Anne_marie_d_aupic
[Le couvent au petit matin]
Un rayon de soleil s'enfila par une fenêtre de la grande salle à manger pour venir me chatouiller la joue. Pour le nombre de femmes présentent lors de ce petit déjeuner c'était fort calme. Comme chaque année les soeurs allaient annonçer les filles se devant de quitter le couvent. Pour certaines c'était le début d'une grande liberté et un désir insoutenable de claquer la porte à la méditation et à l'introversion. Pour d'autres, c'était une nostalgie immense, pensant que le seul endroit où elles avaient vraiment leurs places était ici. Je fais partie de ces autres. Le silence est de mise, non pas pour se recueillir et respecter la grandeur de Dieu mais parce que chacune attend d'entendre les prénoms cités. Evidemment nous avons toutes une petite idée de celles qui vont quitter les lieux, puisque les critères pour partir sont énumérés à chaque entrée de nouvelles "fille".
Je ne cesse de regarder la mère supérieur, guettant le moindre faits et gestes, et finalement le moment que tout le monde attendais le plus arriva: la mère supérieur s'essyua la bouche avec parsimonie et se leva avec difficulté dû à son grand âge. Elle n'eut point besoins de faire instaurer le silence puisqu'il y régnait déjà.
Raclement de gorge et....
Mes filles, comme vous le savez il est temps pour certaines d'entre vous de nous quitter. Puisse Dieu vous protéger à chaque moment de votre vie. Puisse que vous trouviez votre chemin dans la recherche de vertu...
Quelques chuchotis de certaines bien loingtaine d'accéder à la vertu mais bien plus attirer par mille péchés vinrent interrompre la mère supérieure. Ses yeux tirant vers le bleu foncé, étaient signe de colère et de récurage de latrines pour les coupables. Telle une incarnation du Très haut, elle voyait tout, entendait tout, ce qui procurait chez moi une certaine inquiétude envers notre mère. Celle-ci repris:
Pour certaines, l'accompagnement des soeurs et moi même dans votre apprentissage de la vie se termine. Cela signifie que vous êtes dans la capacité d'assumer vos choix et vos responsabilités.
Pas un mot de plus concernant les sentiments, les années passés, les joies et les peines...Non, pas un mot sur le coeur, simplement sur la raison et la foi. Quelque part au fond de moi je suis persuadée que les soeurs et la mère supérieure s'attachent à nous mais elles se gardent de le montrer pour ne point rendre les choses plus dure que ce qu'elles le sont déjà. C'est ainsi que les prénoms défilèrent dans la bouche de la mère supérieure pendant que je priait le Très-Haut de me garder ici:
Clea, Isabelle, Elisabeth, Antoinette, Armonya, Anne-Marie....
Mon prénom est sortie ou ce n'est qu'une terrible illusion? J'allais donner un léger coup de coude à ma voisine quand je vis les regard envieuse de certaines qui me souriait et me faisait signe "oui" de la tête! Pour elles ce "oui" était une victoire, la liberté, l'air pur.... pour moi c'était le début d'un long cauchemard...
La petit déjeuner se termina dans l'euphorie, les échanges des filles, les déceptions les larmes de joies, de tristesse et pour moi un profond mutisme qui semblait coller à la peau de génération en génération. Le visage dépourvu de toute expression, ne laissant paraître aucun sentiment, je me levais, replaçait machinalement une mèche inexistante dans mon chignons très serré et me déplaça vers ma chambre pour plier mes bagages. La mort dans l'âme et la nostalgie me prenant de pleins fouet je me remémora ces 10 années de couvent.
Entrée à 5 printemps j'en ressort aujourd'hui à 15. J'ai tout de suite aimé cet endroit verdoyant, immense et spacieux. Les soeurs nous donnaient chaque matin des leçons de vie, chaque après midi des recueillements sur le Très-haut. Bien qu'elles ne pouvaient pas nous baptiser, les soeurs nous racontaient l'histoire d'Aristote et de Christos, elles nous apprenaient les prières, les credos et des chants. Nous recevions une éducations, de la nourriture et des soins sanitaire mais point d'amour. Cela ne me manqua pas puisqu'avant mes 5 ans, ma mère ne nous offrait que peu de marques d'affections. Ici j'étais presque dans un certain paradis mais dehors que trouverais-je?
L'avancée vers la sortie était lente mais réelle, une drôle d'impression me chatouilla le creux de l'estomac. Je m'arrêtais et rejoignis le groupe qui allait dire aurevoir pour la dernière fois aux soeurs et à la mère supérieure. Un aurevoir et c'est tout pas de beaux discours ni autres palabres qui donneraient les larmes aux yeux. Chacune notre tour nous prononçâmes un "Aurevoir" enjoué, triste ou neutre. Lorsque mon regard se posa sur cette lourde porte d'entrée du couvent je me reposai la question de ce qui m'attendrait dehors.
