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[RP] Entrevue en la Seigneurie d'Hallincx.

Quiou
[En quelques plaines Deswaardiennes]


Un laquais avait été dépêché plus tôt en cette hivernale journée, ayant pour but d’avertir le maître presque incontesté du septentrional domaine que la Suzeraine s’en irait inspecter la bonne gestion des terres préalablement octroyées.
L’on omettra de dire qu’elle souhaitait à rencontrer le neveu, l’éphèbe, le Teigneux.
Le Vassal à la chevelure dorée.

Ainsi engoncée en quelques fourrures savamment dépecées bordées de dorures, ne rythmant cette chevauchée que par quelques soufflements traçant allégrement en cette atmosphère pesante à souhait des sillons brumeux, tortueux, elle avançait sur ses contrées, le regard porté loin, les prunelles figées en quelques mystérieux points.
Et l’équipage silencieux de l’escorter.



[Castel d’Hallincx, plus tard]

Dame Vicomtesse !

Un énième valet de s’incliner obséquieusement sur le passage de « Sa Sombritude » qui, sourcil arqué, comme à son habitude, réprimait quelques grognements et autres grommellements, fruit d’un agacement certain et presque feint.

Adoncques avait-elle posé pied à terre, sans difficulté et misère, et, après la porte du Castelet, le hall, à quelques corridors doctement meublés d’être traversés, alors qu’enfin un homme semblant connaitre son métier s’avance aux devants d’elle, petit, râblé, au cou de bœuf décati.
Maure.

Rachid.
L’homme armé du Baron tant recherché.


Amène moi ton maitre, gredin d’étranger, et prestement, car je ne saurais souffrir plus longuement l’insulte qu’il me fait de ne guère m’accueillir sur le seuil même de l’une de mes propriétés.

Il est renvoyé d’un balayage de la dextre, sans plus de mots, sans plus de maux, tandis que la Deswaard rebrousse chemin pour s’engager en une pièce aigue-marine aux mobiliers en cerisiers qui semblait à la fois chaleureuse, accueillant ainsi les longues discussions entre les intervenants, mais aussi douée d'une pointe de formalisme rappelant d'une façon magistrale le sérieux des entrevues s’y déroulant.

Elle prend place tandis qu’un juvénile serviteur se fait le devoir de raviver les flammes mouvantes d’une cheminée incandescentes.
Elle prend place et patiente que daigne bien arriver l'Ittre et son arrogance à peine sous-jacente.

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Enguerranddevaisneau
[Castel d’Hallincx.]

Nouvelle place forte en Flandre, le château d’Hallincx avait depuis peu trouvé seigneur à sa hauteur. En effet, le Baron d’Ittre, avait enfin pris logis en son castel, et avait pourvu ce dernier de la valetaille nécessaire quant à sa bonne marche.

Les villages qui entouraient le château n’étaient pas les plus riches de Flandre, les récoltes inexistantes en ce temps d’hiver, les paysans n’avaient que pour nourriture pain noir et bouillon de viande, cette dernière trop chère pour être consommée par la population entière. Ainsi, seuls les bourgeois pouvaient consommer régulièrement rôties et autres joyeusetés du même acabit.

En cette froide journée, le château, comme depuis le retour du Vaisneau, grouillait d’activité. Pourvu d’une grande salle à l’entrée, unique pièce du ré-de-chaussé, où le sol était recouvert de paille dans l’espoir que d’offrir une couche satisfaisante à tout aumônier, s’agitaient quelques serviteurs et quelques chevaliers, tous à la solde du baron d’Ittre, qui discutaient de tout et de rien. Ici bas se trouvaient également quelques villageois en attente de doléances qui s’égayaient en buvant bière Flamande gracieusement offerte par le maître des lieux. La décoration était spartiate, mais suffisante quant à l’utilité de cette pièce, où le seigneur mangeait parfois en compagnie de sa cour. Au fond de la pièce, prés de la cheminée, se trouvait un escalier qui desservait les deux autres pièces du château. Le bureau, où se trouvait la vicomtesse, spartiate, sérieux, où l’Ittre aimait à recevoir ses hôtes et où ces derniers pouvaient dormir lorsqu’on y jetait une paillasse, et enfin la chambre de seigneur, où il se trouvait, assis sur un trône de bois, en compagnie de quelques clercs et d’homme d’armes qu’il appréciait plus que d’autres. Ici, le lieu, recouvert de fourrure, de trophées de chasse laissait à penser que c’était la chambre d’un seigneur de guerre.

Enfin, dans divers bâtiments annexes, jonchés ca et là, se trouvaient les étuves, la cuisine, et le dortoir de la garde, des sept gredins d’abord, et des sentinelles qui parcouraient les remparts.

Chambre, Rachid y entre de son pas léger, main sur le pommeau de son marteau. Raclement de gorge, il annonce au maître que sa suzeraine est en son castel.
Grognement des deux chiens de chasse couchés aux pieds du chevalier banneret de Fauquez, il esquisse un sourire qui fait tressaillir sa cicatrice
.

