Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8   >   >>

[RP]Sémur, ces murs, nos murs.

--Bacchus


Elle est gentille, la petite. Elle lui a prit la main et la serre pire que cou de poule le dimanche.

Enfin Bacchus! C'est sur décision des soeurs de Sémur que je me trouve ici. J'ai terminé mes études, selon elles. Ne me ramenez pas là bas, c'est inutile.

Elle secoue la tête à s'en faire tomber tous les cheveux. Heureusement que c'est solidement vissé au crâne, les cheveux, à cet âge. Bacchus jurerait que la menotte tremble dans sa grosse paluche ; la gazoute va bien finir par se trouer la lèvre tellement elle serre les dents ; mais elle le regarde, avec des yeux que... des yeux qui... avec des yeux, quoi ! Bon bah pour les nonnes, tout ça, on trouvera bien quelque chose.

Ne m'avez vous pas dit que Mère n'était pas présente? Mon frère Sylvain est-il parti avec elle? Quand revient-t-elle?

Ça aussi, ça ressemble à Anne, cette façon qu'elle a de poser des questions à la chaîne. On ne le dirait point, maintenant, vu comment la baronne est avare de paroles. Sauf au Conseil, où elle cause des fois tant que ça en endort plus d'un. Bacchus les voit bien, qui font semblant d'écouter, puis qui ne comprennent rien, puis qui disent qu'ils ont la migraine. Il leur botterait bien les fesses, à ces bougres d'ânes, s'il l'osait. Ils auraient mieux fait de poser des tas de questions quand ils étaient petits, ils auraient été un peu moins bêtes maintenant.
La petite Anne-Marie pose des questions, Bacchus aime ça. Il prend son temps pour répondre. Il saisit délicatement le poignet de la demoiselle, de la main qu'elle a bien voulu lui laisser libre, pour se détacher de l'étreinte. Si Dame Anne arrive maintenant et voit sa fille si familière avec un domestique, pour sûr que ça va chanter pouilles.


Dame Anne ne saurait tarder, Demoiselle. Elle est toujours là quand on corne l'eau, sauf quand elle est à Paris, naturellement. Mais elle n'y est point, puisque je suis là. Messire votre frère rentrera ... bah quand il rentrera.

Et pour s'éviter de voir la déception dans les yeux de la petite, il ajoute.

Il rentrera très vite. Je prends votre marmotte. Venez, Demoiselle, entrez. La Matheline vous mènera à votre chambre.

Il charge d'un geste la malle sur sa vaste épaule, s'efface pour laisser passer la jeune fille, répète :

Entrez, entrez !
Sylvain_d_aupic
L'automne donnait à la ville des couleurs magnifiques. Sylvain s'était levé très tôt, il avait quelques taches à remplir, aussi bien auprès de la douane qu'auprès du porcher qui s'occupait de ses bêtes. Puis il avait passé quelques heures sur les remparts. Bien que n'étant pas de service, il passait volontier du temps sur les murs à observer la campagne environnante.

Il reprit la route de la demeure familliale, réfléchissant à l'opportunité d'acquérir sa propre résidence à Sémur. Finalement, celà n'était pas urgent, un château l'attendait dans un Berry qui finirait sans doute un jour par se pacifier.

Puis ses pensées se portèrent sur la soirée de la veille en taverne. La jeune Amellia l'avait beaucoup amusé malgré l'impertinence et l'indiscrétion de ses questions. Un autre visage lui vint à l'esprit et il soupira en pressant le pas.

Quelques minutes plus tard, il passait les portes de la demeure. Anne ne semblait pas être rentrée, Bacchus était invisible, tout autant que Matheline.



Je crois que je vais profiter de ce calme pour lire un peu! Un peu de détente me fera le plus grand bien!

