sur ! Elle sera... Comme tu le souhaiteras ! Vieni

L'italienne attrapa la main alla chercher les deux chevaux et grimpa sur le sien. Une fois que Seb eu fait de même, l'italienne l'amena dans la ville la plus proche. Trouver une échoppe n'était pas difficile, Bourganeuf en disposait de quelques uns. Il n'y avait que l'embarras du choix. La Tatouée l'amena alors dans l'une d'elles. Droite, fière, vêtue de sa tunique de cuir habituelle, l'artisan fut tout de suite réticent à la vue de la Corleone qui s'approchait.

Buongiorno. Il faudrait une robe pour ma fille.

Ni "s'il vous plait" ni "merci", la demande de Rodrielle sonnait comme un ordre. Et l'artisan se tourna vers Sebilia pour répondre à ses besoins, sous l’œil inquisiteur de l'italienne.




Vieni = Viens
Buongiorno = Bonjour

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Envie de jouer le fils jumeau de Rod' ? = MP !
Sebilia
Un sourire ravi sur les lèvres, la précieuse suit la Corleone mère sans rechigner, comme elle le faisait avec son frère jusqu'à il n'y a pas si longtemps. Pensez, elle est habituée à tout ça, la Seb. Se fourrer dans des ennuis, se battre, tuer, voler, se salir, hurler, et puis voir son frère régler tous les problèmes, la calmer et l’emmener au loin. Leur gémellité est une mécanique bien huilée.

Etait. Tu te débrouilles seule maintenant.

Oui, j'me débrouille seule...

Elle se débrouille seule, oui, mais ça lui plait de moins en moins. Elle est donc bien contente de se laisser guider chez un tisserand et n'hésite pas à le montrer en souriant largement, noisettes pétillant d'envie et d'anticipation.

M'faut une robe propre !

Et rose.

Et avec du rose...

Et belle !

Et belle, aussi.

Moue indécise, la précieuse se retourne vers la mamma en ouvrant de grands yeux suppliants, technique d'attendrissement qui a fait ses preuves à travers les âges.

J'peux avoir des braies et une chemise aussi ? J'veux plus monter en amazone quand j'pille les gens, ça m'fait tomber et après j'suis sale...

Et des bottes, en attendant d'aller récupérer les autres.

Oh, et de nouvelles bottes.

Les noisettes tombent sur les bottes crottées et la moue indécise est remplacée par une moue de dégoût.

Celles là sont sales.

Il y a des choses avec lesquelles on ne plaisante pas...
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Rodrielle
Bras croisés et appuyée contre un mur, Rodrielle laissait Sebilia passer sa commande. Le tisserand, quant à lui, suivait les instructions de la jeune cliente en jetant quelques regards inquiets à la mère. Mieux valait qu'il ait une robe rose en sa possession, surtout pour ses miches.

"Voilà m'zelle".

Il lui tendit une robe au moment où Sebi se tournait vers Rodrielle pour lui demander d'autres vêtements. Originairement, l'italienne aurait dit non. Fallait pas abuser de sa gentillesse et de ses sous (enfin ceux de son commanditaire). Mais, jugeant qu'il fallait mieux faire plaisir à sa fille retrouver, elle acquiesça d'un signe de tête.

Profites, Pupilla, c'est mon contrat qui paye !

Ce qui était tout à fait vrai. Elle sourit à sa fille puis décida, elle aussi, de faire un peu de shopping. Elle s'approcha donc d'une robe, rouge bordeaux, puis se tourna vers le tisserand.

Coupez-moi celle-là jusqu'à la cuisse et j'vous la prend.

Et pendant que l'artisan s'affairait l'italienne se tourna vers la jeune Corleone, un sourire malicieux au visage.

Tenue très pratique : suffisamment séduisante pour attirer les cibles et pratique pour pouvoir bouger et monter à cheval. J'adore.

Un clin d'oeil complice et l'italienne sort sa bourse pour payer les achats de sa fille.