-Fort aise, je la rejoins sur l’heure. Chassez le peuple de la grande salle, je ne reçois plus de doléance ce jour. Et sans violence.

Petit ricanement de Hugue la hache, Gredin de son état, qui s’en va respecter les ordres de son maître tandis que celui-ci se redresse, réajuste sa pelisse cuirassée, et appose une senestre sur le manche de sa bâtarde.

-Que l’on serve du vin et du gibier en mon bureau. Prestement.

Et de sortir de sa chambre pour rejoindre la pièce qui lui fait face. Une fois porte ouverte, l’Ittre s’abime en une révérence sincère, tandis que sa voix éraillée et Rauque se fait entendre.


-Monseigneur de Maldeghem, quel plaisir vous emmène ici-lieu ?
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Quiou
L’Ittre arrive et illumine la pièce d’une chevelure dorée, appréciable à souhait, tandis qu’il s’incline, qu’il plie l’échine face à la Suzeraine stoïque, flegmatique.

Elle est assise, autant la situer.
Assise non loin de l’âtre, mais pas si près, car il est à préciser qu’elle ne goute que peu la chaleur d’un feu sur les froides ardeurs de son gracile cœur.

Cœur qu’elle n’a pas. Ou plus.
Qu’elle n’a jamais eu.
Avouons-le.

La Teigneuse de toiser la Teigne, d’aviser les quelques affres doucereuses d’une balafre sulfureuse semblant s’étirer du coin droit des lèvres jusqu’à s’évanouir, sans coup férir, aux abords de l’écrin de cheveux presque hyalin.
La Teigneuse d’éluder la question posée d’un bref signe de la dextre, comme elle en a l’habitude en ces temps par trop troublés.


Ecoutez, ami…Vous et moi, par cette période dévastée, il est aisé de croire que nous arriverons à la réalisation de quelques méfaits.

Amorce dévoilée, lancée, saccadée par un raclement de gorge salvateur, libérateur. Et, en quelques tréfonds de son âme, elle sent la chaleur de leur désespoir, la douleur non seulement dans leurs yeux mais aussi dans leur chair, leurs muscles, dans tous leurs nerfs.

Plus nous constatons combien la durée de leur immobilité leur est pénible, plus le temps cesse pour nous d’avoir quelques significations et devient sublime.
Plus la torture s’en va vriller fallacieusement leurs entrailles et plus nous sommes libres et légers tandis qu’ils tressaillent.
Plus nous les voyons s’enliser en leur enfer lunaire, plus nous étreignons et caressons notre paradis solaire.


Quelques valetailles, sur ces mots, ces maux, s’attardaient à déposer plateaux et autres victuailles à portée de la Deswaard et du de Vaisneau. C’est alors que le zonzon, endormant, stimulant, d’une mouche interrompit la présente rêverie qui se fait en l’esprit (dérangé ?) de la Noldor, esprit digérant leurs yeux dilatés, leurs têtes tétanisées, attentivement, minutieusement, digérant dans toutes les cellules de son corps la beauté de ce qu’elle voyait.

Elle agite la main mais la drosophile revient bourdonner autour de son visage et brise le sortilège.
Sacrilège !

Furieuse, elle s’imagine brièvement la frapper en sacrant contre cette putain qui la dérangeait.
Mais elle reprend, neutre, sans sentiment.


L’on attrape mieux les mouches avec du miel qu’avec du vinaigre, n’est-il pas ?

Ça sourit sournoisement, vicieux, pensant à d’autres ennemis que l’insecte aguerri.

Nous lutterons, Enguerrand.
Nous les aurons, car la douleur est si bon maître...


Elle entend alors, dans ses pensées, le staccato de quelques battements de cœurs. Puis les muscles se crispent et le plus mirifique de tous les sons l’emporte sur cette musique : des hurlements.

Oui oui, c’est mouvementé dans l’imaginaire de la Terreur.
C’est dit !





Merci à Hubert Selby Jr. Pour la mouche, l’inspiration, l’envie.

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Enguerranddevaisneau
[Bureau personnel du Seigneur d’Hallincx.]

Le ploiement de l’échine est vite rabroué pour faire Face à la teigneuse vicomtesse. Ainsi donc était-elle ici-lieu pour conter vers doucereux à l’oreille attentive de l’éphèbe.
Il sourit, l’angelot, de ce sourire éternel qui bâfre sa joue tandis que lestement il prend place de l’autre côté du pupitre. Hyaline qui pourfend l’air avec gracieuseté tandis qu’il verse dans deux coupes finement ouvragées le liquoreux sanguin qu’ils affectionnent tout deux. Le Digoine, fier en bouche, comme le vicomte Bourguignon qui en porte blason.
L’œil aguerrie de la Deswaard captera néanmoins l’hérésie du baron d’Ittre qui s’amuse à déloger le joyau de la bague qui enserre son index pour en vider le contenue dans la boisson de son interlocutrice, avant de la repousser, moue enfantine à même le minois, vers son interlocutrice
.