Il prit alors le chemin de son bureau, à la recherche d'un ouvrage d'économie qu'il souhaitait absolument lire. Il ne savait pas pourquoi, mais il lui semblait que les murs lui semblaient moins froids qu'à l'ordinaire.
_________________
Anne_marie_d_aupic
Tout en recouvrant son foyer, Anne-Marie tentait de se rappeler quel était l'état de la demeure avant que sa mère n'ait fait venir des massons. Elle était jeune lorsqu'elle avait vu le bâtiment pour la première fois, si jeune qu'elle peinait à se remémorer leur ancien hotel. Mais les jours suivant leur emménagement étaient clairs. Elle se souvenait combien le sol était vieux et usé, les extérieurs mal entretenus et les bois abîmés.
Cela avait bien changé, à présent, offrant un ravissement certain à la jeune fille.


Dame Anne ne saurait tarder, Demoiselle. Elle est toujours là quand on corne l'eau, sauf quand elle est à Paris, naturellement. Mais elle n'y est point, puisque je suis là. Messire votre frère rentrera ... bah quand il rentrera.

Anne-Marie releva les yeux vers Bacchus et se contenta de hocher la tête, maussade.

Il rentrera très vite. Je prends votre marmotte. Venez, Demoiselle, entrez. La Matheline vous mènera à votre chambre.

La simple parole de Bacchus avait réconforté la demoiselle et c'est sans protester qu'elle rejoignit Matheline pour qu'elle la conduise à sa chambre.

Tandis qu'elle défaisait sa malle, elle jura entendre le couinement de la porte du bureau de son frère. Elle tendit un peu l'oreille, mais la demeure redevint silencieuse. Elle s'amusa de l'idée qu'elle n'éprouverait ainsi pas le dépaysement suite à son départ de son calme couvent, avant d'aller s'asseoir sur le bord de son lit. Quel bonheur était-ce de retrouver son foyer!
Sylvain_d_aupic
C'était maintenant une certitude, l'économie n'était pas la passion du jeune baron. Il trouvait plus de satisfaction dans la lecture d'ouvrages de droit. Aussi, après avoir rapidement feuilleté le premier livre se mit il à la recherche de minutes de procès qu'il souhaitait lire pour approfondir son expérience en ce domaine.

Après une rapide recherche, il revint à l'esprit de Sylvain que les documents qu'il recherchait étaient resté dans sa chambre. Il passa la tête par la porte du bureau.

Matheline, Matheline!

En l'absence de réponse, Sylvain estima qu'elle devait dormir dans un coin ou bien qu'elle était partie à la taverne.

Bien, on est sans doute jamais aussi bien servi que par soi même!

Il gravit donc quatre à quatre les marches qui conduisaient à l'étage pour rejoindre sa chambre.
_________________
Anne_blanche
Mais quel bâsin ! Vous n'avez pas de mal, Matheline ?

Si Anne avait été moins bien élevée, elle aurait tendu le poing en direction du coche qui descendait à toute allure la rue en pente menant au château.
Elle remontait de la basse ville, où elle était allée visiter un nouvel arrivant. Le pauvre avait commis l'erreur de s'encombrer d'une vache, et n'avait plus assez d'argent pour acheter un seau. Elle avait dû écourter sa visite avant que de trouver une solution, l'homme s'étant engagé pour la journée dans la milice. Matheline et Anne le regardèrent partir vers les remparts, l'air tout penaud.


Je lui avait écrit, pourtant... Nous règlerons ça demain. Rentrons, Matheline, on va bientôt corner l'eau.


C'est alors qu'elles amorçaient la montée, à un endroit où la rue était rendue plus étroite par l'avancée d'étals sur le haut du pavé, qu'un bruit d'enfer les alerta. Les deux femmes n'eurent que le temps de se plaquer dans deux encoignures, de part et d'autre de la rue. Le coche passa en les frôlant.
Laissant là les badauds qui, attirés par le bruit, hurlaient des invectives à l'encontre du cocher inconnu, Anne se signa pour remercier le Très-haut de leur avoir laissé la vie sauve et remonta la rue, le cœur battant à tout rompre, non sans avoir envoyé Matheline en avant pour qu'elle lui prépare une robe propre. Le coche, en les frôlant, avait projeté sur les jupes la saleté de la rue.

Elle parvint à l'hôtel peu avant midi.
Une ombre surgit à mi-chemin de l'escalier. Dans l'état de nerfs où elle était, Anne sursauta.