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Envie de jouer le fils jumeau de Rod' ? = MP !
Sebilia
Hochement de tête entendu à l'intention de la Corleone mère.
C'est vrai que les cibles se trouvent plus facilement quand on les aguiche un peu. Du coup, c'est à se demander comment font les hommes pour piller et tuer... C'est barbaresque. Non, pour faire ça bien, il faut être une femme. Une femme attirante, de surcroit.

Sourire comblé, la précieuse tournoie sur elle-même et s'empare en passant de la robe tendue par le tisserand. Les sourcils s'arquent, se froncent, s'arquent encore. La moue oscille, elle aussi, entre interrogation et ennui.


C'est pas rose !

Ben... Y'en a, du rose, un peu.

Mais c'est pas rose !

Mais quand même, elle est jolie...

...

Les noisettes se lèvent au ciel et un soupir sort des lèvres de la Seb. Rose, pas rose, le principal c'est d'être belle, après tout. Et puis, les bandes de satin autour du décolleté, de la ceinture et des manches, sont un peu roses. Un peu... Bon, pourpre clair, peut-être. Mais ça rehausse joliment le jaune du reste de la tenue, faut avouer.


Moi j'l'aime c'te robe.

Nouveau sourire comblé, la précieuse refait un tour sur elle-même en plaçant la robe devant elle, regard baissé pour s'admirer d'en haut.

J'la prend !

Sans plus de cérémonie, elle ôte ses bottes, se tortille hors de la robe sale et se retrouve nue comme un ver le temps de passer la nouvelle. La pudeur, elle connait pas vraiment, Seb, sans doute parce que sa nudité a toujours été partagée avec son jumeau.
Du bout du pied, le chiffon mauve brodé d'or est repoussé au loin.
La précieuse se détend, elle respire.
Elle est propre.

L'astuce maternelle lui revient en tête, et c'est après un demi-tour excité qu'elle se trouve face à face avec le tisserand.


Celle la aussi, faut la couper jusqu'à la cuisse, faut qu'j'essaie comme mam... Rodr... Faut qu'j'essaie.

Mamma, c'est trop. Rodrielle, c'est étrange. Elle se rend compte que depuis leur fuite, s'ils ont parlé de leur mère, son frère et elle, c'était toujours sans vraiment la nommer. Comme si la nommer lui donnait une importance qu'il était moins douloureux de ne pas lui attribuer.
Les noisettes se font distantes, le visage de la précieuse se ferme.
Son frère lui manque vraiment.

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Rodrielle
Moue approbatrice sur le visage, la mère tatouée observe sa fille lors de la présentation de sa robe "presque rose". Sa discussion intérieure, mais tout de même audible, l'amuse d'ailleurs ; elle semble avoir en elle un cruel dilemme, une conscience qui la tiraille et qui -très probablement- finira par être une complication pour l'italienne.

Seb...

Trop tard. La jeune fille a déjà enlevé ses vêtements pour finir nue comme un vers devan l'oel pervers du tisserand -qui eut rapidement tourné la tête en voyant la Tatouée porter sa main à la dague portée à sa taille. Le manque de pudeur de sa fille serait à corriger, Aldaric ne lui avait donc pas dit que ce genre d'acte n'était pas admissible en "société" ? Possible. De toute façon c'aurait dû être son travail, à elle et non celui de son fils.

Hum...

Raclement de gorge pour détendre l'atmosphère, Rodrielle finit par s'approche de Sebilia et d'acquiescer son choix d'un simple signe de tête. La robe lui allait à ravir et la Corleone fut une nouvelle fois frappée par l'évolution physique de sa fille. Elle sourit, enfin, lorsque cette dernière demanda de couper sa robe, sans porter attention à l'hésitation de la jeune femme sur son appellation... Encore une fois, c'était normal et Rodrielle ne souhaitait pas brusquer les choses.

Laissant enfin le tisserand s'affairer aux découpes, l'italienne jette un oeil à Seb.

Alors, mia bella, qu'as-tu besoin d'autre ?