-Buvez donc Vicomtesse, nombre mourraient pour gouter, ne serait-ce qu’une goute de ce nectar.

D’un filament machiavélique que de venir souiller les pupilles du maître des lieux qui sait parfaitement qu’elle n’en consommera goutte. Pour sa peine, lui, se délecte de l’âpreté de ce vin, qu’il consomme sans modération depuis la nuit des temps, un rictus malicieux souillant interminablement son faciès.
Ainsi elle venait parler affaires, et pas des moindres, de celles qui faisaient de lui le vassal de la Maldeghem. Impérieux, il répond
.

-Il est des batailles que l’utopiste perd d’avance, et ce n’est guère quelques élucubrations mal senties qui leur feront gagner guerre. Dés lors, comme vous avez pu le constater aisément, j’ai pris grand plaisir à pourfendre l’ineptie de quelques syntagmes avisés.

Il appose son fin menton sur sa main alors qu’il s’abime à la pensée.

-Mais à l’heure, je suis las, profondément, et n’appuierai ma position que par l’autorité, que je compte acquérir grâce au prolétariat Flamand lors de la désignation futur d’un véritable comte.

Il rêve de grandeur et de puissance, de décadence et de jouissance, mais surtout de mener le bon peuple Flamand vers la gloire promise, mais encore inexistante.

-Et vous me suivrez, Suzeraine, je l’escompte.
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Quiou
Oui, des hurlements, voila ce qu’elle entendait présentement en son esprit aguerri.
Pas de musique, pas de chants d’oiseaux. Pas même le ronflement éloquent de chariots allant cahin-caha.

Rien que des hurlements tandis que le breuvage délicieux est sentencieusement présenté en quelques godets raffinés, comme un affront à la fierté de la Deswaard.
Il semble susurrer, murmurer :
« Bois et tu dormiras d’un sommeil dépourvu d’émoi, salutaire, délétère. »

Elle ne fait que l’observer, pourtant, y plonge les prunelles glacées, dodeline de la tête pendant un temps, un bref instant, avant d’enfin se détourner du liquide carminé onctueux, liquoreux.

Elle y reviendra plus tard, cependant, lorsque la mouche diligente daignera bien y plonger pour mieux s’y abreuver et faire couler dans son maigre corps la douceur empoisonnée du vin de la mort, avant que d’enfin se laisser choir en quelques spasmes fatigués sur la table servant alors de mouroir.


Il vous faudra vous montrer fort, Enguerrand. Très fort.

Elle avance la dextre dont la peau laiteuse, crayeuse, fut préalablement libérée de l’emprise, de la mainmise d’un gant funeste. Elle chipote alors avec les condiments, retourne la venaison, agite brièvement les aliments et leurs salaisons. Sans rien porter véritablement aux abords de ses graciles lèvres toujours fermement pincées non sans façon.

Car ils ne vous laisseront pas vous défendre vous-même. Ils savent que vous vous en tirerez mieux qu’un de leur vulgaire chien galeux. Vous pouvez parier votre doux minois qu’ils le savent.
Alors ils vous entourlouperont de leur prêchi-prêcha parce qu’ils craignent aisément qu’on puisse faire un meilleur ouvrage que le cave qu’ils désignent d’office.
Et dès qu’on daigne les pousser contre les cordes, ils vous fourguent des arguments techniques dont même eux ont assurément du mal à délier les tenants et autres aboutissants.


La Maldeghem secoue le faciès, s’enlevant, par la même, de lugubres scènes en ses pensées offrant allégrement toute la gamme des rouges épurés, des bleus et des violets ardents, des croûtes brunes qui attiraient son regard, qui la fascinaient, qui offraient l’aspect d’ornières profondes, surgies de quelques catacombes, creusées par des roues dans la boue.

Ce sont eux qui font les règles, voila tout. Il n’y a que cela qui semble complaisamment les intéresser, et point ne vous octroieront-ils l’occasion de prouver qu’ils ont tort, soyez-en assuré.
Mais tentez toujours, à jamais, de les acculer dans un coin.
Et gardez à l’esprit que, quoi que vous fassiez, ce ne sera nullement la chose qu’ils auront souhaitée. Car Christos seul sait ce qu’ils veulent de nous, bien que nous pouvons nous accorder à nous faire notre propre idée.


Dédaigneuse, détachée, insoucieuse, rarement elle aura autant parlé tandis qu'elle scrute le cadavre de la mouche médusée, avant de toiser l’éphèbe émouvant qui ne lui soutire qu’un pâle sourire carnassier.
Et pour conclure :


Non utitur aculeo rex cui paremus.*


« Le roi à qui nous obéissons ne porte pas d’aiguillon », ce qui veut dire, entre autre, qu’il est clément envers son peuple comme le roi des abeilles.
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