Eh bien, Bacchus ! Que faites-vous ici à cette heure ? Encore un souci aux étuves ?

En effet, Anne avait fait installé à l'étage où Sylvain et elle avaient leurs chambres des étuves alimentées par l'eau que l'on chauffait au sous-sol, dans la vaste cuisine naguère restaurée. Un ingénieux système amenait l'eau à bonne température dans une vaste cuve de bois tapissée de draps. Des tuyaux de plomb ramenaient ensuite l'eau des bains dans la buanderie, située près de la cuisine, directement dans la cuve où la lingère faisait la buée. Du moins, en théorie. L'ouvrier qui avait installé lesdits tuyaux de plomb avait mal calculé les diamètres, semblait-il, et il ne se passait pas de semaine sans que le pauvre Bacchus dût, armé d'un petit marteau, chercher au son l'endroit des bouchons.
Mais le brave Bacchus n'avait pas la mine de l'homme qui vient de s'empêtrer les mains dans un mélange de cheveux, de squames et de savon mal fondu. Il souriait de toute sa moustache, découvrant des dents à rendre jaloux un cheval de trois ans.


Ya une surprise, Dame Anne !

Une surprise, Bacchus ?


Ce n'était pas particulièrement plaisant, comme idée. Anne n'était pas de celles qui aiment les surprises. Son quotidien aux heures et minutes bien remplies s'accommodait mal des surprises.
Elle suivit le regard que le cocher lançait vers l'étage et, consciente qu'il n'en dirait pas davantage - parce que lui, les surprises, il les adorait ! - elle acheva son ascension.

La porte de sa fille était entrebâillée.


Par les chausses roses d'Aristote ! Une visite...

Regard navré sur sa robe souillée.

Vite, Matheline, venez m'aider !


Trottinement en direction de sa propre chambre, au seuil de laquelle l'attendaient Matheline et son sourire édenté.

Mais à qui diantre Bacchus aurait-il donné la chambre d'Anne-Marie ?

Doigts sur les lèvres pour intimer silence à la servante, pas de loup jusqu'à la porte, regard discrètement coulé à l'intérieur.
Assise sur le lit, une jeune fille à la flamboyante chevelure, l'air maussade.


Anne-Marie !


Anne n'avait jamais été bien maternelle. Mère trop jeune d'enfants non désirés, elle avait laissé à d'autres le soin de les élever. Mais, consciente de ses devoirs vis-à-vis de la chair de sa chair, elle avait veillé à ce que ce fût bien fait. Ses visites au couvent d'Anne-Marie avaient été ponctuellement bimensuelles, ses entretiens avec la mère supérieures aussi fréquents que nécessaire.
Le premier élan qui la porta vers sa fille fut aussitôt réfréné. Mortifiée de l'accueillir dans une robe sale, elle s'avança d'un pas dans la chambre, paume en avant pour prévenir toute velléité d'embrassade.


Laissez-moi le temps de me changer, un pendard de cocher m'a aspergée de fange. Bienvenue chez vous, Anne-Marie.

Puis, au cocher qui n'avait pu résister à l'envie d'assister aux retrouvailles :

Bacchus, mandez Messire Sylvain. Qu'il tienne compagnie à sa sœur jusqu'au dîner. Et dites au cuisinier d'ajouter un plat de desserte, et un flacon de vin d'Irancy.

Léger sourire à la jeune personne, et Anne se retira dans sa chambre.
_________________
Sylvain_d_aupic
A peine Sylvain avait il mit le pied sur la première marche de l'escalier qu'il entendit la voix de sa mère:

Bacchus, mandez Messire Sylvain. Qu'il tienne compagnie à sa sœur jusqu'au dîner. Et dites au cuisinier d'ajouter un plat de desserte, et un flacon de vin d'Irancy.

Sylvain dressa les oreilles autant que la physiologie humaine le permettait. Sa soeur! Anne Marie était là et il n'avait pas été prévenu! Purement scandaleux! Il épousseta rapidement ses habits et monta vers les chambres en essayant de paraître le plus calme possible. Sa mère n'aurait pas voulu d'un baron essoufflé et trop empressé dans sa demeure.

