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[RP] Petit objet de tous mes désirs !

Grimoald
« L'ignorance où il était de la plupart des choses de la vie lui donnait cette naïveté qui est un agrément, quand elle n'est pas ridicule. »
Jean le Rond d' Alembert in Eloges, Terrasson.



    La réponse de la Brune ne se fait point attendre. Elle est tranchante, cassante...
    C'est lui qui s'est laisser duper. C'est lui qui a suivi cette femme qu'il ne connaissait ni d’Ève ni d'Adam. C'est lui qui n'avait point vu le danger. Il l'avait suivi sans une once de doute, le piège s'était refermé et il s'était retrouvé prisonnier de ses griffes. Comment avait-il pu ? Comment avait-il pu ne se douter de rien ? Comment avait-il pu se laisser avoir une fois de plus ? Il était coupable. Coupable de s'être laisser duper, abuser... violer.
    Le mot ne lui traversait pas l'esprit. Il était incapable de mettre un nom sur ce qu'il venait de se produire. Un crime à n'en point douter, et c'en était bien assez pour que le jeune nain se sente tout aussi criminel, du moins complice.
    Il s'était laisser duper, avait tenter de se défendre, mais au final, son corps et son esprit avait perdu la bataille et le Mal s'était produit. Sa défaite, le dépôt des armes, le rendait à ses yeux tout aussi coupable que la vile Brune. Pis encore ! Son corps, loin d'éprouvé le dégoût et la honte, avait exulté !
    Là était son crime. S'être laissé duper, avoir commis le péché de chair, était chose honteuse. Mais que son esprit se soit embrumé, enivré, et que son corps ait connu telle jouissance... cela était chose impardonnable, chose que l'on ne pouvait confesser, cela était complicité, cela était criminel...

    Il pleurait à chaudes larmes, presque entièrement nu sur le lit du crime. Il voulait protester alors qu'il la regardait, bien qu'aveugler par les larmes, finir de se rhabiller. Lui n'en avait pas la force, il restait comme clouer sur le lit, incapable de se mouvoir. Mais elle, elle se rhabillait, en apparence sans scrupules aucuns.
    Il voulait protester, lui dire qu'il fallait qu'ils se confessent tous deux. Ce qu'il craignait le plus, c'était le châtiment divin. Il le savait, un jour où l'autre, avant ou quand viendra sa dernière heure, le Très-Haut lui rappellerait ce crime. Nul doute que l'on pourrissait sur la Lune pour moins que cela.
    Puis elle s'en alla, sans un mot de plus. Elle quitta la chambre et la porte se referma. Les bruits de pas dans le couloir disparurent eux aussi... Et il était toujours là, couché sur ce lit. Il n'avait point bougé, et les larmes n'avaient point cessé de couler.


    - Pardonnez-moi, Seigneur... Seigneur, pardonnez-moi...

    Il implorait le Ciel... Mais à quoi bon ? Le Ciel daignerait-il encore écouter ses prières et ses plaintes ?
    Il était dorénavant seul, seul face à leur crime. Elle n'était plus là, elle s'était envolée.
    Tout cela était-il bien réel ? Peut-être n'était-ce qu'un cauchemar ? Se réveillerait-il dans sa petite chambre aux Cloches-sur-Loches ? Peut-être était-ce cela qu'il attendait, étendu sur le lit. Peut-être attendait-il de se réveiller enfin...
    Bien une heure se passa sans que le nain ne bougea d'un pouce. Tout cela était bel et bien réel...
    S'il l'avait pu, c'est par la petite fenêtre de la chambre qu'il aurait filer. Mais il dut affronté les regards de la patronne et des ivrognes au comptoir. Se doutaient-ils ? Sans nul doute, du moins le croyait-il.

    Encore un fardeau pour le nabot...


... Fin !
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