Y'avait pas à dire, le shopping a toujours était, quelque soit l'époque, un remède vraiment très efficace.



mia bella = Ma belle

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Envie de jouer le fils jumeau de Rod' ? = MP !
Sebilia
La voix maternelle tire la précieuse de ses pensées et lui arrache un sursaut. Les noisettes paniquées inspectent l'échoppe à la recherche du jumeau ; les souvenirs sont parfois si vivaces qu'ils vous font croire à tout, même à l'impossible. Il n'est pas là, bien sûr, alors les prunelles s'agrippent à la Corleone mère, substitut fraternel s'il en est.

J'ai besoin de... Ton frère. ...bottes.

Changement d'humeur. Seb est propre, Seb est jolie. Seb est calme, donc. L'heure n'est plus aux emplettes.
Les noisettes s'agitent et se posent sur le tisserand accroché à sa robe. Impatiente, la précieuse danse d'un pied sur l'autre et soupire bruyamment.


S'coue toi un peu l'aiguille, j'suis attendue à Limoges moi.

Surtout qu'il faut qu'on s'arrête en chemin histoire de se renflouer la bourse.

Hochement de tête entendu. Il faudrait aussi qu'elle échange sa sambue de torture contre une vraie selle, avant de reprendre la route. La haquenée immaculée, par contre, douce et obéissante, serait gardée, elle, peut-être même nommée, qui sait.

Et puis aller à l'amble ça en jette, faut avouer.

Second hochement de tête, suivit d'un second soupire à l'intention du tisserand.
Quand il en finit enfin avec sa robe, elle se retourne vivement et se saisit d'une paire de bottes simples dont elle se chausse rapidement. Il n'y a pas non plus l'embarras du choix, dans cette échoppe. Peu importe, les bottes de ses rêves l'attendent à Limoges, de toute façon.
Moue de dégout sur les lèvres, la précieuse se penche pour fouiller au milieu des ruines de son ancienne robe et en retirer ses armes et sa ceinture, abandonnées plus tôt dans son empressement à quitter le vêtement souillé.


J'reviendrai pour des braies, si j'peux pas monter à cheval comme ça, par contre.

Pas question de refaire l’expérience amazone. Les noisettes, teintées de défiance, scrutent la Corleone mère. Tout mensonge maternel, à ce stade, serait mal pris, même s'il ne concerne qu'une robe coupée jusqu'à la cuisse.
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Rodrielle
Quelque chose cloche, mais quoi ? Un besoin, un manque ?
La Tatouée ne cillait pas lorsque les noisettes de Sebilia étaient posées sur elle. Mais, dans ce regard, il manquait quelque chose... La confiance n'était pas là, la jeune fille ne semblait pas rassurée. Peut-être était-ce le retour de Rodrielle dans sa vie habituellement occupée seulement par Aldaric et elle, ainsi que l'absence de ce jumeau... Douleur au ventre.

Le tisserand avait terminé ses découpes. Pendant que Sebilia récupéra ses affaires, Rodrielle déposa sa bourse sur le comptoir d'un geste lourd, toujours inquiète par l'attitude de sa jeune fille. Celle-ci la tracassait... Elle avait besoin d'aide, de soutient, c'était indéniable ; mais Rodrielle pourrait-elle jouer à nouveau ce rôle ?

Gardez tout...

Aucun sourire, aucun regard vers l'artisan étonné par cet élan de générosité. L'italienne s'était déjà retournée vers Seb qui ne semblait pas croire sa mère. Et le regard méfiant qu'elle lui fit ne fit que vexée la Mamma-Corleone qui fronça les sourcils.

Ca va faire quelques années que j'monte comme ça, donc y a pas de raison pour que tu n'y arrives pas.