Arrivé sur le palier, il frappa à la porte d'Anne Marie, car après tout, il était impoli d'entrer dans la chambre d'une jeune femme sans y être invité, fusse t'elle votre soeur jumelle.
[/i]
_________________
Anne_blanche
Il y avait eu l'incrédulité, moqueuse, dédaigneuse.
Il y avait eu la déception, intense, amère.
Il y avait eu la colère, noire.
Il y avait eu l'abattement.

Il restait la détermination.

Ce qui avait provoqué tout cela ? Un ... Hum ... Disons un être humain. Homme ou femme, peu importe. Nous dirons "il" et "un", considérant que c'est aussi neutre que lorsqu'on dit "un tabouret" ou "un instrument".
L'être humain, donc, était du genre faraud. Il n'avait pas pu s'empêcher de venir, à la nuit close, frapper à la porte de la maison. Ses mots, Anne les avait encore à l'oreille.


J'ai voté contre vous, au Collège. Je suis pas seul. On est plusieurs à pas pouvoir vous sentir. Vous ne serez jamais duchesse.

Il riait. Il avait trouvé cela follement spirituel, d'être le premier à venir lui annoncer son invalidation.

L'incrédulité : Anne n'y avait pas cru. Non parce qu'elle imaginait la chose impossible, elle était bien trop au fait de la nature humaine pour cela. Mais parce qu'elle croyait que le visiteur nocturne galéjait. Peut-on être assez bête pour se vanter auprès de sa victime ? Eh bien oui, manifestement.

La déception : Elle les savait haineux, pour quatre d'entre eux. Elle avait cru pouvoir compter sur l'un des deux autres, simplement parce qu'elle appréciait beaucoup sa douce amie, et qu'elle s'était imaginé que la tourterelle avait choisi son tourtereau à son image.

La colère : Quand on ne peut détruire, on tente de salir.

Et l'abattement...

Le tout n'avait duré que quelques courtes minutes. Anne avait trop vécu de choses éprouvantes pour se complaire en l'abattement. Le visiteur se tenait devant elle, droit comme un i, tout fier de lui. Elle avait feint de le traiter par le mépris.

Et l'idiot avait tout déballé : en quelques minutes, à coups de petites phrases cinglant l'orgueil de l'idiot, elle se retrouva en possession des minutes de son simulacre de procès au Collège de la Noblesse. Bien avant la parution de l'annonce, elle savait.


Della, Angelyque, Eusaias, Olivier, Wolfar, Theodomir ... Ça fait 6, cela. Pas une majorité. Vous vous êtes fait avoir, mon pauvre.


Et le nigaud d'expliquer, sur le ton que l'on emploie pour s'adresser à un enfant qui a oublié sa jugeotte dans le ventre de sa mère, que la baronne Della, en tant que tutrice de Son Altesse Charlemagne, détenait à elle seule 13 des voix qui la mettaient au ban de la politique bourguignonne...

Calmement, Anne s'était emparée des minutes, et les avait rangées dans sa bougette, sous l'œil du formidable Bacchus, surgi à point nommé.


Je garde cela. Bacchus vous raccompagnera. Par pitié pour votre famille, je tairai votre nom.

Protestations, supplications...
Anne fut intraitable. Les minutes furent transférées de sa bougette en son archif, sitôt le visiteur - à moins que ce ne soit une visiteuse, puisque l'on a pris le parti de parler d'un être humain - gentiment raccompagné par Bacchus à la porte de la rue.


Sylvain ! Sylvain !


Il faisait nuit, Sylvain n'était peut-être pas encore rentré de sa patrouille sur les remparts.

Sylvain ! Venez çà, s'il vous plaît, que je vous conte une histoire pour le moins admirable !

_________________
Sylvain_d_aupic
Sylvain ! Venez çà, s'il vous plaît, que je vous conte une histoire pour le moins admirable !

Sylvain sursauta. Il était jusque là endormi sur les dossiers qu'il avait rapporté de la mairie. Pas très sérieux, certes, mais il sortait d'une période de deux semaines de garde d'affilée et sentait nettement le poids des nuit blanches.