Nous sortons, et je découvre une rue que je ne connaissais pas. Le couvent était tellement immense que nous n'avions pas besoin de sortir hors du couvent pour vivre. Comme une amnésique je marchais vers nulle part me demandant cruellement ce que j'allais devenir. Je me sentais seule, terriblement seule et puis ma mémoire revint: j'avais une famille. Enfin j'avais une mère, un frère et une nourrice. Trois personnes qui ne m'ont jamais donné de nouvelles d'ailleurs! De rage et de tristesse une larme coula malgré moi sur une joue rougit par les émotions. Je ne la sentais pas, j'étais obstinée par ce manque d'attention de mes proches.
"Je dois frenchement pas leur manquer"
"Quelle indigne famille"
"J'enrage, personne ne m'aime donc?"
Ce que je ne savais pas, c'est que les soeurs nous privèrent soigneusement des missives nous étant destinées. Ceci dans le but de ne point entraver notre concentration sur les apprentissages de la vie, les règles, les moeurs et la foi. Me voilà fourré dans un malentendu jusqu'au cou. Je marche donc argneusement vers ma maison où surement personne ne m'attendrait.
[Devant la maison vers midi]
Voilà, après quelques renseignements auprès de braves gens sur le lieu de résidence de Anne de Culan, je me retrouve face à un grand portail que je reconnais. Le pincement au coeur me procure la chaire de poule, étonnant contraste avec les quelques gouttes de sueurs qui perlent à mon front de par l'effort intense de la marche. Finalement la maison de Culan était bien loin du couvent, j'en ai vu des rues et des ruelles et des grandes avenues avec des charettes pleines manquant de vous écraser les pieds au passage. J'avais peur devant ce portail, peur de pas plaire et peur de trouver ou retrouver ou ne pas trouver ce qu'il y avait derrière. Je sortit un mouchoir de mon corsage couleur gris fonçé pour m'essuyer le visage. Je le pliais correctement et le remis dans une poche de mon jupon lui étirant les plis au passage. Mes mains passèrent sur les côtés de ma tête pour étirer les cheveux couleurs des blés déjà tirés au maximum et vérifia que le chignon était parfait. Une fois que ma présentation me parraissait correcte j'hélà plus faiblement que je ne le pensais à qui m'entendrait:
Bonjour, Ily a quelqu'un?
Un rayon de soleil s'enfila par une fenêtre de la grande salle à manger pour venir me chatouiller la joue. Pour le nombre de femmes présentent lors de ce petit déjeuner c'était fort calme. Comme chaque année les soeurs allaient annonçer les filles se devant de quitter le couvent. Pour certaines c'était le début d'une grande liberté et un désir insoutenable de claquer la porte à la méditation et à l'introversion. Pour d'autres, c'était une nostalgie immense, pensant que le seul endroit où elles avaient vraiment leurs places était ici. Je fais partie de ces autres. Le silence est de mise, non pas pour se recueillir et respecter la grandeur de Dieu mais parce que chacune attend d'entendre les prénoms cités. Evidemment nous avons toutes une petite idée de celles qui vont quitter les lieux, puisque les critères pour partir sont énumérés à chaque entrée de nouvelles "fille".
Je ne cesse de regarder la mère supérieur, guettant le moindre faits et gestes, et finalement le moment que tout le monde attendais le plus arriva: la mère supérieur s'essyua la bouche avec parsimonie et se leva avec difficulté dû à son grand âge. Elle n'eut point besoins de faire instaurer le silence puisqu'il y régnait déjà.
Raclement de gorge et....
Mes filles, comme vous le savez il est temps pour certaines d'entre vous de nous quitter. Puisse Dieu vous protéger à chaque moment de votre vie. Puisse que vous trouviez votre chemin dans la recherche de vertu...
Quelques chuchotis de certaines bien loingtaine d'accéder à la vertu mais bien plus attirer par mille péchés vinrent interrompre la mère supérieure. Ses yeux tirant vers le bleu foncé, étaient signe de colère et de récurage de latrines pour les coupables. Telle une incarnation du Très haut, elle voyait tout, entendait tout, ce qui procurait chez moi une certaine inquiétude envers notre mère. Celle-ci repris:
Pour certaines, l'accompagnement des soeurs et moi même dans votre apprentissage de la vie se termine. Cela signifie que vous êtes dans la capacité d'assumer vos choix et vos responsabilités.
