La.maquerelle
- Ma chère Dame,
Pardonnez le retard qu'à pris mon courrier. De nombreux événements sont venus me bousculer. De... terribles événements. Terribles et à la fois...
Mais commençons par le début.
J'ai parlé avec la compagne du père de mon fils. Que le Très Haut ou Deos, come ils Le nomment ici me le pardonne, mais j'apprécie cette femme. Si je pouvais, je voudrais être son amie. Et je ne puis que la faire souffrir. Elle sait. Elle a trouvé sur lui un de mes cheveux. Et moi, moi je ne peux pas repousser ses avances quand il vient vers moi. S'il renonce à moi je saurais l'accepter, mais je ne puis être l'initiatrice de cela, me comprenez vous, ma chère Dame ? Elle est enceinte ma Dame et... et moi aussi. Je ne sais pas quoi faire...
Mais je m'apitoie sur mon sort inutilement. Comment vous portez vous ? Êtes vous enfin délivrée ? Je prie pour que vous le soyez, et dans les meilleures conditions possibles.
Votre dévouée
D.
Elle envoya le courrier, soigneusement roulé et scellé. Priant avec vigueur que la destinataire soit bien portante et remise de ses couches. Surtout. Que son amie aille bien, sinon... Sinon elle serait bien seule, sans aucun doute.
Elle se plaisait à écrire à cette inconnue, elle l'appréciait même si elle se doutait que la dame se détournerait d'elle si elle venait à apprendre quelle métier elle exerçait. Alors elle restait sur des problèmes que la dame pouvait entendre, et qui étaient d'ailleurs les seuls pour lesquels elle n'avait aucun confident.
Quand le volatile voyageur eut disparu à l'horizon, la maquerelle rentra sasseoir au coin du feu. Pourvu que « sa » dame aille bien!