Pour autant, la phrase de sa mère sonnait étrangement. Il arrivait difficilement à situer le ton. Néanmoins, si elle appelait, c'est qu'elle tenait vraiment à le voir.

Il remit donc un peu d'ordre dans sa tenue et sa coiffure et sorti de son bureau.



Mère? Vous m'avez demandé?

Dans un effort surhumain, il parvint même à ne pas avoir l'air trop ensommeillé.
_________________
Anne_blanche
Elle ne s'impatientait même pas, toute occupée à savourer le sel de l'histoire. Sel qu'elle était seule à percevoir dans son entier, d'ailleurs... Pour l'instant.

Mère? Vous m'avez demandé?

Oui, Sylvain.

Distraitement, elle lui désigna un siège, resta elle-même debout, mains tendues au feu.

Figurez-vous que sort d'ici certain noble bourguignon qui ...
Mais quelle piètre mine vous faites, Sylvain ! Attendez au moins la fin de mon histoire pour afficher ces yeux battus et ces joues blêmes. Vous semblez l'ombre de vous-même... Bref !


Sans plus s'occuper des cernes de son fils, elle lui conta par le menu la visite qu'elle venait d'avoir. Elle souriait quand elle conclut.

L'annonce paraîtra demain, à deux jours du résultat des élections. Autrement dit, les gens qui ont voté pour notre liste sont ouvertement bafoués par Eusaias, Angelyque et leur clique.
Mais le plus drôle, c'est l'argument massue du Bouillon !
Que je vous explique : il a présenté au Collège de la Noblesse, comme étant de la main de Son Excellence Alandrisse, un document de travail du Secrétariat d'Etat.


Un rire léger fusa.

Ce document dit, en toutes lettres, que le rapport fait à la Curia par les Secrétaires d'Etat "pourra faire mention de" ... tel et tel élément. "pourra" ! Notez bien, Sylvain : aucune obligation.

Nouveau rire, tellement la naïveté de ceux qui avaient suivi le Bouillon sur cette piste lui paraissait drôle.

Et il a enchaîné aussitôt en disant, je cite - elle imita inconsciemment la voix de fausset prise par son informateur quand il avait rapporté les paroles d'Eusaias : "Donc nous savons qu'hebdomadairement elle sort des informations, en jurant le contraire, du conseil de bourgogne au bénéfice des instances royales."
N'est-il pas amusant, ce "donc", Sylvain ? Non ? D'autant plus amusant que ce document produit par le Bouillon est de la main de ... Pisan ! Pisan, morte depuis des lustres ! Il y a eu depuis trois autres personnes à la charge de Premier Secrétaire d'Etat : trois !


Le visage d'Anne redevint grave.


Et c'est à ça, à ces pitres enfarinés, que sont confiées les destinées d'un aussi beau Duché que la Bourgogne... Il faut bien avouer que les Bourguignons n'y peuvent plus grand-chose. Tout est verrouillé.
_________________
Sylvain_d_aupic
Sylvain écoutait attentivement sa mère. Elle riait! Voilà bien un comportement auquel il n'avait pas souvent assisté. Restait à analyser les informations qu'il venait d'apprendre.

Tout d'abord l'inégibilité d'Anne, et de ce fait de toute sa liste. A deux jours de la cloture du scrutin, il y avait de quoi se sentir lésé!

Le reste du discours était un peu confut, mais il semblait évident qu'Anne était victime d'accusations diffamantes pour lesquelles ses accusateurs n'avaient que des preuves inconsistantes. Bref, des queues de cerises!

Voilà qui en disait long sur l'intégrité de "l'élite dirigeante" de Bourgogne. Sylvain n'avait pas encore compris les raisons du renvoi de sa mère du poste de Bailli, et voilà qu'une nouvelle mauvaise nouvelle frappait.

Il admira la courage apparent d'Anne, tout en se doutant des souffrances qu'elle devait s'efforcer de cacher. La dignité de cette femme la rendait presque irréelle.


Et bien... Je ne sais trop que dire. La méthode est basse. Père mentionnait dans ses écrits le dégout qu'il avait fini pas avoir de la classe politique Berrichonne et de ses complots, il n'aurait pas été dépaysé en Bourgogne. Il semble que la soif de pouvoir ôte toute dignité à certains.

