Le rouge monta au front de Guillaume en écoutant les mots forts crus de Georges, qui malgré son ivresse pincait cependant fort bien les cordes de son Luth.
Le refrain adressé en clin d'oeil à Lulu lui arracha cependant un sourire.
Mais regardant Marion s'empourprer il en voulu presque au vieux troubadour d'employer un tel langage devant de si chastes oreilles.
Il s'empressa de le remercier, le congédiant presque, ce dont le vieux bonhomme ne s'offusqua point, n'ayant visiblement qu'une hâte : retrouver Lulu et monter à l'étage avec elle pour...
Il rougit de nouveau à la pensée de ce qu'ils allaient manifestement réaliser.
Marion avait quittée ses bras, n'osant trop le regarder...
Il lle lui offrit pour la guider à leur chambre, fort embarassé par la situation.
Il ne pouvait décemment point dormir avec elle, si pure, craignant aussi que cela ne ravive plus encore des sentiments et un désir charnel depuis longtemps oubliés.
Il lui poposa, quoique une nuit dans un vrai lit lui aurais fait du bien, de dormir à la dure : ce ne serait point la première fois et au moins la pièce était chauffée par une bonne flambée dans la cheminée.
Son soulagement fut cependant palpable lorsqu'elle lui proposa de se glisser sous l'édredon.
Il attendit qu'elle se tourne pour retirer son pourpoint et sa chemise, ainsi que ses bottes, ne conservant que ses braies.
Lorqu'il se défit de son épée, il éprouva un sentiment curieux, de grande confiance en elle.
Habituellement toujours aux aguets, ne dormant que d'un oeil tel un chat, il conservait toujours ses armes.
L'épée bien sûr, mais aussi le poignard caché dans sa botte gauche et qui lui avait plus d'une fois sauvé la vie.
Une vie qu'il conservait par réflexe, n'y trouvant point de sens.
Depuis ce soir c'était différent.
Cette rencontre faisait battre son coeur plus vite qu'à l'accoutumé, les gestes de tendresse qu'il avait témoigné à Marion lui étaient venus naturellement, sans calcul aucun, ni volonté de séduction.
Pourtant cette jeune femme lui plaisait infiniment, et lorsqu'il se glissa sous l'édredon le contact de sa peau le fit frémir...
Dans la chambre voisine, l'on ne perdait rien des ébats fougueux de Georges et Lulu, les visualisant presque en entendant les anhannements de l'un, les cris de l'autre, les respirations qui se faisaient plus fortes et plus rapides.
Contre son dos il sentait celui de Marion.
La chaleur de son goupil aussi, qui attiré comme lui par un confort innatendu était venu s'allonger à ses pieds.
Il tenta de percevoir à sa respiration si Marion dormait.
Lui ne pouvait fermer l'oeil.
Il s'assit dans le lit, alla caresser le dos, puis le ventre de Renart qui lui demandait des caresses.
Bien qu'il ne pu le voir il sourit.
Enfin, le bruit cessa dans la chambre voisine, il entendit la voix un peu empatée par l'alcool de Lulu congédier son amant, la porte grincer en s' ouvrant puis en se refermant.
Bientôt des ronflements sonores se firent entendre.
Il repensa alors à sa journée d'errance, perdu dans Paris, à son arrivée solitaire à la taverne, à Marion à qui il avait simplement proposé de partager un repas, puis qui de confidences en confiidences s'était rapproché de lui comme il s'était rapproché d'elle.
La fatigue alors le pris.
Il la regarda, la potrine se soulevant doucement et régulièrement, apprécia sa confiiance pour l'inconnu qu'il était quelques heures avant, comme elle l'était pour lui.
Avant.
Avant qu'un grand amour ne s'empare de lui.
Il s'allongea à plat dos et doucement pris ses épaules et la fit tourner vers lui, la tête sur son torse.
Son nez dans ses cheveux, juste à respirer son odeur, il se sentait infiniment bien près d'elle.
Il s'endormi enfin, alors que les flammes avaient laisssées place à des braises dans la cheminée, la tête sur la sienne, un sentiment d'apaisement au coeur qu'il cherchait depuis si longtemps