Pas un mot de plus concernant les sentiments, les années passés, les joies et les peines...Non, pas un mot sur le coeur, simplement sur la raison et la foi. Quelque part au fond de moi je suis persuadée que les soeurs et la mère supérieure s'attachent à nous mais elles se gardent de le montrer pour ne point rendre les choses plus dure que ce qu'elles le sont déjà. C'est ainsi que les prénoms défilèrent dans la bouche de la mère supérieure pendant que je priait le Très-Haut de me garder ici:
Clea, Isabelle, Elisabeth, Antoinette, Armonya, Anne-Marie....
Mon prénom est sortie ou ce n'est qu'une terrible illusion? J'allais donner un léger coup de coude à ma voisine quand je vis les regard envieuse de certaines qui me souriait et me faisait signe "oui" de la tête! Pour elles ce "oui" était une victoire, la liberté, l'air pur.... pour moi c'était le début d'un long cauchemard...
La petit déjeuner se termina dans l'euphorie, les échanges des filles, les déceptions les larmes de joies, de tristesse et pour moi un profond mutisme qui semblait coller à la peau de génération en génération. Le visage dépourvu de toute expression, ne laissant paraître aucun sentiment, je me levais, replaçait machinalement une mèche inexistante dans mon chignons très serré et me déplaça vers ma chambre pour plier mes bagages. La mort dans l'âme et la nostalgie me prenant de pleins fouet je me remémora ces 10 années de couvent.
Entrée à 5 printemps j'en ressort aujourd'hui à 15. J'ai tout de suite aimé cet endroit verdoyant, immense et spacieux. Les soeurs nous donnaient chaque matin des leçons de vie, chaque après midi des recueillements sur le Très-haut. Bien qu'elles ne pouvaient pas nous baptiser, les soeurs nous racontaient l'histoire d'Aristote et de Christos, elles nous apprenaient les prières, les credos et des chants. Nous recevions une éducations, de la nourriture et des soins sanitaire mais point d'amour. Cela ne me manqua pas puisqu'avant mes 5 ans, ma mère ne nous offrait que peu de marques d'affections. Ici j'étais presque dans un certain paradis mais dehors que trouverais-je?
L'avancée vers la sortie était lente mais réelle, une drôle d'impression me chatouilla le creux de l'estomac. Je m'arrêtais et rejoignis le groupe qui allait dire aurevoir pour la dernière fois aux soeurs et à la mère supérieure. Un aurevoir et c'est tout pas de beaux discours ni autres palabres qui donneraient les larmes aux yeux. Chacune notre tour nous prononçâmes un "Aurevoir" enjoué, triste ou neutre. Lorsque mon regard se posa sur cette lourde porte d'entrée du couvent je me reposai la question de ce qui m'attendrait dehors.
Nous sortons, et je découvre une rue que je ne connaissais pas. Le couvent était tellement immense que nous n'avions pas besoin de sortir hors du couvent pour vivre. Comme une amnésique je marchais vers nulle part me demandant cruellement ce que j'allais devenir. Je me sentais seule, terriblement seule et puis ma mémoire revint: j'avais une famille. Enfin j'avais une mère, un frère et une nourrice. Trois personnes qui ne m'ont jamais donné de nouvelles d'ailleurs! De rage et de tristesse une larme coula malgré moi sur une joue rougit par les émotions. Je ne la sentais pas, j'étais obstinée par ce manque d'attention de mes proches.
"Je dois frenchement pas leur manquer"
"Quelle indigne famille"
"J'enrage, personne ne m'aime donc?"
Ce que je ne savais pas, c'est que les soeurs nous privèrent soigneusement des missives nous étant destinées. Ceci dans le but de ne point entraver notre concentration sur les apprentissages de la vie, les règles, les moeurs et la foi. Me voilà fourré dans un malentendu jusqu'au cou. Je marche donc argneusement vers ma maison où surement personne ne m'attendrait.
[Devant la maison vers midi]
Voilà, après quelques renseignements auprès de braves gens sur le lieu de résidence de Anne de Culan, je me retrouve face à un grand portail que je reconnais. Le pincement au coeur me procure la chaire de poule, étonnant contraste avec les quelques gouttes de sueurs qui perlent à mon front de par l'effort intense de la marche. Finalement la maison de Culan était bien loin du couvent, j'en ai vu des rues et des ruelles et des grandes avenues avec des charettes pleines manquant de vous écraser les pieds au passage. J'avais peur devant ce portail, peur de pas plaire et peur de trouver ou retrouver ou ne pas trouver ce qu'il y avait derrière. Je sortit un mouchoir de mon corsage couleur gris fonçé pour m'essuyer le visage. Je le pliais correctement et le remis dans une poche de mon jupon lui étirant les plis au passage. Mes mains passèrent sur les côtés de ma tête pour étirer les cheveux couleurs des blés déjà tirés au maximum et vérifia que le chignon était parfait. Une fois que ma présentation me parraissait correcte j'hélà plus faiblement que je ne le pensais à qui m'entendrait:
Bonjour, Ily a quelqu'un?