Sylvain se lèva et s'approcha à son tour du feu. La fatigue avait quitté son esprit. Il était trop occupé à analyser toutes les informations pour ressentir une quelconque lassitude.

Pour quelles raisons, en dehors de celles que mon esprit suspicieux imagine, devez vous subir un tel acharnement? Votre dévouement envers le duché et le royaume font de vous une personne de qualité.
_________________
Emmaline
La Dame de Saint Leger sur Dheune ne cessait de maugreer depuis deux jours voir quatre,meme davantage.
Ce qui etait arrivé a la baronne etait inadmissible et la plus ville chose a laquelle elle aie eu la dure epreuve d'assister.
Elle savait que la Baronne etait integre et qu'elle etait une des meilleures gestionnaire et economiste du duché.
Elle hésitait car elle ne connaissait la Baronne Anne que pour le travail au conseil ou pour les elections,elle ne la connaissait pas intimement ,mais elle devait lui redire son soutien,elle ne devait pas se laisser abattre ,la Bourgogne avait besoin d'elle.
Elle arriva a Semur a la tombee de la nuit.
Elle se renseigna pour trouver la maison de la Baronne.Elle fut renseignée rapidement,la Baronne semblait connue et appreciée dans ce village
Elle arriva a la grille de la proprieté et se fit annoncer


Hola,bonjour!
Pourriez vous annoncer Dame Emmaline de St Leger sur Dheune,je vous prie!

_________________

connetable actuellement ,ex maire de nevers ,13 mandats ,ex bailli
Anne_blanche
Anne hocha la tête pensivement quand Sylvain évoqua son père, feu le baron d'Aupic, mort des suites d'une vieille blessure, à qui elle n'avait été mariée que le temps d'apprécier l'état de mariage.

La soif de pouvoir, oui... Absurde. Tout bonnement absurde.

Son fils s'approcha d'elle, et Anne se prit à chercher, dans les traits juvéniles, ceux du père. Quatorze années, déjà, s'étaient écoulées depuis sa mort. Il ne restait à Anne qu'un portrait, réalisé des années auparavant par une artiste sancerroise, et qui trônait dans la bibliothèque du château d'Aupic. Sylvain ressemblait à l'homme du portrait, bien plus qu'à l'homme vieillissant qui avait été l'époux d'Anne.

Pour quelles raisons, en dehors de celles que mon esprit suspicieux imagine, devez vous subir un tel acharnement? Votre dévouement envers le duché et le royaume font de vous une personne de qualité.

Bonne question... J'avoue ne les point trop comprendre. L'annonce de mon invalidation parle de "comportement", de "quasi-certitude"... Termes vagues s'il en est. A croire que votre esprit suspicieux, Sylvain, est plus près de la vérité que vous ne le... Qu'est-ce, Bacchus ? Allez voir.


Instinctivement, Anne se rapprocha de son fils. Quelqu'un appelait, à la porte de la rue.
Le sourire lui revint quand Bacchus fit entrer la visiteuse.


Dame Emmaline ! Que me vaut le plaisir ? Voici mon fils, Sylvain, maire de Sémur. Sylvain, la Dame de St-Léger.
Bacchus ! allez quérir une robe fourrée pour Dame Emmaline ! Et de l'hypocras pour tous nous réchauffer.

_________________
Emmaline
Un grand gaillard a la grosse moustache avait accueilli la Dame de St Leger ,il etait impressionnant mais courtois malgré tout.
Il introduisit la jeune femme dans le salon.La baronne etait en presence de son fils,Emma l'avait juste rencontré pour les elections.


Bonjour Baronne Anne, bonjour Messire Sylvain enchantée.
merci de me recevoir a cette heure

Messire Sylvain,vous etes maire,je ne vous avais pas rencontré lorsque je l'etais moi meme,sans doute ne l'etiez vous pas encore
Citation:
Bacchus ! allez quérir une robe fourrée pour Dame Emmaline ! Et de l'hypocras pour tous nous réchauffer.