Elle lui offrit tout de même un sourire, pour éviter toute tension qui serait de trop pour l'instant.
Puis, enfin, Rodrielle sortit de l'échoppe avec sa fille. La question était la suivante : qu'allaient-elles faire ? Rodrielle devait-elle pouvoir suivre Seb qui, visiblement, ne devrait pas être seule ? Ou bien devait-elle repartir chez elle, en laissant son enfant partir de son côté, comme si cette rencontre n'avait jamais eu lieue ? Dur et douloureux choix... L'italienne se racla la gorge.

Bene... Et... Maintenant ? Que comptes-tu faire ?

Ne pas la brusquer, lui laisser le choix... Elle n'avait plus que ça à faire, la Tatouée. Après tout, ce choix serait également une façon de voir si Sebilia souhaitait reprendre contact avec sa mère, ou pas.

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Envie de jouer le fils jumeau de Rod' ? = MP !
Sebilia
Lire les expressions faciales, c'est encore un truc qu'est pas son truc, à la Seb. C'est à se demander ce que c'est, son truc, en fait.
Elle voit donc le sourire maternel, mais ne voit pas la tension qu'il cache.
Son frère a toujours été le meneur, et elle l'a toujours suivi. Il lit les expressions faciales, il sépare le vrai du faux, il la protège, lui explique, lui pardonne... Pourquoi se débrouiller seule, quand on peut se débrouiller à deux ?


Il est pas là. Tu te débrouilles seule maintenant.

Je sais, oui !

Les noisettes roulent vers le ciel, la moue s'exaspère.
La ceinture est rattachée et les armes retrouvent leur place sur les hanches mal dessinées de la précieuse qui emboite ensuite le pas à la Corleone mère. La question finale est lancée, le choix reste à faire.


Tu comptes aller à Limoges !

Je compte aller à Limoges...

Voilà maintenant tu te retournes, pied droit, pied gauche, on s'en va.

Oui mais... Et mamm..?

Une fois encore, elle bute sur l'imprononçable. Il faudra bien pourtant la nommer, un jour, non ?

Non, si on s'en va on n'a pas besoin de la nommer !

C'est tentant, forcément.
Les noisettes se baissent sur le sol poussiéreux tandis qu'un pied joue négligemment avec une brindille perdue. Fascinante, cette brindille, la façon dont sa tige se sépare pour former deux petits branches, et cette unique feuille toute sèche qui...


Oui bah c'est une brindille quoi !

C'pas facile d'être seule...

Pied droit, pied gauche, on s'en va !

Mamm... Rodr... Les noisettes remontent vers la Corleone mère et la regardent vraiment, pour une fois. Madre ? Tu peux v'nir avec moi s'tu veux, à Limoges.

Elle va croire que t'as besoin d'elle maintenant...

Non, j'ai b'soin d'personne ! Les sourcils se froncent un instant. Enfin s'tu veux quoi, c'pas obligé hein.
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Rodrielle
Difficile attente de la réponse... L'italienne voyait Sebilia s'éloigner, jouer avec une brindille, en sentant la situation perdue d'avance. T'as fait une connerie, Corleone, tu la subits ! C'était bien fait, après tout. Résignée, donc, Rodrielle alla chercher Baäl dans un soupire inaudible.

"Madre ?"

La Tatouée stop son mouvement. Le coeur bat sous cette appellation tant espérée bien qu'elle garde une certaine distance. Les deux regards se mélangent, se croisent sérieusement -enfin, et l'italienne finit par sourire à sa fille qui lui proposa ce qu'elle attendait. Un espoir. Et même si elle sait très bien que la jeune fille ne souhaite aucunement précipiter les choses (maudite voix intérieure!), la Tatouée lui sourit chaleureusement.

Je vais t'accompagner jusque Limoges.
Au moins, pour le voyage. Nous verrons ensuite. Mieux vaut éviter de voyager seule ces temps-ci. Même pour une brigande.


Ravivée par cette proposition, la Tatouée tendit la bride de la jument à Sebilia avant de monter sur son propre cheval. Elle attendit de voir si la brunette pouvait grimper sur sa monture avec la robe fendue.

Aller, Bella. Je te suis.

