Mahelya
Ce RP se déroule avant le RP Des gens qui cherchent la Lumière en pleine nuit.
Rp ouvert, à condition de rester cohérent et d'envoyer un petit MP avant de poster.
Rp ouvert, à condition de rester cohérent et d'envoyer un petit MP avant de poster.
[Rue de la Justice : Le jour n'était même pas levé]
Voilà on y était, le jour du grand déménagement, le jour de changement de vie, le jour J. La nuit, paresseusement, lentement se retirait des rues de Limoges, bien que quelques étoiles et la lune brillaient encore dans le ciel sombre. Le coq n'avait pas encore chanté et tout semblait encore endormi sauf à la presque sortie de la ville, au 16 rue de la Justice. Une charrette et un carrosses tout deux tirés par deux chevaux - dont deux d'entre eux étaient Ezildur et Armoria - patientaient devant la petite porte de la maison. La cire se consumait et les flammes dansaient dans cette maison de pierre à un étage. Toutes les fenêtres étaient éclairées, et les ombres de plusieurs personnes passaient devant les fenêtres. Il y avait du mouvement ici.
Des petits pas pressés se firent entendre dans les escaliers à l'intérieur, suivit de près par des pas beaucoup plus lourds. La porte d'entrée fut ouverte.
Mahelya sortit de la maison devant son valet Harchi, les bras chargés.
- Harchi, nous n'avons rien oublié ?
- Non Filia je ne pense pas.
- Dis tu as vérifié que Guilhem n'avait rien oublié dans ses affaires ?
- Je vous assure Filia que dès qu'il a fermé l'oeil hier soir, je me suis assuré qu'il avait bien tout pris.
- Bon ... bon ... Très bien. Il a réussi à se lever ce matin ? A-t-il mangé quelque chose ? je n'aime savoir qu'il voyage le ventre vide.
- Et bien je dirai qu'il s'est gavé de pain et de confiture de myrtilles. Vous savez celle que Bertille avait fait.
- Oh tiens d'ailleurs en parlant de Bertille. Est-elle prête ?
- Oui Filia, elle est prête, elle essait de faire prendre un bain à Guilhem, m'est d'avis qu'elle va tenter une fois de plus de lui couper les cheveux... Enfin... Bon voilà c'est la dernière malle, nous pouvons prendre la route, dès que tout le monde sera prêt.
- Parfait, Merci Harchi, peux-tu aller chercher nos retardataires ? Je ne voudrais pas payer trop la location de la charrette et du carrosse.
Le vieux valet posa un regard bienveillant sur la petite Étincelle avant de tourner les talons, une dernière fois en direction de la maison. Il savait la jeune fille économe, elle n'était pas pauvre, loin de là, mais il lui déplaisait de dépenser ses écus dans des choses futiles et sans intérêt. Une bouffée de fierté s'insinua dans l'esprit du vieux soldat. Définitivement il l'avait bien élevée. C'est ainsi, ragaillardi et quelque peu fier de lui, qu'il quitta le champs de vison de la Rouquine.
Seule, là, la jeune fille resserra le col fourré de sa cape, la morsure du froid matinal était violente sur sa fine peau pâle. Les prunelles émeraudes détaillèrent une dernière fois la façade dapparence solide de ce qui avait été "Sa Maison". Tant de souvenirs, tant de détails lui revenaient maintenant en tête alors qu'elle s'apprêtait à la quitter. Arrivée en Limousin, ruinée à cause d'un imbécile envoyé par son Père pour veiller sur elle, elle avait trimé, travailler darrache pied pour pouvoir soffrir cette maison. Plus tard elle y avait accueilli Guilhem quand sa Mère indigne l'avait abandonné. Plus tard encore, ces quatre murs solides avaient été témoins du sommeil d'une Princesse, sa future Mère, celle qu'elle s'apprêtait à rejoindre maintenant.
Et là ... Voilà ... tout était fini... Du moins dans cette maison. La Petite Rousse ne s'était pas résignée pour autant à la mettre en vente. Elle en restait la propriétaire, et qui sait peut-être qu'un jour, elle, Guilhem, Harchi ou Bertille en auraient besoin... M'enfin c'était surtout parce qu'elle n'arrivait pas à concevoir l'idée de se séparer de la première chose qu'elle avait acquis elle-même et comme étant sienne. Un petit soupire s'échappa de sa gorge, laissant un nuage de buée flotter quelques instants dans l'air. L'aube s'annonçait à l'horizon et bientôt le soleil pâle de lhiver étirerait ses rayons pour éclairer d'une lumière blanche cette journée si particulière. Bon il était temps d'y aller là.
- Guilhem ! Harchi ! Bertille ! Peut-on y aller ? Les voitures me coutent une fortune dois-je vous le rappeler ?
Oui ! paraître pingre plutôt que d'avouer que rester quelques minutes de plus devant sa maison, et elle allait se mettre à pleurer.
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filia = fille en latin
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