Emmaline n'etait pas habituee a etre reçue ainsi,mais Anne etait tres chaleureuse et sut mettre Emma a l'aise
cependant,une robe fourrée,qu'etait ce donc? c'est vrai qu'il ne faisait pas tres chaud mais...


Eh bien,je venais vous voir pour vous entretenir des derniers evénements,de votre invalidation programmée.Si vous saviez comme j'ai eté tres en colere surtout dans la façon dont cela a eté fait!
deja les motifs ne me semblaient pas valables du tout,moi qui vous sait integre et completement dévouee a la Bourgogne mais surtout faire voter le college de la noblesse la nuit du changement d'année alors que tous les nobles festoyaient,c'en etait trop! Certes,il y eu prolongation mais peu de votants malgré tout ,sinon pour sur vous n'auriez pas eté invalidée

je venais vous dire mon soutien,et vous demander si je pouvais vous etre de quelque utilité Baronne


La dame de St Leger parlait en s'emportant,revivant ce qu'elle avait ressenti au collége .
La bas ,elle avait essayé de defendre la Baronne mais sans droit de vote,cela n'avait que peu de portee .Heureusement sa suzeraine avait voté en son sens .
Elle avait reussi a les faire prolonger de 48 heures mais ce n'etait pas assez.

Excusez moi Baronne,je m'emporte un peu

Emmaline prit le verre et la robe apportee par Bacchus

merci beaucoup
_________________

connetable actuellement ,ex maire de nevers ,13 mandats ,ex bailli
Anne_blanche
Puisque l'on était entre soi, Anne se permit de prendre ses aises dans son faudesteuil près de la cheminée, et de glisser ses pieds dans un manchon de vair astucieusement cousu à un petit tabouret. Petite, frêle, elle avait toujours été frileuse. Quand le manque de sommeil ou quelque angoisse venait se surajouter, elle gelait littéralement.
Le bon Bacchus, avec sa prévenance habituelle, avait rapporté non une, mais trois robes fourrées.
Tout en écoutant le motif de la visite d'Emmaline, Anne servit l'hypocras, puis s'enveloppa chaudement dans la robe. La fourrure lui chatouillait le cou, juste sous sa guimpe, mais ce n'était pas vraiment désagréable.


Excusez moi Baronne,je m'emporte un peu

Vous êtes toute excusée, Dame. Votre colère me semble légitime. N'en dites pas plus, je vous prie. Je sais les membres du Collège soumis au devoir de réserve, et de toutes façons, comme j'étais en train de l'expliquer à Sylvain, un fat est venu me compter tous les détails de l'affaire.

Elle savoura longuement une infime gorgée d'hypocras, les yeux perdus dans les flammes.

Je sais pouvoir compter sur vous. De par mon invalidation, vous accéderez au Conseil dans quelques jours. J'espère que le nouveau feudataire aura la sagesse de vous confier un poste où vous pourrez donner votre pleine mesure au service de la Bourgogne.
Et puisque nous sommes entre nous...

Anne se tourna vers Sylvain.

Messire mon fils, gardez-vous jamais de la jalousie. C'est là bien mauvaise conseillère. C'est un ressort que tout manipulateur peut faire agir sans peine, dès lors qu'il vous en sait porteur. Et vous êtes alors à la merci des plus vils... Car ne nous leurrons pas : c'est exactement ce qui s'est passé, en cette affaire.

Nouvelle gorgée, encore plus infime, encore plus lente. "Anne, vous n'êtes qu'une bouche sucrée !" avait coutume de se moquer feue sa mère, quand elle était enfant. Ce goût du sucre ne l'avait jamais quittée. Elle aimait les dragées, les oublies, le miel et les sanbocades.

Dame Emmaline, pardonnez mes silences. J'ai beau être habituée à voir surgir sous mes pas ce genre d'embûches, ça me laisse toujours aussi rêveuse.

_________________
Armoria
Une bonne galopade. Après tout, Armoria n'en était plus à une course près... Cataclop cataclop, donc, pour filer d'une traite vers Sémur, et la demeure d'Anne, où elle avait été conviée.

Et où, comme il se doit, elle se fit annoncer en arrivant dans sa tenue guerrière.

_________________

Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)