Mieux valait laisser la jeune fille mener la barque. Au moins, grâce à cela, elle verrait que la mère n'était pas là pour lui imposer quoique ce soit. Comme on dit : "petit à petit, l'oiseau fait son nid" ! Aucun rapport ? Si si ! J'vous assure.

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Sebilia
Si la moue reste distante, un éclat enfantin vient éclairer les noisettes de la précieuse.
La Corléone mère a bien joué son rôle de mère, avant de lui préférer celui d'assassin, et des souvenirs fugaces d'instants complices, restes d'une autre vie, viennent caresser l'esprit de la Corleone fille.


Et voilà, on s'attendrit...

Mais non...

Si, et puis après on se fait abandonner et on pleure...

P't'être pas...

Hum... Faudra pas venir pleurer hein.

Toute façon, pleurer ça fait les yeux rouges, alors elle évite toujours, la précieuse. Balayant l'argument d'un simple haussement d'épaules, elle entraine sa haquenée direction les écuries de la ville.
Battement de cils vers un jeune palefrenier à l'âge innocent, quelques flatteries, la sambue est échangée contre une selle de cavalier en cuir ouvragé. Pourquoi utiliser la force, quand un peu de douceur fait parfois des miracles ?


Et c'est qui le pigeon là ? La sambue vaut plus que la selle, rappelle toi ce qu'elle t'a coutée !

Shhhh...

Instant de concentration... Seb prend ses appuis et se met en selle. Avant, arrière... Elle se penche d'un côté, de l'autre, et un grand sourire vient finalement illuminer ses traits.

Au moins avec cette selle là j'vais pas passer mon temps à chuter !

Ordre est donné à la jument de faire demi-tour pour faire face à l'étalon, et les noisettes viennent s'ancrer aux émeraudes de la Corleone mère. Le temps de quelques battements de coeur, Seb oublie l'abandon maternel, la trahison. Elle oublie l'absence du jumeau, la solitude. Elle oublie la fierté, la peur d'un nouvel abandon... Elle sourit, heureuse d'être en robe, en selle, heureuse d'avoir écouté le conseil de la mère retrouvée.
Mais le temps s’égrène et l'euphorie s'en va aussi vite qu'elle était venue. Il faudra plus qu'une robe et un conseil pour effacer les années d'incompréhension.


Limoges, on arrive !

Andiamo !
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Rodrielle
La Corleone, en selle déjà, suit et observe. Elle ne prononce plus un mot, préférant laisser le temps au temps, préférant laisser à Sebilia le temps de s'habituer à la présence maternelle. Et ce serait surement très long... Mais pour l'instant, l'italienne reste un simple "garde du corps", une présence physique, une ombre. Elle observe la jeune fille essayer une nouvelle selle -normale- puis partir en direction de Limoges.

La route ne fut pas si longue que cela. Rodrielle jeta quelques regards à Sebilia qui semblait concentrée elle aussi sur la route, et un sourire se dessina au coin de son visage. La Corleone était d'humeur taquine, tiens.

Alors, comment tu trouves la robe ?

Ou comment dire implicitement : "tu vois, j'avais raison et tu as eu raison de m'écouter". Mais cette formulation était préférable, c'était à Seb' de comprendre que l'italienne ne mentait plus. La prochaine étape serait de lui faire comprendre qu'elle pouvait être là pour elle, à nouveau. La prochaine ? Lui apprendre que sa vie avait changée, qu'elle avait adopté un enfant et avait un compagnon... Hum. Trop rapide peut être.

Retour à la réalité ; Limoges était en vue.

Ah ! Bientôt tes nouvelles bottes, c'est cela ? Ou as-tu autre chose à faire ici ?

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Sebilia
Noisettes sur l'horizon, un sourcil se lève en réaction à la voix maternelle.

Bah j'l'aime c'te robe.

La réponse est spontanée, simple, et même lorsque la précieuse tourne la tête pour étudier le visage de la Corleone mère, son sourire lui reste indéchiffrable. Ce n'est pas qu'elle ignore le sens profond des paroles, c'est qu'elle ne le voit pas. Les nuances du ton employé, le sourire taquin... Ce qui aurait été implicite pour son jumeau - et pour la plupart des gens - lui est insoupçonnable.

Le trajet continue, marqué un temps par le seul battement cadencé des sabots sur le chemin rocailleux. Le rythme du pas se perd et la jument est arrêtée et tournée de côté, vers l'étalon qui stoppe à son tour.

Comment elle sait pour les nouvelles bottes ?

Comment tu sais pour les nouvelles bottes ?

Tu lui as dit ?

J'te l'ai pas dit, si ?

Non tu lui as pas dit !

Non... Je l'ai pas dit...

Peut-être que tu lui as dit...

Si ?


Les noisettes, braquées vers la Corleone mère, brillent d'un air inquiet avant de glisser au-delà du visage tatoué et de s'égarer sur un large rocher en bord de chemin. Facilement distraite, la précieuse. Interrompue en pleine réflexion avec elle-même, mais sans s'en soucier plus que ça, elle remet sa jument au pas et l'entraine à l'ombre de la roche.

M'faut que'ques écus.

Sa mère comprendra...ou pas. Seb ne se pose pas vraiment la question, pour elle la suite coule de source : il lui faut de l'argent, elles sont sur un chemin fréquenté...
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Rodrielle
Les chevaux ralentissent pour finalement s'arrêter en milieu d'un chemin. Les sourcils de Sebilia s'étaient enfin froncés pour poser de nouvelles questions soupçonneuses après la légèreté de sa réflexion sur sa robe. "T'es pas douée, la Tatouée, pour recoller les liens avec ta fille, pas douée du tout".

Ben si tu l'as dit... Tout à l'heure, chez l'tisserand.

Et devant le questionnement de la jeune fille, c'est à l'italienne de se croire folle à présent. Elle l'avait dit, non ?

Tu n'te souviens plus ?

Et après quelques secondes de réflexions, la Corleone finit par hausser les épaules, jugeant la question peu importante. La brunette s'était remis en route... Sourire. La direction qu'elle prenait n'était pas vers Limoges mais vers une petite cachète...

Perfetto !

L'italienne suivit donc Sebilia à l'ombre puis descendit de sa monture pour l'attacher un peu plus loin, cachée. Elle se tourna alors vers Seb' et lui proposa un deal.

Tu préfères t'en occuper toute seule ou t'as b'soin d'un coup de main ? Sinon j'te r'garde faire et si y a besoin, je te rejoindrai... Come vuoi.





Come vuoi = Comme tu veux

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Sebilia
Elle sourit, la précieuse, s'imaginant déjà en train de chausser ses nouvelles bottes alors qu'elle met pied à terre et attache sa jument à une saillie rocheuse. Les noisettes ne tiennent pas en place et font le tour du coin de campagne.
Les voyageurs passent ici, et là, donc si elle se tient là, ou là...


Et après tu fais quoi de la madre ?

...elle devrait pouvoir rapidement amasser assez d'or pour payer ses bottes.

Faudrait l'abandonner avant qu'elle nous abandonne.

Pour le moment, c'est le sourire de Seb qui l'abandonne, remplacé sur ses lèvres par une moue indécise. Son frère, lui, il saurait quoi faire.

Il est pas là, ton frère !

La précieuse s'éteint, sa mine se renfrogne. Non, il n'est pas là, son frère. Elle se débrouille seule maintenant. Et pourtant, tout la ramène à son jumeau. Combien de temps devait-elle encore se débrouiller seule pour enfin arrêter de vouloir se tourner vers lui ? Etait-ce seulement possible ?

T'as besoin de personne !

J'ai b'soin d'personne.

Alors que la Corleone mère propose son aide, les noisettes se posent sur elle, d'abord dans le vague, puis finissent par faire le point et vraiment la voir.

J'me débrouille seule.

Réponse unique pour questions multiples, elle est comme ça, la précieuse, tellement simple qu'elle en devient compliquée.
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